On boucle la boucle en replongeant dans
le thème de la Loi de l’attraction, et exceptionnellement, je vais vous
donner quelques clés précieuses pour non seulement vous passer de cette
fameuse “pensée positive“ mais aussi pour faire beaucoup mieux sans
elle !
Oui, vous avez bien entendu, je vais vous donner des conseils, des tips, des trucs et astuces. C’est fou. Préparez papier et crayons et écoutez bien ce qui suit : une conférence que j’ai donnée au Cercle Zététique de Montpellier en septembre 2020.
Caroline Goldman, psychologue pour enfants et adolescents, élabore
ici une critique de l’éducation bienveillante et positive en 5 points :
1. La confusion entre le besoin d’amour et le besoin de limites
2. Le déni de l’agressivité
3. La négation de la différence des générations
4. Les limites de l’application concrète de cette idéologie
5. L’instrumentalisation culpabilisante de données neuroscientifiques
« La parentalité positive fait semblant de croire que la haine et l’ambivalence (mélange d’amour et de hargne) n’existent pas. »
« Les
émotions négatives comme la colère, la frustration ou la peur ont leur
rôle à jouer. Il n’y a rien de malveillant dans le conflit. Les parents
doivent reprendre confiance en eux en ayant à l’esprit qu’un enfant qui
est aimé le sait rofondément. Il ne confond jamais un parent maltraitant
avec un parent de mauvaise humeur. »
« Il ne s’agit pas de soumettre l’enfant à l’adulte mais de l’initier à la loi, c’est une nécessité. »
« L’éducation
bienveillante est un marché basé sur l’instrumentalisation
culpabilisante et grossière de données neuroscientifiques. La
culpabilisation est le moteur de ce business. »
« L’éducation positive présente une vision édulcorée de la vie à des fins marketing. La culpabilité des parents est un marché. On joue sur un sentiment qui ne demande qu’à être réveillé pour vendre des livres et des stages de parentalité. »
Caroline Goldman est psychologue pour enfants et adolescents. Elle exerce son métier avec passion depuis une vingtaine d’années. Elle est titulaire d’un doctorat en psychologie de l’enfant, a enseigné 15 ans à l’université et a également publié des livres.
Ce podcast s’inscrit dans une démarche d’information et de prévention en santé mentale de l’enfant.
Il a deux objectifs :
1.
Aborder les dimensions éducatives fondamentales : apprendre aux enfants
à gérer la frustration à partir de l’âge d’un an, donner à son enfant
confiance en lui, annoncer des mauvaises nouvelles, parler des dangers
d’internet…
2. Faire le point sur certaines
contre-vérités médiatiques qui ont un effet sur la santé des enfants :
le haut potentiel intellectuel, l’hypersensibilité, l’éducation positive
bienveillante.
L’éducation positive est une belle idée. C’est pourquoi de nombreux
parents ont cru trouver en elle les fondements d’une pratique éducative
libératrice pour leurs enfants. Cependant, elle expose à des pièges qui,
si l’on n’y prend garde, risquent d’interdire tout vrai travail
éducatif. La « grande Ombre » de Hegel, telle que Alain l’évoque dans
ses Propos sur l’éducation, peut à ce sujet nous « parler » très fort. Écoutons-la.
L’espoir des parents qui adoptent le modèle d’une éducation positive
est de travailler à l’émergence d’enfants libres, un peu à l’image des Libres enfants de Summerhill,
qui eurent leur heure de gloire dans les années soixante. Il est clair
qu’il est difficile de s’élever contre les idées directrices de
l’éducation positive, dont les maîtres mots sont écoute, respect et
accompagnement : promouvoir une éducation fondée sur l’empathie ;
développer une coopération entre les parents et les enfants, les adultes
et les jeunes ; accompagner l’enfant en étant à l’écoute de ses
besoins ; faire apprendre en s’appuyant sur les forces individuelles et
la motivation personnelle. Qui pourrait y trouver à redire ?
Mais l’éducation positive se heurte très vite au problème des limites
éducatives. Car il ne faut pas se méprendre sur la liberté. Ce qui est
souvent décrit comme une « violence éducative », en tant que contrainte,
refus de certains comportements, et inversement imposition de manières
d’être et de faire conformes à des normes, ou à une morale, est-il, par
principe, et toujours, attentatoire à la liberté de celui-ci ?
Le piège de la liberté du vide
Hegel nous rappelle que la liberté ne se réduit pas au refus de tout
contenu extérieur, jugé alors comme étant simplement « une restriction »
inadmissible. Cette « liberté négative » n’est qu’une « liberté du vide »,
qui n’existe que dans la destruction de ce qui s’oppose à elle. Il ne
faut pas laisser les enfants, en croyant les respecter, être emportés
par une « furie de destruction », refusant « tout ordre social
existant », et visant « l’anéantissement de toute organisation voulant
se faire jour ».
Certes, d’un côté, « Les enfants sont en soi des êtres libres, et leur vie est l’existence immédiate de cette liberté seulement ». Les enfants n’appartiennent à personne, ni aux parents, ni aux éducateurs. Mais, d’un autre côté, ils ont besoin d’une éducation pour les « élever de la nature immédiate où ils se trouvent primitivement à l’indépendance et à la personnalité libre ». Ce qui apparaît immédiatement comme négativité – l’intervention éducative restrictive et canalisante – a une irremplaçable dimension positive. Cette positivité est appelée et ressentie par les enfants eux-mêmes.
« La nécessité d’être élevés existe chez les enfants comme le
sentiment qui leur est propre de ne pas être satisfaits de ce qu’ils
sont. ». Toute pédagogie qui « traite l’élément puéril comme quelque
chose de valable en soi (et) le présente aux enfants comme tel… rabaisse
pour eux ce qui est sérieux, et elle-même, à une forme puérile peu
considérée par les enfants. En les présentant comme achevés dans l’état
d’inachèvement où ils se sentent », elle ne peut que déboucher sur « la
vanité… des enfants pleins du sentiment de leur distinction propre ».
L’achèvement de la personne devenue libre en soi et pour soi exigera le dépassement de ce que l’on est au « moment » de l’enfance, quand on exerce ce qui risque de n’être qu’une liberté du vide.
Environ 30 % des Américains se disent aujourd’hui « spirituels mais pas religieux » (SBNR) et près d’un quart d’entre eux sont d’anciens catholiques. Beaucoup d’entre eux indiquent les scandales d’abus sexuels comme la raison pour laquelle ils ont quitté l’Église catholique, et beaucoup de ceux qui restent sont partis en raison d’autres désaccords avec la direction de l’Église, et non en raison de désaccords spirituels ou doctrinaux. Parfois, ce n’est pas du tout un problème avec la direction spécifique de l’Église, mais avec le fait même que l’Église est organisée par d’autres personnes – peu importe qui est le pape à ce moment-là. Beaucoup de ces anciens catholiques ont toujours des croyances catholiques, sauf de nom, mais pour une raison ou une autre, ils ont pris leurs distances par rapport à l’institution de l’Église catholique.
Ces anciens catholiques ont laissé une trace importante dans le groupe croissant des « spirituels mais non religieux » – « religieux » signifiant dans ce contexte « appartenance à une église organisée ». Certaines personnes considèrent ce terme comme un évitement ambigu des étiquettes, mais d’autres sont très catégoriques sur le fait qu’il décrit précisément leur affiliation religieuse (ou leur absence d’affiliation). Pendant mon stage dans un centre de recherche sur la religion à but non lucratif à Boston, j’ai travaillé avec un pasteur qui s’est donné pour mission d’aider les SBNR à trouver leur communauté – même si le seul moyen d’y parvenir était de s’organiser.
Pour être très clair, il n’essayait pas de former une religion avec laquelle les SBNR pourraient être d’accord ; cela irait à l’encontre de l’objectif d’être spirituel mais pas religieux. Dans le cadre de son travail en Australie, il a parlé avec de nombreuses personnes qui, pour diverses raisons, ne pouvaient pas trouver une communauté religieuse qui les représente. Ils lui ont parlé de leur frustration et de leur isolement spirituel extrême par rapport aux autres – après tout, sans église, ils n’avaient pas de communauté avec laquelle partager leurs croyances. Les recherches du centre sur la psychologie de la religiosité ont montré que la communauté est un élément important de la croyance spirituelle, ce qui place les SBNR dans une position difficile. Certains ont fondu en larmes en décrivant leur exaspérant parcours de foi. Cela m’indique qu’au moins certaines de ces personnes ne trouvent pas à redire aux communautés religieuses dans leur ensemble ; beaucoup d’entre elles n’ont tout simplement pas trouvé une foi qui, selon elles, les représente.
La solution de ce pasteur a été de contribuer à la publication et à la promotion de ressources qui aident les SBNR à définir leurs propres croyances plutôt que de les convaincre de se convertir – de les rassembler par des luttes communes plutôt que par des croyances communes. Selon cette idée, il n’y aurait pas d' »église » pour les SBNR, mais une communauté de personnes qui croient toutes des choses légèrement différentes sur la nature de Dieu et la condition humaine et qui sont unies par leur « altérité » par rapport aux religions dominantes.
Mon travail de promotion du dialogue spirituel entre les SBNR m’a amené à relier cette idée de les rassembler dans un dialogue avec le concept catholique de « primauté de la conscience ». Si les principes spirituels catholiques sont importants pour prendre des décisions morales, les membres de l’Église catholique doivent également aiguiser leur conscience pour penser par eux-mêmes ; ils ne peuvent pas suivre aveuglément ce qu’ils croient être la ligne de conduite la plus « catholique » si cela trahit profondément qui ils sont en tant que personne. Bien qu’il s’agisse d’une simplification excessive du concept, cela me permet de comprendre pourquoi tant de SBNR sont d’anciens catholiques.
Comme on l’a dit tout au long de l’histoire occidentale, la force du catholicisme réside dans l’accent qu’il met sur la vérité ; avec le temps, cela conduit les gens à remettre en question le catholicisme lui-même et à miner la religion de l’intérieur. Les SBNR sont, à bien des égards, une réaction à cet accent mis par le catholicisme sur la vérité ; leur « vérité » commence à aller au-delà de ce que le catholicisme définit comme la vérité, et ils s’éloignent donc de l’Église pour la suivre. C’est pourquoi l’Église est une institution vivante – elle sera toujours à la poursuite de la Vérité alors que les humains continuent à déchiffrer la condition humaine.
Qu’est-ce que cela signifie pour la Vérité ? Cela ne signifie pas que l’Église a tort, ni que les SBNR ont tort ; cela signifie que la religion organisée peut supprimer le type de dialogue spirituel et de pensée critique dont tous les humains ont désespérément besoin. C’est la force des SBNR dont le catholicisme peut tirer des leçons : peut-être l’Église perdrait-elle moins de membres si elle faisait comprendre l’importance de la primauté de la conscience et de la « désorganisation » dans le catholicisme, et peut-être les SBNR sont-ils moins « anticatholiques » que nous le pensions.
Grant est un étudiant de dernière année en systèmes d'information à la Carroll School of Management. Il s'occupe en étudiant et en écrivant pour La Torche.
Avec le retour du mois d’octobre, nos boîtes aux lettres regorgent
de publicités pour les costumes Halloween. Il faut dire que j’habite
à côté de l’une des plus grandes zones commerciales de France,
qui occupe la moitié du territoire de la commune.
Et
effectivement, lorsque je vais faire mes courses, je vois bien que
certains de nos magasins sont à nouveau investis par les costumes et
autres objets en rapport avec Halloween… On finit par s’y
habituer, mais ce n’est pas une raison pour ne rien dire… Je vous
propose donc quelques réflexions !
COMMENÇONS
PAR FAIRE UN PEU D’HISTOIRE
Depuis
l’arrivée massive de la fête d’Halloween sur le continent
européen, nous assistons à un curieux débat entre les `pour´ et
les `contre´. D’un côté, ceux qui la présentent comme une fête
carnavalesque bon enfant, de l’autre ceux qui en soulignent le
caractère malsain et délétère. Deux conceptions qui correspondent
aux deux versants, aux deux `faces´ de cette fête. Devant le
potiron grimaçant, on peut voir le potiron ou voir la grimace.
Et si ces deux réalités n’en faisaient qu’une ?
L’origine
commune des deux points de vue de l’All Hallow’s Evening —
veille de Toussaint — ou `Halloween´ vient de l’ancienne fête
celtique qui marquait la fin du cycle des saisons, de l’automne
à l’hiver, avant d’entrer dans une période de repos marqué par
le froid et le silence. Cette `fin de l’été´, ou sam-fuin
en gaélique, serait à l’origine du mot `samhain´.
D’un point de vue archéologique ou littéraire, on en connaît
trop peu sur les pratiques religieuses et les divinités celtiques,
mais il semblerait que l’année religieuse était marquée par
quatre grandes `fêtes du feu´ dont la Samhain était la dernière
et la plus importante.
Cette nuit-là, tous les foyers étaient éteints puis rallumés à partir de braises ramenées du grand feu druidique allumé sur le mont Tara en Irlande. Il est possible que ce soit le transport des braises dans des pots avec des orifices pour en assurer l’aération qui est à l’origine des navets ou potirons éclairés. Ce temps aurait aussi été celui d’une remise à zéro ; les champs sont laissés en jachère, les animaux rentrés, les provisions terminées et les dettes payées.