Emprise spirituelle : mécanismes et conséquences

Véronique Gaymard, sur RFI

Volet 1

Emprise et abus spirituel : de quoi parle-t-on ? quels sont les mécanismes de l’emprise, de cette prise de pouvoir sur l’autre, dans des sectes mais aussi dans les religions ? Comment opèrent-ils en particulier au sein de l’Église catholique, qui peuvent mener aux abus et agressions sexuels ? Premier épisode avec des témoignages croisés de celles et ceux qui tentent de sortir les victimes de cette toile d’araignée.

Volet 2

Après avoir décrit dans le premier volet, rediffusé le 27/08/2023, les mécanismes de l’emprise spirituelle et les conséquences sur les personnes victimes, nous examinons dans ce second épisode les moyens de sortir de ces phénomènes d’emprise spirituelle, notamment au sein de l’Église catholique, pour parvenir à se reconstruire : mettre des mots sur ce qu’on a subi, replonger au plus profond de son être, établir les faits et être en mesure de les dénoncer auprès des autorités religieuses mais aussi devant la justice, et surtout être cru.

Intervenants

– Isabelle Chartier-Siben, médecin, psychothérapeute, victimologue, présidente de l’association « C’est-à-dire » d’aide aux victimes d’abus physiques, psychiques et spirituels

– Marie-Jo Thiel, professeure émérite à l’Université de Strasbourg en éthique et théologie morale, médecin de formation, « Abus sexuels. Écouter, enquêter, prévenir » (Presses universitaires de Strasbourg, 2022), « L’Église catholique face aux abus sexuels sur mineurs » (éditions Bayard, 2019) ; « Plus forts car vulnérables » (éditions Salvator – à paraître)

– Isabelle Le Bourgeois, religieuse de spiritualité ignacienne, psychanalyste sur la vie affective et sur les questions d’emprise pour les religieux et religieuses, auteure de « Espérer encore » (Éditions Desclée de Brower, 2006), « Le Dieu des abîmes » (Albin Michel, 2020)

Mary Lembo, religieuse de la Congrégation des sœurs Sainte Catherine d’Alexandrie, formatrice de maisons religieuses et de séminaires et psychothérapeute, auteure de «Religieuses abusées en Afrique, faire la vérité» (Éditions Salvator, 2022)

– Témoignages de victimes d’emprise et d’agressions sexuelles dans l’Église : Françoise, Hugues et Stéphane.

Bien-être et fausse médecine : quand la physique quantique est récupérée par les pseudosciences

Par Aymeric Delteil Chercheur CNRS, Groupe d'étude de la matière condensée, Université  de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines (UVSQ) – Université  Paris-Saclay. Sur le site THE CONVERSATION

Le 2 janvier dernier, la parfumerie Guerlain a mis au jour un nouveau produit cosmétique, assurant qu’il était basé sur la physique quantique. En proposant une « nouvelle voie de réjuvénation […] basée sur la science quantique [qui] aide à restaurer la lumière quantique d’une cellule jeune », l’entreprise a suscité les réactions indignées de la communauté scientifique, de médias et youtubeurs, qui ont poussé le parfumeur à modifier rapidement sa communication.

Cette affaire n’est qu’une étape de plus dans une longue histoire de détournement des concepts et du lexique de la mécanique quantique – et de la science en général – dont le résultat est la promotion des pseudosciences, ces disciplines qui revêtent les apparats de la connaissance établie sans en avoir le moindre fondement.

Le qualificatif « quantique » est désormais omniprésent dans le monde du bien-être, des médecines « alternatives » et des sphères ésotériques (salons, sites de vente en ligne, praticiens, réseaux sociaux, rayons « bien-être » voire « médecine » de grandes librairies).

Certains appareils de soins quantiques ont été fortement médiatisés, tel le « Taopatch » arboré par la star du tennis Novak Djokovic lors du dernier Roland-Garros. Ce dispositif de la taille d’une pièce de monnaie prétend améliorer les performances physiques, mais aussi soigner les maladies neuromusculaires. De telles prétentions sèment la confusion dans le grand public, qui a fort à faire pour distinguer le vrai du faux.

Des risques en termes de santé, de dérives sectaires… et pour le porte-monnaie

Le danger est réel, car la confusion peut avoir des conséquences nocives pour la population.

En effet, les tenants des médecines quantiques prétendent parfois pouvoir guérir la quasi-totalité de nos troubles, y compris des maladies graves. Ainsi, dans le livre Le Corps quantique de Deepak Chopra (1989), ouvrage fondateur vendu à près d’un million d’exemplaires, non seulement l’auteur suggère que son approche peut guérir le cancer, mais ses propos engendrent de plus une défiance à l’égard de la médecine. Ce type de discours, désormais répandu dans ce milieu et notamment sur Internet, peut pousser les gens à se détourner du monde médical.

Un autre exemple plus récent : le « Healy », un appareil de thérapie soi-disant basé sur un « capteur quantique », vendu à près de 200 000 exemplaires à des prix allant de 500 à 4 000 euros, propose des programmes pour un grand nombre de soins via des applications payantes, qui pourraient même remplacer une partie de notre alimentation. Une analyse par rétro-ingénierie a pourtant révélé qu’il ne contient pas de capteur quantique – et même pas de capteur du tout.

En poussant les gens à se détourner de la médecine et/ou à adopter des conduites risquées, ces arguments peuvent provoquer des pertes de chances d’un point de vue médical.

Les médecines alternatives peuvent également déboucher sur des dérives sectaires : le dernier rapport de la Miviludes montre que 24 % des signalements pour dérives sectaires concernent les « pratiques de soin non conventionnelles ».

Des comportements quantiques au monde classique que nous expérimentons au quotidien : une histoire d’échelle

Disons-le tout net : ces approches n’ont rien de quantique.

Pour s’en rendre compte, rappelons que la physique quantique a été construite afin de comprendre les phénomènes d’interaction entre la lumière et la matière à l’échelle atomique. Elle a abouti à une description très féconde de la nature à l’échelle microscopique, tout en révélant des phénomènes contre-intuitifs, qui sont difficiles à interpréter.

Ainsi, selon la mécanique quantique, les particules élémentaires peuvent se comporter comme des ondes, elles peuvent être en superposition de plusieurs états (par exemple en deux endroits simultanément) voire intriquées, lorsque les états de deux particules dépendent l’un de l’autre même éloignées. Or le monde à notre échelle ne se comporte pas de cette façon. Nous en faisons l’expérience quotidienne : les objets qui nous entourent sont dans un seul état, à un seul endroit, ils ne se propagent pas. Les chats ne sont pas à la fois morts et vivants.

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Le néo chamanisme, une religion qui monte

Il suffit de faire quelques recherches sur Internet pour mesurer à quel point il est facile aujourd’hui de trouver des offres multiples pour participer à des cérémonies, dites « chamaniques ». Plus besoin de partir en Sibérie ou au Pérou, pour participer à de telles cérémonies et être initié au langage, des tambours ou être invité à chercher son « animal totem ».

Denise Lombardi est anthropologue, Docteur associée au laboratoire « groupe, société, religion et laïcité », en lien avec le CNRS et l’Ecole Pratique des Hautes Etudes. Depuis plus de 20 ans, elle étudie ce phénomène du Neo chamanisme en Occident.

Elle vient de publier aux éditions Du Cerf : « le néochamanisme, une religion qui monte ? » Pour nous présenter ce phénomène elle est aujourd’hui au micro de Thierry Lyonnet dans l’Entretien de la Semaine.

Devenir chaman ? Rien de plus facile ! Il n’est plus besoin de rallier l’Asie ou la lointaine Amazonie : le néo-chamanisme s’invite en France et connaît un succès inédit. Évitant les pièges du jugement ou de la dérision et sans jamais tomber dans l’apologie, l’anthropologue Denise Lombardi mène l’enquête et révèle les ressorts cachés d’un véritable phénomène de société.

Réponse à un désir d’exotisme et de spiritualité, le néochamanisme met en scène un ailleurs mythifié dans un monde désenchanté. Et avec lui, c’est tout un univers qui se dévoile. Films et festivals, formations et publications, voyages dans la jungle mexicaine ou séminaires dans la campagne française : ses adeptes espèrent rencontrer leur esprit-guide et leur animal-totem, ou sont simplement en quête de bien-être et d’intériorité. Dans les fumées de sauge et au son du tambour, l’imagerie exotique est mise au service de pratiques thérapeutiques inspirées de « savoirs indigènes » censés remonter aux âges les plus anciens de l’humanité.

Mais par-delà l’image d’Épinal et la somme des clichés, le néochamanisme exprime surtout l’évolution majeure des croyances dans des sociétés contemporaines de plus en plus individualistes et fragmentées.
Voici la première étude scientifique d’envergure consacrée à un sujet devenu majeur. Un livre essentiel pour comprendre la réalité d’un bouleversement d’ampleur de notre société.

Anthropologue d’origine italienne, Denise Lombardi est docteure associée au laboratoire Groupe Sociétés Religions et Laïcités. Elle est l’autrice de nombreux articles scientifiques sur le néo- hamanisme et signe ici son premier livre.

Le monde vicieux et toxique des Flammes Jumelles

par Aurélie

Son témoignage se trouve dans l’article précédent, ainsi que la vidéo.


J’ai toujours trouvé curieux qu’on parle de gémellité dans ce genre d’histoire… Des personnes disent « mon jumeau », « ma jumelle » en étant en couple avec cette personne ou ami… Il y a d’entrée une ambivalence incestueuse camouflée.

Souvent camouflé sous le prétexte de vivre l’amour inconditionnel ce concept comme vous allez le découvrir est extrêmement dangereux.

Dans cet article tous les exemples que je nomme sont des exemples que j’ai soit personnellement vécus, soit que j’ai pu voir et constater dans certains témoignages, lors de mon « parcours » (comme on l’appelle).

Le vocabulaire

Le but est de vous apporter un éclaircissement sur certains jargons utilisés, sur ce concept et tout ce qu’il peut y avoir derrière.

Parfois j’utiliserai des termes qui peuvent sembler uniques et volontairement j’ai souhaité garder ces termes que l’on utilise, ce vocabulaire entre guillemets pour être au plus proche de ce qui se passe dans la réalité du terrain des flammes jumelles.

Parfois j’utiliserai le terme flamme jumelle ou l’abréviation FJ. Parfois vous allez voir également le terme « l’autre » ce qui signifie l’autre personne, car dans ce concept l’histoire se joue à 2 personnages, l’un présent et l’autre absent.

Profil « type »

Dans la majorité des cas, ce sont souvent des femmes qui tombent dans cette supercherie. On peut observer un style de profil plus sensible : donc souvent des femmes hypersensibles, hyper empathiques, avec une histoire de vie une peu lourde et semée d’embûches. J’ai pu l’observer dans ce milieu : bien souvent en carence affective, nous cherchons inconsciemment « notre partie manquante » depuis notre tendre enfance.
Pour certains, c’est une recherche d’une moitié d’ordre amoureux et pour d’autres, c’est la meilleure amie idéale. Bien souvent dans le profil type nous remarquons une personne en quête de sens, constamment en attente d’un bonheur qui pourra être comblé par une autre personne. C’est pour cela que dans l’histoire des flammes jumelles on y trouve la notion d’âme scindée en deux. De 2 polarités, d’effet miroir. D’âme complémentaire.

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C’est ta flamme jumelle !

Le témoignage d’ Aurélie

Le prochain article sur le site donne une analyse perspicace de ce concept : Le monde vicieux et toxique des Flammes Jumelles...


Je me permets de vous envoyer ce témoignage qui me concerne. J’espère qu’il pourra vous être utile pour votre chaîne. Je dois vous avouer que cela me permet aussi de m’aider dans mon processus de délivrance.

Dans un premier temps je souhaitais vous dire que votre chaîne occultismedanger m’aide beaucoup dans la compréhension de mon histoire. Je vous remercie très sincèrement de tous les témoignages que l’on peut y trouver, ainsi que les. pdf qui sont très utiles quand on a fréquenté le milieu de l’occultisme sans le savoir.

Je me retrouve beaucoup dans les témoignages d’anciens thérapeutes qui travaillent en lien avec l’occulte, et c’est pour cela que j’ai décidé aujourd’hui de vous faire parvenir le mien.

J’ai commencé mettre les pieds dans l’occultisme en 2017, suite à un burn-out. Aujourd’hui je parle d’occultisme, d’ésotérisme ; mais à l’époque il n’était pas question d’employer ces mots bien évidemment : je parlais d’énergétique et de spiritualité.

Tout a commencé de façon basique par le yoga, puis la méditation. Ce fut ensuite une succession : l’intérêt pour les huiles essentielles, les fleurs de Bach, les points d’acupressions, les pierres énergétiques, bref toutes ces petites choses à faire en autonomie : elles me faisaient du bien, car j’étais dans une période de souffrance.

Par la suite, quelques années après, et c’est là où les choses ont commencé à se compliquer : je me suis initiée au premier degré de reiki. Des choses un peu particulières se produisaient, notamment cette attirance pour le milieu invisible.

Puis deux ans plus tard je me suis initiée au 2e et au 3e degré de reiki, à intervalle approché. Je ne jurais que par cela, par l’énergie. D’ailleurs je ne comprenais pas comment un être humain normalement constitué se privait d’une telle richesse. J’en étais presque devenu accro…

Au départ je faisais beaucoup d’auto-traitements. Ensuite, j’ai commencé à l’introduire dans mes pratiques de coaching et de thérapeute (car je suis dans le milieu de l’accompagnement).

Et voyant que ma société, mon auto-entreprise ne fonctionnait pas comme il faut, j’ai commencé à consulter des médiums. Car malgré les efforts fournis, et les bons résultats que j’obtenais dans mes coachings, mon activité ne décollait pas. C’était étrange. Je précise que l’énergétique n’avait quasiment pas sa place dans mon activité au départ).

Alors j’ai commencé à consulter des voyantes médiums. J’ai consulté ainsi 9 médiums entre 2021 et 2023, tellement j’étais perdue entre ce qu’on m’annonçait et la réalité.

Toutes les médiums allaient dans le même sens : elles me disaient qu’il fallait que j’accepte mes capacités, que je les développe plus, que j’en fasse bénéficier mes clientes… Que j’allais vivre très confortablement de ma société, que j’allais même être riche. Que c’était même un devoir avec des capacités comme les miennes de les mettre au service du « collectif ».

La réussite ne pointant toujours pas le bout de son nez, je continuais à aller voir des médiums à droite à gauche. Mais surtout je continuais à m’initier à plein d’autres soins que le reiki que j’avais mis d’ailleurs un petit peu de côté. Parce que quelque chose coinçait dans cette pratique ; bien évidemment aujourd’hui j’ai compris pourquoi.

Je me suis initiée aux soins Isis, puis aux soins Thot, des soins concernant le féminin sacré qui s’appelle d’ailleurs le soin des mères sacrées, sans trop savoir vraiment ce qu’on reçoit comme initiation… Ce sont, comme ils le disent dans leur jargon, des codes de lumière. Je me suis aussi initiée à tout ce qui était énergie des dragons, puis les soins de l’âme, etc. etc.

Je n’en avais jamais assez. À peine une initiation terminée, je sautais sur une autre, puis une autre, comme une boulimique d’informations et de formations… Car, en parallèle, je suivais aussi plein d’autres formations. Je savais à la base que j’avais un tempérament à être passionnée, voire excessive. Mais parfois j’étais surprise de sentir comme une force intérieure qui me poussait à faire cela sans que je ne puisse la contrôler.

Et on m’annonçait à chaque fois que j’allais bientôt faire une formation ou initiation, et que c’est grâce à cela que j’allais décoller dans mon activité et vivre de ma passion.

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