La Méditation Transcendantale

Technique mentale de relaxation, la Méditation Transcendantale (MT) a donné son nom à une puissante organisation internationale présente dans plusieurs dizaines de pays à travers de nombreuses structures, et dont la promotion est de plus en plus souvent assurée par les médias, mais aussi par des personnalités connues, dont il n’est pas interdit de se demander s’ils connaissent vraiment le mouvement.

Dans la revue BULLES, n° 136, 2017, pp. 14-20

Historique

Mahesh Prasad Wama (1917 ou 18-2008), plus connu sous le nom de Maharishi Mahesh Yogi est né en Inde. En 1940, après des études de physique à l’université d’Allahabad, il se tourne vers l’enseignement spirituel et devient disciple de Swami Brahmananda Saravasti Maharaj, alias guru Dev, leader spirituel d’un monastère. Après la mort de ce dernier, en 1953, Mahesh Prasad Wama entreprend de diffuser le savoir de son Maître lors de rassemblements dans divers endroits du sud de l’Inde. Il y enseigne une méthode simple et accessible à tous en vue d’atteindre le « Nirvana instantané ». Rapidement il forme le projet (pour le moins) ambitieux d’« ouvrir les portes de l’illumination à chaque individu et amener l’invincibilité, la paix, la prospérité et le bonheur à tous les pays ». En 1958, il prend le titre de Maharishi[1] et lance en Inde le Spiritual Regeneration Movement, « Mouvement pour la régénération spirituelle » dont l’objectif est la diffusion de cette méthode de méditation, qui serait issue d’une lignée de maîtres et qu’il aurait redécouverte. Continuer la lecture de « La Méditation Transcendantale »

Dis-moi qui je suis, ô ennéagramme…

par Mitchell Pacwa, S.J.


En Amérique et à l’étranger un système de classification des types de personnalité, l’ennéagramme, est devenu très populaire. À strictement parler, l’ennéagramme est un cercle avec neuf points dessus (ennea signifie « neuf » en grec, et gram signifie « dessin au trait « ). À l’intérieur du cercle deux chiffres relient les neuf points, un triangle et une figure étrange ayant une forme à six branches. La plupart des gens qui se réfèrent à l’ennéagramme, cependant, le relient à un système de typologie de la personnalité basé sur ce dessin. Dans des ateliers, ils apprennent que seuls existent neuf types de personnalité et que chaque personne s’inscrit dans l’un d’eux. Chacune de ces neuf types représente une tendance de la personnalité, une façon erronée ou même « démoniaque » de se comporter. Une fois qu’un individu identifie son type (généralement classifié par un numéro sur l’ennéagramme), alors il ou elle peut soi-disant apprendre à s’améliorer, ou au moins à éviter d’empirer, spirituellement.
L’ennéagramme est particulièrement populaire parmi les groupes catholiques, avec les paroisses et les maisons de retraite qui offrent des ateliers à travers le pays. Rares sont les enseignants ou les participants conscients de ses origines dans l’occultisme, une chose qui devrait être une source de préoccupation réelle pour l’Église chrétienne. On a entendu des échos sur une théologie fausse, gnostique dans l’enseignement de l’ennéagramme, bien que ses racines dans l’occultisme soient masquées. Le manque de recherche scientifique sur le système de l’ennéagramme est une cause supplémentaire d’inquiétude. Cet article va donc examiner ces trois aspects de l’ennéagramme : ses racines dans l’occultisme, sa théologie gnostique, et son manque de consistance scientifique.

Continuer la lecture de « Dis-moi qui je suis, ô ennéagramme… »

Ennéagramme. Réflexion des évêques américains

La fascination qu’exercent les outils de connaissance de la personnalité pour les personnes qui ne sont pas psychologues de formation, fussent-elles théologiens par ailleurs,  est un réel sujet d’étonnement. Cet attrait pour les nouveaux arbres de la connaissance du bien et du mal les amène à gober le premier fruit venu avec tous ses pépins. Il en est ainsi de l’ennéagramme.
L’ennéagramme connaissant un certain succès dans les milieux religieux car il introduisait la notion morale de péché, les évêques américains ont été les premiers à réagir vigoureusement face à cette dérive et à son caractère fondamentalement gnostique. Voici à ce propos ce qu’en disait le 31 janvier 2012 Anna ABBOTT dans le « Catholic World Report » sous le titre « Une dangereuse pratique »:

« En 2000 , la Conférence américaine des évêques catholiques a préparé un projet de déclaration ,  » bref rapport sur les origines de l’Ennéagramme ,  » mettant en garde contre son utilisation . Il n’a jamais été publié , mais il peut être trouvé sur le site du National Catholic Reporter . En 2003 , le document du Vatican «Jésus-Christ , porteur de l’eau de la vie» a examiné les dangers de la spiritualité Nouvel Âge , et a mentionné l’Ennéagramme dans son glossaire . En 2004 , le Comité sur la doctrine de USCCB [la conférence des évêques américains] a publié un « Rapport sur l’utilisation de l’ennéagramme : Peut-il servir comme un véritable instrument de croissance spirituelle chrétienne ?  » pour l’usage interne de la Conférence . Le Père Thomas Weinandy du Secrétariat pour la doctrine de l’USCCB nous a fourni ce rapport pour  cet article.

En février dernier , l’archevêque Thomas Wenski de Miami a expliqué la doctrine catholique sur l’Ennéagramme et les sujets connexes dans une colonne en ligne intitulé « New Age et vieux gnosticisme » . Il a écrit que l’Ennéagramme est un  » exercice de pseudo- psychologie prétendument fondé sur le mysticisme oriental , [ qui ] introduit une ambiguïté dans la doctrine et la vie de la foi chrétienne et par conséquent ne peut pas être utilisé de façon heureuse à bon escient pour promouvoir la croissance dans une authentique spiritualité chrétienne » . La contribution de l’archevêque est l’enseignement le plus clair disponible pour les laïcs sur ce sujet , et un net résumé des rapports des évêques .

L’Ennéagramme redéfinit le péché , entre autres concepts fondamentaux , en associant simplement les défauts avec des types de personnalité, ce qui est particulièrement tentant dans un climat culturel d’irresponsabilité et de narcissisme . Il encourage une auto- absorption malsaine sur sa propre  » type », de sorte que le type est en faute plutôt que la personne . Cela donne lieu à un état d’esprit déterministe à l’encontre de la liberté chrétienne. »

L’ennéagramme, outil de connaissance de soi ?

Cette réflexion sur l’ennéagramme  a été motivée  par le fait que les chrétiens en France sont de plus en plus sollicités pour participer à des sessions d’ennéagramme pour une meilleure connaissance de soi et  pour une meilleure évolution spirituelle. J’ai souhaité appuyer mon analyse sur deux ouvrages qui sont fréquemment cités comme preuve de fiabilité de la méthode  et comme document de travail lors des formations.

Il m’a paru en effet intéressant de plonger au cœur de ces deux ouvrages, dont la réputation des auteurs sert de caution morale à ceux qui enseignent et propagent l’ennéagramme dans les milieux chrétiens. Bon nombre de ceux qui se forment ou qui  accueillent ces formations dans leur  locaux ne les ont sans doute pas consultés, pour cette raison précisément.

Il s’agit de   « L’ennéagramme, un itinéraire de la vie intérieure » de  Maria Beesing, religieuse dominicaine, animatrice de retraites spirituelles, Robert Nogosek et Patrick O’Learry  jésuite (américain) qui intègre l’ennéagramme à sa pratique de la direction spirituelle, (Desclée de Brouwer, Lonrai août 2003).  Et de « Les neuf portes de l’âme : ennéagramme et péchés capitaux : Un chemin psycho spirituel. », de Pascal Ide. (Ed Sarment éditions du Jubilé. Octobre 2008)

Je soulignerai ici simplement quelques points  d’attention.

Continuer la lecture de « L’ennéagramme, outil de connaissance de soi ? »

La biodynamie au risque de l’anthroposophie

I- Ayant rencontré dans mes jeunes années les Anthroposophes biodynamistes, j’ai souhaité mettre à jour mes connaissances. D’autant plus que la nomination de Mme Nyssen à la Culture lançait un début de polémique médiatique sur ses liens avec cette mouvance. Je pense avoir quelques compétences techniques pour discuter la validité de cette pratique agricole de plus en plus prisée par les viticulteurs.

II- BIODYNAMIE : une ésotérique occulte, à ne pas discuter ?

Les anthroposophes reprochent aux théories physico-chimiques et “mécanismes” de la science moderne — bien que d’une performance et d’une puissance extraordinaire —  de n’avoir qu’une validité limitée car –selon eux–elles sont basées sur une conception bien trop restreinte de l’Univers.

Selon R.Steiner, sa science spirituelle aurait découvert “des secrets beaucoup plus complexes que les seules lois du monde physique”, en y ajoutant en la notion deprincipes immatériels tels que forces de vie, forces formatrices et développement cyclique”.

Du coup les agriculteurs se voient munis d’une panoplie de préparations étranges, pour la plupart d’origine animale ou végétale, ayant subi une maturation ( que dis-je “une métamorphose alchimique” ! ) dans des organes animaux, aussi surprenants que les cornes de vaches, les intestins de cerf, ou le crâne d’un animal domestique.

Mais ce n’est pas tout : ces produits ne seront actifs que s’ils sont “dynamisés” selon une procédure complexe qui est assimilée au processus alchimique d’assemblage de la matière dénommé « coagula-solve ».

Dernier outil magique : les agriculteurs pourraient lutter contre les parasites animaux (rats, taupes, etc…) ou végétaux (mauvaises herbes) tout simplement en calcinant une exemplaire des ennemis, et en répandant leurs cendres à doses infimes !

LIRE LA SUITE ICI