Auteur: Didier Pachoud, président du Groupe d'Etude des Mouvements de Pensée en vue de la Protection de l'individu {GEMPPI}
Cet article a été publié une première fois dans I'« European Scientist » le 7 août 2019 sous le titre « De l'ultra modernisme au post modernisme, l'empire de la subjectivité et des pseudo-sciences »: https://www.europeanscientist.com/fr/opinion/delultra-modernisme-au-post-modernisme-lempire-de-la-subjectivite-et-des-pseudo-sciences/
Ces 4 dernières décennies ont vu la mort
progressive du paradigme scientifique, de l’espoir d’une société parfaite,
heureuse, acquise grâce au travail et au génie humain. Malgré de multiples
progrès dans tous les domaines, l’amélioration globale de ses conditions de
vie, l’homme occidental, hyper individualiste et égocentré, refuse les faits et
les statistiques et s’en remet à son ressenti,
infaillible lui (1), aux rumeurs circulant massivement sur internet et abandonne la raison pour se réfugier dans
la subjectivité au service de ses états d’âme plus que de la réalité.
Le Paradis espéré ou plutôt exigé n’est pas advenu
et des nuages se présentent à l’horizon de
son futur, il est passé de l’espoir à l’angoisse et
au désenchantement, il est passé du new age au next age (2), ce dernier étant
beaucoup plus individualiste et pessimiste. Le mal semble contagieux et
internet en est un vecteur principal de propagation. Le résultat ne se fait pas
attendre, les symptômes de ce mal qui ronge nos sociétés apparaissent:
Désaveu, doutes envers les élites laissant la place
au complotisme {10), aux croyances anti scientifiques (Terre plate,
créationnisme, médecines charlatanesques … ). Les institutions religieuses
sont, elles aussi, remises en question, c’est l’individu qui devient la mesure
de toutes choses et les nouvelles croyances portées par le new age (2) se
prêtent bien à ce profil.
Tout est égal, tous les avis se valent, peu importe qui parle et d’où il parle, l’ignorant peut pontifier sans complexe suri nternet et son avis sera pris avec autant de sérieux que celui d’un chercheur de haut niveau, puisque c’est l’Être ou le Moi cosmique qui exprime le réel et non la raison. Les algorithmes de l’internet se chargeront de l’entretenir dans cette bulle idéologique qu’il s’est forgée. Malheur à qui oserait évoquer l’idée que tout le monde peut se tromper et qu’il est prudent de diversifier les sources et les genres d’informations, ce serait ressenti comme une entrave à l’évolution de l’Être absolu infaillible qui est en nous.
C’est
ainsi que de manière récurrente, beaucoup de ceux qui s’adressent au GEMPPI
nous rapportent qu’en ayant osé émettre de tels doutes à un proche, ils se sont vu taxer de « parents
toxiques» et mis à l’écart.
Pire, pour revenir aux élites, le chercheur sera
soupçonné à priori de tromper le monde pour complaire aux
maitres du «Système». Un vocabulaire qui
ressemble étrangement à celui
des témoins de Jéhovah, lesquels désignent « ce monde satanique » comme le « présent
système de choses ».
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