L’affaire va bon train, les articles se multiplient ; les prises de position aussi. Mgr Micas, évêque de Lourdes affirme : « Nous devrons un jour retirer les mosaïques de Marko Rupnik »… Comment se fait-il donc que Marko Rupnik soit devenu le centre des discussions dans l’Eglise catholique depuis deux ans ? Comment se fait-il qu’il ne s’exprime pas et qu’il ne manifeste pas le moindre regret ? Comment se fait-il qu’à Lourdes il ait volé la préséance à la Vierge Immaculée, précisément Celle qui s’efface et qui s’oublie par amour ? Comment le sanctuaire de Celle qui est sans tache est-il maintenant celui de l’entaché ? (D. Auzenet).
Rappelons brièvement
Marko Ivan Rupnik, né en1954 à Idrija en Slovénie, est un prêtre jésuite et artiste mosaïste slovène. De 1995 à 2020, il dirige l’atelier d’art religieux Centre Aletti, à Rome. Marko Ivan Rupnik est temporairement excommunié par la Congrégation pour la Doctrine de la Foi en 2020 à la suite notamment d’accusations d’abus sexuels à l’encontre de femmes majeures. Il est renvoyé de l’ordre des Jésuites en juin 2023. Informations détaillées sur l’article sur Wiki.
L’ampleur de son oeuvre
(Article de Loup Besmond de Senneville (à Rome), La Croix, le 25/6/2024). Ses mosaïques s’étalent par exemple dans la chapelle Redemptoris Mater, au cœur du Palais apostolique. Commandées sous le pontificat de Jean-Paul II, inaugurées en 1999, elles sont décrites, à l’époque, comme une « œuvre grandiose », où se croisent les traditions orientale et occidentale. Passage obligé des visiteurs reçus par le pape en audience au deuxième étage du Palais, ses murs présentent des scènes bibliques. Autre lieu du Vatican ainsi décoré : la chapelle du dicastère pour le culte divin et la discipline des sacrements, revêtue des fameuses mosaïques depuis 2005.
(…) Ailleurs à Rome1, les autres lieux présentant les travaux de Marko Rupnik ne sont pas de moindre importance. C’est le cas de la chapelle du séminaire pontifical majeur de la capitale. Depuis 2021, le principal lieu de prière des futurs prêtres de Rome est recouvert de peintures de l’ancien jésuite.
(…) De très nombreuses curies généralices, sortes de quartiers généraux romains des congrégations religieuses du monde entier, ont également fait appel au mosaïste. C’est le cas des jésuites, mais aussi des marianistes ou des sœurs hospitalières du Sacré-Cœur de Jésus. Les séminaristes français en formation à Rome retrouvent aussi le mosaïste dans leur chapelle, ainsi que dans le réfectoire où ils prennent leur repas trois fois par jour. Collèges pontificaux, policliniques et paroisses complètent cette longue liste.
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