L’homme et son corps dans la Liturgie

Le corps, les gestes et quatre des cinq sens sont pris en compte dans la liturgie catholique : ouïe, vue, odorat, toucher, et donnent toute la dimension du mystère de l’Incarnation.

« Ce que nous avons entendu, ce que nous avons contemplé de nos yeux, ce que nous avons vu et que nos mains ont touché, c’est le Verbe, la Parole de la vie. » (1 Jn 1, 1).

La liturgie, comme son étymologie leitos ou leitourgia l’indique, est une œuvre publique, un service de toute une communauté qui se tourne vers Dieu, et s’exprime par des paroles et des gestes. En latin le mot gestus désigne toute attitude tout geste, tout mouvement du corps et même toute mimique. C’est ainsi que la liturgie est le service de Dieu, par amour : « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu, de tout ton cœur, de toute ton âme et de tout ton esprit. C’est là le grand commandement, le premier. » Et cet amour de Dieu, s’il est en vérité, entraîne au deuxième commandement qui lui est semblable : « Tu aimeras ton prochain comme toi-même ». (Mt 22, 37-39).

La Consitution Gaudium et Spes, un des fruits du Concile Vatican II nous rappelle, s’inspirant de la riche Tradition de l’Église : « Corps et âme, mais vraiment un, l’homme est, dans sa condition corporelle même, un résumé de l’Univers des choses qui trouvent ainsi, en lui, leur sommet et peuvent librement louer leur créateur. » (GS 14, 1).

Cependant suite à la réforme de Vatican II, l’importance de la Parole de Dieu a été l’objet de toutes les attentions, oubliant parfois, l’importance des gestes et des sens, dans ce que nous enseignent la Bible et la Tradition. L’anthropologie qui intègre tout l’être personnel et l’être ensemble a été moins réfléchie tant sur le plan corporel que sur le plan de la mémoire globale. En cela, les liturgies orientales et la liturgie catholique traditionelle, dite de rite extraordinaire ont conservé les notions d’espace sacré, de geste, de couleurs, et d’encens propre à éveiller nos sens corporels et spirituels.

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