Travail réalisé par Don Guillaume Chevallier
Guillaume Chevallier : prêtre de la communauté Saint-Martin, professeur d’exégèse à l’École supérieure de Philosophie et de Théologie d’Évron.
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Méfiez-vous des faux prophètes qui viennent à vous déguisés en brebis, alors qu’au-dedans ce sont des loups voraces. Matthieu 7, 15
L’inspiration chez Maria Valtorta. Discerner l’origine de l’Évangile tel qu’il m’a été révélé
Contenu : I. « L’ADIEU À L’ŒUVRE » : UNE CONCLUSION QUI CERTIFIE L’INSPIRATION DU LIVRE — II. CONTESTATIONS ET CORRECTIONS DU TEXTE CANONIQUE — III. UNE MALADROITE TENTATIVE DE LUTTER CONTRE « LE MODERNISME » — IV. UN AUTEUR OMNIPRÉSENT ET PLUS QUE SACRÉ — V. UNE CONCLUSION IMPRÉCATOIRE
Extrait de la conclusion :
Il est impossible de séparer dans l’œuvre de Maria Valtorta les narrations avec leurs discours explicatifs, les dictées, les déclarations sur l’inspiration miraculeuse de l’Œuvre, les exhortations divines à ajouter foi à l’ensemble, la révérence dûe à l’auteur. L’Œuvre elle-même refuse d’être lue comme « une vie romancée » – qui pourrait avoir son intérêt en laissant une place au discernement et à l’interprétation. Elle réclame, avec menaces, d’être lue comme un texte prophétique, dont nous avons vu à quel niveau d’excellence et à quelle utilité pour le salut il prétend, et pour cette raison ne peut s’interpréter que par les codes qu’elle fournit.
L’abus spirituel est patent. L’autorité de l’Évangile de Valtorta, malgré quelques précautions rhétoriques, minimise celle des Apôtres et de l’Église. Elle construit un climat spirituel de défiance à l’égard de l’autorité légitime, chargée de discerner les prophéties, et au lieu de se soumettre à la règle commune et apostolique exprimée par le Canon, c’est le Canon qu’elle juge, complète et perfectionne.
Pour ces raisons, il est évident que la mise à l’Index autrefois de l’œuvre de Valtorta était justifiée. Avec un peu de surprise, on constate que la condamnation de 1960 pointait seulement, avec quelques « perles qui ne brillent pas par leur orthodoxie » des fautes de goût, des incohérences, des erreurs et un style prétentieux. L’auteur de cette critique avait-il eu connaissance des passages les plus explicites sur l’ambition de l’Œuvre ? Il aurait probablement été amené à fustiger, plus que la comparaison à Dante, l’orgueilleuse volonté de « s’asseoir sur le trône de Dieu ». Cette prétention autoritaire est, pour l’Église fondée sur les Apôtres et leur témoignage seul, inacceptable.
Un faisceau d’indices remet sérieusement en cause l’origine surnaturelle de L’Évangile tel qu’il m’a été révélé. Les textes font naître un malaise récurrent en entretenant le flou et les formules théologiquement scabreuses, plus souvent que clairement erronées. On ne peut toutefois pas souligner assez qu’engager l’autorité de Dieu contre la règle ecclésiale est un procédé mensonger.
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