IVI : l’analyse du P. Trouslard

Cette photographie d’I.V.I. donnée dans l’article de l’ADFI, son objectif religieux, humanitaire et social, médical, apparaissent tout à son honneur. Toutefois de nombreux chrétiens ou catholiques, et même des non croyants nous ont interrogé pour savoir si la doctrine religieuse enseignée à I.V.I. était compatible avec la foi chrétienne. Des théologiens se sont livrés à une étude sérieuse des documents de ce groupe, à une véritable radiographie : hélas, leur diagnostic est fort sévère. Ils ont relevé de graves déviations de la foi dans ce mouvement. En effet pour séduisante qu’elle soit, la doctrine d’I.V.I. est une véritable gnose, en opposition radicale avec la foi chrétienne. Syncrétisme, confusionnisme, ésotérisme caractérisent cet enseignement religieux, qui est un curieux amalgame de théories empruntées au christianisme, à l’hindouisme, à la bioénergie.

Voici quelques-unes de ces principales déviations :

Le mystère de Dieu: Le Dieu présenté à I.V.I. a une dimension cosmique, vaguement panthéiste, tout-à-fait éloignée de la Tradition chrétienne : « L’énergie est partout… elle nous fait vivre. On peut l’appeler subconscient, esprit, Dieu, âme, lumière, amour. Tous ces mots veulent dire la même chose ». 

Le mystère de la Trinité est assimilé aux triades des anciennes civilisations composées du père, du fils et de la mère, et le Christ a laissé planer un grand silence sur ce mystère…

L’Écriture Sainte: les textes de l’Écriture Sainte sont abondamment cités mais en les déformant, en les manipulant de façon malhonnête pour appuyer les thèses d’I.V.I.

La Réincarnation est l’un des dogmes principaux. Les membres d’I.V.I., qui seront 5 000, sont la Réincarnation des 5 000 hommes qui suivaient le Christ à la multiplication des pains. 12 responsables d’I.V.I. sont la Réincarnation des 12 apôtres qui n’avaient pas parfaitement accompli la mission que le Christ leur avait confiée. Yvonne TRUBERT n’est-elle pas la Réincarnation du Christ ? Elle est considérée et vénérée comme telle.

Les Religions sont vivement critiquées, car depuis des siècles (depuis le Concile de Nicée) elles détruisent l’humanité. Y. TRUBERT s’en prend volontiers à l’Église Catholique, ne ménageant pas ses flèches contre les évêques et les prêtres. Par contre elle affiche une grande admiration pour le Pape qui a compris la Mission d’Yvonne : « instaurer la religion nouvelle, unique et universelle ».

La Prière occupe une grande place à I.V.I., mais sans référence à l’Écriture ni à l’Eucharistie. Elle est surtout « une vibration cosmique » ; « une concentration d’énergie »,envisagée sous sa valeur thérapeutique, personnelle, cosmique ou sociale. I.V.I. apprend à prier (« Savoir prier », brochure éditée par I.V.I.) mais la prière semble être confondue avec une technique ou une méthode de prière et en être le résultat.

Les Sacrements n’ont aucune place dans l’enseignement de Mme TRUBERT, parfois même ils sont ouvertement critiqués comme le sacrement de Réconciliation ou niés tout simplement : « Le Christ n’a jamais fait de sacrements ».Et pourtant, lorsque le Mouvement se déplace en pèlerinage et visite un sanctuaire où est célébrée la Messe, que l’on soit musulman, protestant, juif ou athée, on communie derrière Yvonne.

Par contre, Y. TRUBERT reproduit les symboles des sacrements : elle baptise dans le Jourdain, célèbre le symbole de la Cène. À Cros, au cours du séminaire initiatique, les adeptes sont « purifiés » et reçoivent le Saint·Esprit qui les envoie en mission guérir toute maladie et chasser les démons (« Harmonisations »).

Les Exorcismes: les démons sont partout et en tous, de grands troubles sont annoncés par Yvonne TRUBERT selon sa vision apocalyptique et satanique du monde. Mais les membres d’I.V.I. ont reçu le pouvoir de chasser les démons. Ils exorcisent tout et partout : les personnes, les choses, les lieux, et s’exorcisent mutuellement. La pratique des exorcismes fait partie intégrante de la mission I.V.I.

On comprend, dès lors, que des évêques catholiques, orthodoxes, ou des pasteurs aient cru bon de mettre en garde les chrétiens, mais aussi les personnes qui cherchent la vérité, contre les thèses réductrices et destructrices de la foi enseignées par I.V.I.

 

Pour mieux connaître le P. Jacques Trouslard, on peut lire une interview sur le site L’envers du Décor

IVI. Invitation à la vie intense

On a beaucoup parlé de la secte IVI dans les années 80-90. On peut considérer la fondatrice comme « précurseure » de certains mélanges énergétiques et religieux du nouvel âge. J’ai rencontré en ce mois de juillet 2018 une personne âgée qui l’avait fréquentée et la tenait en haute estime. Manifestement, elle avait été formatée. Elle en gardait encore les traces dans sa pensée, ses croyances, et le décor de son logement… C’est pourquoi je reproduis ici un texte de la revue Bulles (ADFI) n° 30 (1991), assez synthétique pour donner une vision d’ensemble. Ce texte se trouve par ailleurs sur le site prevensectes.com. Continuer la lecture de « IVI. Invitation à la vie intense »

Père Verlinde : l’expérience inter-dite

L’Experience inter-dite – Temoignage du Pere Verlinde – Part 1 from Dex on Vimeo.

Initié aux pratiques ascétiques orientales (yoga, MT), il poursuit, dans les ashrams des Hauts-Himalayas, l’approfondissement de la philosophie religieuse hindouiste et bouddhiste. Mais l’expérience de l’anéantissement du « je » personnel dans un Soi impersonnel suscite en lui des questions fondamentales : que signifie un bonheur qui se vit seul et qui ne s’ouvre pas sur l’Autre ? Que reste-t-il de l’amour lorsque l’amant et l’aimé se sont confondus dans une vacuité sans visage et sans nom ?
L’aventure ne s’arrête pas là ! Revenu au Christ Jésus, ce jeune converti va s’intéresser au courant de l’ésotérisme ! Paradoxalement, ce sont des amis se disant chrétiens qui vont l’entraîner dans cet univers fascinant…

L’Experience inter-dite – Temoignage du Pere Verlinde – Part 2 from Dex on Vimeo.

 

TROISIÈME PARTIE :

https://rutube.ru/video/52c329e82b1eee7bbf90046202e6f6af/

 

LES NOUVELLES RELIGIOSITÉS, une émission de 2009 sur KTO

Mélanges psycho somato spirituels entraînant des dérives

Kinésithérapeute, exerçant en libéral depuis 36 ans, j’ai vu la prolifération de nouvelles thérapies à prétention holistique. C’est-à-dire proposant de guérir toute la personne, toutes les personnes de toutes sortes de maladies. Des stages allant de quelques heures de formation à quelques week-ends permettraient d’acquérir la maîtrise de la méthode, voire la capacité de l’enseigner à d’autres. 

Principaux axes sur lesquels ces « thérapies » reposent pour attirer le client

Un postulat du New Age prétend que : « Aucun être humain n’a jamais utilisé plus de  10% des neurones de son cerveau. »[1]

Il faut donc s’exercer ou s’initier à un épanouissement total de soi.

Certaines nouvelles thérapies  procèdent d’un mélange de connaissances ou de pseudo-connaissances scientifiques et d’une conception du monde inspirée de bouddhisme ou d’hindouisme, voire de l’occultisme.

Ces initiations aux nouvelles thérapies font appel à des notions d’énergie spirituelle qui restent à définir, appelées ki, prana, énergie cosmique, véhicule de lumière divine, esprit d’amour, etc. … Le monde y est perçu comme un vaste système d’énergie. L’homme est traversé par des champs énergétiques qui influenceraient les organes et les systèmes du corps humain, physiquement, psychologiquement et spirituellement. L’esprit ne doit poursuivre aucun but, mais se libérer de toute contrainte pour accéder à un état de béatitude désincarnée.

Les thérapies énergétiques mélangent  les notions et les catégories : ainsi Christ ou Bouddha, peu importe le nom qui est donné à l’incarnation de la perfection la plus élevée. Le patient ou le disciple s’entend dire : « Tu prends conscience que tu es maître de toi-même et de ta vie, pour parvenir à l’auto-guérison ou l’auto-salut par ta propre recherche, comme l’ont réalisé avant toi tous les initiés ; mais pour cela, suis le chemin que l’on t’indique sans raisonner, en développant ton intuition« . Continuer la lecture de « Mélanges psycho somato spirituels entraînant des dérives »

Transparence dans l’Église. Où mettre le curseur ?

Notre société médiatique fait voler en éclat le silence et l’omerta des grandes institutions. Mais la dictature de la transparence peut aussi devenir dévastatrice. Dire ou se taire, comment assumer ce dilemme éthique ? Entre silence et transparence, où faut-il mettre le curseur ? En particulier dans l’Église…

1. LA PRESSION DE L’IDÉOLOGIE MODERNE DE LA TRANSPARENCE

Comment la tension entre le secret et la transparence se vit-elle dans la société ? J’emprunte cette analyse à Céline Bryon-Portet, La culture du secret et ses enjeux (2011) (1)

= Le secret au cœur de la vie sociale

« Jusqu’au dix-neuvième siècle, le secret était au cœur de la vie sociale. L’exercice du pouvoir revendiquait clairement l’opacité (« Qui ne sait pas dissimuler ne sait pas régner », affirmait-on), la politique des rois était faite de complots, de tractations occultes et de diplomatie parallèle. Chaque famille avait ses secrets, et nul ne songeait que cette part d’obscurité inhérente à la sphère privée pouvait nuire à l’équilibre psychologique de ses membres. On s’exprimait par calembours, on codait les missives, on tenait des réunions à huis clos, on enfouissait de sibyllins symboles et d’étranges secrets de fabrication dans les traités d’alchimie, et personne ne semblait s’en offusquer.

= L’avènement des technologies d’information et de communication

Mais l’avènement de la modernité, marqué par le développement de l’« espace public » et par l’essor conjoint des mass medias puis des technologies d’information et de communication (TIC), a opéré une inversion des valeurs et sonné le glas du secret. Ce dernier n’est plus toléré que lorsqu’il engage les intérêts supérieurs de la Nation (tel le « secret d’État »), ou, dans certains cas très particuliers, lorsque la divulgation de renseignements peut être préjudiciable à un individu et contraire à la déontologie d’un corps de métier (on parle alors de secret professionnel). D’un point de vue culturel, il se dissipe progressivement au profit d’un droit à l’information, de même que le silence, qui lui est souvent apparenté (« le secret est le frère utérin du silence », affirme un proverbe bambara), voit son champ réduit par le bruit, la parole, le tout-communication. Aujourd’hui, seules les institutions fermées (p. ex. : l’Armée, la Franc-Maçonnerie, et dans une certaine mesure l’Église) et les communautés empreintes d’un fort traditionalisme conservent encore quelque attachement à la culture du secret et au silence. Synonyme de rétention d’information ou de mensonge, le secret est globalement frappé de discrédit, de même que les sociétés secrètes, considérées comme contraires à l’esprit de la démocratie. Continuer la lecture de « Transparence dans l’Église. Où mettre le curseur ? »