La biodynamie au risque de l’anthroposophie

I- Ayant rencontré dans mes jeunes années les Anthroposophes biodynamistes, j’ai souhaité mettre à jour mes connaissances. D’autant plus que la nomination de Mme Nyssen à la Culture lançait un début de polémique médiatique sur ses liens avec cette mouvance. Je pense avoir quelques compétences techniques pour discuter la validité de cette pratique agricole de plus en plus prisée par les viticulteurs.

II- BIODYNAMIE : une ésotérique occulte, à ne pas discuter ?

Les anthroposophes reprochent aux théories physico-chimiques et “mécanismes” de la science moderne — bien que d’une performance et d’une puissance extraordinaire —  de n’avoir qu’une validité limitée car –selon eux–elles sont basées sur une conception bien trop restreinte de l’Univers.

Selon R.Steiner, sa science spirituelle aurait découvert “des secrets beaucoup plus complexes que les seules lois du monde physique”, en y ajoutant en la notion deprincipes immatériels tels que forces de vie, forces formatrices et développement cyclique”.

Du coup les agriculteurs se voient munis d’une panoplie de préparations étranges, pour la plupart d’origine animale ou végétale, ayant subi une maturation ( que dis-je “une métamorphose alchimique” ! ) dans des organes animaux, aussi surprenants que les cornes de vaches, les intestins de cerf, ou le crâne d’un animal domestique.

Mais ce n’est pas tout : ces produits ne seront actifs que s’ils sont “dynamisés” selon une procédure complexe qui est assimilée au processus alchimique d’assemblage de la matière dénommé « coagula-solve ».

Dernier outil magique : les agriculteurs pourraient lutter contre les parasites animaux (rats, taupes, etc…) ou végétaux (mauvaises herbes) tout simplement en calcinant une exemplaire des ennemis, et en répandant leurs cendres à doses infimes !

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Feng shui, Chi Qong, Taï-chi-chuan ?

Le Ki

Le chi, le shui, le QI, ou le ki est une notion, provenant des cultures chinoise et japonaise, qui désigne l’essence, le souffle ou le principe énergétique fondamental formant et animant l’univers et la vie. Il faut dire tout de suite que ce concept relève d’une hypothèse et n’est ni infirmé ni confirmé par les sciences formelles. L’occident a rapidement réduit la notion de ki à de l’énergie sans pour autant définir ce qu’était cette énergie.

Dans une approche spirituelle, le ki est l’énergie même de l’univers qui relie les êtres et les choses entre eux.

« Nous ne possédons pas le ki, nous sommes le ki ! » enseignent les maîtres.

Cette énergie circulerait dans notre corps par des canaux appelés méridiens que l’acupuncture a répertoriés. Mais aucun support anatomique n’a été découvert à ce jour permettant de visualiser objectivement ou même de comprendre comment l’énergie y circulerait. L’acupuncture est une pratique empirique qui fonctionne objectivement, mais dont on n’a pas réussi à ce jour à comprendre ni pourquoi ni comment.

Le ki serait également présent dans toutes les manifestations de la nature.

Certains ont voulu trouver des équivalents du ki avec la notion de pneuma des Grecs (notion qui a évolué selon les époques de la Grèce antique) et le spiritus des Latins qui désigne plutôt la notion de souffle. Il serait plus proche du concept de prana de la philosophie indienne.

 « Une analyse rapide de la graphie (écriture non simplifiée) nous montre de la vapeur au-dessus du riz , qui donne une traduction étymologique très réductrice, « énergie produite par l’absorption du riz », exprimant l’idée que le ki est produit par l’air et l’alimentation. L’alimentation n’étant qu’un moyen parmi d’autres de produire du ki. Le Chinois moderne n’a retenu que la partie supérieure , et rejoint ainsi dans l’esprit le caractère primitif formé de trois lignes horizontales , symbolisant les courants atmosphériques, similaires au caractère désignant le nombre « trois. » (Wikipedia article ki spiritualité) Continuer la lecture de « Feng shui, Chi Qong, Taï-chi-chuan ? »

La théologie de la prospérité

Ce texte est le fruit du travail du Comité composé de théologiens issus de lensemble des courants théologiques présents dans le CNEF. Il a pour objet principal de préciser les contours dune théologie souvent évoquée, mais rarement étudiée de façon rigoureuse.
Édité sous la responsabilité du Conseil National des Évangéliques de France (CNEF).

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L’Anthroposophie et Rudolf Steiner

Rudolf Steiner est né 25 février 1861 en Croatie dans l’Empire austro-hongrois ; il est mort le 30 mars 1925 à Dornach, en Suisse. Philosophe, et occultiste[1], membre de la société théosophique[2], il s’intéressa aux œuvres de Goethe puis de Nietzsche. Il est le fondateur en 1913 de l’anthroposophie, qu’il qualifie de « chemin de connaissance », visant à « restaurer le lien entre l’Homme et les mondes spirituels ». Il se présentait comme un guide spirituel doué de pouvoirs médiumniques (clairvoyance).

Cependant, bien qu’il cite des philosophes, les écrits de Steiner n’ont rien de philosophiques. Ses affirmations péremptoires ne procèdent pas d’un raisonnement logique. En 1905, Rudolf Steiner fréquente les obédiences maçonniques, notamment celles qui s’intéresse plus particulièrement aux sciences occultes telle que l’Ordre Memphis-Misraïm[3], sous l’égide de John Yarker qui avait succédé à Garibaldi (il en sera le grand hiérophante, c’est-à-dire chef mondial de ce rite). Steiner œuvre avec Marie von Sivers, durant une décennie à restaurer le cérémonial cultuel et symbolique, basé sur une supposée tradition de la sagesse ancienne, dont les fondements se trouvent partiellement dans l’ouvrage Dogme et Rituel de Haute Magie d’Éliphas Lévi. Il fonde ainsi son propre Rite initiatique : la franc-maçonnerie ésotérique, à laquelle Édouard Schuré aurait été initié. Parallèlement, Steiner devient le dirigeant du Rite de Memphis-Misraïm[4] très implanté en Allemagne et en Italie. Steiner aurait aussi été initié dans l’Ordre de la Rose-Croix ésotérique fondé par Franz Hartmann (1838-1921) médecin allemand, théosophe, occultiste, géomancien, astrologue et auteur d’ouvrages ésotériques.

Rudolph Steiner est à l’origine de projets aussi divers que les écoles Waldorf, l’agriculture biodynamique, la médecine anthroposophique avec ses médicaments et produits cosmétiques Weleda, la Communauté des Chrétiens, la banque la NEF.

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Psychophonie. Éléments de réflexion

Loin de vouloir contester les bienfaits du chant sur notre corps et ses bénéfices sur notre «climat intérieur ». Je ne doute pas qu’une approche selon les indications de Marie-Louise Aucher puisse apporter une prise de conscience renouvelée d’une voix bien posée et des résonances du son et de la musique sur tout notre être. Je voudrais cependant vous faire part d’un bémol concernant l’anthropologie qui sous-tend sa méthode. En effet, Marie-Louise Aucher se référait à une tradition orientale et initiatique qu’elle a adaptée à notre culture occidentale. Les niveaux de vibration sonore auraient un effet sur les différents étages de notre corps et sont utilisés notamment dans un but d’auto purification pouvant entraîner une ouverture des chakras, sorte de centres énergétiques de notre corps. (Des écoles ésotériques proposent une correspondance entre ces connaissances venues d’Orient et la physiologie et l’anatomie de la science médicale occidentale.) Bien des thérapies alternatives reposent ce type d’explication.

Voici le témoignage d’une religieuse spécialiste du chant liturgique qui a bénéficié des enseignements de Marie-Louise Aucher, avant de prendre des distances :

« Ces expériences m'ont permis de découvrir le monde des vibrations sonores et de ses bienfaits sur le corps, dans une intériorité qui n’a rien intellectuelle. Là où j’ai été mal à l'aise, c'est quand elle a commencé à parler de spiritualité et de la relation entre les sons et les chakras. En chantant dans mon dos les trois octaves de l'échelle sonore, elle a découvert et m'a révélé des zones de blocage, sans que je ne lui ai rien demandé. Plus grave, c'est elle-même qui me l’a raconté, elle avait dit à une jeune novice que son chakra du sommet de la tête (chakra coronaire) était ouvert, preuve selon elle, du niveau de spiritualité élevée qu'elle avait atteint… Cette novice a quitté définitivement la vie religieuse trois mois après !... »

Il y a un risque potentiel de manipulation de la personne, d’autant plus que l’harmonisation provoquée par la psychophonie est sensée « englober toutes les dimensions : physique, psychique et spirituelle. » Effectivement, « on peut rapprocher la psychophonie du yoga, de la gymnastique chinoise, des techniques énergétiques et des arts martiaux » comme le dit l’article. Marie-Louise Aucher distribuait des photos du visage du Bouddha faisant admirer son calme et sa sérénité.
Sommes-nous là dans la même spiritualité que celle de l’écoute de tout notre être d’une Parole Révélée ?

Il peut y avoir une séduction très grande à ressentir dans notre corps des subtilités vibratoires dont nous ne nous doutions pas. Nos modes de vie, tendus, pressés nous empêchent sans doute de retrouver une juste intériorité. Les berceuses de nos grands-mères, et les chants et danses de nos traditions orales produisaient aussi des effets détendants ou tonifiants.

La tradition grégorienne nous fait aujourd’hui redécouvrir des lieux de résonance entre le corps et l’âme, sans que nous ayons analysé scientifiquement leurs effets psychophysiologiques. Mais la finalité de la vie chrétienne n’est pas une recherche de sensations si bénéfiques soient-elles, c’est une action de grâce tournée vers Dieu.

L’Eglise a toujours favorisé la participation du corps à la prière. Peut-être ces méthodes sont-elles un appel, et même un aiguillon pour que nous retrouvions la justesse de la place du corps dans notre vie spirituelle et nos liturgies ? Ainsi le geste l’inclination profonde redonne sens à l’orientation de nos offices : rendre gloire à Dieu, Père Fils et Saint Esprit. Notre réponse libre et gratuite à l’écoute de la Parole de Dieu, n’a pas comme objectif premier le bien-être ou la relaxation. Parfois, cette Parole nous entraîne là on ne nous n’aurions pas voulu aller. La prière est le lieu privilégié de ce repos en Dieu, sans crainte, dans un abandon en Lui, comme des petits-enfants, (et non comme des initiés), sûrs, parfois de manière non sensible, dans la Foi et l’Espérance de sa Présence et de son Amour.

B. Chaudet, 2008.