Le Nouvel Âge a pénétré dans l’Église catholique

Photo : pont d'Asnières-sur-Vègre (72), reconstruit en 1806.

Les adeptes du Nouvel Âge ou New Age représentent une nébuleuse de courants allant de l’écologie à toutes les méthodes de développement personnel, d’une politique globale à l’épanouissement le plus égotique. Les perspectives se veulent holistiques, du microcosme au macrocosme, englobant le psychologique, le somatique et le spirituel. L’univers aurait une conscience qui lui est propre, à laquelle il faudrait se relier pour être en harmonie avec soi-même, avec les autres, avec la nature et avec le cosmos. Ce monde d’énergies communiquerait avec l’homme pour peu qu’il développe ses intuitions et ceci par ses propres expériences ou par l’initiation de ceux qui se prétendent initiés.

Coach, gourou, accompagnateur, psychothérapeute, chamanes… agissent au sein de formations aux compétences autoproclamées et imbibent le marché du bien-être, de la guérison ou de la réalisation de soi. Il s’agit d’épanouir tous les aspects de son être, d’échapper à notre finitude existentielle, à tout ce qui empêcherait une quête de bonheur tel qu’il est imaginé. Tout ce qui fait obstacle à l’épanouissement au développement de l’intuition doit être éliminé. Il faut donc pour y parvenir, nettoyer, guérir, purifier, harmoniser, exorciser, libérer dans tous les méandres de la mémoire personnelle, familiale, collective, culturelle, voire, mais ce n’est pas encore parvenu dans les milieux catholiques, dans les vies antérieures.

Une prolifération incontrôlée de formations, de sessions, et autres « séminaires » a déferlé dans la société, l’Église catholique n’étant pas en reste. Centres spirituels, communautés religieuses, centres diocésains, mais aussi collèges, lycées, et même écoles primaires, se sont trouvés investis par cette vague. Semaines, week-ends ou soirées de guérison sont apparus aux quatre coins de la France catholique. L’ennéagramme, la sophrologie, la méditation de pleine conscience, la PNL — Programmation Neuro Linguistique —, La CNV — Communication Non Violente —, entre autres, ont reçu la bénédiction de quelques évêques et ont pénétré dans les sphères catholiques de tous les diocèses de France. Nombre diocèses investissent dans de grands rassemblements de jeunes conditionnés par effets sonores et visuels à l’instar des concerts de trance music[1]. Il est intéressant aussi d’étudier les sources des nouvelles « techniques » d’évangélisation, comme les Cours Alpha, et les formations proposées aux prêtres, parmi les jeunes ou les plus dynamiques, utilisant le management et le marketing à l’anglo-saxonne, comme Pasteurs selon mon cœur.

Mais ce bien-être tant désiré personnellement peut entraîner des ruptures de relation entre enfants et parents entre conjoints et à tous les niveaux relationnels, car il faut bien désigner un ou plusieurs responsables à son mal-être. Tout ce qui produirait de mauvais souvenirs, de mauvaises vibrations, d’ondes inharmonieuses, d’ondes négatives doit être éliminé. Le moi est au centre et doit trouver son exaltation de bonheur. Ainsi son prochain peut être néantisé. Effectivement le prochain devient l’autre qui doit trouver sa propre voie, ça le regarde, ce n’est pas mon problème. C’est alors que ces dérives personnelles deviennent sociétales.

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