La pornographie

La pornographie, est-ce une addiction comme les autres ?

L’exposition des jeunes à la pornographie : comment se mobiliser ?

Aujourd’hui, il n’a jamais été aussi facile pour les mineurs d’accéder à des contenus pornographiques. A 12 ans, près d’un enfant sur trois a déjà été exposé à la pornographie. Pour lutter contre ce fléau, des associations agissent. 

Illustrations avec Maria Hernandez-Mora, fondatrice de l’association Déclic et Claude de Saint Leger, secrétaire générale de l’association TeenSTAR.

Un problème de santé publique

Pour Maria Hernandez-Mora de l’association Déclic, la pornographie est un véritable problème de santé publique : « les adolescents s’inspirent de la pornographie pour leur propre sexualité. La pornographie déforme les relations réelles des adolescents. Ils sont trop jeunes pour avoir du recul sur ces images » Claude de Saint Leger, secrétaire générale de l’association TeenSTAR insiste : « il faut les prévenir que ce qui se passent sur l’écran ne reflète pas la réalité« .

Une banalisation de la pornographie

Julien, auditeur de RCF a grandi dans les années 2000 en pleine montée d’internet : « les images pornographiques étaient déjà facilement accessibles mais aujourd’hui, c’est encore pire. En un seul clic, tout est accessible« . Et ça ne semble même plus choquer les adolescents: « les jeunes vivent la pornographie comme quelque chose de totalement adoptée » souligne Maria Hernandez-Mora, et d’ajouter « ils peuvent en regarder ensemble ou s’échanger des vidéos. Les parents pensent souvent que leurs enfants sont à l’abri de ces images car ils font attention. Mais ils peuvent être soumis à des contenus pornographiques dans la cour de récréation ou dans les transports« . 

« La pornographie, cocaïne numérique »

L’addiction à la pornographie est souvent ignorée, mais bien réelle. « La pornographie capte, et ensuite elle tient captif. On explique aux jeunes le circuit de la récompense qui se met en place lors de la visualisation d’images pornographiques. Souvent, ils comprennent qu’il y a danger » explique Claude de Saint Leger. L’association Déclic lutte également contre cette « cocaïne numérique« , sans toutefois tomber dans la moralisation : « Chez Déclic, nous divisons nos actions en deux pôles. Le pôle éducatif vise à sensibiliser les élèves, les professeurs, les parents et les cliniciens. Le pôle accompagnement apporte une aide aux personnes dépendantes qui ne savent souvent pas à qui s’adresser. Cet accompagnement répond à une réelle demande, la preuve étant que nous sommes assaillis de mails« .

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