Bertran Chaudet et une équipe
Dans notre époque souvent difficile sur le plan économique, les jeunes comme les adultes cherchent leur place, tant dans la société que dans l’entreprise. Pour les jeunes, il s’agit de choisir un cursus d’études supérieures qui sera une porte d’entrée dans la vie active. Ce choix doit correspondre le mieux possible aux potentiels, aux compétences et aux aspirations de chacun.
Pour les adultes en reconversion, il s’agit d’abord de réaliser un bilan des expériences professionnelles antérieures avant de construire un nouveau projet, en continuité ou en rupture. Ce bilan de compétences est finançable entièrement dans le cadre du compte personnel de formation (CPF) dont bénéficie tout salarié.
C’est dire si l’enjeu du travail du consultant en orientation est important ! Quant aux candidats à l’orientation, ils doivent faire leur choix dans une offre opaque où le meilleur côtoie l’approximatif.
On découvre par exemple en interrogeant ceux qui ont fait un bilan de compétence dans une chambre de commerce et d’industrie (CCI) que c’est l’ennéagramme qui en a été l’outil dominant. La même expérience est relatée dans le cadre de l’année de discernement proposée par des structures éducatives chrétiennes aux jeunes en panne d’idée pour leur avenir. Dans le domaine de la reconversion professionnelle, on pourra lire à titre d’exemple le programme psycho-spirituel teinté de concepts professionnels, intitulé « bilan de compétences », proposé par le cabinet de recrutement EcclésiaRH.1 La certification Qualiopi des organismes formateurs ne certifie en rien le contenu des formations dispensées, puisqu’elle vise essentiellement la qualité administrative de la procédure.
Nous pensons qu’il est difficile de vouloir distinguer une méthode ou une œuvre de son fondateur. Il nous a semblé utile d’apporter des critères de discernement sur une de ces méthodes en particulier, appelée Analyse de la personnalité professionnelle (A2P). En effet, l’analyse de la personnalité professionnelle, appuyée sur l’outil intitulé Centre de Gravité Professionnel (CGP) séduit de nombreuses personnes et de nombreuses entreprises ou institutions, dans le milieu chrétien notamment. Et quel ne fut pas notre étonnement quand nous avons investigué les bases de cette démarche.
Notre objectif est d’éveiller à quelques questions fondamentales afin que chacun puisse mener sa propre réflexion et faire un choix éclairé sur la méthode et le professionnel avec lequel il discutera de ses projets d’avenir. (Toutes les informations sourcées d’internet sont susceptibles de disparaître).
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Jourda, l’inventeur du Centre de gravité professionnel
L’inventeur du concept de Centre de Gravité Professionnel et fondateur de l’Institut de la Vocation de Lyon, Mathieu-Robert Jourda, est peu bavard sur sa formation : il revendique une formation commerciale supérieure, trois ans de fac de psycho, une psychanalyse et de nombreuses intuitions personnelles. Sur linkedin il met en évidence son « auto-formation », dont il se montre très fier. On y trouve des traces de psychanalyse jungienne : « j’ai intégré, à l’université, et aussi par mes propres moyens, tout un corpus de sciences humaines dont l’élément de base est évidemment la Conscience Humaine dans ses constituants, son fonctionnement et ses effets. Or de cette chose aussi importante qu’est la conscience, la science n’a pas pu dire un seul mot d’explication scientifique, ni de son origine ni de sa nature, et pourtant je n’ai jamais cessé de croire à l’existence de la conscience ».2
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