La communication facilitée ou psychophanie

La « communication facilitée » nommée aussi psychophanie a débuté en Australie dans les années 1970 ; c’est Rosemary Crossley, directrice du centre DEAL de Melbourne, qui a mis au point cette méthode « révolutionnaire ». Des personnes autistes ou atteintes de retard mental ou encore de déficiences motrices importantes, pouvaient enfin s’exprimer normalement et même avec poésie, grâce au concours d’un assistant, ou « facilitateur », spécialement formé.

Comment ?

Le facilitateur soutient la main du patient en tendant l’index sur les lettres du clavier d’un ordinateur ou sur un tableau de lettres, en suivant les impulsions données par le patient.

Les parents étaient conquis. Non seulement leurs enfants s’exprimaient pour la première fois de leur vie, mais ils s’exprimaient parfaitement donnant des détails inattendus de ce qu’ils avaient vécu… La méthode s’est vite étendue pour faire face à d’autres difficultés psychologiques moins lourdes : pour des enfants ou des adultes présentant des troubles suivis habituellement par des psychiatres ou des psychologues.

Diffusion de la méthode

Ce succès a été relayé aux États-Unis par Douglas Biken, professeur de l’Université Syracuse de New York, invité par de nombreuses universités ou par nombre de médias, afin de présenter cette méthode capable de donner la parole aux sans voix. Anne Marguerite Vexai, orthophoniste, s’est formée en Australie puis a importé cette méthode sur le sol de France en 1993, formant à son tour d’autres orthophonistes et psychologues. Ainsi, des séances de communication facilitée ont été remboursées comme des actes d’orthophonie par la sécurité sociale. Mais, depuis 2005, une information judiciaire pour escroquerie et exercice illégal de la médecine est en cours à Saint-Brieuc.

Début de contestation

Entre-temps, en Australie, l’« Intellectuel Disability Review Panel », une commission d’étude des handicaps intellectuels qui avait étudié de plus près les méthodes et affirmations de Rosemary Crossley, émettait d’expresses réserves. Elle soulignait la grande fragilité et l’influence fusionnelle que peuvent avoir les facilitateurs sur leurs patients.

De plus, un certain nombre de parents se voyaient accusés d’avoir abusé sexuellement leurs enfants ou de leur avoir caché des secrets de famille à l’origine de leurs difficultés.

Toutes les études sérieuses ont révélé que si le facilitateur ne connaissait rien de l’histoire de son patient, celui-ci ne pouvait rien dévoiler si ce n’est les fantasmes du facilitateur lui-même. De plus, il pourrait s’établir une communication avec les défunts de la famille révélant le plus souvent des banalités, mais aussi des secrets de famille cachés pour le moins troublants.

Le processus d’apprentissage naturel de la parole et de l’écrit qui nécessite de la patience et du temps, paraît n’être plus utile. Des autistes se mettent à écrire des poèmes, révèlent des souvenirs qui s’avèrent exacts ; mais plus encore ils peuvent dévoiler des non-dits, des secrets de famille, voire même communiquer avec des défunts. La médiation moderne du clavier d’ordinateur devient le support d’une nouvelle forme de médiumnité, comme les tarots divinatoires et autres sciences occultes dont les « méthodes » se diffusent à haut rendement sur Internet et dans les librairies.

Par ailleurs, des parents ayant eu affaire à plusieurs « facilitateurs » successifs, ont constaté, selon la personnalité diverse de ceux-ci, une communication singulièrement différente de l’expression de leur enfant, (poèmes, souvenirs, etc.) ; de profondes et graves questions se sont alors posées…

Les désirs profonds des parents de rentrer en contact avec leurs enfants leur ont fait croire, dans un premier temps, en cette chance d’avoir enfin trouvé la méthode pour y arriver. Une grande subjectivité affective et émotionnelle veut transformer l’espoir d’un progrès en réalité. Et cependant des faits relatés par cette médiation peuvent se révéler exacts, ajoutant à la séduction opérée et à l’illusion d’une réelle communication. De même que pour une voyante ou un magnétiseur, pourraient se révéler des informations sur le passé ou sur des organes souffrants, ceci sans connaître vraiment les personnes et sans examen clinique !

Le rapport de 2006 de la MIVILUDES, (Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires) indiquait déjà les problèmes posés par cette méthode de la « communication facilitée ». Plus largement, elle s’inscrit parmi les dérives psychothérapeutiques où se situent les « faux souvenirs induits ».

Le rapport de 2007 de la MIVILUDES 16, nous en donne une définition en citant une association nord-américaine luttant contre les méfaits de ce symptôme : « le faux souvenir est une expérience déformée par la mémoire du sujet qui l’a vécu ou encore un souvenir imaginaire résultant d’un fantasme qui a remplacé inconsciemment un fait dans la mémoire. »

« Le faux souvenir induit résulte de techniques d’autosuggestion ou d’une influence indue qu’exercent certains thérapeutes. »

Il existe plusieurs sortes de faux souvenirs : « des faux souvenirs de maltraitance, des faux souvenirs de viols, d’inceste (la personne accusée étant souvent le père, parfois le frère) ou d’abus sexuels par une autre personne faisant figure d’autorité (enseignant, prêtre, nourrice, un ami de la famille…). Ou encore des faux souvenirs de vie antérieure etc. »

Le syndrome du faux souvenir est le fait de praticiens ramenant systématiquement toutes les difficultés de la personne à des souvenirs occultés souvent depuis la prime enfance… » 17.

Le « thérapeute » découvrant enfin l’origine des maux, invite son patient à prendre de la distance vis-à-vis de cet entourage familial si perturbant. Ce scénario est malheureusement trop fréquent, il invite à une grande prudence. Les diplômes d’orthophonie ou de psychologie ne doivent pas servir de garants à de telles pratiques qui sortent de leur domaine de compétence et entraînent de telles dérives.

Bertran Chaudet

Compléments, d’après des notes de 2005 (1)

Energies occultes

La phsychophanie ou « communication facilitée » est réellement une technique de communication que l’on pourrait qualifier de « chemin non verbal vers l’autre ».
Mais pour cela, le « facilitant » fait appel aux énergies occultes de la même façon que le médium ou tout autre personne qui utilise une technique énergétique et donc avec les mêmes dangers d’intervention d’entités psychologiques pour des non chrétiens, spirituelles pour des chrétiens mais de toute façon inconnues c’est-à-dire potentiellement dangereuses et peu recommandables.

Médiumnité

Le facilitant a développé sans le savoir des dons de médiumnité. Il est en fait un médium qui accède, par un travail, par force de volonté, à un corps énergétique subtil, non visible, non palpable dans lequel se trouve, entre autres, la mémoire du facilité, ses traumatismes ou blessures enfouies, ses émotions, ses passions, son émotivité, etc… Disons que les facilitants accèdent au psychisme des personnes mutiques qu’ils accompagnent ce qui expliquent que des faits réels ressortent. Mais l’interprétation, le psychisme, les émotions, les passions, les blessures du facilitant interviennent puisqu’il s’agit d’un échange énergétique. Il est impossible de faire le tri et de connaître la part de chacun dans ce qui est écrit.

Télépathie

La machine ou l’ordinateur qui sont utilisés pour communiquer ne sont que des supports tout comme la boule de cristal, le pendule ou les tarots. Le facilitant peut d’ailleurs travailler par téléphone ou à distance. Il s’agit de télépathie.
La télépathie est un don naturel entre des êtres qui s’aiment mais nous entrons dans le domaine du paranormal dès qu’il y a un travail volontaire pour obtenir des résultats.

Nécromancie

Le livre de Mme Vexiau, orthophoniste qui a importé cette méthode d’Australie relate bien que la technique peut mener à la communication avec des personnes décédées. Je crois qu’il est bon de rappeler que Dieu ne permet pas que nous communiquions avec les morts. Par conséquent, ce sont des entités qui parlent. Les énergies occultes sont régies par ces entités.

Idolâtrie

Nous sommes dans le spiritisme, la nécromancie, interdite dans la Bible mais aussi dans l’Église, la forme la plus grave d’idolâtrie. Les facilitants tout comme les médiums tentent d’accéder à des plans que Dieu nous a interdits depuis le péché originel.

Viol psychique et spirituel

Je crois qu’en leur âme et conscience, les facilitants doivent se poser cette question : La personne mutique est-elle véritablement libre ? A-t-elle la liberté et la capacité à refuser cette intrusion pour ne pas parler de viol psychique et spirituel ?

D. Auzenet

(1) Je pense que ces notes reprennent des écrits du P. Verlinde.

Psychothérapie et embrigadement sectaire

Un article de Michel Monroy sur le site psivig.com

1. Psychothérapies et processus d’embrigadement

2. Les psychotechniques intéressent les groupes sectaires

3. Quelques indices d’une dérive sectaire possible

4. L’essence des psychothérapies

5. Analogies et différences entre psychothérapie et embrigadement

a. Les effets psychothérapeutiques —  b. Les motivations — c. La dépendance au référent — d. Les mécanismes — e. La présentation — f. Les transformations — g. Effets positifs.

Les dérives sectaires liées à l’alimentation et à la nutrition

La société est confrontée à une offre exponentielle de soins centrés sur le bien-être, pouvant intervenir dans la prévention de la santé de l’individu comme dans le processus de guérison de pathologies chroniques ou sévères. Ces soins sont proposés et prodigués le plus souvent par des praticiens aux compétences incertaines, des soi-disant guérisseurs. Les personnes visées, fragilisées par la maladie et la souffrance, sont prêtes à croire que n’importe quelles manipulations ou potions pourront les soulager. Et les traitements proposés sont d’autant plus attractifs qu’ils sont aisés à supporter et présentés comme sans effets secondaires. Ces personnes sont des proies faciles pour de dangereux « gourous » qui peuvent les inciter à arrêter leurs traitements et leur faire perdre des chances de guérison. Garder un esprit critique et un certain recul par rapport à toute offre de soins « présentée comme miraculeuse » est un facteur protecteur de notre santé physique comme mentale.

Les modalités d’action des mouvements à caractère sectaire prennent des formes nouvelles et demeurent très préoccupantes surtout…

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Chantai GATIGNOL

MIVILUDES

 

Santé : comment reconnaître un charlatan ?

Vous avez dit charlatan ? Quel portait en faire dans le monde foisonnant des thérapies alternatives et du bien-être ?

  • Il dénigre la médecine conventionnelle ou les traitements propo-
    sés par l’équipe médicale qualifiée qui vous prend en charge.
  • Il vous incite à arrêter ces traitements.
  • Il vous promet une guérison miracle là où la médecine conventionelle aurait échoué;
  • Il met en valeur des bienfaits impossibles à mesurer, comme
    « améliorer son karma» ou « la circulation des énergies internes ».
  • Il vous demande de vous engager en réglant à l’avance un certain
    nombre de séances.
  • Il vous propose des séances gratuites pour essayer telle ou telle
    méthode.
  • Il vous recommande l’achat d’appareils censés capter les énergies
    négatives ou de produits présentés comme miraculeux, souvent à des prix exorbitants, non remboursés par la Sécurité sociale.
  • Il vous promet une prise en charge globale qui prétend agir par une
    même technique sur le mental, le physique, voire toutes sortes de troubles.
  • Il vous présente une nouvelle vision du monde en utilisant des termes tels que : ondes cosmique, cycles lunaires, dimension vibratoire, purification, énergies, cosmos, conscience …
  • Il utilise un langage pseudo-scientifique très complexe ou au contraire, prétend avoir découvert un principe d’action extrêmement simple.
  • Il vous incite à vous couper de votre famille, de votre médecin, de votre entourage, pour favoriser votre guérison.

Extrait de Nouvelles de Gamaliel21 n° 13, sept. 2012.

FIMB. Femmes Internationales Murs Brisés

Femmes Internationales Murs Brisés (FIMB), fondé et dirigé par Evelyne Mesquida, se présente comme un réseau mondial d’entraide « qui repose sur la juste place des femmes et de l’éducation des enfants» ; selon le site internet du mouvement ce réseau a vocation à « protéger la vie dans tous ses aspects », et « créer des liens entre tous ceux qui œuvrent pour le renouveau des valeurs élevées. »

Ces objectifs affichés sont assez généraux et flous pour faire signer des « partenariats », ou un document de soutien, à diverses personnalités ou responsables de mouvements dans les domaines de l’éducation, l’humanitaire, l’environnement, la santé, les religions, la culture … et annoncer que « FIMB rassemble 350 millions de personnes dans 80 pays ».
Peu d’actions concrètes sont réalisées cependant, et la présentation humanitaire fédératrice masque en réalité une organisation structurée, au service du projet d’Evelyne Mesquida : poser « les bases d’une société nouvelle » par la diffusion du Chindaï, art martial créé par Alexandre Homé, et enseigné essentiellement au sein du réseau FIMB.

Historique

FIMB est en effet indissociable du Chindaï d’Alexandre Homé, co-fondateur du réseau avec Evelyne Mesquida. Continuer la lecture de « FIMB. Femmes Internationales Murs Brisés »