Qu’est-ce que Nexus ?

Travail de l’équipe du site sosdiscernement

AVERTISSEMENT. Cet article emploie des concepts complexes. Il exige une lecture attentive. Les notes sont à lire : elles donnent les sources des affirmations proposées ou étudiées.

Le coaching en chemin de transformation

Les organisations et structures catholiques sont confrontées à un défi humain : finances en berne, personnel vieillissant, manque d’attractivité, scandales divers à assumer. Et pourtant le défi spirituel est toujours le même : annoncer envers et contre tous l’actualité du Salut offert par le Christ mort sur la Croix et ressuscité.

Pour tenter de résoudre cette tension entre « contrainte budgétaire et élan missionnaire »1, les structures et organisations catholiques sont parties du principe qu’« écouter ceux qui ont les mêmes opinions que nous ne porte aucun fruit… Accepter que ceux-là peuvent nous conduire à changer notre façon de penser »2 et ont ouvert leurs portes à des cabinets de consultants privés en tant qu’accompagnateurs ou facilitateurs. Si le coaching en développement personnel semble intervenir au niveau local dans les diocèses et les congrégations, via Talenthéo et quelques autres, le coaching en « chemin de transformation » se réserve l’intervention structurelle des grands organismes, ONG, associations nationales, conférences d’évêques, congrégations.

Ici c’est le cabinet de consultants Nexus qui a dernièrement reçu la vive reconnaissance des Évêques de France. Mgr Éric de Moulin Beaufort, prononçait en effet le vendredi 31 mars 2023 à l’issue de la réunion des Évêques à Lourdes ces mots : « La sérénité imprégnait encore nos discussions de jeudi après-midi, dans la même basilique Sainte-Bernadette, à propos de la transformation des structures de notre Conférence. Cette séance de travail faisait aboutir un chemin d’un an et demi, vécu sous la conduite patiente et attentive des consultants de Nexus. Je dois saluer ici Matthieu Daum, Étienne Gueydon, Stéphanie Léonard et Éric Langevin sans oublier Nancy Bragard dont l’accent américain est un des bons souvenirs de nos rencontres de septembre et octobre 2021. » 3

Nexus apparaissait déjà en 2021 : « La voix de l’Église en recherche s’est fait entendre sous la délicate conduite de Matthieu Daum, Nancy Bragard et Étienne Gueydon, nos facilitateurs de Nexus, et elle était, cette voix, douce et forte à la fois. »4

Qui est derrière Nexus ?

Matthieu Daum, fondateur de Nexus, se raconte sur le site du Mouvement des Cadres chrétiens 5: « Après avoir vécu dans un kibboutz, il rejette l’Église dans laquelle il a été élevé parce qu’il n’accepte pas « l’hypocrisie de certains de ses membres » ; il se forme en dynamique de groupe. En 2008, il découvre le monde des congrégations, en répondant à une demande pour la préparation d’un Chapitre en France. Le bouche-à-oreille le met en contact avec d’autres, soumis au défi de la déchristianisation et qui lui font la même demande. Les méthodes évoluent quand il s’approprie le « processus U (ou Théorie U)» (à cause de la forme en U du process), inventé par le consultant américain Otto Scharmer : le consultant n’impose rien, il chemine avec les groupes dans leur élaboration de leur solution. Pour lui, les consultations sont « régénératives » et font cheminer si elles sont bien construites, à l’écoute de ce que l’autre peut apporter de différent. En sort un livre : « Un consultant chez les religieuses »6

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Possible production de faux souvenirs par la méthode EMDR ?

Dominique Auzenet et l’équipe sosdiscernement

La méthode EMDR… recommandée à l’INIRR

Le 8 novembre 2021, à la suite du rapport de la CIASE sur les abus sexuels au sein de l’Église, la Conférence des Évêques de France après de nombreuses consultation de victimes, a créé une Instance nationale indépendante de reconnaissance et de réparation (INIRR).

La mission de l’instance dont la présidence a été confiée à Marie Derain de Vaucresson, est nouvelle ; tout doit être inventé. Deux ans après, quel est le bilan de cette initiative sans équivalent ? Qui saisit l’instance et comment répond-elle ? Face à l’ampleur du mal fait aux victimes, face aux vies détruites et à ces drames que rien ne peut modifier, a-t-elle trouvé une voie crédible ? Sait-elle accueillir, écouter comme les victimes en ont besoin ? Peut-elle réparer l’irréparable, ou au moins apaiser, consoler un peu ?

En recueillant les paroles de victimes et de personnes engagées dans l’INIRR, ce film, profondément humain, délicat et impartial nous emmène au cœur de ce long processus. Une coproduction KTO/NOMADE production 2023, réalisé par Caroline Puig-Grenetier

L’équipe au travail sur le site sosdiscernement.org souhaite attirer l’attention sur un point.

Dans cette émission, calée sur la minute 34’13, il est dit que » la méthode vraiment phare scientifiquement serait l’EMDR » pour soigner le psycho-trauma.

Cela pose un vrai problème, car l’EMDR (comme la PNL) est une pratique dont il faut se méfier à cause des faux messages qu’elle peut induire.

Les thérapies de la mémoire retrouvée

Il s’agit d’une grande variété de techniques thérapeutiques qui se basent sur trois affirmations :

1- les symptômes actuels du patient sont causés par des expériences traumatisantes, telles que des abus sexuels, subies dans l’enfance 2- les souvenirs de ces événements ne sont pas conscients 3- rendre ce souvenir conscient (ou au moins reconnaître que le traumatisme s’est produit) est essentiel à la réussite du traitement.

Or, dans les remontées concernant les « thérapies de la mémoire retouvée » (TMR), des témoignages de plusieurs victimes, dont certaines font un procès à leur thérapeute, font état de faux souvenirs induits par EMDR.

Qu’est-de que l’EMDR ?

Si vous ignorez ce qu’est l’EMDR, traitement par désensibilisation des mouvements oculaires et retraitement, il y a déjà deux articles sur le site que vous pouvez consulter.

Formulaires de consentement éclairé à faire signer par le patient en thérapie EMDR

Il faut savoir que des documents ont été rédigés par les praticiens américains EMDR. Les procès et les dommages et intérêts versés aux patients mécontents les ont incités à devenir très prudents. On notera que la mise en garde concerne principalement les souvenirs « retrouvés » au cours de la thérapie EMDR.

Vous pouvez télécharger ces deux formulaires; d’origine américaine, textes anglais et français. Lien de téléchargement.

On peut y lire :

  • Des souvenirs pénibles, non résolus peuvent refaire surface par l’utilisation de la procédure EMDR. Certains clients ont eu des réactions pendant les séances de traitement que ni eux ni le clinicien responsable n’avaient prévu, y compris un fort niveau d’émotion ou de sensations physiques.
  • À la suite de séances de traitement, la survenue d’incidents / matériels peut continuer, et d’autres rêves, des souvenirs, des flashbacks, des sentiments, etc… peuvent refaire surface.

ou encore :

  • La psychothérapie et l’EMDR ne peuvent absolument pas faire la différence entre des souvenirs qui sont exacts, déformés ou faux basés sur les seuls récits, et en l’absence de données qui corroborent ces affirmations.
  • Les personnes avec des conditions limitatives ou conditions médicales spéciales (grossesse, troubles oculaires, etc.) doivent consulter leur médecin avant de participer à cette méthode thérapeutique. Pour certaines personnes cette méthode peut induire, à la suite du traitement, des souvenirs plus aigus, pour d’autres plus confus. Si vous êtes impliqués dans un procès ou devez témoigner, veuillez en parler avec votre thérapeute.
  • J’ai également été spécialement informé de ce qui suit : (a) Des souvenirs non résolus pénibles pourraient faire surface par l’utilisation de la procédure EMDR. (b) Certains clients ont eu des réactions au cours des séances de traitement que ni eux ni le clinicien traitant n’ont anticipés, y compris un haut niveau de l’émotion ou des sensations physiques. (c) Après la séance de cure, le traitement des incidents ou des matériaux peut se poursuivre et d’autres rêves, souvenirs, réminiscences, sentiments, etc. peuvent refaire surface. Si cela se produit, écrivez-les dans votre journal et amenez-les à la prochaine séance. En outre, vous pouvez m’appeler n’importe quand.Avant de commencer le traitement EMDR, j’ai soigneusement examiné toutes les données ci-dessus. J’ai obtenu tout apport supplémentaire et / ou conseil professionnel que je juge nécessaire ou approprié pour suivre ce traitement.

UNE GRANDE PRUDENCE S’IMPOSE DONC…

Confidences d’une ex-gourou, Jessica Schab

Jessica Schab, alias Jessica Mystic a contribué à la diffusion de la spiritualité New Age à travers le monde. Aujourd’hui sceptique, elle alerte sur les dangers de croyances qui lui furent pourtant si chères.

Voici l’entrevue filmée d’Elisabeth Feytit avec elle, réalisée à la suite d’une semaine de tournage au Canada pour le film documentaire « Ex-gourou » sur son parcours personnel d’ancienne guide spirituelle.

Le zozotérisme

« Les nouvelles croyances sont le produit de l’idéologie individualiste de notre époque »

Thierry Jobard, libraire, recueilli par Léo Laboureur, La Croix du 6 nov. 23

Libraire, Thierry Jobard remarque depuis plusieurs années la
prolifération d’ouvrages ésotériques. Il a publié Je crois donc je suis (Rue de l’échiquier), un essai critique sur les nouvelles croyances, symptômes de l’individualisme et du libéralisme contemporain.

Pourquoi, comme libraire, écrire sur les nouvelles spiritualités ?

Thierry Jobard : Depuis quelques années, j’ai remarqué un engouement spectaculaire pour les ouvrages ésotériques. J’ai été témoin de l’augmentation significative de leur production – on peut même parler de surproduction – et de leur vente. Après discussion avec des collègues libraires, j’ai compris que tout le marché du livre était concerné.

Cette augmentation concerne aussi les produits dérivés, comme les jeux de tarot ou les oracles qui élargissent le rayon ésotérisme. Même dans ma librairie, qui est généraliste et universitaire, il faut faire de plus en plus de place au rayon spiritualité.

Existe-t-il un « business » autour de ces nouvelles spiritualités ?

T. J. : Il existe un marché très prospère autour de l’édition de livres ésotériques. Avant, les ouvrages ésotériques restaient marginaux et édités par des maisons spécialisées. Maintenant, même les plus grandes maisons, comme Hachette, ont leur propre collection spécialisée dans l’ésotérisme. On remarque aussi la recrudescence de maisons d’éditions ésotériques, avec des collections encore plus spécifiques : chamanisme, sorcellerie, etc.

Mais le business ésotérique ne concerne pas uniquement les ouvrages. La vente d’oracles et autres pierres aux vertus bienfaisantes ne cesse d’augmenter. Avant, le marché de l’ésotérisme avait un public très ciblé. Tout se vendait dans des boutiques spécialisées pour « initiés ». De nos jours, avec sa démocratisation, notamment par les réseaux sociaux, les produits s’achètent un peu partout, y compris sur Internet.

Quelles distinctions faites-vous entre ces nouvelles croyances et l’ésotérisme traditionnel ?

T. J. : Il existe beaucoup de différences entre l’ésotérisme traditionnel et ce que j’appelle le « zozotérisme ». L’ésotérisme est à l’origine un savoir occulte, caché, transmis par un maître, créant une relation privilégiée avec ses « initiés ». Ces nouvelles croyances quant à elles sont disponibles partout et pour tout le monde. On peut se former en un clic sur Internet.

Mais c’est surtout dans leur dessein que les deux courants divergent. Historiquement, l’ésotérisme permet de déchiffrer un monde indéchiffrable, comprendre les mystères de la nature, de l’homme et plus généralement du monde. Le « zozotérisme », quant à lui, ne cherche pas de réponse mais des solutions. Comme pour le développement personnel, le sujet cherche à acquérir des connaissances pour mieux vivre, voire être plus performant.

Dans votre ouvrage, vous parlez de nouvelles spiritualités plutôt que de nouvelles religions, pourquoi ?

T. J. : Pour les adeptes de ces nouvelles pratiques, le terme religion est à bannir. La religion incarne l’autorité par le dogme. Il faut comprendre que ces nouvelles croyances sont le produit de l’idéologie individualiste et libérale de notre époque. On ne veut obéir qu’a une seule règle : celle qu’on se fixe. Le sujet décide lui seul de la manière dont il doit pratiquer sa croyance. C’est un véritable « marché de la croyance » où le consommateur est roi.

J’entends par marché de la croyance, la liberté de l’individu à choisir sa spiritualité. Or, le marché est fait pour vendre, ainsi ces nouvelles croyances doivent répondre au désir du consommateur, c’est-à-dire aux normes de son époque. Aseptisées, ces nouvelles spiritualités vont être modelées pour répondre aux critères de l’Occident. On va parler de chamanisme, tout en laissant les rites qui ne nous intéressent pas de côté. Il en va de même pour le yoga ou la méditation, on fait le tri dans les doctrines et on s’approprie ce que l’on souhaite.

Ces nouvelles spiritualités impliquent-elles une nouvelle manière de croire ?

T. J. : Le choix du terme « spiritualité » n’est pas anodin. En effet, ce terme est sémantiquement neutre et à la mode. Il est devenu branché de dire qu’on est « en quête de spiritualité ». Or, dans notre conception actuelle de la croyance, la foi, comme engagement total de l’individu mais aussi comme phénomène social, parce que partagé par beaucoup, est centrale.

Dans le cadre de ces nouvelles spiritualités, il s’agit plutôt d’une « croyance molle ». On peut passer d’un engagement à un autre, être chamaniste un jour, puis néo-druide un autre, on peut d’ailleurs assembler des croyances qui sont en totale contradiction. Ce n’est d’ailleurs pas anodin, si ces nouvelles croyances refusent toutes figures d’autorité relatives à une notion de communauté. Dans le christianisme, par exemple, la croyance organise une forme de vie sociale, ici, le rapport au spirituel est purement individuel et ne concerne que celui qui le pratique.


Auteur de Je crois donc je suis. Le grand bazar des croyances contemporaines, Rue de l’échiquier, 96 p., 12 €.

Il a écrit aussi

La mode du « développement personnel » ne se dément pas. Sans cesse, nous subissons une injonction à nous libérer de nos croyances limitantes et à acquérir un « surplus d’être » pour devenir un meilleur individu. Bien sûr, on pourrait penser qu’il n’y a là que de bonnes intentions : qui refuserait une version améliorée de soi-même ? Mais derrière les discours sucrés et inoffensifs, c’est à la montée d’une idéologie politique que l’on assiste.

Car la forme de bien-être promise par le développement personnel constitue trop souvent une exploitation de soi par soi… Dans ce monde merveilleux, tout tourne autour de cet axiome : quand on veut, on peut. Et si on ne peut pas, c’est qu’on ne veut pas assez. Le collectif disparaît de l’écran pour ne laisser que des individus responsables de tout à 100 % : de leur destin, de leur emploi, et même de leur santé ! C’est à cette vaste supercherie que s’en prend ici Thierry Jobard, preuves à l’appui…

Pourquoi j’ai arrêté de pratiquer et d’enseigner le Reiki

« Je suis une ancienne maître Reiki. Je pratiquais différentes techniques énergétiques et je donnais différentes formations ».

Avec un délicieux accent canadien de Montréal, Valérie Chenus s’explique :

Après beaucoup de recherche, je me suis rendu compte des dangers qui se cachent derrière la douceur et l’apparence de bienveillance de ces différentes techniques. Je me suis convertie et je suis née de nouveau (born again) en février 2022.

Désormais, cette chaîne est destinée à vous informer des risques et de ce qui se cachent derrière ces pratiques issues du mouvement du Nouvel Âge (New Age). Ce site aussi