Hélène Bouvier, médium spirite

Dominique Auzenet

Hélène Bouvier (1901-1999) fut, tout au long du XXe siècle, une médium aussi appréciée que respectée. « Douée de facultés paranormales, elle a contribué à éclairer la vie de milliers de personnes venues la consulter », peut-on lire.

Auteure d’un certain nombre de livres

On constate à travers ces titres la savant mélange entre médiumnité et perspective chrétienne.

Magnifiée dans les recensions (sur l’internet)

> « Pendant 50 ans, plusieurs fois chaque mois, Hélène Bouvier a organisé des réunions spirituelles dans le but de faire prendre conscience à ceux qui l’ignorent encore — et ils sont nombreux — de l’existence de la survie de l’esprit. La notoriété d’Hélène Bouvier n’est plus à démontrer. Cette femme exceptionnelle est un cas unique dans le monde de la voyance. Toute sa vie durant, avec un talent extraordinaire et une spiritualité au plus haut niveau, Hélène Bouvier a cherché à donner des preuves de la survie et de la réincarnation. »

> « Hélène Bouvier est décédée mais jouit, des années après sa mort, d’un immense prestige dans le monde de la médiumnité. »

> « Médium et spirite aussi appréciée que respectée, Hélène a contribué à éclairer la vie de milliers de personnes venues la consulter en public et en privé. Douée aussi pour l’écriture, elle montre une haute pensée spirituelle qui a marqué sa vie même, puisqu’elle apparaît pour de nombreuses personnes comme l’archétype du médium accompli : désintéressé, généreux, instruit et aimant, très humain, capable de souffrir du dénuement matériel. Elle s’était de toute évidence placée au service de la cause de la Vérité au détriment de son confort personnel. »

Une spirite religieuse qui entretient la confusion…

« Je suis ce qu’on nomme une voyante spirite, c’est-à-dire que je vois ceux que l’on appelle morts et qui vivent réellement dans l’au-delà. Je crois en Dieu et en cette communion spirituelle des âmes par la prière telle que nous l’enseigne l’Evangile. » (Une voyante témoigne, p. 25)

« Ma vie fut tissée de miracles d’amour. Comment qualifier autrement ces perpétuels contacts avec l’au-delà, ces visions, ces auditions supraterrestres, et la lumière qu’il m’a été et m’est encore permis de distribuer à ceux et celles qui viennent la chercher sous forme de conseils bénéfiques ? » (Id., p. 28).

De grandes confusions qui ne trompent personne

On voit bien qu’elle mélange tout et qu’elle confond spiritisme et communion des saints. Elle prend les textes bibliques à rebours, puisque l’exemple de Saül dont elle parle est transmis dans un contexte de condamnation du spiritisme. Quant à Saint Thomas d’Aquin, il serait sûrement très surpris d’être appelé ainsi à la rescousse !

Mi-chrétienne

« Quand j’ai commencé à exercer ma profession, j’ai parfois été prise de scrupules. Je pensais que je me fourvoyais, que j’agissais mal, qu’il était possible que je fusse dans l’erreur. Mais un jour, ayant ouvert la Bible un peu au hasard, je suis tombée sur le passage relatant la visite que rend le roi Saül à la voyante d’Ein-Dor qui interrogeait les morts (Nombres 28). Cette lecture constitua pour moi une espèce de critérium, de réponse affirmative à la question que je me posais. Je me pris à relever de nombreux témoignages de cet ordre dans l’Ecriture et la vie des mystiques chrétiens.

Enfin saint Thomas, lui, qui communiquait avec les habitants de l’autre monde pour se renseigner sur l’état de leur âme auquel il s’intéressait, et aussi avec les saints pour se sentir réconforté, mit un terme à mes doutes. J’eus l’impression que j’étais bien dans la bonne voie. C’est de tout cœur que je m’adonnai alors à mon métier qui, peu à peu, prit forme de vocation. »(Id., pp. 25-26).

Mi-bouddhiste

« Puis-je dire – maintenant que j’ai lu bien des ouvrages traitant de sujets ésotériques – que les chakras se sont ouverts chez moi très brusquement au moment de mon adolescence.. » (Id. p. 29).

« Si je ne crois pas à la damnation éternelle, je crois à l’évolution, à l’enrichissement de l’âme, à son progrès et aussi, et d’abord, à sa purification atteinte par une sorte de privation, de carence, surtout par la souffrance au cours de vies successives. » (Id. p. 86).

L’inévitable recommandation de Padre Pio

Beaucoup de chrétiens se situant dans une confusion qui mélange occultisme et christianisme se recommandent de Padre Pio…

« Après la messe, les fidèles défilaient longuement, un à un, devant Padre Pio pour la bénédiction. C’était le moment où chacun pouvait lui demander d’intercéder pour obtenir une grâce céleste. Là, au cours de ce rituel émouvant, il n’était pas rare de voir un malade se lever, guéri, tomber à genoux et louer le seigneur.

Quand ce fut mon tour, je lui demandai si je devais poursuivre ma vocation, si c’était bien ma voie… Il m’a regardée de ses grands yeux lumineux, et je me suis sentie percée à jour, il avait tout compris de moi, dans la seconde même.

Il m’a souri, il m’a tendu sa main stigmatisée que j’ai baisée puis il m’a béni avant de passer à une autre pénitente. Pour seule réponse à ma question, j’avais vu un amour immense dans son regard intense et lumineux.

Puis il alla confesser les pèlerins qui l’attendaient. Moi, je n’eus pas besoin d’aller me confesser, il avait immédiatement tout vu en moi.

Le soir, à la bénédiction, j’étais bonne dernière. En me voyant, il s’est mis à rire et m’a tendu à nouveau sa main stigmatisée. Mais il ne m’a rien dit. Pas un mot sur mes problèmes. Pourtant je me sentais complètement rassurée. »

http://www.science-et-magie.com/archives02num/sm52/5205padrepio%20tem.html

Toujours à l’oeuvre aujourd’hui

Ce message, dont on appréciera la valeur hautement spirituelle, a été reçu par la médium Mireille Decloux lors d’une séance publique le 14 novembre 2010 :

« Oui, c’est bien moi Hélène. Je suis tellement heureuse de pouvoir m’exprimer dans l’association et de pouvoir, avec mon cher Padre Pio et Françoise, veiller dessus. […] J’ai eu beaucoup de chats, j’en ai pris soin avec amour. Je les ai retrouvés de l’autre côté. Mais pourquoi est-ce que je vous parle de mes chats ? Vous vous posez la question… Parce que maintenant, pour moi, vous êtes comme des petits chats et avec tout mon amour, je veille sur vous pour que vous grandissiez dans l’Amour du Père. Oh ce n’est pas que je sois inquiète mais il faut bien que depuis où je suis, je continue à œuvrer. (…) Avec le Padre Pio, nous formons un bon duo et Françoise veille à ce que tout se déroule bien. »

Dans son livre « Quand souffle l’Esprit divin », H. Bouvier a tout un chapitre sur « Les animaux et leur survie » : Les animaux, nos frères. Leur survie. Toro. Les chiens d’avalanche. Le paradis des bêtes … La « communication animale » avant l’heure !

Les bons apôtres

On peut s’étonner qu’un dominicain, intellectuel de haut vol, qui a connu personnellement Hélène Bouvier et la recommande, confonde à ce point la médiumnité, la voyance, la divination d’une part, avec une expérience spirituelle chrétienne authentique d’autre part. On est dans une grave confusion.

Mais il n’est pas le premier, puisque Gabriel Marcel, philosophe, déclarait à propos d’Hélène Bouvier : « Ce qui frappe chez Melle Bouvier, c’est d’abord une absolue sincérité […]le don est vraiment éprouvé et pleinement reconnu comme un don de Dieu, en d’autres termes, que la voyance s’établit à un niveau spirituel très élevé. » (préface du livre Une voyante témoigne).

Plus près de nous, le P. François Brune s’est fait l’apôtre de la médiumnité !