La dénonciation éthique

Entre silence et transparence où mettre le curseur ? Dire, ou se taire ? 

L'idéologie de la transparence. Les impasses de la posture communicationnelle de l'Église. Se doter de nouveaux outils d'intelligence éthique. Dénonciation. Délation. Silence imposé. Silence complice. Dénonciation éthique. Annoncer, dénoncer, renoncer.

P. Dominique Auzenet, causerie donnée en septembre 2016

Notre société médiatique fait voler en éclat le silence et l’omerta des grandes institutions. Mais la dictature de la transparence peut aussi devenir dévastatrice. Dire ou se taire, comment assumer ce dilemme éthique ? Entre silence et transparence, où faut-il mettre le curseur ? En particulier dans l’Église…

1. LA PRESSION DE L’IDÉOLOGIE MODERNE DE LA TRANSPARENCE

Comment la tension entre le secret et la transparence se vit-elle dans la société ? J’emprunte cette analyse à Céline Bryon-Portet, La culture du secret et ses enjeux (2011) (1)

= Le secret au cœur de la vie sociale

« Jusqu’au dix-neuvième siècle, le secret était au cœur de la vie sociale. L’exercice du pouvoir revendiquait clairement l’opacité (« Qui ne sait pas dissimuler ne sait pas régner », affirmait-on), la politique des rois était faite de complots, de tractations occultes et de diplomatie parallèle. Chaque famille avait ses secrets, et nul ne songeait que cette part d’obscurité inhérente à la sphère privée pouvait nuire à l’équilibre psychologique de ses membres. On s’exprimait par calembours, on codait les missives, on tenait des réunions à huis clos, on enfouissait de sibyllins symboles et d’étranges secrets de fabrication dans les traités d’alchimie, et personne ne semblait s’en offusquer.

= L’avènement des technologies d’information et de communication

Mais l’avènement de la modernité, marqué par le développement de l’« espace public » et par l’essor conjoint des mass medias puis des technologies d’information et de communication (TIC), a opéré une inversion des valeurs et sonné le glas du secret. Ce dernier n’est plus toléré que lorsqu’il engage les intérêts supérieurs de la Nation (tel le « secret d’État »), ou, dans certains cas très particuliers, lorsque la divulgation de renseignements peut être préjudiciable à un individu et contraire à la déontologie d’un corps de métier (on parle alors de secret professionnel). D’un point de vue culturel, il se dissipe progressivement au profit d’un droit à l’information, de même que le silence, qui lui est souvent apparenté (« le secret est le frère utérin du silence », affirme un proverbe bambara), voit son champ réduit par le bruit, la parole, le tout-communication. Aujourd’hui, seules les institutions fermées (p. ex. : l’Armée, la Franc-Maçonnerie, et dans une certaine mesure l’Église) et les communautés empreintes d’un fort traditionalisme conservent encore quelque attachement à la culture du secret et au silence. Synonyme de rétention d’information ou de mensonge, le secret est globalement frappé de discrédit, de même que les sociétés secrètes, considérées comme contraires à l’esprit de la démocratie.

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Avant de s’engager dans le Parcours Alpha

Le Parcours Alpha est présenté comme une introduction à la foi chrétienne en 10 soirées et un week-end de retraite, une « proclamation chaleureuse et lumineuse du noyau de la foi, le Kérygme ».

Et pourtant, ce parcours est controversé chez les protestants comme chez les catholiques. Voici 5 points de réflexion nécessaires au discernement d’un catholique qui hésiterait à suivre un parcours Alpha.

Cinq éléments à approfondir avant de s’engager

1-Alpha, une introduction à la foi chrétienne ?

Les faits prouvent que : Alpha n’est pas une présentation affirmative de la foi chrétienne mais une proclamation polémique. L’objectif d’Alpha est de défaire l’ancienne conception de la foi, qui est « fausse, ennuyeuse et dépassée », et de la remplacer par LA spiritualité authentique : celle d’Alpha ! (mode d’évangélisation typiquement évangélique ou pentecôtiste)

2-Alpha, la proclamation du noyau de la foi, le Kérygme ?

Dans la réalité : 85 % des thèmes abordés n’ont rien à voir avec le Kérygme (comment prier ? en parler aux autres, comment lire la Bible, comment résister au mal ? Dieu guérit-il aujourd’hui ?). Ces thèmes traités selon une doctrine évangélique, sont les réflexions de Nicky Gumbel, le pasteur pentecôtiste et fondateur d’Alpha. Si Alpha annonçait réellement le Kérygme, alors la totalité de son contenu traiterait du Kérygme, c’est-à-dire de Jésus Christ, sa Passion et sa Résurrection, son Ascension et sa Venue dans la Gloire. Or la proclamation du Kérygme est minoritaire (15 % du parcours) et lacunaire (des pans entiers du Kérygme ne sont pas abordés).

3-Alpha, une rencontre personnelle avec Jésus-Christ ?

La personne de Jésus n’est pas du tout centrale dans le parcours. Une expérience de l’effusion ou « baptême de l’Esprit » est le véritable but et sommet de ce parcours initiatique ; elle a lieu à mi-parcours pendant le « Week-end à l’Esprit Saint ». Les premières rencontres Alpha préparent les participants émotivement et psychologiquement à recevoir ce « baptême de l’Esprit », une sorte de para-sacrement pentecôtiste qui provient dans ce cas du Toronto Blessing de 1994. Les séances post-week-end reviennent sur la prétendue grâce reçue.

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Commencer un combat spirituel après l’occultisme, l’ésotérisme, le new-age

Certains d’entre vous ont baigné pendant des dizaines d’années dans les pratiques occultes, le new-âge, l’ésotérisme. Vous avez fait l’expérience des perturbations et dysfonctionnements qui s’ensuivent. Vous ressentez que vous êtes en état de fragilité sur ce point, et vous cherchez à contrer des attaques spirituelles.

Après une prière de libération, il est important de prendre conscience que le COMBAT SPIRITUEL s’impose, et ce sans remettre à demain!

Saint Paul affirme : « Au reste, frères, fortifiez-vous dans le Seigneur et dans sa vertu toute-puissante. Revêtez-vous de l’armure de Dieu, afin de pouvoir résister aux embûches du diable. Car nous n’avons pas à lutter contre la chair et le sang, mais contre les princes, contre les puissances, contre les dominateurs de ce monde de ténèbres, contre les esprits mauvais répandus dans l’air. C’est pourquoi prenez l’armure de Dieu, afin de pouvoir résister au jour mauvais, et après avoir tout surmonté, rester debout. » (Ep 6, 10-13)

Jésus lui-même nous a prévenus : « Lorsque l’esprit impur est sorti d’un homme, il va par des lieux arides, cherchant du repos. N’en trouvant point, il dit : Je retournerai dans ma maison, d’où je suis sorti. Et quand il arrive, il la trouve nettoyée et ornée. Alors il s’en va, prend avec lui sept autres esprits plus méchants que lui; puis ils entrent et s’y établissent : et le dernier état de cet homme devient pire que le premier. » (Luc 11, 24-26).

Il ne faut pas sous-estimer ce combat. Vous devez passer par une période de « remise à niveau » spirituel.

Icône Michèle Koné

 

1 — SORTIR D’UN ÉTAT DE FAIBLESSE SPIRITUELLE

Renouez avec la prière

J’ai dans mon garage un vélo. Parce que j’ai décidé de privilégier la marche à pied, je ne m’en sers plus. Les pneus sont à plat. Ainsi de la vie spirituelle des chrétiens qui ne prient plus et ne reçoivent plus les sacrements de l’Église.

Beaucoup ne savent pas qu’ils sont en ÉTAT DE FAIBLESSE

À la suite d’attaques spirituelles (phénomènes paranormaux ou diaboliques), ils finissent par en prendre conscience.

Ils le comprennent le jour où cette faiblesse les met dans un ÉTAT DE DÉTRESSE.

Le secret élémentaire du combat spirituel est la remise en pression de notre organisme spirituel.

 Il va falloir se décider à inscrire la prière dans l’agenda de sa journée, en plusieurs moments différents.

✓       Il y aura la prière du matin, avant de commencer ma journée…

✓       La méditation de l’Évangile avec la récitation du chapelet, sans doute à un autre moment.

✓       Peut-être une courte prière en commun avec d’autres. À voir quand.

✓       Le dimanche, et quelquefois en plus dans la semaine, la participation à la célébration de la messe.

✓       La prière du soir avant de me coucher…

✓       Et l’état de prière à cultiver tout au long de la journée (la prière du coeur)

ÉTAT D’URGENCE. Ne dites pas : je n’ai pas le temps… Trouvez-le.

 

Réglez votre réveil plus tôt

La première chose à décider, c’est de se lever plus tôt pour prier. Il va falloir régler mon réveil autrement.

La prière se vit d’abord le matin, car la journée s’offre à nous remplie de promesses. Prier le soir, c’est bien, et il faut le faire; mais la journée s’en est allée.

La spécificité de la prière du matin, c’est qu’on va se préparer à vivre la journée qui se trouve devant nous en s’ouvrant à la présence de Jésus vivant.

« La prière joue le rôle d’une prise de courant : c’est elle qui assure le contact permanent avec la source de lumière, de chaleur et de force...


 

Devant cette prise de courant, il n’y a pas moyen de savoir si le courant arrive ou non. On a envie de penser que cela ne sert à rien, quand on ne voit ni lumière, ni résultat. En attendant, il faut durer dans le silence et l’espérance, maintenir coûte que coûte le contact dans la foi. Il faut y croire.

Dans notre vie, de cette source cachée ruisselleront des fontaines, de cette obscurité fusera la lumière, de ce creux d’ombre se répand la paix, de ce temps perdu votre journée reçoit efficacité, dans ce repos votre travail prend valeur, à partir de ce silence votre parole devient féconde. Mais la prière, par où vous viennent tous ces biens, peut rester glacée, voire, inaccessible et dure. Aucune importance : c’est la prise de courant ». (Soeur Jeanne d’Arc. Du temps pour la prière)

Prenez ces petites décisions

QUAND ?

Décidez à quel moment vous allez prier : après votre toilette… avant ou après votre petit déjeuner… ?

OÙ ?

Prévoyez dans quel endroit vous allez prier : au pied de votre lit dans votre chambre ? Assis dans votre salle de séjour… Dans un petit endroit que je vous vous serez aménagé ? Dans ce cas : un crucifix, une petite bougie, une bible ?

COMBIEN ?

Prévoyez combien de temps vous vous donnez, pardon, vous donnez au Seigneur, pour cette prière du matin : dix minutes, un quart d’heure, une demi-heure…

AVEC QUI ?

Si vous êtes en couple ou en famille et que l’appel s’en fait sentir, y a-t-il une petite partie de cette prière qui sera commune à tous ? (simple exemple : dire le Notre Père ensemble au moment de prendre le petit déjeuner…)

QUOI ?

Quel va être le contenu de votre temps de prière ?

Votre prière du matin

Voici quelques suggestions, à arranger à votre façon pour une durée de 10 mn.

✓      Commencer par un beau signe de croix.

✓      Lire un Psaume (c’est-à-dire une prière titrée de la Bible, dans le livre des Psaumes)

✓      Prendre un temps de silence

✓      Ouvrir mon coeur à la présence de Dieu, qui m’est intérieur

✓      Faire la prière de protection

✓      Recommander à dieu telle ou telle personne

✓      Réciter lentement le Notre Père, la seule prière que Jésus nous ait donnée

✓      Demander l’aide de la Vierge Marie, en récitant le Je vous salue Marie

✓      Écouter un chant de louange ou de méditation…

✓      Terminer par le signe de croix

À vous d’ajouter, de retrancher, de mettre dans un autre ordre…


 

2 — LES ARMES SPIRITUELLES ESSENTIELLES

Faites la prière de protection

Les pages qui suivent sont consacrées aux huiles essentielles, pardon aux armes essentielles du combat spirituel.

Voici tout d’abord une toute petite prière, qui s’adresse au Père, pour demander la protection de Jésus

Père, dans le combat spirituel de ce jour (de cette nuit),

que le Sang de ton Fils Jésus soit ma protection.

Je me place moi-même, ma famille (nommer des personnes),

mes biens, mon travail (mon entreprise)

sous la protection du précieux Sang

que Jésus a versé pour nous sur la Croix.

Père, merci pour cette protection que tu me donnes. Amen.

Il ne s’agit pas d’appliquer une formule, de réciter une « prière efficace », ou « la prière qui marche le mieux ».

Vous pouvez imprimer, à partir de ce lien, le feuillet concernant la prière pour mieux vivre le combat spirituel.

Il s’agit d’entrer en relation vivante avec Jésus ressuscité, par la foi, en réclamant explicitement la protection spéciale de son amour sauveur. Il nous a montré son amour en donnant sa vie pour nous sur la croix, en versant son sang en sacrifice pour tous les hommes. « Vous avez été rachetés… non par de l’argent ou de l’or, mais par le sang précieux de Christ » (1 Pierre 1, 18-19)

 « Le Sang de Jésus nous purifie de tout péché » (1 Jn 1, 7); il nous protège également des défaites dans les tentations provenant de l’ennemi. Il prend la brebis perdue sur ses épaules.

En faisant cette prière — un esprit à acquérir plus qu’une formule à réciter telle quelle —, c’est comme si nous établissions un bouclier de protection par rapport à tout ce qui nous concerne.

Une personne d’origine Africaine en butte à des attaques spirituelles, et qui avait commencé à dire chaque matin la prière de protection, me disait : « J’ai encore des attaques, mais c’est comme si j’avais mis un toit sur ma maison ».

Il faut faire cette prière tous les jours, l’intégrer à notre prière du matin, sans faiblir. Vous pouvez y ajouter, en page 2 du feuillet, la petite prière ou vous demandez à Jésus qu’il veuille bien couper tout lien mauvais entre vous-même et les personnes à qui vous aviez demandé des services occultes…

Lisez régulièrement la Bible

Lorsque Jésus a été tenté par le diable, il lui a répondu en citant des passages de la Bible.

« Le diable lui dit : « Si tu es Fils de Dieu, commande à cette pierre de se changer en pain. » Jésus lui répondit : « Il est écrit : L’homme ne vit pas seulement de pain, mais de toute parole de Dieu. » (Mt 4, 3)

La plupart des chrétiens sont sous-alimentés spirituellement, et ne lisent quasiment pas leur Bible.

Une bible ?

Procurez-vous une Bible, placez-la dans votre coin prière à la maison, ouvrez-là régulièrement.

Un abonnement mensuel ?

Si cela vous semble trop compliqué, abonnez-vous à un missel mensuel comme « Prions en Église » ou « Magnificat », et lisez chaque jour les deux lectures bibliques de la messe, en communion avec tous les chrétiens.

Cela représente une petite somme d’argent pour l’année (entre 40 et 50 €, moins cher somme toute que les oboles répétées laissées chez les magnétiseurs !) Il faut savoir ce qu’on veut ?

Paul affirmait à son disciple Timothée que la Parole de Dieu est : « divinement inspirée, et utile pour enseigner, pour convaincre, pour corriger, pour former à la justice, afin que l’homme de Dieu soit parfait, apte à toute bonne œuvre. » (2 Tm 3, 16-17)

Une étude personnelle brève ?

Vous pouvez chercher aussi du côté de mon site petiteecolebiblique.fr

Chaque mois, un thème biblique transversal est mis en ligne, composé d’une trentaine d’étapes à parcourir, une par jour…

 

Récitez le chapelet de la Vierge Marie

La Vierge Marie est l’Immaculée. Elle a été conçue sans péché, et n’a jamais péché personnellement.

Pour ces raisons, marcher main dans la main avec elle est une aide précieuse dont nous avons tous besoin.

Je conseille très vivement, au regard du combat spirituel marquant la vie contemporaine, de se débrouiller pour dégager une vingtaine de minutes dans sa journée pour méditer et réciter le chapelet.

On peut le faire chez soi, on peut le faire en marchant, en s’arrêtant dans une église, on peut le faire la nuit si l’on a des insomnies… mais il faut le faire, et chaque jour .

Voici sous ce lien UNE MÉDITATION POUR MÉDITER QUATRE CHAPELETS DIFFÉRENTS, dont le thème, ici, est en rapport avec la famille.

Si vous n’avez jamais récité le chapelet, essayez de trouver dans votre entourage chrétien quelqu’un qui pourra vous aider à commencer.

Pour entendre comment on récite le chapelet, servez-vous de ces médias
Vous pouvez ainsi vous unir au chapelet récité à Lourdes, en direct (15h30), ou en différé par podcast.

Il est important de méditer le « mystère » sur chaque dizaine de chapelet; peu à peu, vous finirez par les savoir par coeur, et ne plus avoir besoin d’un papier qui vous les rappelle.

Encore une précision : ne vous affiliez à aucun des « messages » proposés ici ou là; récitez simplement le chapelet telle que l’Église le propose. Apprenez par coeur la prière du « Je vous salue Marie ».

La Vierge Marie est l’Immaculée. Sa descendance, Jésus, écrase la tête du serpent. Lisez le récit de ce songe de Don Bosco, dans la nuit du 14 août 1862, « LE SERPENT ET LE CHAPELET »

Recevez le pardon des péchés

Recevoir le sacrement de réconciliation régulièrement, cette démarche fréquente contient une grande grâce de régénération…

Dans la demande de services occultes (magnétiseurs, guérisseurs, voyants, médiums, etc.), il y a un péché contre la sainteté de Dieu. Il est essentiel d’en demander pardon. Même si l’on n’était pas conscient de pécher à l’époque, Dieu bénit notre repentir, et nous remet dans une grande paix intérieure. J’ai vu des personnes être totalement libérées uniquement par la confession qu’elles vivaient avec sincérité et foi.

Demander et recevoir périodiquement le pardon de ses péchés, c’est une nécessité pour demeurer dans la sainteté de son baptême, et donner le moins de prise possible à l’ennemi, qui est aussi « l’accusateur » (Ap 12, 10). Il nous pousse à pécher, et ensuite nous accuse intérieurement d’avoir péché…

Voici une la feuille que vous pouvez imprimer, une sorte de petit mode d’emploi : COMMENT CONFESSER MES PÉCHÉS ET RECEVOIR LE PARTON DE DIEU APRÈS TANT D’ANNÉES OÙ JE NE L’AI PAS FAIT ?

Au début d’un combat spirituel, il faut vraiment faire une démarche approfondie dans ce sens. Car tout péché non confessé est comme une sorte de prise que nous donnons au Tentateur pour nous tenir captif. Purifiés de nos péchés, nous offrons beaucoup moins de prise à l’ennemi… C’est ce que j’appelle « savonner la planche » !

Cherchez un prêtre auprès de qui vous pouvez faire la démarche de recevoir le sacrement de réconciliation, après vous être préparé(e).

N.-B. : Bien sûr, les personnes qui ne sont pas baptisées peuvent envisager de se préparer à recevoir le sacrement du baptême, en se rapprochant de leur paroisse géographique. Un cheminement vers le baptême s'accomplit sur une certaine durée, deux années environ. Que cela ne les empêche pas de se repentir dès maintenant de leurs péchés devant Dieu au cours d’un moment de prière personnelle.

Participez à l’eucharistie le dimanche

La plupart des chrétiens sont sous-alimentés spirituellement, ils ne communient pas à l’aliment divin que Jésus nous a laissé pour la route, le Pain de Vie, l’eucharistie…

Pour être fort spirituellement, il faut manger la « pain des forts », celui qui nous unit à la victoire de Jésus, et soutient ainsi notre courage.

Jésus dit : « Celui qui mange ma chair et boit mon sang, demeure en moi, et moi en lui. Comme le Père qui est vivant m’a envoyé, et que je vis par le Père, ainsi celui qui me mange vivra aussi par moi. » (Jean 6, 56-57).

Cela nécessite de PARTICIPER À LA MESSE DOMINICALE, ce qui veut dire aussi intégrer la communauté chrétienne de sa paroisse.

D’ailleurs, quand cela est possible, il ne faut pas hésiter à demander au curé de sa paroisse, à son pasteur, le nom d’une personne qui pourra nous aider pendant un temps par un « accompagnement spirituel », c’est-à-dire de petites rencontre d’aide au discernement spirituel.

Dans le cadre d’un combat spirituel, il est clair que la Communion eucharistique est l’état de protection maximale, car nous y recevons Jésus lui-même.

Avant de vous remettre à communier, recevez d’abord le pardon des péchés.

Allez voir au tableau d’affichage de votre église, en ville ou en rural, pour savoir où se trouve la célébration de la messe.

Vous êtes en déplacement ?


 

Soyez intérieurement en état de prière

Cela suppose moins de distractions, moins de bruit, plus d’intériorité tout au long de nos journées.

Voici une prière transmise par les premiers Pères du désert (3è – 4è siècle). Répétée intérieurement, en synchronie avec la respiration, elle permet à notre âme de rester consciente de la présence de Dieu, alors que nous nous occupons aux tâches quotidiennes.

« Seigneur Jésus-Christ, Fils de Dieu, aie pitié de moi, pécheur »

La tradition orthodoxe insiste pour qu’on entrelace prière et respiration l’une avec l’autre.

On dira dans l’inspiration: « Jésus-Christ, Fils de Dieu », et dans l’expiration : « Aie pitié de moi, pécheur ».

Dans sa version courte, cette prière devient « Seigneur, aie pitié de moi » (Kyrie eleison) que l’on répète intérieurement des centaines de fois par jour jusqu’à ce qu’elle devienne aussi spontanée et instinctive que la respiration.

Chacun peut, bien sûr, modifier ou simplifier la formule selon ses goûts, ses préoccupations, son rythme, son humeur, soit à mi-voix, soit en pensée intérieure :

- « Seigneur, apprends-moi à t’aimer » 

- « Seigneur, pardonne-moi »

- « Jésus, viens »

- « Jésus, merci » 

- « Jésus, j’ai confiance en toi »

- « Ô Jésus, roi d’Amour, j’ai confiance en ta miséricordieuse bonté ».

- « Que tout esprit loue Dieu »

Plus notre « intérieur » est habité par la prière, moins l’esprit mauvais peut s’insinuer. C’est vrai pour tout combat spirituel, en particulier celui contre les tentations, qui sont l’essentiel du travail diabolique pour nous éloigner de Dieu.

Combattez les tentations, développez les vertus

À votre avis, quel est le travail le plus habituel du démon ? C’est la tentation intérieure, discrète, insistante, pour nous faire tomber dans le péché.

Jésus lui-même a été tenté.

Les évangiles se font l’écho de trois tentations, qui résument toutes les autres. Vous pouvez en lire l’évocation dans l’évangile selon saint Matthieu au chapitre 4.

Jésus nous apprend à repousser la tentation par la puissance de la Parole biblique et par la prière.

Tous, nous devons entrer dans ce combat spirituel qui consiste à lutter contre les tentations et à développer les vertus.

J’ai écrit un petit commentaire sous forme de méditation, intitulé trois fois tenté, trois fois libre ! Vous pouvez en lire le texte sur mon blog sous ce lien.

 

3 — PETITS COMPLÉMENTS ANTI-DIABOLIQUES

Manifestations paranormales, que faire ?

Bien des personnes sont terrorisées par certains phénomènes paranormaux. D’autres, en détresse, ont fini, par tâtonnements successifs, par découvrir que la prière les faisait cesser.

C’est en effet la bonne tactique. Les phénomènes paranormaux objectivement avérés sont le fruit de la présence des esprits ténébreux qui parasitent une personne. La peur ne sert à rien. Il est normal d’avoir peur dans certains cas, mais il ne faut pas nous laisser envahir par la peur…

 

Il faut réagir immédiatement par la prière. Prier, c’est s’ouvrir à l’Esprit de Dieu. Invoquer le nom de Jésus, celui de la Vierge Marie, celui de l’archange Saint Michel, c’est leur permettre de se rendre présents et de faire reculer les esprits mauvais.

Petite vérification à faire : rien dans ma maison ou sur moi qui puisse être un « signe » occulte (pendule, jeu de tarots divinatoires, talismans, représentations d’idoles, la formule magique sur une petite feuille, etc.). Faire le ménage.

Quelle prière dire ?

> D’abord le Notre Père. La seule prière que Jésus nous ait donnée est le « Notre Père ». Celui-ci se termine par cette demande : « Délivre-nous du Mal ».

J'ai reçu bien des témoignages de personnes qui ont fait l'expérience d'éloigner tel ou tel phénomène paranormal qui les accablait simplement en récitant le Notre Père... « Ça s'est arrêté d'un seul coup… »

Vous avez une sensibilité médiumnique et divinatoire ? Refusez volontairement les « informations » qui affluent, et réagissez tout de suite par la prière …

> Le Je vous salue Marie, bien sûr, prière qui se compose de la salutation de l’ange Gabriel, et du cri d’admiration de la cousine de Marie, Elisabeth… Des paroles bibliques, donc.

Plus simple encore : répéter tranquillement le nom de JÉSUS, « le Nom qui est au-dessus de tout nom, pour que tout, au nom de Jésus, s’agenouille, au plus haut des cieux, sur la terre et dans les enfers » (Ph 2, 9-10)

Jésus a été tenté par le diable, et l’a vaincu. C’est sa victoire qui est le gage de la nôtre. Ayons bien conscience que nous sommes, par notre FOI en Jésus, établis sur une base de victoire.

? Pour écouter le chant Victoire, tu règneras (Jean-Paul Prat)

? Victoire au Seigneur de la Vie (groupe de louange Le Pain de Vie)

Notre combat ne consiste pas à essayer de remporter la victoire, mais à éloigner l’ennemi que Jésus a déjà vaincu, et qui vient nous « titiller » pour nous faire croire que nous sommes dans la défaite…

« Désormais, la victoire, la puissance et la royauté

sont acquises à notre Dieu,

et la domination à son Christ,

puisqu'on a jeté bas l'accusateur de nos frères,

celui qui les accusait jour et nuit devant notre Dieu. »

(Ap 12, 10)

Des gestes et des attitudes de foi

* L’eau bénite est utile pour nous rappeler la grâce de notre baptême, et combattre la présence de l’ennemi. Avoir un petit bénitier, chez soi, où l’on peut plonger l’extrémité de ses doigts et faire un beau signe de croix avec foi…

* L’invocation à Saint Michel Archange est traditionnelle dans l’Église pour demander son aide dans notre combat spirituel contre les démons. Cliquer ici pour voir la prière.

* Le fait de porter des objets bénis sur soi (ou d’en avoir à la maison), par exemple une médaille de la Vierge de la rue du Bac, une petite croix, une médaille de Saint Benoît, un chapelet… tout cela peut nous aider dans notre marche vers la sainteté. Encore une fois, il ne s’agit pas de grigris, ni de talismans, mais d’objets qui nous rappellent notre condition de chrétiens.

* Bien sûr, on peut demander au curé de sa paroisse de passer chez soi pour bénir l’appartement ou la maison. Afin de manifester qu’on désire y vivre vraiment en présence de Dieu. En se rappelant que s’il y a des phénomènes paranormaux dans la maison, c’est plutôt la personne qui habite la maison qui provoque ce genre de choses; ils peuvent cesser après la démarche de prière de libération et dès qu’on entreprend un combat spirituel.

Nous t'en supplions, Seigneur, visite cette maison, et repousse loin d'elle toutes les embûches de l'ennemi; que tes saints anges viennent l'habiter pour nous garder dans la paix; et que ta bénédiction demeure à jamais sur nous. Par Jésus, le Christ, notre Seigneur. Amen. (Complies du mardi)

* Oui les anges gardiens existent, et chacun de nous a un ange à son service. Lui demander son aide dans la prière est une excellente chose. À condition de ne pas tomber dans l’évocation des esprits « guides spirituels », par des recettes dont le réseau internet regorge… Ces recettes aboutissent aux « anges déchus » que sont les démons. Au contraire, demandons l’aide des Saints Anges.

Quelques belles citations sur les Anges gardiens…


L’invocation au Précieux Sang de Jésus

Certaines personnes ont un combat spécial à mener, pour des raisons particulières.

Elle pourront trouver comme une sorte d’extension de la prière de protection dans cette supplication pour demander libération et protection par l’invocation du Sang de Jésus composée sous la forme d’un chapelet à réciter,

à télécharger sous ce lien

J’ai composé cette prière de façon plus biblique, sur le modèle du chapelet à la divine miséricorde. Je l’ai montrée à mon évêque qui m’a permis de la mettre à votre disposition.

L’invocation au Sang de Jésus est puissante contre les démons, à chacun d’en faire l’expérience.Du coeur ouvert de Jésus, toutes les grâces nous sont accordées.

Spirituellement fort

Vous direz : c’est beaucoup trop pour moi. Je n’y arriverai pas ?

Cependant, c’est maintenant le moment favorable pour entreprendre une démarche profonde — C’est maintenant le jour du salut !

Vous êtes motivé(e) parce que vous subissez l’impact des attaques spirituelles, et les parasitages liés aux compromissions avec l’occultisme.

Écoutez Jésus : « Entrez par la porte étroite. Large, en effet, et spacieux est le chemin qui mène à la perdition, et il en est beaucoup qui s'y engagent ; mais étroite est la porte et resserré le chemin qui mène à la Vie, et il en est peu qui le trouvent » (Mt 7, 13-14).

Gravissez jour après jour les marches, même si elles vous semblent trop hautes. Soyez progressif et proactif.

En peu de temps, vous verrez la différence.

Pour conclure, un peu d’humour

Il avait été annoncé que le diable devait se retirer des affaires et mettre ses outils en vente.

Le jour de la vente, les outils étaient exposés d’une manière attrayante : malice, haine, envie, jalousie, pornographie, fourberie, vengeance… tous les instruments du mal étaient là, chacun marqué de son prix.

Il y avait aussi un outil en apparence inoffensif, très usé, mais dont le prix était supérieur à tous les autres.

Quelqu’un demanda au diable ce que c’était :

– C’est le découragement, répondit-il

– Pourquoi le vendez-vous aussi cher ?

– Parce qu’il est plus utile que n’importe quel autre. Avec ça je peux entrer dans n’importe qui, et une fois à l’intérieur, manœuvrer de la manière qui me convient le mieux.

– Pourquoi est-il si usé ?

Parce que je l’emploie avec tout le monde… Mais très peu de gens savent qu’il m’appartient.

Le prix fixé pour le découragement était si élevé que l’instrument n’a jamais été vendu.

Le diable en est toujours possesseur et… il continue à l’utiliser…

P. Dominique Auzenet (et une équipe)

Bibliographie

Si vous souhaitez aller plus loin sur ce thème du combat spirituel, il existe de très nombreux livres, dont voici quelques-uns.

* P. Hervé Ponsot, dominicain. Combat, la spiritualité au quotidien. Éd. du Cerf, 2016

Vous trouvez les principales articulations de ce livre ici.

* Christian Poirier. Le combat spirituel. De l’ombre à la lumière. Éd. Salvator, 2008.

* P. Pierre Descouvemont, Gagner le combat spirituel. Éd. de l’Emmanuel. 2006.

* Marie-Anne Le Roux. Sortir gagnant de nos luttes intérieures. Éd. des Béatitudes. 2008.

* P. Benedict Héron. Jésus est le plus fort. les voies du combat spirituel. Éd. P. Téqui, 2000 (Trad. de l’anglais par Béatrice Soulary). Voici le chapitre 5 du livre : face aux attaques du démon.

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Les raisons de faire dire une messe

POUR UN DÉFUNT, POUR UN VIVANT, LES RAISONS SONT DIVERSES, LES INTENTIONS VARIÉES. SI LA PRATIQUE EST ANCIENNE, ELLE ÉVOLUE AUJOURD’HUI.

Il se nomme Pierre, il a 37 ans, il est catholique et vit dans la banlieue parisienne. Faire dire une messe, il en avait déjà entendu parler. Mais dans sa famille, il n’en avait jamais été vraiment question. «Cela m’apparaissait un truc un peu vieillot et un brin superstitieux », sourit-il. Il y a quatre ans, sa fille cadette, Claire, alors nouveau-née, présentait des signes inquiétants de retard mental aux yeux de son pédiatre : des examens approfondis du cerveau furent demandés. Le jour de la consultation, Pierre est bloqué en Égypte pour son travail. « Ma femme y est allée seule. C’était terrible d’être si loin. Je me suis souvenu que l’on pouvait faire dire des messes pour des proches. J’ai demandé à un ami prêtre de le faire pour Claire. Ce jour-là, je l’ai particulièrement remise entre les mains de Dieu. » L’appréhension du pédiatre s’est révélée infondée. Pierre ne sait pas s’il y a un lien avec la messe célébrée pour sa fille mais il s’en souvient comme d’un moment de « grâce » et de « communion spirituelle » avec sa fille, son épouse et Dieu.

« Chaque messe offerte est une manière d’appliquer la rédemption du Christ à notre situation particulière, explique le P. Ludovic Serre, curé de Chaville. Concrètement, le fidèle demande au prêtre, et à travers lui, à l’Église tout entière, de prier pour une intention au moment où il célèbre l’eucharistie », ajoute le carme Christophe-Marie Baudouin, prieur du couvent de Lille.

Messe pour les défunts, pour les vivants, pour une action de grâce… les raisons en sont variées. « La plus courante est de prier pour les défunts, observe cependant le P. Serre, afinqu’ils accèdent à la plénitude de la lumière de Dieu par l’action du Christ actualisée dans l’eucharistie. » Il précise : « Il ne faut pas oublier que, une fois mort, je ne peux plus rien faire pour mon âme. Il n’y a que les vivants qui pourront m’aider, par leur prière, à rencontrer Dieu.»

Ces messes sont le plus souvent demandées par les familles des défunts. Elles peuvent faire dire une, dix, trente messes… l’usage est souple et varié. « La famille désire le salut du disparu qu’elle espère retrouver au royaume des cieux. Et c’est aussi un lien qui la rattache à cette personne», souligne le P. Serre.

Ne pas rompre ce lien, manifester la présence de l’absent parmi les vivants. C’est l’histoire d’Olivier, 52 ans. Sa mère est morte brutalement au mois de décembre à Toulon. Issue d’une famille athée, la défunte est incinérée et ses cendres sont dispersées au bord de la mer : « Et puis c’est tout, dit-il. J’ai ressenti un immense vide. Un de mes amis, qui connaissait ma mère, m’a proposé de faire dire une messe pour elle, un dimanche. J’ai accepté aussitôt.» Pourquoi ? « J’avais besoin que l’on prie pour elle, de vérifier que tout ne se finissait pas avec sa mort et son incinération. »

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Le combat spirituel

Je souhaite vous faire connaître un livre du P. Hervé Ponsot, dominicain, Combat, la spiritualité au quotidien. Éd. du Cerf, 2016 (1), que je vous invite à vous procurer, à lire, et à travailler. Je souhaite vous en présenter ici uniquement les articulations et des extraits. Ce livre aide à entrer dans une compréhension équilibrée de cette réalité centrale de la vie chrétienne.

En fait, le combat spirituel ne devrait pas être vu en le rapportant au démon, mais à Jésus. Ce combat est en effet celui qui va permettre de s’identifier à Jésus, de « le revêtir » pour employer un terme très familier à l’apôtre Paul (Rm 13, 14; 1 Co 15, 53- 54 ; 2 Co 5, 2-4 ; Ga 3, 27) : en d’autres termes, de transfigurer le premier ou vieil Adam, cet être que nous sommes par notre naissance, en le configurant au second ou nouvel Adam, Jésus.

Ce combat implique bien une lutte contre le démon et sa cour, avec la valeur primordiale et exemplaire de ce e lutte, mais il ne s’y réduit pas : il est l’ajustement à Jésus de toute une vie en ses différentes composantes. D’ailleurs, dans le récit des Tentations, toutes les idoles mondaines potentielles évoquées, que l’on peut classer commodément sous les rubriques de l’avoir, du savoir et du pouvoir (Lc 4, 1-13), manifestent bien la diversité et l’étendue du « combat spirituel », qui ne se limite pas à un combat frontal et ponctuel contre Satan, que l’homme ne pourrait d’ailleurs que perdre.

I. Les acteurs du combat

Beaucoup plus que l’homme et Satan, les deux protagonistes sont Dieu et l’homme, dans leurs rapports réciproques tels que les campe la Bible: un Dieu de miséricorde, en quête de cet homme pécheur, qui s’est dressé contre lui dans le jardin de la Genèse, mais qu’il refuse d’abandonner. Et auquel il propose sans cesse de s’écarter du péché pour retrouver sa véritable identité d’être de communion, à l’image et la ressemblance de Dieu : par la venue au monde de Jésus, crucifié, mort et ressuscité, homme nouveau et parfait, Dieu met un point d’orgue à cette quête en offrant désormais à tout homme un modèle et une voie à suivre.

1. Dieu et l’homme

1a. L’homme à la recherche de la ressemblance perdue

« Adam, où es-tu? »: c’est la première demande que Dieu adresse à l’homme après le péché. Et Adam est un homme désorienté qui a perdu sa place dans la création parce qu’il croit devenir puissant, pouvoir tout dominer, être Dieu. Et l’harmonie se rompt, l’homme se trompe et cela se répète aussi dans la relation avec l’autre qui n’est plus le frère à aimer, mais simplement l’autre qui dérange ma vie, mon bien-être. » (Homélie aux migrants, pape François à Lampedusa, le 8 juillet 2013).

En résumé, le combat spirituel apparaît comme la lutte que l’homme doit mener pour retrouver le Paradis perdu, autrement dit la condition qui fut la sienne avant le péché et dont l’image de Dieu en lui garde la trace : un homme de communion en face du Dieu amour, différent de lui et recevant de lui à chaque instant, directement ou par la médiation d’autrui, tout ce qui lui est nécessaire pour grandir dans ses deux composantes relationnelles, humaine et divine. C’est le chemin que trace pour lui le Fils.

1b. Jésus le crucifié, parfaite image de Dieu

Comprenons bien toutefois qu’après la chute, ce e image qu’il s’agira de reproduire, en reprenant toutes les ressemblances, sera toujours celle de Jésus crucifié et glorifié, glorifié dans sa crucifixion : la croix sera désormais le seul chemin qui permette de revenir au Paradis. Un chemin que Jésus qualifie lui-même de resserré (Mt 7, 14), et qu’il est venu annoncer, vivre et promouvoir sur la terre. Nous allons visiter ce chemin en évoquant les étapes, les lieux, les moyens de « revêtir le Christ ».

2. Dieu et l’homme à l’épreuve l’un de l’autre

Dans les le res dites « Pastorales », saint Paul insiste sur la qualité du combat : « afin que tu combattes le bon combat » (1 Tm 1, 18), « combats le bon combat de la foi » (1 Tm 6, 12), « j’ai combattu jusqu’au bout le bon combat » (2 Tm 4, 7). L’homme est donc appelé à combattre pour retrouver le chemin du paradis perdu, mais contre qui doit-il lutter ? Comme le suggère l’évocation de la foi, le combat ne vise pas en priorité des êtres de chair et d’os, même si cela ne doit pas être complètement exclu. On pense donc plutôt spontanément aux forces spirituelles démo- niaques déjà évoquées et sur lesquelles on reviendra, qui trouvent tout un tas de relais tels l’orgueil ou l’argent, mais il en est d’autres que l’on mentionne plus rarement : soi-même, et Dieu. Tous les auteurs spirituels, comme les textes bibliques, en témoignent, la lutte contre Dieu est un des aspects du combat spirituel.

2a. L’homme en lutte contre Dieu

Dieu et l’homme sont en cause : ils doivent s’ajuster, et leur rapport s’exprime en termes de « mise à l’épreuve » car ni l’un ni l’autre ne font l’économie d’un tel ajustement.

Peut-on se battre contre Dieu? La proposi on paraît pour le moins étrange si, comme il a été dit, Dieu ne cesse de chercher l’homme, de venir à sa rencontre. Et pourtant, le fameux combat de Jacob (Gn 32, 23-31), même si l’on en adoucit les termes en parlant de « lutte contre l’ange », met bien en scène un combat contre Dieu, représenté par son ange: « tu as été fort contre Dieu » (v. 29). Et même si l’événement se présente de manière très différente, c’est aussi une forme de combat contre Dieu que mène Jésus à Gethsémani : « Éloigne de moi cette coupe » (Mc 14, 32-36).

Ne limitons pas l’ajustement au seul être humain : comme le rapporte l’Ancien Testament, dans sa quête de l’homme, Dieu n’a de cesse de s’ajuster à lui. En lui envoyant prophète après prophète, en lui donnant sa parole par de multiples canaux, y compris le canal de ses adversaires, Dieu ajuste sa proposition de salut à l’homme. Les pères de l’Église parleront de la « condescendance de Dieu », dont le sommet sera atteint dans la venue au monde de Jésus, fils de Dieu, venu ouvrir un chemin afin que nous marchions sur ses traces (cf. 1 P 2, 21).

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