Magnétisme
Il ne faut pas confondre le magnétisme minéral avec le magnétisme animal. Ce magnétisme n’a rien à voir non plus, avec la séduction d’une personne dont on dit qu’elle attire par son magnétisme.
Thalès de Milet (VI e av. J.-C.) aurait découvert en Magnésie une pierre attirant le fer, d’où vient le nom de magnétisme. Aujourd’hui ce magnétisme se calcule en gauss. Ainsi le champ d’induction magnétique terrestre vaut environ 0,5 gauss en France. Un petit aimant métallique type ferrite a un champ magnétique de l’ordre de 2 000 à 4 000 gauss ; celui des IRM de l’ordre de 15 000 à 30 000 gauss.
Le magnétisme animal quant à lui, est employé au XVIII e par un médecin charlatan d’origine souabe Franz Anton Mesmer qui séduisit le tout Paris, avec son baril guérisseur, avant la Révolution de 1789. Déjà une commission royale de médecins et scientifiques (Benjamin Franklin, Laurent Lavoisier, le médecin Ignace Guillotin, l’inventeur de la guillotine) en avait dénoncé la supercherie. Mesmer prétendait que l’univers tout entier baigne dans une énergie qui circule partout, qui traverse tous les corps et produit chaleur lumière électricité et… le magnétisme. Nous ne sommes pas loin de l’énergie cosmique du New Age. L’harmonieuse circulation de ce fluide énergétique générerait tout type de guérison, la maladie proviendrait des obstacles à ce magnétisme énergétique…
Le magnétiseur serait capable de concentrer ce fluide, de le diriger, d’enlever engorgements et obstacles.
Nous ne sommes pas loin du spiritisme et de la médiumnité car dans les années qui vont de 1840 à 1860 aux États-Unis se développe une mode qui fait fureur, la vogue des tables tournantes. Le mouvement des tables est attribué à un fluide émanent d’esprits venus de l’au-delà. En France, Allan Kardec entre dans cette vague.
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La condamnation de ce magnétisme fluidique est de nouveau prononcée en 1837 et 1840 par l’Académie de médecine.
Cependant certains continuent de pratiquer ce qui est alors appelé somnambulisme magnétique ; en fait ce phénomène sera appelé hypnose. Deux écoles vont s’affronter en cette fin du XIX e, celle du docteur Bernheim à Nancy et celle du docteur Charcot à la Salpêtrière à Paris. Freud s’y intéresse avant de l’abandonner constatant les dépendances que cela crée entre le patient et son « thérapeute ».
Les animaux ont des capacités instinctives à se diriger vers les sources d’eau ou les aliments qui leur conviennent. Une vache dans un pré va choisir son herbe. Instinctivement les oiseaux migrateurs se regroupent attirés par une force « magnétique » instinctive.
Dans les maisons de retraite, dans certains centres de soins palliatifs, des chiens, des chats accompagnent les personnes malades et sentent parfois quand la mort est imminente ; ainsi ce cheval s’approchant comme pour réconforter telle personne en fin de vie, sans se tromper.
Cependant le soin ou l’accompagnement de ces personnes par le personnel soignant ou par des bénévoles n’est pas de même nature. Une distanciation raisonnable est nécessaire, il s’agit d’agir avec tact. Le tact est cette juste distance, ni trop loin ni trop prêt, qui laisse la liberté à l’un comme à l’autre, ni trop prégnant, ni trop distant. Nous sommes loin du magnétisme !
Les peuples encore en contact direct avec la nature peuvent avoir développé des connaissances qui les conduisent vers l’eau ou leur font percevoir des informations très fines qu’ils ont appris à reconnaître. Nous ne sommes pas là dans du magnétisme mais dans un apprentissage subtil des informations données par la nature. Il n’en est pas de même avec le chamanisme où ce sont des entités d’un interespace qui les informent, on peut alors parler de médiumnité.
Un magnétiseur témoignait que devant un étal de melons il était attiré vers le bon sans avoir à évaluer son poids, son odeur, sa texture. Il disait être épuisé après avoir vu trois ou quatre clients dans la journée.
Effectivement ce magnétiseur avait développé un « pouvoir » qui le rapprochait de ceux de l’animalité conduite par instinct. Il se produit alors une sorte de fusion entre l’objet et le sujet qui, si elle est performante, empêche toute distanciation, toute évaluation objective qui est le propre de la réflexion, et par conséquent de la liberté de l’homme à l’égard de la matière.
L’usage de ce magnétisme animal par des thérapeutes auto proclamés, n’est pas sans résultat parfois spectaculaire, notamment concernant des pathologies dermatologiques. Eczémas, dartres, verrues, zonas, brûlures etc. La peau étant embryologiquement reliée au système nerveux. L’expression « avoir les nerfs à fleur de peau » est pertinente. La peau est souvent révélatrice de tension psychosomatique. Le magnétiseur peut donc avoir une action directe sur elle. Mais nous constatons que si le symptôme qui a amené la personne à consulter disparaît en apparence, Il y a enfouissement de celui-ci. Nous observons dans le temps des effets secondaires liés à ce type de pratiques, anxiété, insomnie, dépendance de plus en plus grande à l’égard de ces guérisseurs, recherches inlassables de celui qui sera encore plus fort.
Ce n’est pas sans risque pour le magnétiseur lui-même qui fatigue par ce type de pratique. Combien de magnétiseurs sont morts prématurément, leur vitalité ayant été épuisée par leurs passes à distance et l’exacerbation de leur sensibilité qui les conduisent instinctivement vers les zones pathologiques jusqu’à deviner dans leur chair, l’état des organes atteints. Ils peuvent avoir également perturbé leur défense immunitaire, fragilisant les défenses de leur organisme. Des kinésithérapeutes, des ostéopathes faisant du magnétisme sans le savoir ont diminué ainsi leur espérance de vie, développé cancer et maladies autos immunes.
Sur le plan psychologique, nous constatons isolement social, agressivité ou abattement voire dépression.
Sur le plan spirituel, nous observons au dire des personnes de plus en plus de difficulté à prier, à trouver réconfort dans la Parole de Dieu et dans les sacrements. Une prière de libération est souvent nécessaire ainsi qu’une proposition au sacrement de réconciliation.
Il peut y avoir un glissement du magnétisme vers la médiumnité, ce dont témoigne cette personne se confiant dans un courrier :
Depuis mon enfance, je magnétisais les autres pour faire passer leurs douleurs. C’est parce que je n’ai jamais pu garder une montre qui fonctionnait à mon poignet sans l’arrêter qu’on s’était rendu compte du magnétisme. Mais cela me fatiguait. Je mettais plusieurs jours à m’en remettre. Aussi loin que je me souvienne, je savais aussi trouver l’eau, avec ou sans baguettes…
J’ai donc vite compris comment faire du channelling. Il s’agissait de trouver une autre source d’énergie que celle que j’utilisais depuis mon enfance et effectivement, je ne me fatiguais plus. Simplement j’ai commencé à avoir des résultats bien moins bons et plusieurs fois, les problèmes des gens étaient même pires après qu’avant…
En parallèle, mes perceptions médiumniques ont explosé et intervenaient lors des passes en channelling. J’ai aussi eu des épisodes non volontaires d’écriture automatique lorsque je voulais faire ma liste de courses par exemple… C’est là que j’ai tout arrêté puis que je suis entrée dans le chemin de libération…
Quand je magnétisais, je ne pensais pas à une source, je posais mes mains et voilà, ça se faisait. Je ne récitais rien, je ne faisais rien mentalement. Dans le channelling, il faut penser à une source, lui demander son aide…..
Le channelling, je l’ai développé et exercé. Le magnétisme lui, donnait donc l’impression d’être « inné » et spontané…
Le magnétisme me demandait plus d’attention à mes perceptions sensorielles dans mes mains (chaleur, froid, raideur, boule…). Le channelling s’accompagnait de perceptions médiumniques involontaires concernant soit la personne, soit la « source » qui apparaissait sous forme de flashs et qui se faisait ressentir dans mon propre corps… Dans un cas, ce sont des sensations de toucher « sans contact » au niveau des mains qui guidaient, dans l’autre cas, des perceptions médiumniques, bien plus larges… L’un utilisait ma perception tactile (même sans contact), l’autre, une perception médiumnique qui me donnait accès à bien plus d’informations sur la personne par exemple.
Médiumnité
En latin medium signifie tout simplement intermédiaire. C’est à la naissance du spiritisme au XIXe siècle que le terme s’est fixé à son acception de communications avec des entités ou des esprits.
Le médium est alors l’intermédiaire, l’instrument d’une intelligence étrangère. Il est passif et traduit ce qui ne vient pas de lui.
Pour les théosophes Hélène Blavatsky en tête, et un certain nombre d’occultistes, le corps est composé de trois principes : le corps physique composé de cellules matérielles périssables, le corps astral qui relie le corps physique à l’esprit, et l’esprit. Selon eux, le corps astral du médium aurait la capacité de sortir du corps physique. C’est alors que le médium pourrait lire dans le corps astral de son consultant ou même d’une personne sans qu’elle ne s’en rende compte et cela même à distance..
Ils assimilent cette étape où le médium entre en léthargie au premier stade de l’hypnose. Puis le médium entre en somnambulisme lucide, il devient alors clairvoyant. Il devine et éventuellement fait disparaître quelques symptômes ou encore se croit parfois l’intermédiaire de l’esprit d’un défunt. Les Américains utilisent alors le terme de channelling.
Pour un surcroît de performance le magnétisme peut conduire à la médiumnité et inversement.
Le magnétisme pourrait être assimilé à un instinct animal que l’on améliore par la pratique mais qui conduit à l’épuisement. Alors que la médiumnité serait une disposition passive à devenir le terrain d’atterrissage de la réception de messages d’entités incontrôlables. Le risque psychologique étant de sombrer dans des états schizoïdes, où le réel est dissocié, la personne donnant de plus en plus d’importance à la réception de ces messages et devenant de moins en moins présente à l’ici et maintenant. L’autre risque étant de nourrir un état paranoïde. Le médium construisant alors sa cohérence d’un monde organisé autour de ses délires. Il a alors une sensation de toute puissance s’isole ou fait des émules qui ont tendance à le vénérer…
Sur le plan spirituel, une prière de délivrance par un prêtre avisé et expérimenté est nécessaire pour couper les liens avec ce monde invisible des esprits. Quand la personne est vraiment infestée un ou plusieurs exorcismes par l’exorciste du diocèse peuvent être nécessaires.
Bertran Chaudet
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