Dis-moi qui je suis, ô ennéagramme…

par Mitchell Pacwa, S.J.


En Amérique et à l’étranger un système de classification des types de personnalité, l’ennéagramme, est devenu très populaire. À strictement parler, l’ennéagramme est un cercle avec neuf points dessus (ennea signifie « neuf » en grec, et gram signifie « dessin au trait « ). À l’intérieur du cercle deux chiffres relient les neuf points, un triangle et une figure étrange ayant une forme à six branches. La plupart des gens qui se réfèrent à l’ennéagramme, cependant, le relient à un système de typologie de la personnalité basé sur ce dessin. Dans des ateliers, ils apprennent que seuls existent neuf types de personnalité et que chaque personne s’inscrit dans l’un d’eux. Chacune de ces neuf types représente une tendance de la personnalité, une façon erronée ou même « démoniaque » de se comporter. Une fois qu’un individu identifie son type (généralement classifié par un numéro sur l’ennéagramme), alors il ou elle peut soi-disant apprendre à s’améliorer, ou au moins à éviter d’empirer, spirituellement.
L’ennéagramme est particulièrement populaire parmi les groupes catholiques, avec les paroisses et les maisons de retraite qui offrent des ateliers à travers le pays. Rares sont les enseignants ou les participants conscients de ses origines dans l’occultisme, une chose qui devrait être une source de préoccupation réelle pour l’Église chrétienne. On a entendu des échos sur une théologie fausse, gnostique dans l’enseignement de l’ennéagramme, bien que ses racines dans l’occultisme soient masquées. Le manque de recherche scientifique sur le système de l’ennéagramme est une cause supplémentaire d’inquiétude. Cet article va donc examiner ces trois aspects de l’ennéagramme : ses racines dans l’occultisme, sa théologie gnostique, et son manque de consistance scientifique.

HISTORIQUE — GEORGES GURDJIEFF

L’homme à qui on attribue le crédit d’avoir apporté la figure de l’ennéagramme à l’Occident est George Ilitch Gurdjieff, un grec – arménien originaire de ce qui est maintenant la Géorgie soviétique. Il aimait apparaître entouré de mystère, comme on le voit à propos des différentes dates qu’il a fournies pour sa naissance : il a dit à quelques disciples que c’était 1869. Mais son passeport portait la date du 28 Décembre 1877. Il a dit à d’autres qu’un phonographe Edison jouait lors de sa naissance, confirmant 1877, l’année au cours de laquelle le phonographe fut inventé. D’autres ont dit qu’il avait 77 ans quand il est mort, plaçant ainsi son année de naissance en 1872. (Gurdjieff était connu pour être un menteur et pour faire des réclamations scandaleuses dans le but de choquer ses disciples en vue d’un changement spirituel, peut-être le secret concernant son âge participa-t-il de cet affront).
Selon le livre de Gurdjieff Rencontres avec des hommes remarquables, une sorte d’autobiographie, sa famille voulait le voir étudier en vue de la prêtrise orthodoxe, tandis que ses propres intérêts résidaient dans l’étude de la science et de la technologie. Cependant, un prêtre local lui suggéra à la fois le séminaire et les études médicales afin qu’il puisse guérir à la fois l’âme et le corps [1]. Gurdjieff a finalement rejeté tout ce qui précède en raison de sa fascination pour l’occultisme. L’astrologie, la télépathie, le spiritisme et les tables tournantes, la divination, et la possession démoniaque, tout cela accaparait son intérêt de jeune homme [2]. Il ne voulut pas écouter les avertissements de son prêtre au sujet de ces choses, et ne trouva pas non plus les explications de la science très satisfaisantes. Par conséquent, dans les dernières années de son adolescence, il se mit à poursuivre l’étude de ces « sciences » occultes, à voyager à travers l’Asie centrale, le bassin méditerranéen, l’Égypte, le Tibet et l’Inde. L’objet spécifique de sa recherche était l’école ésotérique Sarmouni, prétendument fondée à Babylone aux alentours de 2500 avant Jésus-Christ. Il l’avait lu dans un livre ancien arménien et s’était senti attiré par la découverte cette école.
Gurdjieff se prit lui-même en charge tout au long de cette aventure spirituelle avec des affaires légitimes (par exemple : la vente de tapis) et des entreprises frauduleuses (par exemple : la coloration de moineaux avec de l’aniline, les qualifiant de « canaris américains », et les vendant avec un grand profit). Il était si entreprenant qu’à la fin il est devenu millionnaire.
Gurdjieff raconte que, tandis qu’il était en Afghanistan, vers 1897, un derviche (un type de mystique musulman soufi) le présenta à un vieil homme de la secte Sarmouni à la recherche de laquelle il s’était mis. Selon l’histoire, cet homme combina une expédition pour mener Gurdjieff au monastère Sarmouni dans le centre du Turkestan, où il apprit leur danse mystique, leurs pouvoirs psychiques, et l’ennéagramme. Pour les Sarmounis l’ennéagramme était un important moyen de divination afin de prédire les événements futurs aussi bien qu’un outil pour représenter les processus vitaux, tels que la transformation personnelle [3]. Ils l’utilisaient également comme symbole des états conscients et inconscients des êtres humains [4]. Ces utilisations allaient devenir une part de l’enseignement spirituel de Gurdjieff quand il fonda sa propre école pour atteindre l’illumination.
Après avoir quitté le monastère Sarmouni, Gurdjieff forma un groupe, les Chercheurs de Vérité, ses compagnons dans la quête de l’illumination et de la (pleine) conscience [5]. On raconte qu’ils se seraient rendus au Tibet pour prendre contact avec le cercle intime « éveillé » de l’humanité et à apprendre la sagesse des tulkas, les lamas tibétains (moines) soi-disant réincarnés[6]. Plus tard on voit Gurdjieff faufilé à l’intérieur de la Mecque et de Médine, les centres de l’Islam, mais il ne réussit pas à trouver là la vérité intérieure. Puis il s’est rendu à Boukhara, où vivait le groupe de soufis Bahaudin Naqshbandi [7].
Ces soufis Naqshbandi, également appelés les Khwajagan ou « Maîtres de Sagesse », prétendaient être la « Fraternité du Monde », composée de toutes les nationalités et religions, enseignant que « tous étaient unis par le Dieu de la Vérité ». Croyance typique de l’Asie centrale, les Naqshbandis possédaient une légende sur un cercle intérieur d’humanité qui constituait un réseau de personnes très évoluées ayant des connaissances particulières. Ces personnes auraient veillé sur la race humaine et dirigé le cours de son histoire. Les Naqshbandis croyaient aussi en une hiérarchie spirituelle perpétuelle dirigée par le Kutb i Zaman ou « Axe de l’âge », un esprit personnel recevant les révélations directes du dessein divin. Cet esprit transmet soi-disant ces révélations à l’homme par l’intermédiaire d’autres esprits appelés Abdal ou « les Transformés » [8]. Gurdjieff et ses disciples croyaient que ces esprits, « essences démiurgiques » d’un niveau supérieur à l’homme, étaient responsables du maintien et de l’évolution de l’harmonie planétaire bien que leur action ne fût pas forcément propice à la libération des individus [9]. En dépit de leur hostilité potentielle, Gurdjieff et ses partisans maintenaient le contact avec ces esprits.
Toute personne familière avec Madame Blavatsky et la Théosophie reconnaîtra des croyances similaires existant chez des « maîtres » très évolués [10]. Peut-être, a-t-elle appris chez les « maîtres » des traditions semblables à celles que Gurdjieff a apprises en Asie centrale. Rappelez-vous : elle avait parcouru les mêmes régions d’Asie seulement trente ou quarante ans avant Gurdjieff.
Le Naqshbandis enseignaient également des doctrines gnostiques. Par exemple, ils enseignèrent à Gurdjieff que la foi naissait de la « compréhension » qui est « l’essence obtenue à partir de l’information volontairement apprise et de toutes sortes d’expériences personnellement pratiquées. » Seule la compréhension peut conduire à Dieu et seules l’expérience et l’information permettent à quelqu’un d’acquérir une âme [11]. Cette approche de la foi place Gurdjieff carrément dans le camp gnostique à l’extérieur du Christianisme. Pour les chrétiens, la foi est un don de Dieu ; elle est disponible pour les esprits brillants comme pour les retardés mentaux, pour les gens âgés comme pour les enfants, indépendamment de savoir ce que l’être humain comprend ou non. Au lieu de la compréhension de l’homme qui mène à Dieu, c’est Dieu qui vient vers l’homme, lui offrant d’habiter dans son cœur grâce à Jésus-Christ par la puissance du Saint-Esprit.
Après des années de Voyage, le millionnaire Gurdjieff est retourné en Russie en 1912. À Moscou, il a mis en place l’Institut pour le développement Harmonieux de l’Homme pour former ses disciples à enseigner au monde ce qu’il avait appris dans ses voyages. Toutefois, Moscou devint vite un lieu qui ne convenait pas à un millionnaire ; aussi en 1915 retourna-t-il en Arménie. L’arrivée des bolcheviks en Arménie signifiait l’exil pour un capitaliste pas très net tel que Gurdjieff, qui déménagea successivement à Istanbul, Berlin, Dresde, et enfin (en 1922) à Paris, où il ouvrit à nouveau son Institut [12].

À Paris (et dans la succursale de New York de l’Institut, qui a ouvert en 1924), il a enseigné un « christianisme ésotérique » avec un programme pour aider les élèves à atteindre les plus hauts niveaux de conscience. Sa doctrine d’inspiration soufie/gnostique englobait la croyance que chacun dispose de trois centres personnels ; le mental, situé dans la tête (le chemin), l’émotionnel situé dans le cœur (oth), et le physique situé dans le ventre (kath). Une première cause pour que les gens soient spirituellement  » endormis  » ou  » mécaniques  » était le déséquilibre de ces trois centres au sein de chaque personne. Ses danses soufies et ses autres exercices étaient conçus pour rétablir l’équilibre de ces trois centres et amener la personne au plus près d’un état spirituel alerte.
Gurdjieff enseignait aussi que chacun a une essence et une personnalité. L’essence est « la matière dont l’univers est fait. L’essence est divine — la particule de Dieu dans notre subconscient appelée conscience »[13]. La personnalité est un masque de comportement compulsif qui recouvre l’essence. Bien que tout le monde soit né dans l’essence, chacun choisit son propre style d’ego, de personnalité autour de l’âge de trois ou quatre ans. Il est presque impossible de retourner à l’essence, mais grâce à un travail conscient, lent et délibéré, on peut y arriver à nouveau[14]. Notez que la doctrine de « l’essence » de Gurdjieff le place carrément parmi les panthéistes (qui croient que tout est Dieu). Ceux qui enseignent l’Ennéagramme, qui recommandent que les étudiants retournent à cette essence, comprennent rarement ce que Gurdjieff voulait dire, mais ses paroles montrent clairement qu’il n’avait pas un sens chrétien de Dieu. C’est une des raisons pour laquelle il prétendait enseigner un « christianisme ésotérique » ; le christianisme orthodoxe proclame en effet que nous sommes des créatures de Dieu, pas des particules divines.
L’ennéagramme figurait en bonne place dans l’enseignement de Gurdjieff, comme on le voit par son apparition fréquente dans les ouvrages de ses disciples (mais pas dans le sien). Les soufis avaient utilisé l’ennéagramme pour la divination en numérologie. [La numérologie est une « science » occulte qui soutient que les caractéristiques des personnes et de pratiquement toutes choses dans l’univers sont déterminées par les nombres, et que l’on peut deviner ces caractéristiques si les personnes ou les chiffres individuels des choses peuvent être identifiés, par exemple à partir de leurs noms ou de leur date de naissance] et que la signification de ces chiffres peut être déterminée. Les Soufis ont cherché les significations mystiques des nombres décimaux 0,3333…, 0,6666… et 0,9999… (sur la base de la division du nombre un par trois), et de la décimale 0,142857… (sur la base de la division du nombre un par sept et ne contenant pas de multiples de trois) [15]. Les multiples de trois correspondent au triangle à l’intérieur du cercle, et le chiffre décimal 0,142857 (obtenu en divisant sept dans un et résultant de la répétition d’un nombre décimal qui ne contient jamais trois ou ses multiples) correspondent à des points sur le cercle qui relient la figure à six côtés.
Grâce à ces deux figures à l’intérieur du cercle de l’ennéagramme, chacun basé sur les décimales de trois en un et de sept en un, Gurdjieff était capable de rendre manifestes les grandes lois numérologiques des trois et des sept. Il enseignait que « toutes choses dans le travail de la vie fonctionnent sur deux lois — 3 et 7 ». Toutes les lois psychologiques relèvent de la loi des trois — comme les trois centres de la personnalité, et toutes les choses matérielles tombent sous le coup de la loi des sept [16].

Gurdjieff et ses disciples ont fait des efforts énormes pour faire reconnaître l’ennéagramme comme la résultante de ces croyances numérologiques. Piotr (ou Peter) D. Ouspensky, un mathématicien, auteur, et disciple de Gurdjieff, citait Gurdjieff pour ses propos : « Ce qu’un homme est capable de mettre dans l’ennéagramme, c’est ce qu’il sait réellement, c’est-à-dire ce qu’il comprend. Ce qu’il ne peut pas mettre dans l’ennéagramme, c’est ce qu’il ne sait pas. »[17] En d’autres termes, on ne pourrait pas comprendre la véritable signification cosmique d’une information à laquelle on ne saurait attribuer sa valeur numérique ni la faire entrer dans le schéma de l’ennéagramme. Le processus de connaissance par le moyen de l’ennéagramme signifiait que l’on savait distinguer entre ses étapes fonctionnelles, qui doivent toujours suivre les neuf points autour du cercle, et le « cycle de la volonté », qui en suit la figure à l’intérieur, le long des lignes, entre les points 1, 4, 2, 8, 5, 7.[18]

Gurdjieff enseignait que l’ennéagramme a le pouvoir de révéler l’aspect  » intemporel  » de tout processus cosmique, puisqu’il est un symbole du cosmos (c’est-à-dire que l’univers lui-même est ordonné selon le même agencement numérique que l’ennéagramme)[19]. Par conséquent Gurdjieff dispensait une instruction à ses étudiants sur l’ennéagramme de cuisson (symbolisant le processus de transformation personnelle), qui avait neuf étapes et six dynamismes internes. John Bennett, un étudiant de Gurdjieff, en vint à croire que l’« ennéagramme est plus qu’une image de vous-même, c’est vous-même… L’ennéagramme est un schéma de vie et… nous pouvons nous expérimenter nous-mêmes comme des ennéagrammes ». Il en vint à cette compréhension quand Ouspensky dessina l’ennéagramme sur un tableau noir. Alors Bennett : « je me suis senti sortant de moi-même pour entrer dans le schéma. »[20] L’ennéagramme de personnalité a permis de développer des croyances similaires détenues par d’autres disciples de Gurdjieff.

LA BASE HISTORIQUE — OSCAR ICHAZO

Beaucoup de groupes Gurdjieff différents se sont formés après sa mort, comme les centres Gurdjieff — Ouspensky, le « Fellowship of Friends » de Robert Burton, le théâtre de Toutes les possibilités, et l’Institut pour le développement de l’Être humain harmonieux. Le plus influent dans la propagation de l’ennéagramme de personnalité est la formation Arica (du nom d’une ville dans le nord du Chili), un programme de « potentiel humain » fondé par Oscar Ichazo. Ichazo et Claudio Naranjo, psychologue chilien et anciennement instructeur Esalen, sont tous deux disciples de Gurdjieff, et (selon Narada) furent ensemble à l’origine de l’ennéagramme des types de personnalité. Leurs idées sont étroitement liées à la pensée de Gurdjieff, en particulier en ce qui concerne la structure et l’utilisation de l’ennéagramme.
À seize ans, Ichazo devint désillusionné de l’église catholique parce que ses enseignements étaient en contradiction avec ce qu’il avait appris par des expériences d’occultisme hors-du-corps. Il rejeta ce que ses maîtres jésuites disaient du ciel et de l’enfer, affirmant y avoir été et y avoir appris plus à ce sujet que le Christ et l’Église. Il en vint à croire que vivre dans sa propre subjectivité était le véritable enfer, mais que les gens pouvaient s’en libérer. Puis Il étudia les arts martiaux orientaux, le Zen, le yoga, le chamanisme, l’hypnotisme et de la psychologie, et expérimenta les drogues psychédéliques avec les indiens des Andes, pour apprendre les moyens de se libérer de la subjectivité infernale.
Un vieil homme (anonyme) de La Paz, introduisit Ichazo âgé de dix-neuf ans dans un groupe à Buenos Aires qui étudiait les « techniques ésotériques d’altération de la conscience ». Ichazo impressionna le groupe par ses capacités, aussi lui offrirent-ils la chance de voyager à Hong Kong, en Inde et au Tibet pour étudier les arts martiaux, les yogas supérieurs, l’alchimie, le I Ching, et le Confucianisme [21].

Chemin faisant Ichazo en vint à croire, comme Gurdjieff l’avait fait, en une hiérarchie d’esprits et d’entités. Il reçut prétendument les instructions d’une entité supérieure appelée « Métatron, le prince des archanges », et les membres de son groupe prirent contact avec des esprits inférieurs par la méditation et les mantras. Ichazo se considéra lui-même dès lors comme un « maître » en contact avec tous les précédents maîtres de l’école ésotérique, y compris ceux qui étaient morts. Les élèves de sa formation Arica furent aidés et guidés par un maître intérieur, le Qu’Tub Vert, qui se faisait connaître quand un élève atteignait un stade de développement suffisamment élevé [22]. Apparemment, c’était le même que Qutb i Zaman, l’esprit en charge de la hiérarchie qui parle à travers d’autres esprits, comme Gurdjieff l’avait enseigné (voir ci-dessus).

Quelque part dans sa recherche spirituelle, Ichazo apprit l’ennéagramme. Peut-être en application du principe de Gurdjieff selon lequel aucune chose n’est connue tant qu’elle n’a pas sa place dans l’ennéagramme, Ichazo a développé un système de neuf types de personnalité, chacun correspondant à [l’un des] neuf points de l’Ennéagramme. La théorie de la personnalité sous-jacente aux types est basée sur l’idée de Gurdjieff que chacun s’est détourné loin de l’essence dans laquelle ils est né pour choisir un type d’ego. Cet ego compulsif transforme les gens en machines et les endort spirituellement. Selon le rapport de Naranjo, Oscar Ichazo a donné à ces neuf types d’ego compulsifs de « sales » noms : le ressentiment, la flatterie, le laisser-aller, la mélancolie, l’avarice, la lâcheté, le complot, la vengeance, et l’indolence [23]. Ichazo a plus loin identifié les Idées Sacrées et les Vertus qui correspondent à chacun des neuf types quand une personne atteint le niveau d’essence de la conscience la plus élevée. Il a écrit de courtes descriptions de chaque type et employé des symboles d’animaux ou de « totems » pour illustrer les qualités de chacun [24].

Un texte classique de Helen Palmer sur l’ennéagramme donne une version différente de l’origine de l’ennéagramme de personnalité, qui est essentiellement confirmée par Claudio Naranjo. Naranjo, aussi, avait appartenu à des groupes Gurdjieff, mais les trouva exigeants. Lors d’une visite à son domicile au Chili à la fin des années 1960, il a rencontré Ichazo. Bien qu’il ne fût pas impressionné par lui au début, il découvrit en lui une personnalité puissante dès qu’il eut médité en sa présence. Il a aidé Ichazo à développer l’ennéagramme et à le diffuser en Amérique. Naranjo a contribué aux descriptions de la personnalité et les a corrélées aux mécanismes de défense freudiens pour chacun des neuf types. Puis, en 1970, il a emmené un groupe de 50 étudiants d’Esalen, y compris John Lilly et Joseph Hart, à Arica, au Chili pour la formation à l’ennéagramme d’Ichazo. Quand ils revinrent en Californie Naranjo enseigna l’ennéagramme aux étudiants d’Esalen — y compris Helen Palmer, Kathleen Riordan Speeth, et le père Robert Ochs, s.j.[25] Bien que Naranjo affirme que ces personnes avaient promis de ne pas enseigner à d’autres l’ennéagramme[26], les personnes citées ont écrit et donné des conférences à ce sujet depuis le début des années 1970. En particulier, Palmer a écrit l’un des textes de base et Ochs l’a introduit dans la communauté catholique.
Mon contact avec l’ennéagramme est dû au père Ochs, qui a enseigné dans notre séminaire jésuite. Nous les étudiants qui l’apprenions là, nous fîmes également la promesse de ne l’enseigner à personne pendant au moins deux ans, jusqu’à ce que nous puissions l’intégrer dans notre propre vie. Cependant, beaucoup d’entre nous, moi y compris, ne pûmes pas résister à la tentation de partager cet enseignement ésotérique avec d’autres. Beaucoup d’entre nous conduisîmes des classes, des séminaires et des retraites sur la base de l’ennéagramme, en le répandant à travers la communauté catholique en Amérique, en Australie et dans d’autres pays.
Il a été difficile d’en apprendre plus sur les racines de l’ennéagramme parce qu’il a été entouré de secret. Son origine occulte ne me fut pas enseignée, et la plupart des professeurs catholiques ne savent rien ou si peu sur cet aspect-là. Quand j’ai fini par apprendre ses origines occultes, cependant, il [me] devint évident que nous restions imprégnés de certains de ces enseignements, malgré la démythologisation du système. Une mauvaise théologie et une pauvre pratique pastorale ont accompagné l’ennéagramme. Pour ces raisons j’en fais maintenant la critique.

LA CRITIQUE

Presque tous les livres sur l’Ennéagramme et ses professeurs acceptent l’affirmation de Gurdjieff selon laquelle que l’ennéagramme serait très ancien, originaire de Babylone ou de la Mésopotamie vers 2500 ans avant Jésus-Christ. La foi dans l’antiquité de l’ennéagramme est en effet une raison de son autorité. Toutefois, dans mes études de littérature et d’archéologie antique, je ne vois aucune preuve de l’existence de l’ennéagramme dans les temps anciens, ni inscriptions, ni dessins. En fait, il apparaît pour la première fois avec les livres d’Ouspensky sur Gurdjieff. John Bennett dit qu’il est possible que le symbole remonte aux soufis du quatorzième siècle, puisque c’était le moment de la découverte du zéro et de la virgule décimale[27]. La dépendance de l’ennéagramme vis-à-vis de la virgule décimale pour sa forme interne exclut une date antérieure. Toutefois, la preuve externe pour une date médiévale fait défaut, il y a seulement la possibilité qu’il ait des racines mathématiques remontant à cette époque.
Après avoir suivi un cours sur l’ennéagramme, j’ai cherché plus d’informations sur l’ennéagramme des types de personnalité. Tandis que Ouspensky et d’autres disciples de Gurdjieff décrivaient des interprétations cosmiques de l’ennéagramme, ou l’utilisaient pour décrire le processus de cuisson ou des expériences scientifiques, aucun d’entre eux n’a décrit neuf types de personnalité. C’est seulement après avoir entendu le cours de Claudio Naranjo [28] et après la lecture du livre de Palmer que j’ai appris qu’Oscar Ichazo avait inventé l’ennéagramme des types de personnalité dans les années 1960.
De manière significative, l’ennéagramme d’Ichazo emploie la base numérologique du symbolisme soufi de la virgule pour comprendre la dynamique de la personnalité. Par exemple, selon le système, le numéro un se dégrade s’il suit le sens de la flèche sur la ligne reliée au type quatre, quatre se dégrade en devenant comme un deux, et ainsi de suite. Les gens s’améliorent en se déplaçant dans la direction opposée aux flèches, c’est à dire qu’un « un » va mieux en devenant comme un sept, un sept doit devenir comme un cinq, et ainsi de suite. Rappelez-vous que cette dynamique interne de la figure à six points et du triangle est basée sur la division numérologie du sept en un ou du trois en un, une dynamique ancrée dans l’occultisme et la divination. Cette dynamique occulte était une structure a priori d’Ichazo dans laquelle il mettait en conformité les neuf types de personnalité et leurs principes internes de croissance spirituelle ou de régression. Beaucoup de gens l’acceptent et ajustent leur vie spirituelle et psychologique à ces principes.
Même si l’on démythifie l’occultisme, ou que l’on présume la bonne volonté de ceux qui sont ignorants des racines occultistes, il faut néanmoins exiger un examen de ce système par les psychologues et spécialistes du comportement. Quelle est la preuve qu’un perfectionniste (un) qui « en veut » doive rechercher la vertu du planificateur « qui laisse faire » (sept) ? Pourquoi la personne vengeresse, avide de pouvoir (huit) devrait-elle (huit) devenir quelqu’un qui aide (deux) plutôt que de rechercher d’autres vertus ? Outre la croyance dans le caractère antique du système, qui n’est pas réellement fondée, comment une personne quelconque peut-elle avoir connaissance des meilleures qualités nécessaires pour chercher à atteindre un type individuel ? Aucune recherche n’a été menée à cet égard, mais les experts de l’Ennéagramme suggèrent des buts spirituels spécifiques, sur la base de ce système, à leurs élèves dans les paroisses et maisons de retraite. Le manque d’étude scientifique devrait mettre en état d’alarme toute personne s’intéressant à cette approche de la croissance spirituelle.
Un deuxième point à être remis en cause et testé est l’existence des neuf types de personnalité. Neuf, c’est le nombre a priori suggéré à Ichazo et Naranjo par la figure de l’ennéagramme occultiste. Quelle preuve psychologique ont-ils que seulement neuf types de base existent ? Et quelle est la preuve que ceux-ci sont en fait les neuf corrects ? Cela, non plus n’a pas fait l’objet de recherches.
Un troisième point qui nécessite des recherches est la théorie de la structure de la personnalité enseignée par des experts de l’Ennéagramme. Si l’on suit Gurdjieff, ils supposent que chacun est né dans son essence, mais a choisi une fixation de son ego autour de l’âge de trois ou quatre ans.
Les enfants choisissent ces egos comme moyen de défense contre les egos de leurs parents, mais se retrouvent piégés par leurs propres mécanismes de défense.
Les experts enseignent également la théorie de Gurdjieff selon laquelle trois centres de conscience — l’esprit (le chemin), le cœur (oth), et le ventre ou instinct (kath) — sont vrais. Certains associent le centre de la tête avec les types 5, 6 et 7, le centre du sentiment avec les types 2, 3, et 4, et le ventre avec des types 8 et 9 [29]. Ils enseignent la doctrine de Gurdjieff selon laquelle les problèmes de la personnalité humaine proviennent du déséquilibre de ces trois centres de la personnalité [30]. Un des buts de la thérapie de l’ennéagramme est de restaurer l’interdépendance des trois centres. Mais où est la preuve de l’existence de ces centres ? Est-ce que les psychologues peuvent confirmer leur existence, décrire leur déséquilibre, ou tester des thérapies qui rétablissent leur équilibre ? L’industrie de l’ennéagramme, comme Naranjo l’appelle maintenant, essaie d’éveiller ces centres par des « exercices spirituels » issus du yoga, du zen, et des pratiques soufies, de la même façon que le yoga kundalini essaie d’éveiller l’énergie psychique dans les sept « chakras » de cette école de yoga — une pratique considérée comme dangereuse, par ses propres partisans eux-mêmes. Pourquoi les enseignants de l’Ennéagramme font-ils cela, et quelle est leur garantie, à part les pratiques d’occultistes comme Gurdjieff et ses disciples ?

LES PROBLÈMES THÉOLOGIQUES EN REGARD DE LA DOCTRINE DE L’ENNÉAGRAMME


Outre ces problèmes scientifiques et psychologiques liés à l’ennéagramme, les chrétiens ont beaucoup de difficultés théologiques avec lui. L’emploi fréquent de ces pratiques occultes telles que la divination et le spiritisme chez Gurdjieff et Ichazo fait lever immédiatement un drapeau rouge. Dans le Deutéronome 18, 9-15 et de nombreux autres passages de l’Écriture, le Seigneur notre Dieu interdit de telles pratiques. La plupart des  » experts « , je sais, évitent toutefois l’occultisme ou ignorent tout de sa présence dans le fondement de l’ennéagramme. Malgré cet évitement ou cette ignorance, des problèmes théologiques apparaissent dans les ateliers sur l’ennéagramme à travers le pays.
Certains experts de l’Ennéagramme prétendent que le péché originel commence quand les petits enfants choisissent leur type d’ego ou de fixation. Ceci revient à émettre un non-sens pour le chrétien. Le péché originel, par sa nature, n’est pas un mal qu’une personne commet. Au contraire, à cause de la chute de nos premiers parents, Adam et Ève (en essayant de « devenir comme des dieux » en saisissant la connaissance interdite du bien et du mal — Genèse 3, 5), tous les humains héritent du péché originel. En raison de la déchéance de la nature humaine, les gens sont enclins à commettre réellement des péchés, et le font souvent. Le fait d’identifier le choix compulsif d’un enfant de trois ou de quatre ans avec le péché originel est une fausse doctrine d’un point de vue biblique.
Une autre erreur théologique découle de celle-ci, à savoir : les hommes peuvent annuler les effets de ce prétendu péché originel, la fixation originale de l’ego, au moyen de Gurdjieff, d’Ichazo, ou de quelque d’autre « travail » spirituel. Certes, les gens peuvent obtenir de l’aide des autres pour surmonter les problèmes psychologiques, et ils devraient chercher la sagesse et les conseils de solides psychologues chrétiens lorsqu’ils ont besoin de ce type d’aide. Cependant, ce « travail » ne peut jamais être l’élimination du péché originel, ou de tout autre péché, pour cette raison. Seule la mort rédemptrice sur la Croix de Jésus-Christ, vrai Dieu et vrai homme, peut retirer notre péché. C’est un don gratuit de la grâce de Dieu qu’aucun homme ne peut gagner ou mériter. Nous acceptons cette grâce de la miséricorde de Dieu, et nous lui en rendons grâce, à lui qui est lui-même son cadeau pour nous. N’importe quelle suppression des effets du péché — le résidu psychologique ou les ramifications de péché — peut être produite par une aide psychologique ainsi que d’autres aides, telles que la charité vis-à-vis des pauvres, l’annonce de l’Évangile, et ainsi de suite.
En outre, le prophète Isaïe a écrit que la sagesse, l’intelligence et le conseil sont des dons de l’Esprit Saint (Isaïe 11, 2), alors nous devrions chercher de l’aide psychologique de chrétiens bénis par ces cadeaux. Le chrétien doit savoir et proclamer au monde que même les techniques psychologiques exigent la grâce de Dieu, si elles veulent être efficaces pour éliminer les effets de notre péché. Tant le pardon de nos péchés que l’élimination de leurs effets exigent grâce imméritée de Dieu dans nos vies.
Une autre erreur théologique est l’affirmation que notre Seigneur Jésus possède en Lui-même les vertus des neuf types [31]. Seule une exégèse forcée (interprétation) des Évangiles permet cette sottise. Évaluer la personnalité de quelqu’un est très difficile, même si cette personne parle directement au thérapeute ou à l’intervieweur. Déterminer le type de personnalité de Notre Seigneur à partir de l’Évangile est à la fois un abus de l’Écriture et de la technique thérapeutique. Jésus n’a pas accordé des entretiens en vue d’un profil psychologique. Il n’a pas non plus composé lui-même les textes des Évangiles. Comment quelqu’un peut-il prétendre connaître son type d’ego à partir de ces textes ?
D’autant plus que les évangélistes n’ont pas cherché à nous donner un profil psychologique de Jésus, ils ont l’intention d’annoncer la nouvelle que Dieu s’est fait chair, est mort sur une croix, est ressuscité des morts, et a ainsi racheté le monde. Le propos des évangélistes est de provoquer les lecteurs et auditeurs de l’Évangile à la foi qui sauve en Jésus-Christ, non pas d’analyser le Seigneur ! Ces allégations sont absurdes et doivent être rejetées d’emblée.

Naranjo a enseigné que l’Idée Sainte ou la vertu de chaque type est l’un des neuf visages de Dieu ; les aspects compulsifs de chaque type mettent sens dessus dessous le visage de Dieu et deviennent un démon. L’objectif du « travail » est de se libérer des démons. Peut-être Naranjo a-t-il simplement eu l’intention de faire une figure de style, mais c’est devenu un lieu commun dans l’industrie de l’ennéagramme. Tout chrétien qui en entend parler doit ici reconnaître trois erreurs.
Premièrement, Dieu n’a pas neuf visages. Jésus notre Seigneur a révélé qu’il y a trois personnes égales dans le Dieu unique, formant ce que l’Église a depuis longtemps appelé la Trinité. Cependant, ces trois personnes ne sont pas en train de se multiplier ni de se subdiviser en neuf visages. C’est une façon stupide de parler, sans fondement dans la révélation divine ou le sens commun.
En second lieu, aucun humain ne peut renverser le visage de Dieu, le mettre de l’envers à l’endroit, ou le tourner de toute autre manière. Dieu est notre Souverain incréé ; les êtres créés ne le déplacent pas dans n’importe quelle direction. Déclarer que l’envers du visage de Dieu est un démon
cela va, au-delà de l’absurdité, vers le blasphème. Dieu, qui est toute bonté et tout amour, ne peut être remodelé en démon. Personne ne devrait parler de cette façon.
Troisièmement, comme c’est vrai du péché, ça l’est aussi des démons : nous, les humains, ne pouvons pas nous libérer nous-mêmes des démons. C’est Dieu qui nous en délivre. Aucune technique ou méditation ne nous délivre du pouvoir du mal ou des esprits élémentaires. C’est Jésus notre Sauveur qui nous sauve de ces maux.
Les praticiens de l’Ennéagramme, et ceux qui sont tentés de suivre leurs cours, doivent prendre conscience que leur doctrine doit être conforme à l’Écriture et (au moins du point de vue de l’Église catholique, mais aussi dans une moindre mesure pour de nombreux Protestants) à l’enseignement de l’Église. Partout où leur enseignement n’est pas conforme à la révélation de Dieu, ils doivent s’adapter à Dieu. Peu importe la tradition ésotérique soufie ou ce que peut être leur attente : ils devront rendre compte à Dieu pour la diffusion de fausses doctrines dans l’Église du Christ.

LES PROBLÈMES PRATIQUES DE L’INDUSTRIE DE L’ENNÉAGRAMME


Les Livres et les enseignants affirment souvent que l’ennéagramme permet à chacun non seulement de se classer soi-même en catégories, mais aussi de le faire pour d’autres personnes autour de soi. Dans ce cadre de référence, les spécialistes classent les différents types de personnes, apprécient en quoi elles diffèrent de nous, et apprennent à mieux s’entendre avec des types différents. Les enseignants prennent d’habitude des personnalités publiques en exemples des neuf types. Palmer nomme des groupes de personnages « célèbres » appartenant à chaque type. Par exemple, les bons protestants comme Martin Luther et Jerry Falwell sont des « uns », comme le sont des non-croyants tels que George B. Shaw et Ralph Waldo Emerson [32]. Les experts de l’Ennéagramme ne sont pas d’accord, cependant sur leur catégorisation de ces caractères. Certains considèrent qu’Hitler est un « huit », mais Palmer lui en fait un « six ». Des Contradictions similaires existent entre les livres et les porte-parole.
Un problème de base est que ces célébrités n’ont jamais eu le privilège de faire l’atelier de l’ennéagramme ; aussi n’ont-ils pas pu se typer. Par conséquent, lorsque les experts classent et caractérisent des personnages célèbres, leur exemple enseigne aux élèves comment se faire une opinion des personnes avec lesquelles ils vivent. Une fois que l’on se sent expert de l’ennéagramme, on peut ainsi classer amis, conjoint ou enfants. L’expert peut se percevoir détenteur d’un savoir secret qui lui permet de classer les autres dans des catégories.
L’abus qui découle de cette pratique est la banalisation des relations. Les gens croient qu’ils ont une vue plus perspicace en quelqu’un d’autre que cette personne a d’elle-même : la dynamique interne des compulsions et les comportements attendus sont mieux connus de l’expert de l’ennéagramme que de la personne considérée. Cela amène certaines personnes à des abus dans leurs relations avec autrui sur la base de leurs attentes vis-à-vis de l’ennéagramme, plutôt que sur ce que les gens choisissent effectivement de révéler d’eux-mêmes. Ce n’est pas sain, et c’est potentiellement abusif. Je l’ai fait et j’ai vu d’autres le faire. Laisser cette bride sur le cou à des groupes paroissiaux, cela ouvre la voie à de graves problèmes entre la fin de l’atelier et le moment où retombe l’engouement en faveur de l’ennéagramme.
Arrivé à ce point, je n’ai pas beaucoup de respect pour l’industrie de l’ennéagramme. Ses racines occultistes n’ont pas été profondément purgées (si elles pouvaient l’être), et il a lui-même ouvert la voie à l’erreur théologique ainsi qu’à l’abus social et psychologique. L’absence de moyens d’investigation scientifique signifie qu’il n’existe pas de contrôles pour déterminer qui est réellement un expert, quel conseil se révèle utile ou nuisible, et si les objectifs du système de l’ennéagramme sont sains.
Si on pouvait récupérer de l’ennéagramme quelque chose ayant une valeur psychologique, ses praticiens devraient purger le système de ses éléments non chrétiens. Si de vraies plongées dans le système s’avéraient utiles, il faudrait des tests psychologiques et un contrôle. Sinon de sages conseillers vont divaguer à travers l’Église, entraînant subtilement les gens loin du Christ, leur Seigneur, et causant peut-être des dommages à leur psychisme. Je recommande d’éviter l’industrie de l’ennéagramme jusqu’au jour où l’on pourra la rendre complètement compatible avec la foi chrétienne et une solide méthodologie scientifique solide, si c’est toutefois possible.

Le Père Mitchell Pacwa, SJ, est professeur d’Écriture sainte et d’hébreu à l’Université Loyola de Chicago. 

 

BIBLIOGRAPHIE


Anderson, Margaret
. L’inconnu Gurdjieff. Londres : Routledge and Kegan Paul, 1962.

Une description de la vie parmi les disciples de Gurdjieff et leur dévouement à sa méthode de changement de leur vie.
Beesing, OP, Maria ; Robert Nogosek, le SCC et Patrick O’Leary, SJL’Ennéagramme : Un voyage d’auto-découverte. Damville, New Jersey : Dimension Books, 1984
Bennett, John G. Ennéagramme Études. York Beach, Maine : Samuel Weiser, 1983. Bennett était un disciple de Gurdjieff qui a vécu avec lui pendant un certain temps. Il a étudié le soufisme et écrit sur les racines historiques de l’ennéagramme.
Gurdjieff, George I. Héraut du Bien à venir. New York : Samuel Weiser, 1973. Son premier livre, établissant une partie de sa philosophie.
Ci-dessous trois livres de Gurdjieff sont connus en tant que « Tout et Chaque chose », en trois séries :
______. Récits de Belzébuth à son petit-fils, 3 vol. Première série. Londres : Routledge et Kegan Paul, 1976. Plus sur la philosophie de Gurdjieff, destiné à initier les gens au caractère étrange de ses idées  » détruire, sans pitié… les croyances et les opinions… sur tout ce qui existe dans le monde.  »
______. Rencontres avec des hommes remarquables. Deuxième série. Londres : Routledge and Kegan Paul, 1977. C’est une autobiographie destinée à utiliser des histoires sur sa vie pour donner une nouvelle vision  » nécessaire pour une nouvelle création.  »
______. Alors seulement la vie est réelle, quand « Je suis ». Troisième série. New York : E. P. Dutton, 1975. Une introduction et une série de conférences pour continuer à enseigner ce qu’il veut dire sur le monde réel plutôt que sur le monde de l’illusion auquel on croit actuellement
Keen, Sam. Conversation sur la Destruction de l’Ego avec Oscar Ichazo, Psychology Today, Juillet 1973 64-72. Il s’agit d’une interview avec Ichazo, l’un des rares moments où il parle de lui-même.
Lilly, John C., et Joseph E. Hart. La formation Arica, dans Psychologies transpersonnelles, éd. Charles T. Hart. New York : Harper and Row, 1975, 329-51.

Cet article donne un approfondissement d’Ichazo, y compris des informations sur les pratiques occultistes de son groupe et le fort attachement du groupe à sa personne.
Naranjo, Claudio. L’ennéagramme — Obstacle ou Tremplin ? Cassette audio enregistrée à la Association des thérapeutes chrétiens, Février 1990 San Diego, en Californie. Disponible via le Centre diocésain du Renouveau Charismatique, 7654 Herschel Ave., La Jolla, Californie 92037.

Cette conférence est un rare récit sur les racines de l’ennéagramme dans les enseignements même de Naranjo et Ichazo.
Ouspensky, PD La Quatrième Voie : Un enregistrement de conférences, et réponses à des questions basées sur les enseignements de G. I. Gurdjieff. New York : Random House, 1957.
______. À la recherche du miraculeux : Fragments d’un enseignement inconnu. New York : Harcourt, Brace et mondiale, 1949.

Bien que le symbole de l’ennéagramme soit enseigné dans les livres d’Ouspensky, on cherche en vain des informations sur l’ennéagramme de personnalité.
Palmer, Helen. L’ennéagramme. San Francisco : Harper and Row, 1988. Une version populaire de l’ennéagramme qui définit les différents types.
Riordan, Kathleen. Gurdjieff, dans Psychologies Transpersonnelles, éd. Charles T. Hart. New York : Harper and Row, 1975, 281-328. Un bref historique de la pensée de Gurdjieff.
Riso, Don Richard. Types de personnalité : Utilisation de l’Ennéagramme pour la découverte de soi. Boston : Houghton Mifflin Company, 1987.
______. Comprendre l’ennéagramme : Le Guide pratique des types de personnalité. Boston : Houghton Mifflin Company, 1990.

Riso essaie d’utiliser une approche plus psychologique, mais il n’a pas fourni à l’extérieur, comme il l’admet, de preuve pour le système ou ses propres résultats.
Speeth, Kathleen Riordan, et Ira Friedlander. Gurdjieff : Chercheur de la Vérité.

Bibliographie établie par Walter Driscoll. New York : Harper and Row, 1980.

Il s’agit de la biographie la plus ordonnée de Gurdjieff que je connaisse. La chronologie est utile et la bibliographie est excellente pour des fins de recherche.
Wagner, Jérôme. Une étude descriptive de la fiabilité et de la validité de la typologie de la personnalité selon l’ennéagramme.

Ph.D. 1979, l’université de Loyola, à Chicago.
______. Fiabilité et étude de validité de la typologie d’une personnalité soufie : L’ennéagramme, Journal de Psychologie clinique 39, 1983, 712-17
Waldberg, Michael. Gurdjieff : une approche de son travail.

Trans.. Steve Cox. Londres : Routledge et Kegan Paul, 1981.

Un bon résumé des idées de Gurdjieff présenté par sujets.

 

Notes

Texte anglais http://www.equip.org/PDF/DN067.pdf 1994

NdT L’article a été écrit aux temps de l’URSS

[1] Gurdjieff, Rencontres avec des hommes remarquables, 53-54.

[2] Ibid., 37, 59-60, 62-72, 79-81, et psychique chien, 135.

[3] Bennett, 3-4.

[4] Gurdjieff, 148-65 ; Speeth et Friedlander, 113, 116.

[5] Gurdjieff, 164-65.

[6] Speeth et Friedlander, 81-82.

[7] Gurdjieff, 227 ; Speeth et Friedlander, 93.

[8] Speeth et Friedlander, 35-36.

[9] Bennett, 75, 79, 83.

[10] Voir Walter Martin, Le Royaume des Cultes (Minneapolis : Bethany House, 1985), chapitre huit, « La Société Théosophique. »

[11] Gurdjieff, 227-43.

[12] Ibid., 270-85.

[13] Anderson, 64.

[14] Ibid., 63.

[15] Riordan, 293 ; Bennett, 2-3.

[16] Anderson, 71-72.

[17] Ouspensky, In Search of the Miraculous, 294.

[18] Bennett, 31.

[19] Ibid., 32, 47.

[20] Ibid., 32.

[21] Keen, 64.

[22] Lilly et Hart, 341.

[23] Naranjo.

[24] Palmer, 46-47.

[25] Ibid, Vous pouvez aussi consulter Naranjo.

[26] Naranjo.

[27] Bennett, 31.

[28] Naranjo.

[29] Beesing, Nogosek, et O’Leary, 144-47.

[30] Ibid., 141-43.

[31] Ibid., 49-98.

[32] Palmer, 94.

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