Le culte vaudou

L’influence du culte Vaudou, ses pratiques et ses conséquences, les chemins de délivrance

par Jean Pliya

Le Voodoo est une religion africaine née au Dahomey, aujourd’hui le Bénin. Depuis les pays du Golfe de Guinée surnommé la Côte des esclaves, il s’est répandu dans certaines régions où se trouvent les populations d’origine africaine, au Brésil, à Cuba, à la Trinidad et surtout à Haïti.

Aujourd’hui, une association de prêtres et de laïcs, le « Sillon noir », étudie le voodoo en vue de l’inculturation de la foi catholique en Afrique, car il existe une culture du voodoo reconnaissable dans les danses, les parures, les cérémonies d’initiation.

Le point de départ du voodoo est la connaissance des secrets de la nature, notamment la vertu des plantes pour maîtriser les forces vitales ou se les concilier en vue d’améliorer la qualité de la vie sur terre. Mais progressivement les hommes ont divinisé ces forces et certains de leurs ancêtres, pour entrer en relation avec leurs esprits par des pactes mystiques.

Le voodoo est une religion parce que les ancêtres fondateurs des peuples béninois ont eu l’intuition de la divinité, d’un Dieu suprême créateur ; mais au lieu d’adorer ce Dieu, ils ont abouti à une pluralité de divinités : voodoos familiaux comme les dieux lares des Romains, voodoos royaux et enfin les divinités-idoles liées aux forces de la nature ou à la divination au service des besoins humains notamment la guérison, la richesse et le pouvoir.

Au Bénin, le culte voodoo comporte un rituel précis et structuré, des pratiques adaptées à des objectifs donnés, une hiérarchie de prêtres, des adeptes, hommes et femmes. Mais certains voodoos ont intégré à leur rituel des puissances magico-sorcières, ce qui est un réel danger pour la foi chrétienne, une arme maléfique aux mains des devins guérisseurs ou des grands prêtres, influents comme des gourous. Les dangers spirituels sont l’idolâtrie, le syncrétisme religieux, l’occultisme, obstacles à une foi évangélique solide. Cette situation nécessite une pastorale appropriée et un accompagnement spirituel en vue de la délivrance des personnes liées ou oppressées. Si on ne connaît pas la genèse d’une religion non révélée et ses fondements, on ne pourra ni en parler ni aider éventuellement ceux qu’elle déroute ou manipule.

I. Origine, nature et diversité du Voodoo

Nous présenterons d’abord la religion voodoo et ses cultes au Bénin puis en Haïti et au Brésil dans un esprit d’ouverture et de tolérante compréhension car dans la Déclaration du Concile Vatican II sur les relations de l’Église avec les religions non chrétiennes, il est écrit : « De même, aussi, les autres religions qu’on trouve de par le monde s’efforcent d’aller – de façons diverses – au-devant de l’inquiétude du cœur humain en proposant des voies c’est-à-dire des doctrines, des règles de vie et des rites sacrés. L’Église Catholique considère avec un respect sincère ces manières d’agir et de vivre, ces règles et ces doctrines. Toutefois elle annonce et elle est tenue d’annoncer sans cesse le Christ qui est « La Voie, la Vérité et la Vie » (Jn 14, 6) dans lequel les hommes doivent trouver la plénitude de la vie religieuse et dans lequel Dieu s’est réconcilié toutes choses ».

1. La Naissance des voodoos

Le mot Voodoo, employé dans l’aire de civilisation Adja – Fon – Goun du Bénin ou Orisha chez les Yoruba du Nigéria, signifie ce qui est mystérieux et désigne une entité spirituelle, une véritable déité. On peut définir les voodoos comme :

• Les idées que les croyants se font de diverses puissances immatérielles émanant soit de faits de la nature, soit de personnes humaines ayant rang d’ancêtres.

• Les lieux matérialisés par un autel où s’effectue la communication avec ces puissances.1

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Le Reiki à la « lumière » de l’initiation selon Guénon. Éléments de discernement

par Bertran Chaudet

Ces propos n’ont aucune prétention à l’exhaustivité, ni à la modélisation d’un système qui serait celui des initiations. Ils visent à une simple mise en parallèle entre certains écrits de Guénon et les stades de l’initiation au Reiki. Ils peuvent cependant permettre d’envisager quelques points de vigilance ou de discernement quant à certaines méthodes à visée thérapeutique, de mieux-être ou de développement personnel.

René Guénon (1886-1951)

D’éducation catholique, René Guénon fut initié dès l’âge de 20 ans dans des loges maçonniques friandes d’occultisme. Il fréquenta l’Ordre martiniste de Papus, la loge Humanidad du Rite National Espagnol, puis le temple I.N.R.I. du rite Swedenborg, entre autres, et parvint au grade 30-90° dans le Rite Memphis-Misraïm. Ces loges étaient en rivalités permanentes, à qui serait le plus grand initié. Guénon se fâcha avec Papus. Oswald Wirth1, le rénovateur du symbolisme maçonnique2, voulut récupérer Guénon… Marius Lepage, éminent maçon lavallois, continuera dans la revue Symbolisme (fondée par Wirth en 1912 et reprise par Lepage de 1930 à 1940) à diffuser la pensée guénonienne qui demeure encore influente dans certaines loges.

Notons au passage l’actualité de la pensée de Guénon et son influence sur Frédéric Lenoir, ancien directeur du Monde des religions, auteur de best-sellers sur la spiritualité, dispense une sagesse à la carte, éclectique, mélange de philosophie, de spiritualité et de psychologie des profondeurs. Les titres de deux de ses livres, L’Âme du monde et La Guérison du monde, en disent long sur la démesure de ses ambitions. L’influence de Guénon sur Lenoir est manifeste. Guénon critique la modernité, l’Occident, qui selon lui, après s’être saoulé de religions puis de consommation a perdu la conscience. Lenoir reprend cette idée de consciences, au pluriel, laïcisées où la notion de péché ou de Rédemption par le Christ est écartée. Son idéologie écologique bien-pensante3 tente de convaincre que l’avenir du monde se situe, non pas dans un retour au religieux, mais dans l’épanouissement d’une spiritualité universelle détachée des traditions particulières.

Guénon, nourri dans les loges initiatiques, a toujours une grande influence dans la loge Rose-Croix AMORC, qui est en grande amitié fraternelle avec Frédéric Lenoir.4

Le Reiki sera pris en exemple, mais nous aurions pu prendre bien d’autres types d’initiation, soit à visée thérapeutique, soit de développement personnel, d’acquisition de connaissances supérieures ou de « sagesse », où le secret est de mise. En effet, les différents stades de l’initiation décrits dans le foisonnement des œuvres guénoniennes, et tout spécifiquement dans son livre, Aperçus sur l’initiation, donnent la trame et précisent les niveaux, degrés ou stades traversés par l’impétrant lors de cette « illumination » progressive.

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La croix renversée est-elle un symbole satanique ?

« Saint Pierre, le premier pape, est debout sur le Vatican,

Et de ses mains enchaînées il bénit Rome et monde dans le soleil couchant.

Puis on l’a crucifié la tête en bas, vers le ciel sont exaltés les pieds apostoliques.

Christ est la tête, mais Pierre est la base et le mouvement de la religion catholique.

Jésus a planté la croix en terre, mais Pierre l’enracine dans le ciel.

Il est solidement attaché au travers des vérités éternelles.

Jésus pend de tout son poids vers la terre ainsi qu’un fruit sur sa tige,

Mais Pierre est crucifié comme une ancre au plus bas dans l’abîme et le vertige.

Il regarde à rebours ce ciel dont il a les clefs, le royaume qui repose sur Cépha.

Il voit Dieu et le sang de ses pieds lui tombe goutte à goutte sur la face. »

Corona Benignitatis Anni Dei, Paul Claudel, 1915.

Panorama du néopaganisme mondial

… entre spiritualité et politique

par Maria Canora

Les sorcières et les druides, les dieux nordiques et grecs, la magie et l’occultisme. Au cours du XXe siècle, divers mouvements religieux sont apparus à la recherche d’une nouvelle identité. Les néopaganismes ont construit des spiritualités alternatives en faisant appel aux racines païennes de leurs ancêtres. Ces mouvements se sont diversifiés et se sont rapprochés de différents courants politiques : depuis la défense du féminisme et de l’environnement en réinterprétant l’histoire des sorcières, jusquau soutien des théories nazies de supériorité raciale et au positionnement aux côtés de l’ultra-droite. María Canora raconte cette histoire dans cet article publié dans « El Orden Mundial » (Traduction : D. Auzenet, avec Linguee).

Les religions ont essayé de donner un sens à ce que les êtres humains ne peuvent pas comprendre. Ils ont donné des réponses à la création de l’univers, à la mort, à l’être, aux phénomènes naturels et au cycle de la vie. Ils ont gouverné et contrôlé des sociétés, établi des codes de conduite et d’éthique, sacralisé des lieux et des rites. Les religions ont évolué au fil des siècles ainsi que les modèles politiques, économiques et sociaux, jouant un rôle fondamental dans l’exercice du pouvoir.

Les premières religions étaient animistes, dans lesquelles tous les éléments et phénomènes naturels avaient une âme ou un principe vital. Les religions ultérieures ont pris un caractère chamanique, où les prêtres et les chamans pouvaient communiquer avec les esprits de la nature par un état de conscience altéré. Plus tard, dans de nombreuses civilisations anciennes, les religions ont évolué vers le polythéisme, avec des dieux organisés de manière hiérarchique et familiale selon leurs capacités. Enfin, la dernière forme de développement des religions a été le monothéisme, qui vénère un seul Dieu créateur.

Pendant des siècles, les religions monothéistes abrahamiques — le christianisme, le judaïsme et l’islam — et les religions dharmiques — le bouddhisme et l’hindouisme — se sont développées et consolidées comme les cultes majoritaires dans le monde, parfois violemment. Mais certains cultes ancestraux ont survécu, comme les religions des peuples indigènes en Amérique ou le vaudou et le yoruba en Afrique. D’autres se sont fondus dans des syncrétismes comme la Santeria à Cuba ou le Candomblé au Brésil. Cependant, la plupart des anciennes religions se sont dissoutes dans la culture populaire, le folklore et la mythologie.

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L’ Ayurveda : une médecine redevable à l’imagination

La médecine alternative comprend des modalités telles que l’acupuncture et la chiropractie, qui sont largement acceptées même si les preuves de leur efficacité sont loin d’être convaincantes, comme l’explique Harriet Hall dans cet article publié en espagnol sur Pensar.org. Elle comprend également des systèmes de traitement moins connus. Aux États-Unis, la pratique de l’ayurvéda n’est autorisée ou réglementée par aucun État, bien que Deepak Chopra ait fait beaucoup pour la faire connaître. Elle figure dans les manuels de naturopathie et est utilisée par divers praticiens de la « médecine fonctionnelle » et de la « médecine intégrative ».

Vous vous demandez peut-être : puis-je supposer que les remèdes ayurvédiques sont sûrs ? Leur efficacité a-t-elle été scientifiquement établie dans le cadre d’essais cliniques bien conçus ? Le raisonnement sous-jacent a-t-il un sens ? Les réponses courtes à ces questions sont : non, presque jamais et pas du tout !

L’Ayurveda est un système de médecine qui est né en Inde et qui y est toujours populaire. Quatre-vingts pour cent de la population de l’Inde et du Népal utilisent l’ayurvéda. Si la médecine ayurvédique est vraiment efficace, on pourrait s’attendre à ce que les Indiens et les Népalais soient en meilleure santé et vivent plus longtemps que les adeptes d’autres systèmes médicaux. (Il est vrai que d’autres facteurs peuvent entrer en jeu, tels que la génétique et les facteurs socio-économiques).

Le concept de « sagesse ancienne » implique que tout traitement qui existe depuis des siècles et qui est encore utilisé doit être efficace, sinon les gens auraient cessé de l’utiliser. Ce n’est pas le cas. L’astrologie est ancienne et les gens y croient encore. Ils consultent l’horoscope pour guider leur vie. La psychologie a de nombreuses explications pour expliquer pourquoi les gens peuvent persister à croire des choses qui ne sont pas vraies : la pression des pairs, l’habitude, les fausses attributions, l’espoir irrationnel, la mémoire sélective, le biais de confirmation, et bien plus encore. L’astrologie n’est pas une sagesse ancienne ; c’est une absurdité ancienne sans fondement dans la réalité.

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