Un
site internet1
propose de se débarrasser des ondes négatives pour purifier sa
maison…
« Lors
d’un déménagement de lieu d’habitation, il est possible que vous
vous sentiez mal à l’aise dans votre nouvel environnement. Sans
raison apparente, vous vous sentez fatigué, vous avez des problèmes
de sommeil, vous êtes anormalement déprimé et d’humeur
changeante…
Cette sensation d’oppressement peut durer jusqu’à plusieurs semaines voire plusieurs mois après votre emménagement. Peut-être êtes-vous victime des énergies inférieures psychiques que les anciens occupants ont laissées sans le vouloir.
En effet, chaque mur, chaque objet jusqu’au moindre atome garde une empreinte mémorielle de toutes nos pensées et émotions. Qu’elles soient bonnes ou mauvaises nous communiquons nos vibrations psychiques à tout ce qui nous entoure (y compris les humains) ».
AÏE !EST-CE POSSIBLE ?
I.
AVEZ-VOUS DÉJÀ LU CE GENRE D’EXPÉRIENCE ?
1.
Extrait d’un compte-rendu journalistique
«
On a fait appel à @Martin_passeur_d_ames pour venir faire un premier
check et faire une purification de la maison avant de commencer les
travaux, pour voir et comprendre ce qui s’y passait et c’était
vraiment hyper intéressant »,
confie-t-elle, avant de recommander l’homme «
les yeux fermés »,
pour «
nettoyer les foyers. »
Le
dénommé « Martin passeur d’âme » définit son activité sur
son compte Instagram par quelques mots-clés : « Harmonisation et
équilibrage des énergies », « purification de lieux et de
personnes », « lithothérapie », « tirage de cartes », «
équilibrage des chakras ».
Martin
détaille les croyances au fondement de son activité de «
purification » : «
Quand on entre dans une maison, il y a des entités qui s’accrochent
à nous,
commence-t-il, quand
quelqu’un décède, le corps spirituel reste sur terre s’il n’a
pas fini ce qu’il devait faire. Nous, on est ici pour aider ces
personnes restées bloquées sur terre à remonter au niveau du ciel
».
Dans
la vidéo, Martin fait ensuite une démonstration de ses services. Sa
compagne Alison commence par faire le tour des pièces armée d’un
pendule. Arrivée dans un petit salon, elle s’arrête. «
Ici, il y a des entités »,
juge-t-elle. Et, s’adressant à sa cliente : «
Tu as peut-être une sensation de lourdeur. Mais en nettoyant la
mémoire des murs, tu devrais pouvoir rester dans cette pièce et t’y
sentir vraiment apaisée ».
Après le diagnostic, c’est au tour de Martin de suivre le même itinéraire, tenant cette fois dans sa main un bâton de sauge incandescent. « Pour nettoyer, il faut passer avec de la sauge, demander à la personne de monter vers la lumière, de laisser place à l’amour et au bonheur, et de suivre son chemin », développe Alison. Dans son « nettoyage », l’énergéticien belge utilise aussi « de l’encens de messe », une planche pour « mesurer le taux vibratoire » ainsi qu’ « une bougie aux sept couleurs des chakras2 ».
Passeur d’âmes :
une « spécialisation » dans la galaxie médiumnique
Depuis quelques années est apparue une nouvelle « spécialité »
dans la médiumnité qui est celle de « passeur d’âmes ».
On en entend parler dans des émissions sur le paranormal à la
télévision et à la radio. Il en est question dans l’ensemble du
spectre des thérapies de bien-être, telle qu’elles sont proposées
sur les sites internet et chaînes vidéo chargés de nous
hameçonner.
Et, en écoutant les personnes autour de nous, nous nous apercevons
qu’un certain nombre a intégré la réalité des âmes errantes,
la possibilité pour elles de nous provoquer des nuisances, la
nécessité de faire appel à une personne spécialisée dans ce
genre de libération : le passeur d’âmes.
Il est donc nécessaire de se pencher brièvement sur ce
développement pour mieux le comprendre, sachant que la plupart des
catégories utilisées ne sont jamais définies.
I. QUE DISENT LES PASSEURS D’ÂMES SUR EUX-MÊMES ?
Plutôt que de longs discours, il faudrait pouvoir visionner de
nombreux témoignages ou exposés qui sont à notre disposition sur
la plateforme youtube… Mais cela représente de très nombreuses
heures de travail dont nous n’avons pas forcément la
disponibilité. Je vous invite cependant à le faire en partie, pour
baigner dans cet univers très particulier, et mieux voir pourquoi je
rédige cet article. Voici plusieurs exemples que vous pouvez prendre
le temps d’écouter ou de sonder si vous le souhaitez :
« Un passeur d’âmes est médium, mais tous les médiums ne
sont pas passeurs. C’est en quelque sorte une « spécialité »
de la médiumnité. Au même titre que certains médiums vont
entendre les défunts, d’autres vont les voir et d’autres encore
vont être chargés de guider les âmes en peine. Je pense que chaque
médium peut avoir plusieurs spécialités.
En ce qui concerne un passeur d’âmes, souvent ce sont des guides qui l’on mit sur ce chemin. On dit que cela faisait partie de leur mission de vie. Il ressent lorsqu’il y a quelque chose de spécial dans une pièce et entend lorsqu’il y a quelqu’un qui parle dans sa tête. »1
Hélène Bouvier (1901-1999) fut, tout au long du XXe siècle, une médium aussi appréciée que respectée. « Douée de facultés paranormales, elle a contribué à éclairer la vie de milliers de personnes venues la consulter », peut-on lire.
Auteure d’un certain nombre de livres
On constate à travers ces titres la savant mélange entre médiumnité et perspective chrétienne.
Magnifiée dans les recensions (sur l’internet)
> « Pendant 50
ans, plusieurs fois chaque mois, Hélène Bouvier a organisé des
réunions spirituelles dans le but de faire prendre conscience à
ceux qui l’ignorent encore — et ils sont nombreux — de
l’existence de la survie de l’esprit. La notoriété d’Hélène
Bouvier n’est plus à démontrer. Cette femme exceptionnelle est
un cas unique dans le monde de la voyance. Toute sa vie durant, avec
un talent extraordinaire et une spiritualité au plus haut niveau,
Hélène Bouvier a cherché à donner des preuves de la survie et de
la réincarnation. »
> « Hélène
Bouvier est décédée mais jouit, des années après sa mort, d’un
immense prestige dans le monde de la médiumnité. »
> « Médium et spirite aussi appréciée que respectée, Hélène a contribué à éclairer la vie de milliers de personnes venues la consulter en public et en privé. Douée aussi pour l’écriture, elle montre une haute pensée spirituelle qui a marqué sa vie même, puisqu’elle apparaît pour de nombreuses personnes comme l’archétype du médium accompli : désintéressé, généreux, instruit et aimant, très humain, capable de souffrir du dénuement matériel. Elle s’était de toute évidence placée au service de la cause de la Vérité au détriment de son confort personnel. »
Une spirite religieuse qui entretient la confusion…
« Je suis ce qu’on
nomme une voyante spirite, c’est-à-dire que je vois ceux que
l’on appelle morts et qui vivent réellement dans l’au-delà. Je
crois en Dieu et en cette communion spirituelle des âmes par la
prière telle que nous l’enseigne l’Evangile. » (Une
voyante témoigne, p.
25)
« Ma vie fut tissée
de miracles d’amour. Comment qualifier autrement ces perpétuels
contacts avec l’au-delà, ces visions, ces auditions supraterrestres,
et la lumière qu’il m’a été et m’est encore permis de distribuer à
ceux et celles qui viennent la chercher sous forme de conseils
bénéfiques ? » (Id.,
p. 28).
De grandes confusions qui
ne trompent personne
On
voit bien qu’elle mélange tout et qu’elle confond spiritisme et
communion des saints. Elle prend les textes bibliques à rebours,
puisque l’exemple de Saül dont elle parle est transmis dans un
contexte de condamnation du spiritisme. Quant à Saint Thomas
d’Aquin, il serait sûrement très surpris d’être appelé ainsi
à la rescousse !
Mi-chrétienne
« Quand
j’ai commencé à exercer ma profession, j’ai parfois été prise de
scrupules. Je pensais que je me fourvoyais, que j’agissais mal, qu’il
était possible que je fusse dans l’erreur. Mais un jour, ayant
ouvert la Bible un peu au hasard, je suis tombée sur le passage
relatant la visite que rend le roi Saül à la voyante d’Ein-Dor qui
interrogeait les morts (Nombres 28). Cette lecture constitua pour
moi une espèce de critérium, de réponse affirmative à la
question que je me posais. Je me pris à relever de nombreux
témoignages de cet ordre dans l’Ecriture et la vie des mystiques
chrétiens.
Enfin
saint Thomas, lui, qui communiquait avec les habitants de l’autre
monde pour se renseigner sur l’état de leur âme auquel il
s’intéressait, et aussi avec les saints pour se sentir réconforté,
mit un terme à mes doutes. J’eus l’impression que j’étais bien
dans la bonne voie. C’est de tout cœur que je m’adonnai alors à
mon métier qui, peu à peu, prit forme de vocation. »(Id., pp.
25-26).
Mi-bouddhiste
« Puis-je
dire – maintenant que j’ai lu bien des ouvrages traitant de sujets
ésotériques – que les chakras se sont ouverts chez moi
très brusquement au moment de mon adolescence.. »
(Id. p. 29).
« Si
je ne crois pas à la damnation éternelle, je crois à
l’évolution, à l’enrichissement de l’âme, à son
progrès et aussi, et d’abord, à sa purification atteinte par une
sorte de privation, de carence, surtout par la souffrance au
cours de vies successives. » (Id. p. 86).
L’inévitable
recommandation de Padre Pio
Beaucoup
de chrétiens se situant dans une confusion qui mélange occultisme
et christianisme se recommandent de Padre Pio…
« Après
la messe, les fidèles défilaient longuement, un à un, devant Padre
Pio pour la bénédiction. C’était le moment où chacun pouvait
lui demander d’intercéder pour obtenir une grâce céleste. Là,
au cours de ce rituel émouvant, il n’était pas rare de voir un
malade se lever, guéri, tomber à genoux et louer le seigneur.
Quand
ce fut mon tour, je lui demandai si je devais poursuivre ma vocation,
si c’était bien ma voie… Il m’a regardée de ses grands yeux
lumineux, et je me suis sentie percée à jour, il avait tout compris
de moi, dans la seconde même.
Il
m’a souri, il m’a tendu sa main stigmatisée que j’ai baisée
puis il m’a béni avant de passer à une autre pénitente. Pour
seule réponse à ma question, j’avais vu un amour immense dans son
regard intense et lumineux.
Puis
il alla confesser les pèlerins qui l’attendaient. Moi, je n’eus
pas besoin d’aller me confesser, il avait immédiatement tout vu en
moi.
Le
soir, à la bénédiction, j’étais bonne dernière. En me voyant,
il s’est mis à rire et m’a tendu à nouveau sa main stigmatisée.
Mais il ne m’a rien dit. Pas un mot sur mes problèmes. Pourtant je
me sentais complètement rassurée. »
Ce message, dont on appréciera
la valeur hautement spirituelle, a été reçu par la médium
Mireille Decloux lors d’une séance publique le 14 novembre
2010 :
« Oui,
c’est bien moi Hélène. Je suis tellement heureuse de pouvoir
m’exprimer dans l’association et de pouvoir, avec mon cher Padre
Pio et Françoise, veiller dessus. […] J’ai eu beaucoup de chats,
j’en ai pris soin avec amour. Je les ai retrouvés de l’autre
côté. Mais pourquoi est-ce que je vous parle de mes chats ?
Vous vous posez la question… Parce que maintenant, pour moi,
vous êtes comme des petits chats et avec tout mon amour, je veille
sur vous pour que vous grandissiez dans l’Amour du Père. Oh ce
n’est pas que je sois inquiète mais il faut bien que depuis où je
suis, je continue à œuvrer. (…) Avec le Padre Pio, nous formons
un bon duo et Françoise veille à ce que tout se déroule bien. »
Dans
son livre « Quand souffle l’Esprit divin », H.
Bouvier a tout un chapitre sur « Les animaux et leur
survie » : Les animaux, nos frères. Leur
survie. Toro. Les chiens d’avalanche. Le paradis des bêtes … La
« communication animale » avant l’heure !
Les bons apôtres
On peut s’étonner qu’un dominicain, intellectuel de haut vol, qui a connu personnellement Hélène Bouvier et la recommande, confonde à ce point la médiumnité, la voyance, la divination d’une part, avec une expérience spirituelle chrétienne authentique d’autre part. On est dans une grave confusion.
Mais
il n’est pas le premier, puisque Gabriel Marcel, philosophe,
déclarait à propos d’Hélène Bouvier : « Ce qui
frappe chez Melle Bouvier, c’est d’abord une absolue sincérité
[…]le don est vraiment éprouvé et pleinement
reconnu comme un don de Dieu, en d’autres termes, que la voyance
s’établit à un niveau spirituel très élevé. »
(préface du livre Une voyante témoigne).
Plus près de nous, le P. François Brune s’est fait l’apôtre de la médiumnité !
François Brune est né en 1931 et mort le 16 janvier 2019. Ce prêtre catholique est passé à l’orthodoxie à la fin de sa vie. Il est l’auteur de nombreux ouvrages concernant la théologie, la spiritualité, la vie après la mort et le paranormal (spiritisme)
En 1970, il découvre les expériences aux frontières de la mort (EMI-NDE) par le livre : La Vie après la vie de R. Moody. Il part aux États-Unis, et s’initie aux communications avec les morts à l’IANDS (International Association for Near Death Studies).
Les expériences de Jean Prieur, Pierre Monnier et Roland de Jouvenel (medium guérisseur) vont le convaincre, il dit y avoir trouvé : « des preuves de l’existence de Dieu, dans l’évocation récurrente de «cette lumière extraordinaire, dont les catholiques ne savent pas trop quoi faire, alors que les orthodoxes lui consacrent toute une théologie », et le ressenti unanime « d’un amour absolu, inconditionnel et personnel ».
Quelles preuves de l’existence de Dieu a-t-il trouvées à partir d’expériences de communication avec les défunts ? Quelle « théologie orthodoxe » explique cette lumière extraordinaire des EMI ou NDE ?
Il
ne faut pas confondre le magnétisme
minéral
avec le magnétisme animal. Ce magnétisme n’a
rien à voir
non plus, avec la séduction d’une
personne dont on dit qu’elle
attire par son magnétisme.
Thalès
de Milet (VI e av. J.-C.) aurait découvert en Magnésie une pierre
attirant le fer, d’où vient
le nom de magnétisme. Aujourd’hui
ce magnétisme se calcule en gauss.
Ainsi le champ d’induction
magnétique terrestre vaut environ 0,5 gauss en France. Un petit
aimant métallique type ferrite a un champ magnétique de l’ordre
de 2 000 à 4 000
gauss ; celui des IRM de l’ordre de 15 000 à
30 000 gauss.
Le
magnétisme
animal quant
à lui,
est employé au XVIII e par un médecin
charlatan d’origine
souabe Franz Anton Mesmer qui séduisit le tout Paris, avec son baril
guérisseur, avant la Révolution de 1789. Déjà
une commission royale de
médecins et scientifiques (Benjamin Franklin, Laurent Lavoisier, le
médecin Ignace Guillotin,
l’inventeur de la
guillotine) en avait dénoncé la
supercherie. Mesmer prétendait
que l’univers
tout entier baigne dans une énergie qui circule partout, qui
traverse tous les corps et produit chaleur lumière
électricité et…
le magnétisme. Nous ne
sommes pas loin de l’énergie cosmique du New Age. L’harmonieuse
circulation de ce fluide énergétique
générerait
tout type de guérison, la maladie proviendrait des obstacles à
ce magnétisme
énergétique…
Le
magnétiseur serait capable de concentrer ce fluide, de le diriger,
d’enlever
engorgements et obstacles.
Nous
ne sommes pas loin du spiritisme et de la médiumnité
car dans les années qui vont de 1840 à 1860
aux États-Unis se développe une mode qui fait fureur, la vogue des
tables tournantes. Le mouvement des tables est attribué à un
fluide émanent
d’esprits
venus de l’au-delà.
En France, Allan Kardec entre dans cette vague.
CET ARTICLE EST ACCESSIBLE EN VIDÉO…
La
condamnation de ce magnétisme
fluidique est
de nouveau prononcée en 1837 et 1840 par l’Académie
de médecine.
Cependant
certains continuent de pratiquer ce qui est alors appelé
somnambulisme magnétique ;
en fait ce phénomène sera appelé
hypnose. Deux écoles vont s’affronter
en cette fin du XIX e, celle du docteur Bernheim à
Nancy et celle du
docteur Charcot à la Salpêtrière
à Paris. Freud s’y
intéresse avant
de l’abandonner
constatant les dépendances que cela crée entre le patient et son
« thérapeute ».