La vie de Jésus a toujours donné lieu à des interprétations, des réinterprétations, notamment en milieu gnostique et ésotérique. Cela fait maintenant plus de vingt siècles que cela dure, et il va sans dire que notre XXIè siècle n’est pas en reste. L’internet est utile pour se rendre compte du phénomène, et je propose de regarder la figure d’un Jésus « essénien1 ». En plus des notes, vous pourrez cliquer sur les liens hypertextes.
Ce n’est pas vraiment nouveau !
« Les Esséniens ont fasciné les universitaires et les amateurs depuis le siècle des Lumières. Frédéric le Grand affirmait que « Jésus était en réalité un Essénien; il était pénétré de l’éthique des Esséniens ». Ernest Renan, auteur de la si célèbre Vie de Jésus, au 19e siècle, proclamait que le christianisme était tout simplement une version de l’Essénisme qui avait survécu. Blavastky tomba d’accord sur le fait que « les gnostiques, ou les premiers chrétiens, n’étaient, sous un autre nom, que les continuateurs des anciens Esséniens. »Ledge, en 1915, parle des Esséniens comme des « gnostiques pré-chrétiens », et cite l’ argument, alors très courant, que « Saint Jean Baptiste était un Essénien et que Jésus lui-même appartenait à la secte ». Déjà au début du 20e siècle, G.K. Chesterton pouvait se moquer de l’idée démodée selon laquelle Jésus était » un instructeur éthique à la façon des Esséniens qui n’avait apparemment pas grand-chose de plus à dire que Hillel ou une centaine d’autres Juifs n’auraient pu le faire; par exemple que c’était une chose douce que d’être doux et que cela aidait à la purification d’être pur ». Les Esséniens étaient déjà vieux jeu bien avant les premières découvertes à Qumran »2.
Notre XXI° siècle poursuit sur la lancée
On nous dit que l’enseignement ésotérique de Jésus serait incontournable. « L’homme véritable est immortel… Pendant la vie, il ne fait qu’occuper son corps ; il le quitte quand il est hors d’usage, pour en prendre un autre plus tard… Il évolue vers Dieu, son principe et sa fin… Sachant cela, on ne doit se lamenter de rien. Une telle vérité, ouvertement proclamée dans les Écritures sacrées de l’Inde antique (Bhagavad-Gîtâ), la Sagesse Occidentale la maintint au contraire prudemment sous le boisseau. (…) Elle était la doctrine traditionnelle des Esséniens, admise aussi par les Pharisiens, nous dit l’historien Josèphe. De plus, les allusions nombreuses à cette même doctrine qui subsisteraient dans les Évangiles, prouveraient à l’évidence qu’elle faisait partie des enseignements que Jésus donnait en particulier à ses disciples, se refusant à en faire l’objet d’un enseignement public, en raison des dangers qu’il pouvait présenter » (Pierre d’Angkor, 2014).
Ernest Bosc dans La vie ésotérique de Jésus-Christ (2020) fait de Jésus de Nazareth, un Essénien et haut Initié de l’Ordre, possédant des connaissances approfondies sur les phénomènes de la Nature et produisant des faits absolument merveilleux pour la majorité des humains. Il se révèle ainsi au lecteur non plus sous la forme du prophète, mais sous celle du Thaumaturge et du Thérapeute tout à fait hors de pair qu’il fut…
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