Comment réduire le stress à l’école en misant sur le bien-être de ses acteurs, tout en restant compatible avec une certaine anthropologie chrétienne ?
Certains pensent avoir trouvé la solution miracle grâce à des techniques de relaxations grâce à des intervenants extérieurs qui ne sont pas toujours à la hauteur du professionnalisme qu’ils affichent. Sur le site de RCF.
Gare aux charlatans
Aujourd’hui, le développement du bien-être est partout : dans les entreprises, les hôpitaux, les universités. Et
il vient juste d’arriver sur les bancs de l’école primaire. La question
n’est pas vraiment de savoir si un gong tibétin ou quelques mouvements
de yoga sont efficaces, l’enjeu est surtout d’identifier à quels
intervenants on décide de confier le développement du bien-être dans les
écoles. Car il s’agit de mineurs.
Georges Fenech, ancien député,
et ancien magistrat n’y va pas par quatre chemins. Il sort actuellement
un livre intitulé « Gare aux gourous » (éd. du Rocher). Pour lui, la prudence s’impose car certains sont des « charlatans ».
Des imposteurs qui tirent profit d’un business juteux en proposant des
séances contre le stress ou la violence scolaire à un public fragile.
Un manque d’esprit critique
Il ne s’agit évidemment pas de mettre tout le monde dans le même panier.
Mais le CAFFES, le Centre national d’Accompagnement Familial Face à
l’Emprise Sectaire et sa présidente Charline Delporte s’interrogent sur
l’influence sur le long terme de ces séances de bien-être dans une
école.
Une tendance qui concerne également les écoles privées catholiques, qui manqueraient parfois d’esprit critique.
Les établissements publics repèrent dans ces techniques une version du
bouddhisme et donc l’expression d’une religion, incompatible avec la
laicité. De leur côté, les écoles privées catholiques souligne le
développement de l’intériorité. Mais derrière chaque technique, il y a
une philosophie. C’est ce que résume Didier Pachoud, président du
GEMPPI, le Groupe d’Etude des Mouvements de Pensée en vue de la
Protection de l’Individu, qui travaille depuis 30 ans sur les dérives
sectaires ou thérapeutiques.
Des méthodes incompatibles avec l’anthropologie chrétienne
En y regardant de plus près, certaines méthodes sont en réalité, absolument incompatibles avec l’anthropologie chrétienne.
Bertrand Chaudet est diacre permanent, ancien kiné, il consacre ses
réflexions à ce qui sous-tend les nouvelles thérapies et les méthodes de
développement personnel sur le site sos discernement. Il appelle
aujourd’hui les directeurs des établissements scolaires à davantage de
clairvoyance. Car une invitation à un moi plus fort sonne mal avec
l’humilité à laquelle invite le Christ dans la religion catholique.
Il y en a un autre qui ne mâche pas ses mots quant à ce genre de pratiques. C’est le père Guy Gilbert. Pour
lui, quand de l’argent et des heures sont consacrées à la méditation
pleine conscience, se pose la question de ce que les écoles catholiques
font de leur liberté. Il invite aujourd’hui les écoles, et les familles,
à un véritable sursaut.
Méditation à l’école : pourquoi la Ligue des droits de l’homme la trouve dangereuse ?