Nous aimerions aborder ici la délicate question du choix d’un professionnel de la psychothérapie ou d’un spécialiste de la relation d’aide tel que coach, conseiller conjugal, consultant en développement personnel, conseiller en orientation, thérapeute familial, etc.
Nous ne proposerons pas de grille infaillible encore moins de liste de « bons » thérapeutes, ni même de « bonnes » méthodes mais plutôt quelques éléments de réflexion pour un discernement éclairé.
Vous pensez qu’il est temps pour vous de faire appel à une aide extérieure. Vous expérimentez de l’anxiété, un état dépressif, une maladie comportant un aspect d’ordre psychosomatique, un deuil, des difficultés relationnelles, du stress, une période de chômage, une rupture, etc. Les motifs de consultation sont nombreux et doivent être pris au sérieux.
Un premier échange avec votre médecin généraliste ou une personne de confiance de votre entourage peut vous conforter dans votre décision d’entreprendre un travail psychothérapeutique. Le bouche à oreille vous a peut-être déjà donné quelques pistes.
Mais voilà, face à la surabondance de résultats fournis par votre moteur de recherche internet, les pages jaunes de l’annuaire et/ou votre réseau de relations, vous ressentez un certain découragement ! Comment faire le tri afin de pouvoir rencontrer un professionnel compétent et adapté à votre difficulté du moment ? La tâche semble immense. Comment frapper à la bonne porte ?
D’après le site doctissimo, on recenserait plus de 200 types de psychothérapies ou méthodes assimilées, des plus sérieuses aux plus farfelues ! Et il s’en invente tous les ans.
Il faut reconnaitre que les « psy-quelquechose » et autres « professionnels de la relation d’aide » forment un ensemble hétérogène où le meilleur côtoie le pire.
Pour commencer, ayons en tête deux paramètres essentiels sur lesquels exercer un sain esprit critique :
– La méthode qui recouvre l’approche, la technique employée, la formation, les fondements théoriques, la dénomination du praticien,
– La personne du thérapeute : son éthique, sa pratique, son discours, sa déontologie.
L’étude de ces deux items nous donne des clés pour faire notre choix plus sereinement.
1. UN PEU DE VOCABULAIRE
Le préfixe « psy »
On trouve beaucoup d’appellations comportant le préfixe « psy », mais que recouvrent-elles exactement ?
LE PSYCHOLOGUE : il a suivi une formation universitaire en psychologie. Les études, d’une durée de 5 années, abordent les grandes lois qui régissent le comportement humain selon différentes approches théoriques. Certains psychologues complètent leur formation par une méthode plus spécifique : thérapies comportementales et cognitives, hypnose, psychanalyse, art-thérapie, par exemple. En général, ils l’indiquent sur leur carte de visite ou site internet.
LE PSYCHIATRE est un médecin titulaire d’une spécialisation en psychiatrie. Il est le seul à pouvoir prescrire des médicaments. Il est diplômé de la faculté de médecine après une spécialisation, soient 10 années d’études supérieures après le Bac. Les consultations sont remboursées par la Sécurité Sociale. Tout comme le psychologue, il peut compléter sa pratique par différentes techniques.
PSYCHOTHÉRAPEUTE est un titre réglementé en France depuis 2004. Auparavant, n’importe qui pouvait s’appeler psychothérapeute. Il sanctionne la validation d’un cycle de spécialisation théorique et pratique en psychopathologie effectué après des études universitaires de médecine ou de psychologie. Il constitue donc un titre commun partagé par des professionnels issus de formations distinctes et complémentaires. Ils exercent sous la surveillance de l’agence régionale de santé dont ils dépendent. Un registre des psychothérapeutes peut être consulté en préfecture.
LE PSYCHANALYSTE n’a pas, à proprement parler, de formation académique en analyse. Pour revendiquer ce titre, il doit remplir trois conditions : avoir suivi lui-même une psychanalyse, avoir été formé à la théorie analytique par le biais d’une association psychanalytique et être supervisé dans sa pratique par un autre analyste.
Sigmund Freud (1856 – 1939), fondateur de la Psychanalyse
Le titre de PSYCHO-PRATICIEN(NE) valide l’accomplissement d’une formation à une méthode reconnue. Elle suppose l’acquisition de connaissances en psychologie et en psychopathologie clinique ; le recours à une supervision tout au long de la pratique, l’adhésion à la charte déontologie de la profession et l’accréditation par une commission nationale de pairs. Lorsqu’une école affiche la mention « formation certifiante », cela signifie qu’une attestation de formation est décernée à la fin d’un cycle de formation. Ces attestations ne sont pas reconnues par l’État, mais dans la plupart des cas par les fédérations d’une même méthode.
D’autres termes
D’autres termes existent tels que praticien, consultant, thérapeute, facilitateur… ces dénominations ne renvoient pas à un cadre légal.
Bon à savoir : les titres composés à partir du mot « thérapeute » et ceux qui utilisent le suffixe « -logue » n’offrent pas de garantie a priori.
Un certain nombre désignent, bien sûr, des professionnels compétents et diplômés (cardiologue, kinésithérapeute…). De nombreux autres sont des néologismes comme hypno-thérapeute, kinésiologue, relaxologue, sexothérapeute, nous entrons là dans la nébuleuse des praticiens divers et variés, ceux pour lesquels nous devons être vigilants, sans pour autant tout rejeter en bloc !
Par conséquent, avant de consulter un professionnel, outre le titre dont il se prévaut, il importe de se renseigner très précisément sur :
– la méthode employée,
– la durée et le contenu de la formation,
– l’obtention d’un diplôme ou certificat,
afin de savoir si l’on peut accorder sa confiance.
2. QUELLE MÉTHODE ?
La loupe de Sherlock Holmes
Pour évaluer une méthode, il faut sortir la loupe de Sherlock Holmes et mener l’enquête ! Voici quelques questions pertinentes pour guider votre recherche :
◆ Qui est le fondateur, quels sont les disciples ? Certains concepteurs ont une forme de culte de la personne tout à fait déplacé, ils se présentent quasiment comme sauveur de l’humanité… ◆ Quelle anthropologie sous-tend la méthode ? Y a-t-il un lien avec une religion ? ◆ Quels sont les fondements scientifiques et objectivables de la démarche proposée ? La méthode a-t-elle fait l’objet d’une validation scientifique sérieuse ? ◆ Depuis combien de temps cette thérapie existe-t-elle ? ◆ En quoi la méthode est-elle au service de l’autonomie du patient ? ◆ La méthode prétend-elle définir et englober toute la personne dans un cadre de référence particulier ? ◆ Cette thérapie ou technique de mieux-être permet-elle de grandir en liberté, en vérité, en justice dans notre relation à nous-même, aux autres, à Dieu ? |
Où trouver des informations fiables ? Il ne faut pas hésiter à aller chercher dans un moteur de recherche, à partir du nom de la méthode, ce qui a été mis en ligne sur le sujet. Les premières pages peuvent être élogieuses mais en fouillant un peu, vous pourriez éventuellement rencontrer des mises en garde utiles ou des argumentaires critiques fondés. Et même parmi les « éloges » et témoignages mirifiques, vous pourriez dénicher quelques éléments clés pour nourrir votre discernement. La prudence suppose de ne pas croire aux solutions miracles même lorsque le récit présenté est émouvant !
Peut-on se fier aux articles des sites internet tels que doctissimo.fr, psychologies.com ou choisir-son-psy.com ? Votre esprit critique doit être convié, ici aussi, car ces sites sont en partie financés par des encarts publicitaires payés par des professionnels ou des organismes de formation. Il parait difficile pour les journalistes de ces sites de critiquer objectivement et librement les méthodes promues par leurs bailleurs de fonds !
L’ensemble des propos est d’ailleurs plutôt consensuel, sur le mode « tout est bien, il suffit de faire son marché en fonction de sa demande ».
Or, sans réflexion préalable, votre recherche pourrait se transformer en un jeu de hasard d’autant plus risqué qu’il s’agit de votre santé physique et psychique !
Quelques garde-fous
Il est impossible de recenser et d’analyser ici chacune des 200 méthodes présentes sur le marché, nous aimerions néanmoins poser quelques balises.
# Nous déconseillons absolument les techniques provoquant des états modifiés de conscience.
Elles peuvent être proposées par des médecins, infirmières, sages-femmes, psychologues mais aussi « hypno-thérapeutes », musicothérapeutes, voire hypnotiseurs de foire ou d’émissions de télévision. Les indications, très larges, vont du bloc opératoire à la distraction des spectateurs, en passant par le bien-être ou la résolution de problèmes psychologiques. L’hypnose permet, par exemple, des interventions chirurgicales sans anesthésie médicamenteuse par dissociation du corps et de la conscience. C’est cette dernière qui permet, entre autre, la perception du vécu par la personne.
Pour aller plus loin, vous pouvez télécharger le dossier sur l’hypnose
Or, la science n’a pas encore élucidé l’ensemble des processus qui sous-tendent les modifications provoquées de l’état de conscience. Que se passe-t-il pour la personne physiologiquement (sur le plan neurologique entre autres), affectivement, psychiquement ? Tout au plus, on nous dit que « ça marche mais qu’on ne sait pas comment ».
Ce qui « marche », c’est qu’il est assez facile d’induire une modification de l’état de conscience (hypnose, hyperventilation provoquée, substances hallucinogènes, etc.) et qu’effectivement pendant un certain temps le sujet se retrouve comme dissocié de son corps. La conscience de ce qu’il vit est abolie.
En outre, plus on pratique l’hypnose, plus il est facile d’entrer dans un état de conscience modifié, parfois à son insu, ce qui est préoccupant. Par exemple, une personne hypnotisée peut se retrouver à faire des actes qu’elle réprouve, n’ayant plus ni conscience de ce qu’elle vit, ni volonté a fortiori.
Par précaution, il parait indispensable de ne jamais abandonner une saine vigilance dans la relation avec un thérapeute, quand bien même il soit médecin ou infirmier.
L’unité corps-psychisme est précieuse et c’est plutôt elle qu’il faut renforcer pour un mieux-être à long terme. Nous postulons que c’est avec toutes ses facultés conscientes que l’humain peut trouver des solutions adéquates à ses difficultés.
# Certaines méthodes proposent, par un biais ou un autre, d’aider à retrouver des souvenirs enfouis dans l’inconscient en remontant à une période dont le sujet n’a pas de souvenirs conscients. Elles sont à exclure.
On vous propose de revisiter la période de votre conception, de la vie intra-utérine, l’expérience de la naissance du point de vue du bébé, la petite enfance avant 3 ans, dans le but de trouver une origine traumatique à vos souffrances actuelles.
Là, nous sommes en grand danger de créer de toutes pièces de faux souvenirs induits, traumatisants au possible et totalement invérifiables ! En voici un florilège non exhaustif : mère violée, tentative d’avortement, jumeau mort dont vous auriez côtoyé le cadavre, abus de tous ordres, etc.
Or, on ne conduit pas une psychothérapie sur des spéculations. Si vous pensez qu’une des clés de vos difficultés se trouve dans votre petite enfance, la sagesse serait plutôt de recueillir des informations au sein de votre famille, des faits sûrs, connus, congruents.
Ce temps de parole avec des proches peut être une occasion d’entendre différents points de vue afin de construire le vôtre. Oui, un deuil a pu affecter votre entourage lorsque vous étiez enfant et vous avez pu en vivre quelque chose de douloureux mais la prudence reste primordiale.
# Certains thérapeutes proposent des sessions ou stages pour aller plus à fond dans le travail sur soi. Nous pointons ici un risque éventuel, non systématique, auquel réfléchir en amont.
Il s’agit de se retrouver plusieurs jours à l’écart, parfois en silence sauf les temps de travail « thérapeutique », dans un lieu insolite (château, abbaye, grande villa), entourés de personnes très (trop) bienveillantes qui vous mettent en confiance. Or, dans cet environnement, le risque est grand que voir tomber les barrières habituelles, celles qui protègent l’intimité et la vie intérieure.
Sous prétexte d’être en vérité, vous pouvez vous retrouver à exposer devant des inconnus la part de vous-même qui est la plus personnelle. Cette expérience laisse certains dans une sensation d’extrême vulnérabilité, comme ayant perdu le contrôle sur ce qu’ils voulaient dire et ce qu’ils auraient souhaité garder pour eux.
Dans ce cas, non seulement l’objectif de mieux-être n’est pas durablement atteint mais les organisateurs du stage se trouvent fondés à proposer une autre session, de nouvelles séances, etc.
Rappelons-nous que le marché du bien-être et de la connaissance de soi est un véritable business !
# Certains professionnels promettent de trouver une solution à vos souffrances en une ou deux séances.
C’est une promesse mensongère. Un travail psychothérapeutique est relativement long et son résultat incertain; cela ne veut pas dire qu’il est inutile mais il n’existe pas de baguette magique, ni en psychothérapie, ni ailleurs.
Un bémol cependant, dans le cas d’une personne possédant un bon équilibre psychologique et devant faire face à une difficulté ponctuelle, il est possible que deux ou trois rencontres suffisent à retrouver une sérénité suffisante.
# Au rang des techniques néfastes, nous devons mentionner toutes les thérapies occultes
Voyance, magnétisme, médiumnité, guérisseurs, passeurs de feu, astrologie, numérologie, chamanisme, tarot, prière à des esprits, etc. La liste n’est pas exhaustive !
Le « thérapeute » est généralement autodidacte, initié par un maitre ou ayant un « don » familial pour telle ou telle pathologie. Le discours pseudo-scientifique qui accompagne parfois ces approches est de la poudre aux yeux. Le mieux-être ressenti sur le moment annonce en général le déplacement d’un premier symptôme vers un deuxième plus grave et plus aliénant.
Peu importe que le guérisseur soit sympathique, bénévole, père ou mère de famille, bien inséré dans la société, qu’il affiche Jésus ou Mère Teresa sur les murs de son bureau quand il en a un… ces techniques sont dangereuses pour la santé physique et psychique.
>>> Voir le site dédié occultismedanger.free.fr
Glissement d’une méthode à l’autre
Certains thérapeutes proposent plusieurs méthodes ou techniques conjointement ou alternativement au cours de la prise en charge d’un patient. Il est bien évident que dans les approches présentées comme holistiques ou intégratives, ce phénomène de glissement est intrinsèquement lié à la démarche proposée. Cf. le Lexique proposé à la fin de cet e-book.
Qu’il soit annoncé à l’avance ou mis au jour progressivement, le cumul des approches doit nous interroger quant à son bien-fondé. Gardons à l’esprit la notion de liberté du patient.
Voici quelques exemples pour illustrer cette question.
Un kinésithérapeute propose des séances de gym douce en groupe avec mouvements lents, étirements et travail sur la respiration. Cela ne semble pas poser de problème jusqu’à ce qu’une participante témoigne d’une difficulté à rester debout les yeux fermés, position qui génère chez elle de l’angoisse. Il lui propose alors de la rencontrer en séances individuelles pour pratiquer la méthode TIPI (technique d’investigation des peurs inconscientes) qui n’a plus rien à voir avec le projet de gym douce.
Autre exemple, vous faites appel à un coach pour mener à bien une réorientation professionnelle. A l’occasion de vos rencontres, il vous propose de « remettre en place vos énergies » selon une technique à laquelle il s’est formé, inspirée de la médecine chinoise, avec l’objectif de vous aider à amorcer ce nouveau tournant de votre vie. Il vous invite également à analyser votre personnalité avec l’Ennéagramme lors d’une session qu’il anime avec son épouse.
Dans chacun de ces cas, nous assistons à un glissement d’une technique à une autre, introduit par le thérapeute ou professionnel de la relation d’aide.
En quoi cela pose-t-il problème ?
Voici quelques questions que vous pourriez vous poser au sujet du professionnel « polyvalent » :
Quelle est sa formation de base ? A-t-il pris des distances avec celle-ci ?
Est-il vraiment allé au bout de son travail d’intégration de chaque discipline?
Quelle est sa maitrise réelle de tout ce qu’il propose ? En quoi consiste son expérience à l’heure actuelle ?
A-t-il été tenté par le zapping ? S’est-il laissé séduire par toute nouvelle proposition, croyant que la prochaine serait la bonne ? Croit-il que tout se vaut, que tout soit compatible ?
Est-il dans une recherche de solutions avant tout personnelles ?
Est-il dans l’illusion qu’il doit trouver une solution à tous les problèmes qui lui sont posés ?
Se sent-il tout-puissant par rapport aux problématiques qui lui sont confiées ?
A-t-il le projet de transformer votre vie grâce à sa « caisse à outils » ?
Vous a-t-il informé de la technique qu’il allait utiliser pour vous ?
Un CV, une carte de visite et/ou un site internet pléthoriques ou simplement éclectiques doivent donc inciter à la prudence.
Voici un dernier exemple dans lequel le « glissement » a lieu progressivement en changeant d’interlocuteur. Comme le dit la sagesse populaire : « Prudence est mère de sûreté ».
Une jeune mère de famille confrontée au suicide de son mari se rend chez son médecin généraliste. Celui-ci l’adresse à un confrère psychiatre a priori mieux formé pour la recevoir. Mais voilà, ce psychiatre, probablement très (trop) ouvert à d’autres approches, l’adresse à une « musicothérapeute » qui lui fait pratiquer la respiration holotropique (cf. La psychologie transpersonnelle). Cette technique vise à provoquer une modification de l’état de conscience par hyperventilation afin de produire des expériences de sorties du corps, visualisation, rebirth, etc. Ainsi, à partir d’une demande pleine de bon sens, cette patiente en état de grande vulnérabilité s’est retrouvée à pratiquer des techniques dangereuses.
3. LE THÉRAPEUTE
Quelques repères simples
Vous avez passé au crible la méthode proposée et le contenu de la formation. Il est bon de vous poser à présent quelques questions sur le professionnel que vous envisagez de rencontrer. En effet, un diplôme ou un certificat officiel est une condition nécessaire mais non suffisante pour s’engager en confiance.
Voici quelques repères simples en forme de portrait-robot.
Un professionnel sérieux et respectueux d’une déontologie professionnelle :
- n’intervient pas dans votre vie privée, il ne rencontre ni vos parents (sauf cas d’un premier rdv pour un enfant ou jeune adolescent), ni votre conjoint ;
- n’appartient pas à votre cercle amical ou professionnel ;
- ne donne pas son avis, ne porte pas de jugement sur ce que vous dites ou faites, sur vous ou votre entourage ;
- ne fait pas de lien avec sa vie personnelle, familiale, etc. ;
- ne donne pas de conseil ;
- ne vous impose pas de règle de vie ;
- ne vous rencontre pas en dehors de son cabinet ;
- ne vous fait pas part de ses croyances qu’elles soient politiques, philosophiques ou religieuses ;
- vous fait payer un prix raisonnable, ni trop, ni trop peu ;
- vous laisse libre de vous engager ou non à la suite d’un premier rdv lors duquel les modalités du travail seront clairement explicitées (fréquence, tarif, méthode ou technique…)
- respecte un strict secret professionnel ;
- possède une qualification en rapport avec le titre qu’il mentionne. Pour cela, il est utile de consulter les listes de thérapeutes diplômés ou certifiés de l’école ou association de formation dont il se réclame ;
- n’hésite pas à envoyer le patient vers un autre professionnel sérieux dont les compétences seront plus adaptées à la problématique.
Il est important qu’il ait fait lui-même un travail psychothérapeutique avant de recevoir des patients et qu’il le poursuive ensuite tout au long de sa pratique. Cela lui permet de ne pas projeter ses propres difficultés non résolues dans la relation thérapeutique avec ses patients.
Le lien entre le patient et le thérapeute
Le but d’une thérapie est de conduire le patient à plus d’autonomie dans la gestion de sa souffrance. Le lien établi entre le patient et le thérapeute n’est donc pas de l’ordre de l’amitié ou de la sympathie, encore moins de la dépendance.
Par conséquent, le professionnel se tient à une distance respectueuse de la personne qui consulte et de ses difficultés.
La qualité d’écoute, la finesse des réponses, l’humilité (pas de miracle !), la prudence font partie des critères de choix d’un professionnel. Un thérapeute ne peut garantir ni le résultat de la démarche de thérapie ni sa durée car celle-ci dépend en grande partie de l’engagement, de la motivation et des difficultés du patient.
Un professionnel honnête parlera non pas de guérison mais d’accession à un mieux-être durable en se donnant le temps d’un travail sérieux, à partir d’une méthode scientifiquement fondée.
LA solution à votre problème
D’une manière générale, mieux vaut se méfier du bla-bla, des formules creuses, ronflantes ou vagues, des néologismes pseudo-scientifiques, des histoires « d’énergies », des personnes qui sont sûres d’avoir LA solution à votre problème, ainsi que de celles qui vous témoignent une affection démonstrative.
Vous pouvez être attentif à l’impression que produit en vous les paroles de présentation du thérapeute. Est-il étourdissant, séduisant, tout-puissant, inquiétant, part-il dans tous les sens… ou dégage-t-il réalisme, humilité et saine sobriété ?
N’hésitez pas à relever dans le discours du thérapeute les références à d’autres méthodes, techniques ou approches pour lui demander de préciser où il se situe par rapport à celles-ci.
Si vous percevez un mélange de notions psychologiques et spirituelles, avec l’argument de l’unité de la personne, il est judicieux de demander des précisions : que propose-t-il vraiment, psy ou spi ? Pour votre sécurité, c’est mieux l’un sans l’autre.
Certains thérapeutes vous font croire qu’ils savent sur vous des choses que vous allez pouvoir apprendre grâce à eux. Cette attitude peut dénoter une volonté de prise de pouvoir. Or, vous pouvez être sûrs qu’un bon professionnel ne sait rien a priori sur le patient qui vient le voir.
Enfin, il faut savoir que certaines sectes recrutent via des propositions de psychothérapie ou de stages de développement personnel, c’est d’autant plus facile qu’une personne en détresse représente une proie facile !
Les épreuves nous mettent en situation de faiblesse. Par conséquent, l’éthique (en actes autant qu’en paroles) du thérapeute est essentielle pour éviter tout ascendant du professionnel sur le patient.
Faut-il voir un thérapeute chrétien quand on est chrétien ?
A cette question simple et fréquente, d’aucun serait tenté de répondre « oui »… au nom de l’unité de la personne, d’une cohérence de vie.
Et pourtant, cette question demande une plus ample réflexion car tout est affaire de discernement.
Si vous êtes chrétien, l’important n’est pas tant la Foi ou la pratique religieuse du thérapeute que la méthode qu’il exerce. Il est donc utile de vous demander si elle est cohérente avec l’anthropologie chrétienne. Contre toute évidence, ce n’est pas forcément le cas !
En outre, cette cohérence ne doit absolument pas être synonyme de confusion avec une approche spirituelle de vos difficultés.
>> Pour approfondir la question de l’anthropologie chrétienne en lien avec différentes approches, nous vous invitons à écouter la conférence : Bonheur, bien-être, guérison, comment s’y retrouver ? par Bertran Chaudet, en cliquant sur les liens ci-dessous.
http://radiofidelite.fr/fr/grand-format-51/
http://radiofidelite.fr/fr/grand-format-52/
Par exemple, les thérapies ou approches liées au bouddhisme ne sont pas compatibles avec une vision chrétienne de l’être humain, sauf à faire de multiples contorsions intellectuelles.
L’état modifié de conscience ne nous semble pas non plus en accord avec la dignité de l’être humain. Il n’est pas souhaitable d’abdiquer toute volonté personnelle, tout libre arbitre, jusqu’à devenir incapable de réagir, qu’il s’agisse de protéger son intégrité physique ou psychique ou de refuser telle ou telle suggestion. Si l’on se réfère à la vision chrétienne de l’être humain, le principe de la liberté personnelle est central et non négociable.
Quant au thérapeute, une première évidence est que la seule qualité de chrétien, de paroissien de tel clocher, de membre de telle communauté, l’appartenance à tel réseau « catho » ne présentent en rien une garantie de qualité de la pratique professionnelle. Pour être schématique, peu m’importe que mon dentiste aille à la messe le dimanche, seules m’intéressent ses compétences, sa dextérité, sa capacité à porter un diagnostic et à prodiguer les soins nécessaires. Il devrait en être de même concernant la psychothérapie.
Par conséquent, il vous appartient de vérifier les qualifications (formation, diplômes) des thérapeutes que vous envisagez de rencontrer, chrétiens ou non.
Lorsque le professionnel se revendique « thérapeute chrétien »
Il peut être utile d’aller plus loin lorsque le professionnel se revendique ouvertement « thérapeute chrétien ». Voici quelques questions :
- Le qualificatif « chrétien » ou « catholique » est-il utilisé comme un argument marketing ?
- Quels termes utilise-t-il dans le cadre de son travail : vocabulaire spirituel ou relié aux sciences humaines ? Est-ce ambigu ?
- Est-il capable de se situer en dehors d’un jugement pour aider le patient à entrer dans une plus grande objectivité ?
- Comment se passe le recrutement des clients ? Est-ce de proche en proche, via des relations paroissiales ou mondaines ?
- Garde-t-il une saine distance ou entre-t-il dans une forme de lien affectif avec ses clients/patients ?
- Que percevez-vous de sa personnalité ? Est-il exalté, charismatique ? Se sent-il investi d’une mission divine dans son travail de thérapeute ?
Revendique-t-il un charisme de guérison, des dons surnaturels ou une formation de type psycho-spirituelle mêlant données pseudo-psychologiques et approche pseudo-spirituelle ?
Y a-t-il une imbrication ou une distinction claire entre vie spirituelle et fonctionnement psychique ?
- Quelle liberté de parole si on est susceptible de se croiser à la sortie de la messe, dans un groupe de prière ou dans un mouvement chrétien ?
- Quelle liberté de terminer la thérapie quand bon vous semble, sans vous justifier longuement, si votre réseau de relations est commun ?
- L’attitude et le discours du thérapeute sont-ils dans le registre de la séduction, d’une trop grande bienveillance, dans la proposition d’un modèle d’épanouissement, de réussite (conjugale, familiale), voire de sanctification… ?
Écoute, liberté, patience
CONFERENCE DES EVEQUES DE FRANCE — NOTE DOCTRINALE N° 6 SUR LA GUERISON DES RACINES FAMILIALES PAR L’EUCHARISTIE (2007)
« La souffrance bio-psycho-sociale des croyants pourrait être repérée et accompagnée prudemment dans le cadre thérapeutique de l’écoute. Une écoute de qualité permet de respecter le rythme des personnes et de les aider à clarifier la part spirituelle et la part bio-psycho-sociale de leur souffrance.
Elle permet, ensuite, de les orienter le cas échéant vers des prises en charge adaptées. Il serait certainement bénéfique de développer largement la formation à l’écoute méthodique. Car son déficit oriente les personnes vers la recherche de solutions rapides et extérieures à elles-mêmes.
Inversement, l’écoute permet le développement de l’intériorité et de la singularité. Elle aide à gérer la souffrance de manière intelligente et responsable. La liberté personnelle se dégage à l’intérieur d’une relation de parole vraie. A l’écart de tout positivisme comme de tout surnaturalisme, une telle démarche n’en suppose pas moins des vertus spirituelles : la modestie et la patience. »
La nécessaire distinction des plans
Certaines personnes ont la tentation de rechercher un thérapeute qui leur ressemble. Cela permet de rester dans un entre soi, de garder ses repères, ses manières de faire, de parler, de penser. Cela peut être rassurant. Or, il y a une grande richesse dans la confrontation à la différence, à quelqu’un qui a peut-être d’autres codes, d’autres références.
Rappelons-nous qu’un bon professionnel, chrétien, athée ou autre, ne doit pas vous partager ses croyances et convictions personnelles et ne doit pas non plus porter de jugement sur les vôtres !
Un travail psychothérapeutique est l’occasion d’une prise de recul par rapport à une situation qui engendre de la souffrance. Sortir de son cadre habituel est donc bénéfique pour regarder les choses différemment. Il est tout à fait inutile et utopique de vouloir trouver un thérapeute qui pense comme soi !
Travail psychothérapeutique et recherche spirituelle sont parfois regroupés en une seule démarche, souvent au nom de l’unité de la personne.
Or, un travail psychologique et un cheminement spirituel sont deux registres distincts qui nécessitent deux interlocuteurs différents. Sans cela, comment savoir de quoi on parle ? Le risque d’emprise devient plus important. Une seule solution : la distinction des plans.
Conclusion
En conclusion,
soyons attentifs,
gardons un sain esprit critique
et faisons œuvre de discernement
pour trouver à la fois la méthode qui nous convient
et des interlocuteurs fiables qui nous permettront d’avancer.
Nous vous souhaitons une bonne et fructueuse recherche !
A.L.
Petit lexique
Pour aller plus loin, nous vous présentons des éléments de réflexion à partir de quelques mots fréquemment rencontrés dans les sites, les dépliants, les revues et sur les plaques des professionnels.
Voici un petit lexique, non exhaustif, pour accompagner votre interrogation sur les méthodes proposées :
- Bien-être
- Bienveillance
- Holistique, holisme
- Humaniste, humanisme
- Intégratif, intégration
- Positif, ive
- Psychothérapie
# Bien-être
Larousse : 1. fait d’être bien, satisfait dans ses besoins, ou exempt de besoins, d’inquiétudes ; sentiment agréable qui en résulte. 2. Aisance matérielle ou financière.
Définition de la santé par l’OMS en 1946 « La santé est un état de complet bien-être physique, mental et social, et ne consiste pas seulement en une absence de maladie ou d’infirmité. »
N’est-il pas utopique de définir ainsi la santé ? Le bien-être n’est-il pas toujours éphémère ? Pouvons-nous être en permanence satisfaits dans nos besoins et exempts d’inquiétudes ? Et si le bien-être était en passe de devenir une idole, une finalité en soi plutôt qu’un état naturellement fluctuant sur lequel nous avons peu de pouvoir ? Ne courrons-nous pas le risque de poursuivre un désir irréaliste compte-tenu du concret de nos vies?
Le vendeur de bien-être ne serait-il pas un marchand de rêve parmi tant d’autres, au service de la sacro-sainte économie par laquelle rien ne doit échapper au monde marchand ?
Nous voyons donc que, si nous superposons les concepts de santé et de bien-être, alors l’état de santé est toujours perfectible. Ce mythe de la santé/bien-être risque de nous entrainer dans toujours plus de méthodes, de techniques, de sessions, de professionnels, de temps et d’argent dépensés et, finalement, de déceptions.
# Bienveillance
Larousse : Disposition favorable envers quelqu’un ; indulgence.
Le site http://www.mieux-etre.org/La-Bienveillance-une-demande.html analyse de manière fine et intelligente ce lieu commun de la bienveillance du thérapeute. En voici un extrait :
« La conséquence possible de celui qui se dit et se veut bienveillant est-il de devenir ‘sauveur’ ? Un client qui serait supposé fragile, « en porcelaine », face à un coach qui, maître de ses outils, risque dans ce cas de se trouver en position de toute-puissance.
Travailler dans l’ici et maintenant, avec la relation telle qu’elle se vit, nécessite de la part du professionnel de savoir instaurer une relation de confiance mutuelle, de respect mutuel et de liberté d’expression mutuelle, toutes qualités inhibées, voire empêchées par la bienveillance. »
La bienveillance ne va donc pas de soi. Il s’agit d’une posture dissymétrique, pouvant constituer la première étape d’une prise de pouvoir insidieuse du thérapeute sur le patient.
# Holistique, holisme
Larousse : en épistémologie ou en sciences humaines, doctrine qui ramène la connaissance du particulier, de l’individuel à celle de l’ensemble, du tout dans lequel il s’inscrit.
Wikipedia : Holisme (du grec hólos signifiant « entier ») est un néologisme forgé en 1926 par l’homme d’État sud-africain Jan Christiaan Smuts pour son ouvrage Holism and Evolution. Selon son auteur, le holisme est : « la tendance dans la nature à constituer des ensembles qui sont supérieurs à la somme de leurs parties, au travers de l’évolution créatrice. »
Le holisme se définit donc globalement par la pensée qui tend à expliquer un phénomène comme étant un ensemble indivisible, la simple somme de ses parties ne suffisant pas à le définir. De ce fait, la pensée holiste se trouve en opposition à la pensée réductionniste qui tend à expliquer un phénomène en le divisant en parties.
Depuis sa naissance, en 1926, sous la plume de Jan-Christiaan Smuts, ce concept a toujours été très polémique. Le terme « holistique » est abondamment utilisé par les milieux antisciences, les mouvements ésotériques et les groupes sectaires. »
Pour ce qui nous concerne, les thérapies dites holistiques vont prétendre prendre en charge l’ensemble de la personne et de son environnement en intervenant sur tous les plans : physique, émotionnel, mental, familial, professionnel, alimentation, habitat, hygiène de vie, spiritualité, etc. C’est donc la porte ouverte à l’embrigadement sectaire puisque plus aucune partie de la vie de la personne n’est laissée à la seule appréciation du sujet.
Pour aller plus loin : Petit lexique du Nouvel Age : HOLISTIQUE
# Humaniste, humanisme
Larousse : Position philosophique qui met l’homme et les valeurs humaines au-dessus des autres valeurs.
Toutes les actions de soin devraient donc être, par essence, humanistes. Or, l’utilisation de ce terme dans le cadre de la psychothérapie nous emmène sur un terrain bien différent.
Afin d’illustrer le courant humaniste et ses satellites, nous sommes allés voir ce qu’en disent des personnes qui se réclament de cette mouvance. Il s’agit avant tout de réfléchir à partir de ce que les praticiens des approches dites humanistes revendiquent. Nous désirons susciter un sain esprit critique chez le lecteur de ces pages…
Voici ce que dit Alain Gourhant sur son site psychologie-integrative.com
« Les psychothérapies humanistes sont nées aux U.S.A. à partir des années 50, sous l’impulsion d’Abraham Maslow, Carl Rogers et plusieurs autres. Elles sont au carrefour de nombreuses influences et courants de pensée et sont donc intégratives par nature.
En particulier, elles sont fortement influencées par les existentialistes allemands et français: Husserl, Heidegger, Buber, Sartre, Merleau- Ponty, Gabriel Marcel.
Il s’agit de remettre l’homme au centre de la psychologie, devenue de plus en plus scientifique, froide et déshumanisée, afin de créer une 3e force, se démarquant des deux impérialismes envahissants de la psychanalyse et du comportementalisme.
La psychothérapie humaniste n’a délibérément jamais fait l’objet d’une définition précise. Au contraire, il s’agit d’une tendance, d’une orientation, d’un courant de pensée qui par principe demeure ouvert, pour pouvoir s’adapter à l’évolution des valeurs, et refuse de se figer en une doctrine trop précise qui ne manquerait pas de sombrer dans un dogmatisme rigide ou anachronique. Ce qui constitue exactement un des aspects de la psychothérapie intégrative refusant elle aussi de se figer en un nouveau système et restant par définition ouverte.
La liste des méthodes humanistes varie donc parfois d’un auteur à l’autre. Les plus connues et les plus employées sont :
- l’approche centrée sur la personne de Carl Rogers
- la Gestalt-thérapie (Fritz Perls)
- l’analyse transactionnelle (Eric Berne)
- le psychodrame (Moreno)
- la psychosynthèse (Roberto Assagioli)
- l’hypnose ericksonienne (Milton Erickson)
- la PNL, Programmation Neuro-Linguistique (Richard Bandler et John Grinder)
- certaines approches psychocorporelles, dont la bioénergie d’Alexander Lowen et le rebirth de Léonard Orr
- la respiration holotropique de Stanislav Grof. »
Nous constatons dans ce descriptif que la revendication du terme humaniste repose sur une définition floue, volontairement fluctuante au gré du temps et des ajouts. Les disciplines sont nombreuses, leur lien entre elles n’est pas franchement perceptible.
Notons que les racines sont existentialistes.
Le jugement de valeurs vis-à-vis de la psychanalyse et des thérapies comportementales et cognitives, à l’origine de la création de ce courant dit humaniste, ne suffit pas à nous assurer d’une démarche cohérente et éthique. En effet, aussi bien les approches analytiques que les TCC placent l’humain au cœur de leur pratique et il nous paraît tout à fait spécieux de les qualifier d’impérialisme tant elles restent relativement marginales dans la prise en charge des patients.
# Intégratif, intégration
INDUSTR. : opération qui consiste à assembler les différentes parties d’un système et à assurer leur compatibilité ainsi que le bon fonctionnement du système complet.
PHYSIOL. : fonction d’un centre nerveux consistant à recueillir un ensemble d’informations, à l’analyser d’une façon complexe et à produire une réponse coordonnée de plusieurs organes.
Dans le cadre de notre analyse, il semble que le qualificatif « intégratif » vise à un rapprochement de différentes écoles et disciplines. Cette fois-ci, il n’est plus question de se démarquer de la psychanalyse ni des TCC, elles se trouvent englobées dans un grand tout éclectique. Nous retrouvons Alain Gourhant sur le site psychologie-integrative.com
« La psychothérapie intégrative – telle que je la conçois – considère l’être humain de manière globale (holistique), dans toutes ses dimensions : physique, émotionnelle, mentale, sociale, énergétique, spirituelle et de pleine conscience.
Dans sa pratique, la psychothérapie intégrative met en place des stratégies thérapeutiques variées, globales, structurées et créatives, empruntées aux différents courants et techniques de la psychothérapie :
Thérapies Comportementales et Cognitives (TCC), psychothérapies analytiques, psychothérapies humanistes (entre autres : PNL, Gestalt, hypnose éricksonienne), courant systémique et psychogénéalogique.
Elle utilise aussi des courants du développement personnel (yoga, qi gong, relaxations, respirations, chamanisme) et du transpersonnel, en particulier la pratique méditative de la pleine conscience) et un grand intérêt pour la respiration holotropique. Ces stratégies sont personnalisées et adaptées à chacun, en fonction du grand nombre de techniques disponibles.
On peut aussi remarquer que les effets de ces techniques utilisées conjointement sont démultipliés, ce qui place la psychothérapie intégrative parmi les thérapies relativement brèves. »
Cette courte étude des mots nous permet donc de voir que les démarches qualifiées d’humanistes, holistiques et intégratives sont parties prenantes d’un même courant, englobant toutes les dimensions d’une personne et utilisant, à cette fin, un grand nombre de techniques non scientifiques. Il est intéressant de noter que de cette nébuleuse ne possède pas de délimitation claire comme cherchant à absorber tout ce qui se présente. Enfin, le New-Age y est fortement présent de manière plus ou poins tacite. |
# Positif, ive
Larousse : 1. Qui affirme, accepte. 2. Qui relève de l’expérience concrète ; qui a un caractère d’objectivité. 3. Qui montre la présence de l’élément ou de l’effet recherché. 4. Qui fait preuve de réalisme, qui a le sens pratique. 5. Qui a un effet favorable ; bon, heureux, bénéfique.
Définition issue du Manifeste de la Psychologie Positive en 1999 et 2000 (Ken Sheldon, Barbara Fredrickson, Kevin Rathunde, Mike Csikszentmihalyi, et Jon Haidt) :
« La psychologie positive est l’étude scientifique du fonctionnement humain optimal. Il vise à découvrir et promouvoir les facteurs qui permettent aux individus et aux communautés de prospérer. Le mouvement de la psychologie positive représente un nouvel engagement de la part des chercheurs en psychologie pour concentrer leur attention sur les sources de la santé psychologique, allant ainsi au-delà de l’accent porté jusque-là sur la maladie et les troubles psychologiques.
Pour atteindre ces objectifs, nous devons considérer le fonctionnement (humain) optimal à plusieurs niveaux, y compris biologique, expérientiel, personnel, relationnel, institutionnel, culturel et mondial.»
Il ne s’agit donc plus d’un soin prodigué ponctuellement à une personne souffrante. Nous entrons avec cette définition dans la promesse d’un être humain augmenté, potentialisé. Nous retrouvons également la démarche holistique avec la prétention d’intervenir à tous les niveaux : éducation, psychisme, famille, travail, société, cadre moral.
La suite du Manifeste l’indique clairement ci-dessous :
« Les applications potentielles de la psychologie positive comprennent :
- Améliorer l’éducation des enfants en faisant une plus grande utilisation de la motivation intrinsèque, l’affect positif, et la créativité au sein des écoles
- Améliorer la psychothérapie en développant des approches qui mettent l’accent sur l’espoir, le sens et l’auto-guérison
- Améliorer la vie de famille grâce à une meilleure compréhension de la dynamique de l’amour, la générativité, et l’engagement
- Amélioration de la satisfaction au travail tout au long de la vie en aidant les gens à trouver une implication authentique, à multiplier leur expérience des états de flux, et apporter des contributions significatives dans leur travail
- Amélioration des organisations et des sociétés en découvrant les conditions qui renforcent la confiance, la communication et l’altruisme entre les personnes
- Améliorer le caractère moral de la société par une meilleure compréhension et promouvoir l’impulsion spirituelle chez les êtres humains. »
Etat de flux ou flow en anglais (source wikipedia) : « Selon Csíkszentmihályi, le flow est un état totalement centré sur la motivation. C’est une immersion totale, qui représente peut-être l’expérience suprême, en employant les émotions au service de la performance et de l’apprentissage. (…) Le trait distinctif du flow est un sentiment de joie spontané, voire d’extase pendant une activité. »
Si les souhaits d’amélioration proposés peuvent nous sembler bons à première vue (être heureux en famille, au travail, à l’école…), la manière de chercher soi-disant « scientifiquement » à les atteindre, à tout prix, de manière volontariste, nous interroge.
L’être humain, vous, moi, sommes-nous des sujets modelables qui se laisseraient transformer selon un projet prédéfini par d’autres selon une définition du bonheur (état de flux ou flow par exemple) ou de la morale qui viendrait de l’extérieur avec une prétention scientifique ?
Sous des dehors philanthropiques, la psychologie positive et l’éducation positive ont des accents quasi totalitaires et nous ne pouvons y souscrire les yeux fermés.
En particulier, le projet détaillé au point 6 sur la promotion de « l’impulsion spirituelle » semble faire peu de cas de notre liberté dans ce domaine particulièrement intime.
# Psychothérapie
(source wikipedia) : traitement ou l’accompagnement par un individu formé à cela, d’une ou plusieurs personnes souffrant de problèmes psychologiques, parfois en complément d’autres types d’interventions à visée thérapeutique (médicaments, etc.).
Suivant les patients (enfant ou adulte), le type et la sévérité du trouble, et le contexte de l’intervention, il existe de nombreuses formes de psychothérapies qui s’appuient sur autant de pratiques différentes reposant elles-mêmes sur des approches théoriques diverses et parfois contradictoires.
La plupart reposent néanmoins sur l’établissement d’une relation interpersonnelle entre le patient et le thérapeute dans le cadre d’un contrat explicite de soin. Elle se distingue en cela des pratiques d’accompagnement de l’individu sain (coaching, développement personnel) parfois menées dans un cadre spirituel, religieux voire sectaire.
En France, plus particulièrement depuis les années 1990, la règlementation de l’exercice des psychothérapeutes a fait l’objet d’intenses débats mettant aux prises les praticiens se réclamant des principales approches que sont les psychothérapies d’inspiration psychanalytique, humanistes, systémique ou cognitivo-comportementale.
Nous apercevons donc une grande disparité quant à la prise en compte de la liberté de la personne qui demande de l’aide. Certaines approchent tendent à capter le sujet dans son intégralité tandis que d’autres interviendront ponctuellement sur une difficulté précise, laissant de côté, en particulier, la question de la vie spirituelle.
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Bonjour,
Bravo pour vos articles riches, détaillés et extrêmement documentés.
Il manque deux critères primordiaux à mes yeux dans les qualités d’un thérapeute.
D’abord, a-t-il lui-même effectué une thérapie, donc un travail sur lui-même et ses zones d’ombre ? Si oui, de quel type de thérapie s’agissait-il ? Et quelle a été sa durée ?
Une formation certifiante de qualité, quelle qu’elle soit, se doit de demander à chaque thérapeute en devenir d’effectuer, ou avoir effectué un travail sur soi, et une durée de deux ou trois ans est un minimum pour effectuer un travail sérieux pour quelqu’un qui se destine à être thérapeute.
Ensuite, est-il ou a-t-il été supervisé ?
Ces deux points sont fondamentaux, d’une part pour donner au thérapeute les moyens de repérer et travailler les points où il risque de manquer de recul par rapport aux zones d’ombres de ses patients, et où il pourrait être tenté de régler ses propres problèmes à travers ceux du patient ; et d’autre part pour relire sa propre pratique, apprendre de ses erreurs et progresser.
Belle journée à vous.