L’anthropologie biblique (corps-âme) contredit l’idéologie Nouvel Âge (corps-âme-esprit)

Le quatrième concile de Constantinople est, pour l’Église catholique, le 8e concile œcuménique. Il s’est tenu en 869 à Constantinople. Ce concile a condamné la trichotomie (l’homme est composé d’un corps, d’une âme et d’un esprit) au profit de la dichotomie (l’homme est composé d’un corps et d’une âme, canon 11).

Un des objectifs de ce concile était de mettre fin au schisme du patriarche de Constantinople Photius (Photios en grec). Photios prétendait que l’homme avait deux âmes, dont une de nature spirituelle, correspondant à l’Esprit éternel. Photios refusant d’abjurer, a été frappé d’anathème par l’Église catholique. La définition de l’âme par Photios s’opposait à celle de Rome ; il affirmait en effet que : « l’homme a deux âmes, dont une de nature spirituelle, correspondant à l’Esprit éternel ».

Cependant, l’Église orthodoxe compte Photios parmi les saints et les Pères de l’Église. En effet ce quatrième concile de Constantinople n’a pas été reconnu par l’Église byzantine, orthodoxe.

Le Concile Vatican II enseigne une anthropologie binaire, corps et âme :

« Corps et âme, mais vraiment un, l’homme est, dans sa condition corporelle même, un résumé de l’univers des choses qui trouvent ainsi, en lui, leur sommet, et peuvent librement louer leur Créateur. Il est donc interdit à l’homme de dédaigner la vie corporelle. Mais au contraire il doit estimer et respecter son corps qui a été créé par Dieu et doit ressusciter au dernier jour. »

Gaudium et Spes, n° 14 § 1

Le Catéchisme de l’Église Catholique enseigne lui aussi une anthropologie binaire :

« Parfois il se trouve que l’âme soit distinguée de l’esprit. Ainsi Saint Paul prie pour que notre « être tout entier, l’esprit, l’âme et le corps » soit gardé sans reproche à l’avènement du Seigneur (1 Th 5, 23). L’Église enseigne que cette distinction n’introduit pas une dualité dans l’âme (Cc. Constantinople IV en 870 : DS 657).  » Esprit  » signifie que l’homme est ordonné dès sa création à sa fin surnaturelle (Cc. Vatican I : DS 3005 ; cf.GS 22, § 5) et que son âme est capable d’être surélevée gratuitement à la communion avec Dieu (cf. Pie XII, Enc, »Humani generis », 1950 : DS 3891). ».

(CEC 367)

Le Magistère enseigne donc que l’anthropologie catholique est binaire, s’appuyant sur la Révélation biblique.


Cet article est téléchargeable sous forme de livret :

La Révélation, et son accomplissement dans l’Incarnation de Jésus donnent le sens1, le principe et la finalité de cette dimension physique, corporelle et ouvre à la métaphysique.

L’héritage de la philosophie grecque, surtout platonicienne, considère qu’il y a une opposition entre, d’une part le corps et la matière et d’autre part l’âme et l’esprit ; le corps mortel et l’âme immortelle, le terrestre et le céleste, l’humain et le divin. Pour Platon, sôma, séma, le corps est un tombeau dont l’âme prisonnière doit se libérer.

Cette dichotomie n’est pas biblique, où l’unité du composé humain est évidente. Ainsi la néphèsh, qui dans un sens premier veut dire la gorge, est le lieu du passage du souffle, de la nourriture et de la parole, elle signifie la personne vivante, son être, sa conscience. « Alors le Seigneur Dieu modela l’homme avec la poussière tirée du sol ; il insuffla dans ses narines le souffle de vie, et l’homme devint un être vivant. » (Gn 2, 7). Être vivant ou néphèsh, gorge vivante.

Bâsâr, la chair, le corps n’est pas séparé de la néphèsh, il en est sa manifestation concrète. Ainsi l’homme n’a pas un corps, il est un corps, il est bâsâr.

Ruâh est le même mot qui désigne le souffle et le vent. Cette Ruâh traverse la Bible. C’est elle qui plane sur les eaux primordiales de la Genèse : « La terre était informe et vide, les ténèbres étaient au-dessus de l’abîme et le Souffle de Dieu planait au-dessus des eaux. » (Gn 1, 2)

Il est intéressant de noter que le verbe de planer, utiliser ici, vient de l’hébreu rah’ef et signifie en même temps couver, voler très près, voler en frôlant. Dieu protège Israël dans le désert comme, l’aigle couve ses oiseaux. « Tel un aigle qui éveille sa nichée et plane au-dessus de ses petits, il déploie son envergure, il le prend, il le porte sur ses ailes. » (Dt 32, 11).

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Trouble Dissociatif de l’Identité (TDI) : survivre aux violences dans l’enfance

Une série réalisée par MÉTA DE CHOC

Chapitre 1 : Qu’est-ce que le trouble dissociatif de l’identité ? Je me suis rendue dans le Sud de la France pour rencontrer Maïlé, atteinte d’un trouble dissociatif de l’identité, aussi appelé TDI. Elle a tenu à s’exprimer malgré la peur de s’exposer publiquement. Une peur perceptible dans sa voix, et vous comprendrez pourquoi au fil du récit de cette histoire aux multiples facettes. Parce qu’elle fait preuve d’une rare lucidité dans l’analyse de son vécu et de ses mouvements intérieurs, son témoignage est riche d’enseignement pour nous tous•tes. Vous qui allez avoir la chance de l’entendre, je vous demande d’observer le plus grand respect dans vos commentaires sur Internet. C’est important.

Chapitre 2 : Parler ne tue pas. Maïlé nous parle du quotidien des personnes TDI et de ce qui l’amène, elle, à témoigner aujourd’hui.

Chapitre 3 : Ce que l’enfant veut nous dire. Maïlé raconte avec pudeur et prévenance la folie des événements qu’elle a subis dans la secte catholique qui l’a vue naître. Son récit dévoile en filigrane les mécanismes qui ont permis l’impunité de ses bourreaux.

Chapitre 4 : Dans le vortex de l’emprise. Devenue adolescente, Maïlé tente de se rebeller mais le nombre de ses agresseurs augmente. Sa mise sous emprise atteint son paroxysme et la situation semble sans issue.

Deux vidéos à venir pour terminer la série.

L’éducation positive

Dans La Croix-L’Hebdo du 16 novembre 2019, sous le titre L’éducation positive au banc d’essai.

À propos du livre de Béatrice Kammerer, L’éducation vraiment positive, Larousse, 2019.

L’OBJET

Cet essai explore « l’éducation positive », un concept qui vise à élever les enfants avec bienveillance, sans violence. Cette posture développée dans les années 2000 regroupe des pratiques centrées sur le bien-être. Elle est marquée par les théories du care (prendre soin les uns des autres) et par la psychologie positive, née aux États-Unis en 1998. Ce principe, appliqué à l’éducation, invite à se détourner de la seule réprobation des transgressions pour aider l’enfant à exprimer sa créativité jusque dans l’espace contraint des règles.

L’AUTEURE

Béatrice Kammerer, journaliste spécialisée en éducation et parentalité, découvre, lors d’un congé parental, un foisonnement d’injonctions éducatives. Elle crée, en 2012, un blog de lectures et réflexions sur l’enfance (lesvendredisintellos.com).

L’ENJEU

L’auteure questionne ce courant éducatif, ses origines, ses fondements, ses promesses et ses limites. Troublée par le flot de recommandations qui paralysent les parents plus qu’elles ne les aident, elle montre à quel point ces prescriptions nient des problématiques sociétales centrales: inégalités culturelles et sociales, manque d’implication des pères … Une analyse fine qui ne jette pas ce courant avec l’eau du bain, et se lit comme un roman.

Aziliz Claquin

Extraits

Un nouveau dogme éducatif ?

« Depuis des décennies, les comportements parentaux sont modelés par des dogmes, c’est-à-dire des principes impossibles à remettre en cause, fondés sur des croyances, et émanant souvent d’une « autorité» (scientifique, médicale, religieuse, morale). Pour le meilleur et pour le pire …

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