Travail réalisé par Don Guillaume Chevallier
Guillaume Chevallier : prêtre de la communauté Saint-Martin, professeur d’exégèse à l’École supérieure de Philosophie et de Théologie d’Évron.
L’inspiration chez Maria Valtorta. Discerner l’origine de l’Évangile tel qu’il m’a été révélé
Contenu : I. « L’ADIEU À L’ŒUVRE » : UNE CONCLUSION QUI CERTIFIE L’INSPIRATION DU LIVRE — II. CONTESTATIONS ET CORRECTIONS DU TEXTE CANONIQUE — III. UNE MALADROITE TENTATIVE DE LUTTER CONTRE « LE MODERNISME » — IV. UN AUTEUR OMNIPRÉSENT ET PLUS QUE SACRÉ — V. UNE CONCLUSION IMPRÉCATOIRE
Extrait de la conclusion :
Il est impossible de séparer dans l’œuvre de Maria Valtorta les narrations avec leurs discours explicatifs, les dictées, les déclarations sur l’inspiration miraculeuse de l’Œuvre, les exhortations divines à ajouter foi à l’ensemble, la révérence dûe à l’auteur. L’Œuvre elle-même refuse d’être lue comme « une vie romancée » – qui pourrait avoir son intérêt en laissant une place au discernement et à l’interprétation. Elle réclame, avec menaces, d’être lue comme un texte prophétique, dont nous avons vu à quel niveau d’excellence et à quelle utilité pour le salut il prétend, et pour cette raison ne peut s’interpréter que par les codes qu’elle fournit.
L’abus spirituel est patent. L’autorité de l’Évangile de Valtorta, malgré quelques précautions rhétoriques, minimise celle des Apôtres et de l’Église. Elle construit un climat spirituel de défiance à l’égard de l’autorité légitime, chargée de discerner les prophéties, et au lieu de se soumettre à la règle commune et apostolique exprimée par le Canon, c’est le Canon qu’elle juge, complète et perfectionne.
Pour ces raisons, il est évident que la mise à l’Index autrefois de l’œuvre de Valtorta était justifiée. Avec un peu de surprise, on constate que la condamnation de 1960 pointait seulement, avec quelques « perles qui ne brillent pas par leur orthodoxie » des fautes de goût, des incohérences, des erreurs et un style prétentieux. L’auteur de cette critique avait-il eu connaissance des passages les plus explicites sur l’ambition de l’Œuvre ? Il aurait probablement été amené à fustiger, plus que la comparaison à Dante, l’orgueilleuse volonté de « s’asseoir sur le trône de Dieu ». Cette prétention autoritaire est, pour l’Église fondée sur les Apôtres et leur témoignage seul, inacceptable.
Un faisceau d’indices remet sérieusement en cause l’origine surnaturelle de L’Évangile tel qu’il m’a été révélé. Les textes font naître un malaise récurrent en entretenant le flou et les formules théologiquement scabreuses, plus souvent que clairement erronées. On ne peut toutefois pas souligner assez qu’engager l’autorité de Dieu contre la règle ecclésiale est un procédé mensonger.
Évaluation de trois éléments de doctrine de l’Évangile tel qu’il m’a été révélé, de Maria Valtorta
Contenu : 1. La préexistence de Marie — 2. L’incarnation de Satan en Judas — 3. L’incarnation du Verbe divin
Extrait de la conclusion :
« Avec cette œuvre, on n’a rien ajouté à la révélation », affirme « Jésus » dans la conclusion de L’Évangile tel qu’il m’a été révélé (X, 38, 304). Les deux premiers exemples que nous avons analysés montrent à l’évidence le contraire : la création antécédente de l’âme de Marie, séparément de son corps, et l’enseignement sur l’incarnation de Satan en Judas sont de réelles nouveautés, qui découlent d’une vision très manichéenne de l’univers spirituel. Le troisième exemple, celui des affirmations doctrinales explicites ou suggérées sur l’Incarnation du Verbe témoignent, plus que de maladresses d’expression, d’une perception de l’union de Dieu et de l’homme très confuse. Loin de l’équilibre des formulations théologiques conquis de haute lutte pour préserver l’intégralité du donné révélé, les expressions mises sur les lèvres des personnages, ou plus grave, de Jésus lui-même, dès lors qu’elles ne sont pas recopiées par Maria Valtorta dans les Évangiles ou dans la Tradition, mais forgées par elle, sont souvent fausses. Les deux mystères de la consubstantialité du Verbe au Père (et de leur commun vouloir, de leur commune opération) et de l’union de la nature divine et de la nature humaine dans le Christ, avec leur coopération, sont loin d’être compris et exprimés selon la foi de l’Église dans l’œuvre de Maria Valtorta.
Aspects psychologiques des personnages de L’Évangile tel qu’il m’a été révélé de Maria Valtorta
Contenu : 1. La personnalité narcissique du « Jésus » de Valtorta est celle d’un gourou — 2. « Jésus » et sa mère : des relations mère-fils d’une étouffante possessivité — 3. « Jésus » face à Judas : passionnel et victimal — 4. Amour possessif — 5. Gestes ambigus — 6. Le dévoiement du langage de l’union mystique
Extrait de la conclusion :
L’œuvre de Maria Valtorta nous met en présence d’une forme particulière d’abus spirituel, à deux niveaux. D’abord, dans le domaine proprement religieux. Malgré quelques précautions littéraires, le texte atteste – mensongèrement – d’un processus de rédaction d’origine divine qui permet de le comparer, voire de le substituer, à la révélation authentique. Ensuite, dans le domaine spirituel et psychologique. Le personnage de « Jésus » prodigue une éducation et tisse des relations toxiques avec les personnages du roman et, à travers eux, avec le lecteur ou la lectrice consentants. Même s’il était avéré que les informations de nature historique, géographique ou archéologique que prodigue Valtorta dans son Œuvre étaient exactes, cela ne justifierait pas pour autant la formation qu’elle prétend donner aux maîtres spirituels et aux âmes, qui sera, en fonction du degré de perméabilité des lecteurs, soit sans réel intérêt, soit dangereuse.
Il conviendrait de demander à un spécialiste d’analyser les sources possibles de la création du personnage littéraire de « Jésus », une fiction qui veut s’imposer, au-delà de la fiction, pour réalité divine. Ce Maître, qui s’impose par son verbe, qui interprète tout, autorise et défend ce qu’il veut, se soumet les êtres, présente des traits qui, si on les rencontrait dans la vie ordinaire ou chez un Maître spirituel, ne seraient pas acceptables. De quelles projections affectives, de quel besoin de domination ce personnage fantasmé de « Jésus » est-il le produit ? Si nous pouvions hasarder une hypothèse, nous évoquerions une immaturité affective transposée en termes religieux, trouvant ainsi une auto-justification absolue. Un indice de cela se trouve peut-être dans cette très étrange définition de Dieu que l’on trouve dans l’Œuvre : « Dieu est l’amour devenu Dieu » (II, 54, 293). L’expression indique un processus de divinisation d’un amour préexistant : il est tentant d’y lire que l’amour tel que Valtorta le conçoit, alliant la recherche de la fusion avec l’autre et d’une pureté irréelle, d’une sensualité qui ne veut pas s’avouer, a été par elle divinisé, devenant normatif, explicatif, et finalement idolâtré.
Pour que le lecteur de ces articles se fasse une opinion aussi objective que possible, voici l’adresse du site Maria Valtorta, sa vie, son oeuvre; également celle du site Association Maria Valtorta.
D. Auzenet
Vous pouvez télécharger l’ensemble des trois articles sous forme de livret PDF ou EPUB
Maxime Lesage, alias « Mouxine » a envoyé ce commentaire.
J’étais un fervent défenseur de l’oeuvre de Maria Valtorta (MV), trouvant l’article de la mise à l’Index plus en faveur de MV que contre. J’ai passé 4 ans à en faire la nourriture de mon âme. J’ai voulu lire les articles de Don Guillaume Chevallier comme une épreuve pour vérifier la solidité de l’EMV (évangile de Maria Valtorta), car de mon côté, mes recherches m’avaient souvent permis de lui donner raison plutôt que tort. J’en avais développé une confiance en l’oeuvre qui était plus de la fascination qu’autre chose. Chaque fois qu’un doute se présentait, j’essayais de lui trouver une solution probable, par bienveillance, mais tant que ce n’était pas lourdement problématique, je passais outre sans examen approfondi. J’ai ainsi bien travaillé sur la question du péché originel dans l’oeuvre, en revanche, pour le côté neoplatonicien de la création des âmes, j’ai renié mon thomisme en pensant avoir à faire à plus érudit que moi, ne pensant pas que la création de l’âme en dehors du corps était une opinion réprouvée par l’Église.
Un jour, on m’a parlé des articles de Don Guillaume Chevallier. J’avoue qu’une lecture rapide de ses articles me laissait plutôt sceptique, j’avais l’impression d’une certaine mauvaise foi de sa part, surtout sur les aspects psychologiques des personnages, étant donné qu’il avait fait un contresens complet sur ce qu’est un pervers narcissique (cela correspond parfaitement au Judas de MV et pas du tout à son Jésus) et que je ne pensais pas que l’EMV pouvait induire un prêtre à commettre des abus physiques à cause du rappel fait aux prêtres de rester chaste. J’ai changé d’avis depuis car « tout est pur pour les purs, mais pour ceux qui sont souillés et qui refusent de croire, rien n’est pur : leur intelligence, aussi bien que leur conscience, est souillée » (Tite 1:15)… Bref, j’ai mis les articles de Don Guillaume Chevallier dans un coin de ma tête avant d’y revenir pour répondre aux objections, parce que certaines me paraissent fortes et que si une chose est vraie, elle résiste à toutes les objections, même les plus redoutables. De plus, il y avait un côté stimulant à lutter contre un adversaire de taille plutôt que les critiques d’une fragilité étonnante (mise à l’Index), voire d’une nullité affligeante (Dominicains d’Avrillé qui font des contresens sur le texte)…
En travaillant sur le premier article au sujet de l’inspiration de l’oeuvre, première prise de conscience, il n’y a pas de « désormais » (ou de « de plus » si on regarde l’italien) aux noces de Cana comme le prétend le Jésus l’EMV, avec une lourde insistance dessus. J’ai bien regardé dans les manuscrits grecs présents sur le CSNTM, ainsi qu’un synopsis des versions de la Vetus Latina dans St Jean. Cela m’a surpris de voir qu’il n’y a aucune variation du texte sur 40 manuscrits différents dont une grande partie est antérieure au 5e siècle ! Cela étant d’une rareté exceptionnelle, c’est qu’il y a une certitude sur la fidélité de ce « quid est tibi et mihi Mulier / ti emoi kai soi Gunai ». Une erreur attestée, c’était suffisant pour que je puisse me dire : « s’il y a une seule erreur, alors peut-être que les passages où j’ai interprété en faveur de l’oeuvre sont faux ». J’ai donc repris de vieux doutes à ma première lecture et j’ai trouvé des contradictions entre plusieurs passages, soit de l’EMV, soit des Cahiers de MV. J’ai retrouve aussi des différences notables avec les évangiles qu’on ne peut pas attribuer à une légèreté de l’évangéliste (les morts qui ressuscitent à la Passion dans l’EMV au lieu d’après la résurrection comme en Mt 27:53 – c’est invraisemblable de penser que St Matthieu se soit trompé sur ce détail si peu banal). C’était sûr, MV avait cédé à Satan, soit au départ, soit à un moment tardif… Ou alors elle a tout inventé. Je n’avais pas encore d’opinion ferme à ce sujet, mais je savais que le mal avait contaminé les écrits de Maria Valtorta, je ne pouvais donc plus avoir une confiance absolue en eux.
J’ai enfin travaillé d’avantage sur les trois éléments de doctrines chez Maria Valtorta de Don Guillaume Chevallier, et là c’était clair, j’étais passé complètement à côté de grosses hérésies ! Cela m’a choqué de ne pas l’avoir vu alors que j’étais tout à fait capable de savoir que c’était hérétique au regard de mes connaissances en théologie ! Je suis passé à côté de ces passages, en leur attribuant un sens métaphorique, ou en les interprétant favorablement (le langage de l’EMV est souvent confus), mais pourtant je les ai lus et bien trop rapidement la première fois. Grande humiliation pour moi, mais salutaire humiliation pour écraser l’orgueil de mon intelligence. Puis j’ai retrouvé cette dictée du 16 août 1949 dans laquelle le Jésus de MV affirme qu’il n’y a aucune erreur dogmatique dans l’oeuvre… Un tel mensonge qui intervient une fois que presque toute l’oeuvre de Maria Valtorta a été écrite ! Cela m’a décidé à m’éloigner totalement des écrits de MV, même si j’avais trouvé certains passages très nourrissant pour ma vie spirituelle (par exemple, le commentaire sur les trois tentations au Gethsémani). C’était clair, Satan cherchait à nous faire tomber dans l’erreur en nous faisant croire à un faux Christ qui dit occasionnellement des hérésies, dans un langage obscur. La réalité montre que beaucoup se laissent tromper sans vigilance, je le sais car j’ai participé à un forum dédié à Maria Valtorta, et mon épouse avait fondé un groupe de lecteurs de Maria… Nous connaissons donc en partie le milieu des « valtortistes », et je dois avouer que même lorsque j’étais valtortiste, j’étais gêné par un aspect fanatique qu’on retrouve chez les plus ardents défenseurs de Maria Valtorta.
Aujourd’hui je ne retiens qu’une seule chose de cette expérience : « Il surgira des faux messies et des faux prophètes, ils produiront des signes grandioses et des prodiges, au point d’égarer, si c’était possible, même les élus » (Mt 24:24). Or il est évident qu’on ne peut pas égarer des élus, si ce n’est avec ce qui imite la vérité, la foi et la vertu mais sans l’être réellement. Voilà pourquoi je me méfie énormément des détails scientifiques qui, paraît-il, sont exactes. Quand je pense qu’un clerc sérieux comme Mgr Laurentin (du moins je le juge tel) n’a pas vu les erreurs doctrinales, je me dis que cette oeuvre est très dangereuse et qu’il est nécessaire que l’Eglise en fasse une condamnation bien plus claire et bien plus sévère. J’espère sincèrement que la commission doctrinale de la CEF pourra publier une note bien plus fournie que ce qu’elle a publié à ce sujet, c’est, il me semble, une nécessité pastorale importante. J’ai une formation philosophique solide et des notions importantes en théologie. Si donc les écrits de MV ont été si dangereux pour moi comme pour beaucoup de clercs pourtant plus savants que moi, ils le sont encore plus pour le fidèle ordinaire qui est désarmé face à eux et qui n’entend pas les arguments théologiques aussi bien. C’est même pire que cela, beaucoup de lecteurs assidus refusent de voir l’évidence des hérésies même quand on leur commente les multiples passages incriminés sous les yeux… Ainsi, je n’ai pas peur de le dire, les écrits de Maria Valtorta produisent chez certains lecteurs une forme grave de fanatisme, et je peux le dire car je l’ai été partiellement moi aussi !
Je continue sur la conclusion de l’article de Don Chevallier sur l’aspect psychologique des personnages. Il a parfaitement raison, il faut se débarrasser de tout ce que l’imagination à recueilli en lisant MV. Moi qui suis dans cette situation, je peux vous assurer que c’est une poisse épaisse et bien collante qui ne sort pas si facilement de mon esprit ! Chaque passage des évangiles, chaque enseignement à sa description propre dans l’EMV, ainsi la contamination est presque totale ! Parfois on ne sait plus très bien ce qui est de l’EMV ou ce qui est des évangiles canoniques, alors il faut reprendre à zéro… Heureusement les évangiles ne sont pas si longs que ça à lire ! Plusieurs fois j’ai douté en me disant que j’étais en train de devenir « un maître chicaneur » condamné par l’oeuvre (il faut dire que c’est un thème récurent). La seule façon que j’ai de lutter est de fixer régulièrement mon regard sur les erreurs qui ont été mises en lumière afin de me persuader que c’est bien vers la lumière de la vérité que je marche et que j’ai bien raison de laisser tomber l’oeuvre de MV dans l’oubli. Maintenant que quelques semaines sont passées, et que j’ai travaillé au moins 60 heures sur la recherche minutieuse des erreurs par rapport à mes souvenirs, il est plus facile de me persuader que Maria Valtorta est une fausse mystique… Mais figurez-vous que j’en doute encore parfois ! Alors je reprends mes travaux dont j’ai fait une synthèse, je les relis et je retrouve la paix : décidément, une vraie mystique ne pourrait pas dire de telles hérésies. Dieu ne peut pas donner quelque chose d’hérétique qui viendrait donc détruire la foi !
Après tout cela, la reprise d’une vie spirituelle normale est compliquée. Au départ, c’était une forme grave d’acédie qui me minait. Il y avait aussi les larmes de repentir, adoucies par la bonté de Dieu qui me faisait sentir qu’il avait pitié de moi. J’ai pleuré d’avoir soutenu avec force devant mes amis qu’il n’y avait aucune erreur chez Maria Valtorta. J’avais soutenu fortement une oeuvre avec des hérésies graves ! Je leur ai donc écrit que je m’étais trompé sur Maria Valtorta et eux m’ont pardonné. Lire Maria Valtorta donnait une nourriture facile à l’imagination, maintenant qu’il faut reprendre la lecture de la Bible, le travail intellectuel est plus difficile, mon esprit est devenu paresseux… Refaire oraison sans le matériau de l’EMV, c’est laborieux. Et puis les passages qui m’ont touché, je ne les garde pas non plus. Quand nos ancêtres chrétiens devaient passer du paganisme au christianisme, ils brûlaient leurs idoles entièrement ! C’est ce choix que j’ai pris, parce que je ne veux rien garder de ce que je crois venir de Satan, même s’il me donnait une bonne chose dans l’absolu pour mieux me tromper ensuite (l’EMV, c’est une tentation sous apparence de bien comme le dit St Ignace, ici Satan ne cherche pas à tromper le pécheur impénitent, mais celui qui cherche sincèrement le Christ – je dis cela après avoir fait un travail minutieux, pas seulement en réaction à mes fautes). Mais après cela, quelle joie de pouvoir de nouveau lire la Bible et l’interpréter de mille manières différentes, contrairement à l’EMV qui est tellement concret qu’il laisse peu de place à l’interprétation. Enfin je peux de nouveau écouter un sermon à la messe sans avoir cette arrière pensée orgueilleuse : « s’il avait lu Maria Valtorta, il n’aurait pas dit cela, il aurait mieux compris ». Plus besoin de faire une gymnastique intellectuelle pour écouter un prêtre disant quelque chose de pertinent même s’il ne va pas dans le sens de l’EMV. Douloureux détachement de l’EMV, parce qu’il faut faire l’effort de retravailler, mais joyeux détachement avec le sentiment d’être « enfin libre » ! Libre par rapport à tous ces passages culpabilisants de l’EMV ou des Cahiers, et ils sont nombreux en fait quand on regarde vraiment bien.
Dans ma tristesse, j’ai été réconforté par cette béatitude du Christ : heureux ceux qui croient sans avoir vu (Jn 20:29). J’avais l’impression de voir le Christ avec les écrits de Maria Valtorta, je cherchais à connaître le Christ dans les moindres détails pour mieux l’aimer. C’est sans doute cette curiosité qui m’a perdu, car je cherchais à connaître des choses au sujet du Christ que la Sainte Trinité n’a pas voulu révéler. En effet, j’ignorais qu’au n°11 de Dei Verbum, il est dit que les Écritures Saintes ne contiennent que ce que Dieu veut, et cela seulement. Ainsi les disparités entre évangiles, les zones d’ombres aussi, tout cela est voulu par Dieu et doit être reçu avec piété et humilité, au lieu de tomber dans la critique des instruments de Dieu qui ont mis par écrit sa parole (attitude récurrente des valtortistes, et pour cause, elle est défendue dans l’EMV). Ainsi, je suis tombé dans le plus antique péché : celui de désirer une connaissance dont le Seigneur nous prive volontairement pour notre bien. Désormais, je peux me réjouir de croire à nouveau sans voir et c’est vraiment une très grande joie !