Les églises, lieux d’énergies guérissantes ?

Dans son ouvrage « Les portes du sacré », l’écrivain et journaliste Bernard Rio évoque 28 lieux saints de Bretagne bâtis entre les IXème et XVIIème siècle à travers l’architecture, le légendaire, la mythologie, mais pas seulement ! L’auteur parle aussi d’orientation, de principes cosmo-telluriques, de géobiologie, de points énergétiques…

Une personne me communiquait récemment l’adresse de cette vidéo où cet homme de grande culture est interviewé sur les mystères énergétiques des lieux saints…

Bernard Rio explique le mode d’emploi de ces sanctuaires comme lieux de fusion entre les énergies du ciel et de la terre et où tout détail est signifiant.

Et il cite l’écrivain Jacques Bonvin parlant de nos églises romanes : « Un ouvrage d’art qui fonctionne comme une machine à régénérer et à guérir, non seulement sur le plan physique, mais sur tous les plans de la conscience manifestée, du vital au spirituel ».

Quelques réflexions après l’écoute de cette la vidéo

Certes, l’orientation des églises, liée aux dédicaces des saints patrons, en fonction des solstices et équinoxes, est une donnée vérifiable et exacte. 

Mais Jésus, la Trinité, Dieu, sont les grands absents de cette réflexion. Or les églises permettent de rassembler la communauté croyante, qui vient y prier et surtout offrir le sacrifice eucharistique.

Une fois de plus tout est ramené au bien-être, à la guérison, présentée comme étant  liée à l’énergie maîtrisée du lieu, indépendamment de toute conversion.

A la fin de l’interview, les courants d’eau sous les églises sont mesurables à l’aide de pendules ou de baguettes… objets à connotation occulte.

Quelle vision réductrice du rôle des églises !

Avenir de la Culture

Alias : Tradition-Famille-Propriété, Pro Europa Christiana

A l’origine de la TFP, il y a un homme : Plinio Correâ de Oliveira (1908-1995). Né dans une riche famille de l’aristocratie brésilienne, avocat et professeur, il fonde une Ligue électorale catholique puis dirige le Legionario, hebdomadaire très influent où il se lie d’amitié avec deux prêtres qui deviendront évêques : Antonio de Castro Mayer et Geraldo de Proença Sigaud. Autour du mensuel Catolicismo, il écrit son maître-ouvrage, Révolution et contre-révolution où il systématise les thèses traditionalistes […]. Le 26 juillet 1960, il fonde la « Société brésilienne de défense de la Tradition, de la Famille et de la Propriété », ou « TFP ». Cette nouvelle organisation orchestre des manifestations publiques avec mégaphones, banderoles, grands étendards rouges frappés du lion héraldique (emblème de l’organisation), jeunes en capes rouges…  [ NDPP :  le kitsch néo-moyenâgeux caractéristique de la TFP ]. Des « caravanes » formées de jeunes militants sillonnent le pays pour diffuser les thèses de la TFP.

Dès sa création, la TFP vole au secours des latifundia (grandes propriétés terriennes) menacées par les projets successifs de réforme agraire (redistribution des terres improductives aux ouvriers agricoles) : projets appuyés par l’épiscopat brésilien mais qualifiés de communistes par l’organisation. La TFP engage également un combat [NDPP : remarqué par Washington] contre «l’infiltration communiste» dans le clergé latino-américain, contre l’oecuménisme et contre l’Ostpolitik vaticane.

Les années 1970 sont celles de l’essaimage de la TFP sur les cinq continents. Aux Etats-Unis, des liens sont tressés avec les milieux néo-conservateurs. [ NDPP : milieux qui cherchent dès cette époque à établir un réseau de « droite religieuse » pro-américaine dans le monde entier ].

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D’où viennent les pratiques de « purifications de maison » vantées par l’influenceuse EnjoyPhoenix ?

Un article sur le site du journal La croix 18 janv. 2023, signé Marguerite de Lasa

EnjoyPhoenix, une des influenceuses françaises les plus  importantes, a confié faire appel à un « passeur d’âme » pour « purifier  sa maison » dans un post Instagram publié le week-end du 14 janvier.  Comment comprendre cette pratique propre aux spiritualités  alternatives ? Y a-t-il un lien avec l’exorcisme ?             

C’était une pratique relativement confidentielle, jusqu’à ce qu’une influenceuse française de renom en fasse la promotion. Le week-end du 14 janvier, Marie Lopez, propriétaire du compte Enjoyphoenix qui compte plus de 3,68 millions d’abonnés sur YouTube, a publié sur le réseau social Instagram une story – un post éphémère – dans laquelle elle raconte avoir eu recours à un « passeur d’âme » pour « purifier sa maison. »

« On a fait appel à @Martin_passeur_d_ames pour venir faire un premier check et faire une purification de la maison avant de commencer les travaux, pour voir et comprendre ce qui s’y passait et c’était vraiment hyper intéressant », confie-t-elle, avant de recommander l’homme « les yeux fermés », pour « nettoyer les foyers. »

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Le dénommé « Martin passeur d’âme » définit son activité sur son compte Instagram par quelques mots-clés : « Harmonisation et équilibrage des énergies », « purification de lieux et de personnes », « lithothérapie », « tirage de cartes », « équilibrage des chakras. »

Sur une vidéo réalisée par une autre influenceuse adepte du paranormal, « Silent Jill », Martin détaille les croyances au fondement de son activité de « purification » : « Quand on entre dans une maison, il y a des entités qui s’accrochent à nous, commence-t-il, quand quelqu’un décède, le corps spirituel reste sur terre s’il n’a pas fini ce qu’il devait faire. Nous, on est ici pour aider ces personnes restées bloquées sur terre à remonter au niveau du ciel. »

Bâtons de sauge, encens de messe et bougies aux couleurs des chakras

Dans la vidéo, Martin fait ensuite une démonstration de ses services. Sa compagne Alison commence par faire le tour des pièces armée d’un pendule. Arrivée dans un petit salon, elle s’arrête. « Ici, il y a des entités », juge-t-elle. Et, s’adressant à sa cliente : « Tu as peut-être une sensation de lourdeur. Mais en nettoyant la mémoire des murs, tu devrais pouvoir rester dans cette pièce et t’y sentir vraiment apaisée. »

Après le diagnostic, c’est au tour de Martin de suivre le même itinéraire, tenant cette fois dans sa main un bâton de sauge incandescent. « Pour nettoyer, il faut passer avec de la sauge, demander à la personne de monter vers la lumière, de laisser place à l’amour et au bonheur, et de suivre son chemin », développe Alison. Dans son « nettoyage », l’énergéticien belge utilise aussi « de l’encens de messe », une planche pour « mesurer le taux vibratoire » ainsi qu’ « une bougie aux sept couleurs des chakras. »

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Cet assemblage composite entre des éléments de traditions religieuses différentes est typique des religiosités nouvelles et New Age. Pour le philosophe et sociologue Raphaël Liogier, professeur à l’IEP d’Aix-en Provence et ancien directeur de l’Observatoire du religieux, se profile dans ces religiosités « le mythe de l’unité transcendante de toutes les traditions, comme si chacune portait la trace d’une vérité qu’elles avaient chacune un peu dévoyée », explique-t-il.

Voyage d’une religion à l’autre

Ces religiosités nouvelles constituent pour lui « un nouveau modèle interprétatif qui fonctionne à partir de la transcendance brute articulée sur des symboles supposés traverser toutes les traditions. » La purification des maisons puiserait ainsi, selon ses promoteurs, à la fois dans le taoïsme, dans le bouddhisme, mais aussi dans le christianisme primitif.

« Toutes ces différentes religiosités ont un dénominateur commun auquel tout le monde croit plus ou moins, développe le philosophe. Ainsi, selon Raphaël Liogier, « qu’on prétende faire du chamanisme néo-mexicain, du yoga, ou le chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle, les mêmes concepts sont mobilisés : énergie, bien être supérieur, hédonisme spirituel, rapport à la connaissance de soi en miroir de la connaissance du monde… » Toute cette structure servant, in fine, « à interpréter le monde pour donner un sens à l’existence », conclut-il.

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Ces spiritualités consistent ainsi, selon lui, à « voyager d’une religion à l’autre, pour aller chercher la trace d’une transcendance à l’état brute, c’est-à-dire non modifiée, non raffinée par les usines que sont les traditions religieuses qui façonnent des représentations de Dieu particulières. »

« Superstition »

Dans l’Église catholique, certains avouent leur dénuement devant ces pratiques et croyances nouvelles. « Autrefois, l’Église était familière du vocabulaire des âmes et des anges, et puis on en a moins parlé », évoque le père Jean-François Meuriot, membre de l’Observatoire des nouvelles croyances à la Conférence des évêques de France. Il explique cet abandon par « une période de rationalisation », où « on a peut-être voulu rendre compte de tout par la raison, sans laisser de place au mystère, à l’inconnu, à l’invisible. »

Ainsi, aujourd’hui, certains prêtres balaient ces pratiques comme « des superstitions », rendues caduques par la révélation de l’Évangile. D’autres, comme le père Dominique Auzenet, exorciste du diocèse du Mans, les prennent très au sérieux, et mettent en garde contre les dangers de « cette ouverture au monde occulte ».

Jean-François Meuriot lui, tient à rappeler que le Credo affirme l’existence « de l’univers visible et invisible ». Le prêtre conçoit ainsi « tout à fait » qu’il puisse y avoir « des personnes décédées qui ont du mal à monter vers Dieu », ou que des lieux puissent être habités par des « résonances » laissées par d’autres.

« Là où nous passons, nous laissons des traces », perçoit-il. Les bénédictions de maison, rituel officiel de l’Église catholique, se comprennent pour lui comme cela. « Les gens souhaitent mettre leur maison sous la protection de Dieu pour vivre dans un environnement sain et équilibré. »

Prière

Pour lui, nous faisons notamment l’expérience de cet invisible « impalpable et non mesurable » dans l’amour et la prière. « Nous pouvons continuer à aimer quotidiennement un être cher, même s’il n’est plus là ».

Ces demandes de purifications d’espaces parviennent aussi à l’Église. Le père André Cabes, exorciste du diocèse de Tarbes, est ainsi régulièrement sollicité. « Je me souviens de personnes qui me disaient ne pas pouvoir rentrer dans une pièce parce qu’un ancêtre tyrannique continuait d’occuper les lieux », témoigne-t-il.

Après une longue écoute, les personnes confient souvent au prêtre des relations difficiles, ou des drames familiaux. Dans ces cas, il remarque que « ce n’est pas la maison qui est malade, mais l’âme des personnes qui est blessée ». Il propose alors toujours une prière et « appelle la présence du Seigneur pour qu’il apporte la paix. »


À la suite de cet article, vous pouvez lire aussi celui que j’ai composé il y a un an sur le phénomène des « passeurs d’âmes », qui donne encore d’autres éclairages complémentaires.

Enquête sur les Anges

Photo des Anges musiciens de la cathédrale du Mans

Un livre d’Anne Bernet aux éditions Artège

Parler des anges… Voilà, dira-t-on, une étrange idée ou une vaine ambition… N’y a-t-il pas mieux à faire ? Et d’abord, existent-ils ? Qui ose encore avouer y croire ? L’avenir n’est-il pas au monde délivré de la terreur inspirée par le diable et de l’aimable légendaire qui peuplait les cieux d’esprits ailés ? Pourtant, l’ange, dans le christianisme, tient une place fondamentale dans l’économie du salut. Il est nécessaire aussi bien à l’harmonie cosmique qu’à la soif d’absolu de l’humanité, envers laquelle il assume sa triple vocation de guide, de consolateur et de protecteur.

Cela, l’Église n’a jamais cessé de l’enseigner, trop discrètement peut-être puisque, ces dernières décennies, l’angélologie catholique a cédé la place à une littérature ésotérique invitant à s’approcher de l’univers angélique – démarche dangereuse, car discerner les esprits de ténèbres des esprits de lumière est difficile.

Parue voilà vingt-cinq ans et devenue un classique, cette Enquête sur les anges s’appuie sur la doctrine de l’Église, les témoignages de l’Écriture sainte et ceux des mystiques. Elle constitue la première synthèse tous publics sur le sujet et répond à (presque) toutes les questions que vous vous posez sur ceux que le pape Pie XII appelait « nos compagnons d’éternité ».
Anne Bernet, spécialiste de l’histoire du catholicisme, est l’auteur de près d’une cinquantaine d’ouvrages traduits en quinze langues.

Écouter l’interview sur Radio Notre-Dame

Notre-Dame de tous les peuples

Quelle est la positon actuelle de l’Église par rapport à ces apparitions ?

Voici deux documents datant du 30 décembre 2020 :


Ajoutons que le P. Paul-Maria Sigl est actuellement mis en cause pour des questions d’emprises sur des personnes. On trouvera un dossier détaillé et complet de cette affaire sous ce lien, traduction en français de différents articles de la journaliste Ludovica Eugenio, accessibles sur le site adista.it

La « famille de Marie » est placée sous tutelle. Le père Paul Marie Sigl démis de ses fonctions

Une visite apostolique commandée par le Saint-Siège est à l’origine de la décision du Vatican de placer la communauté Famille de Marie et son bras sacerdotal, l’Œuvre de Jésus Grand Prêtre, sous la juridiction du Dicastère pour le Clergé (voir Adista n° 44/22). La visite apostolique est une initiative extraordinaire qui est prise lorsque Rome dispose d’éléments permettant de soupçonner des dysfonctionnements, des abus ou de graves dérives sectaires ; en l’espèce, le fait que le fondateur et président de la communauté, le père Paul Maria Sigl, ait été destitué et relevé de ses fonctions et que le Saint-Siège ait placé l’ensemble de la communauté sous le statut de commissariat pro tempore peut signifier que la visite apostolique a détecté des dysfonctionnements conformes aux soupçons, rendant nécessaire une intervention. Le jésuite Mgr Daniele Libanori, évêque auxiliaire de Rome pour la zone centrale, responsable de la zone territoriale – également responsable de l’enquête en Slovénie sur les abus du jésuite P. Marko Rupnik – et la slovaque Sœur Katarina Kristofová, pour la branche féminine de la communauté, ont été nommés commissaires, faisant office de gouvernement provisoire de la communauté. 

La Famille de Marie-Opéra de Jésus Grand Prêtre, présente dans 10 pays (dont la Slovaquie, l’Italie, l’Allemagne, la France, l’Autriche) compte plus de 60 prêtres, 30 séminaristes et 200 religieuses. Elle promeut les prétendues  » apparitions d’Amsterdam « , prétendues révélations privées condamnées par le Vatican, mais apparemment la mesure du Saint-Siège n’est pas liée à des questions théologiques controversées, mais plutôt à des dérives sectaires. Parmi les membres de cette communauté figurent des personnalités ecclésiastiques de premier plan, comme le père Martin Barta, assistant ecclésiastique international de l’Aide à l’Église en détresse.

La Famille de Marie, fondée en 1968 par l’évêque slovaque Pavel Hnilica, a pris sa forme actuelle dans les années 1990, lorsqu’elle a absorbé d’anciens membres de l' »Œuvre du Saint-Esprit », une communauté controversée, dissoute par l’Église en 1990, qui avait été cofondée en 1972 par le père Joseph Seidnitzer, déjà condamné trois fois à la prison par les tribunaux autrichiens pour des abus sexuels en série sur des adolescents, et par le père Sigl lui-même, son bras droit jusqu’à la fin. Sigl a été ordonné prêtre en 1992 par l’évêque Hnilica – garant épiscopal de la Famille de Marie jusqu’à sa mort en 2006 – sans avoir suivi de séminaire.


De Natalia Trouiller, sur son compte Twitter

A l’origine de la Famille de Marie, il y a « L’Œuvre du Saint-Esprit » fondée en 1972 par le père Joseph Seidnitzer et Gebhard Paul Maria Sigl. Joseph Seidnitzer a auparavant été condamné à plusieurs reprises pour avoir agressé de jeunes garçons sexuellement. Il invitait les jeunes dans son appartement, les faisait boire et les contraignait à des actes sexuels. Il a au total été condamné à 24 mois de prison pour diverses affaires.
C’est en toute connaissance du passé de Joseph Seidnitzer que Paul Maria Sigl a cofondé « L’Œuvre du Saint-Esprit » avec lui. L’évêque d’Innsbruck, Mgr Reinhold Stecher, s’est prononcé à plusieurs reprises contre la communauté et a publié en 1985 une déclaration officielle à ce propos : « Il ne nous a jamais été possible d’obtenir des informations précises sur la nature et le but, l’organisation et les sources de financement de la communauté. Elle ne peut donc recevoir notre accord ». Nouvel avertissement en 1988, où le même Mgr Reinhold Stecher fit lire en chaire, dans toutes les églises du diocèse d’Innsbruck, que l’oeuvre n’était « pas une institution de l’Église catholique ».

Les 21 étudiants restants de l’ancienne communauté se sont alors placés sous la direction de l’évêque slovaque Pavel Mária Hnilica. Parmi eux se trouvait le cofondateur Gebhard Paul Maria Sigl. Ils rejoignirent le mouvement laïc « Pro fratribus » fondé par Mgr Hnilica en 1968. Leur mouvement prend une nouvelle forme reconnue le 14 août 1992 par l’évêque de Rožňava, Mgr Eduard Kojnok sous le nouveau nom « Famille de Marie Corédemptrice ». Paul Maria Sigl est ordonné prêtre en 1992 à Fátima. Il est aujourd’hui le chef spirituel de la « Famille de Marie » et présenté comme son co-cofondateur. Jusqu’en 1990, il était le bras droit de Joseph Seidnitzer et bénéficiait de ses « révélations ». Seidnitzer décède en 1993.

Au sein de sa communauté, Paul Maria Sigl se fait appeler « Padre ». Il est dit qu’il a le don de « lire dans les cœurs », de pouvoir discerner les vocations, de dire si on est destiné au mariage ou à la vie religieuse. C’est semble-t-il ainsi que nombre des membres de la Famille ont su « très vite » qu’ils étaient appelés à rejoindre la communauté. Contrairement à ce qui est annoncé sur leur site, les sœurs (qui sont en fait des laïques consacrées, ne prononçant pas de vœux) n’ont pas 3 ans de formation au « noviciat » en Slovaquie mais 1,5 ans.

Le père Sigl présente un abord très empathique, doux et sensible. Il a toujours sur lui des mitaines qu’il prétend être celles du Padre Pio dont il se dit le fils spirituel. Il les impose régulièrement sur ses fidèles. Il suscite une grande admiration. Son discernement ne peut être mis en doute.
Le mouvement ne parle pas sur son site de l’abandon (contraint) dans son nom du vocable « Corédemprice » et du fait que sa dévotion mariale est une dévotion à l’apparition mariale bien particulière de « Notre-Dame de tous les peuples » (Amsterdam 1945-1959).Le message de ces apparitions, condamnées par l’Eglise: faire promulguer par le Pape le dogme de Marie Corédemptrice.Pendant plus de 25 ans, Gebhard Paul Maria Sigl a été en effet un ami personnel et proche de la « voyante » Ida Peerdeman. Lorsque la Congrégation pour la Doctrine de la foi a statué négativement sur ces apparitions en 2020 et demandé à ce que la « Dame de tous les peuples ne soit pas vénérée et que les fidèles cessent toute propagande », la communauté a continué à promouvoir des pèlerinages à Amsterdam. Le père Sigl poursuit ses conférences et continue de vendre ses livres sur le sujet. Sur leur site, leurs anciens bulletins, tout à la dévotion de l’apparition d’Amsterdam, sont en accès libre.

De plus, ils sont toujours en charge de la chapelle bâtie à Amsterdam sur le lieu des apparitions, et dont le site internet https://devrouwevanallevolkeren.nl/en cultive l’ambiguïté : si la mise au point du Vatican est bien sur le site, ce dernier milite toujours activement pour la reconnaissance du dogme de Marie Corédemptrice. On y lit un appel au don sans équivoque: « Bien que la Fondation ne soit pas immédiatement visible, elle porte la responsabilité financière de la chapelle et de l’ancienne maison de la voyante, et de la diffusion de la dévotion de la Dame. C’est pourquoi nous voudrions vous demander votre soutien afin que la chapelle puisse continuer à être le centre de la vénération de la Dame, et que les prêtres et les sœurs puisse continuer à y faire la leur. » Puis ceci : « Ce site est développé sous la responsabilité de la Famille de Marie. » Bref, un mouvement créé par deux personnages extrêmement troubles, dont la théologie se fonde sur des apparitions condamnées et pour lequel suffisamment de signalements sont arrivés à Rome pour qu’il y ait nomination d’un commissaire.