Richard Monvoisin est spécialiste de l’étude des théories controversées. Il enseigne la pensée critique, la zététique (étude scientifique des phénomènes étranges) et la lecture critique des médias à l’université de Grenoble. Il est cofondateur du CorteX (Collectif de recherche transdisciplinaire Esprit critique & Sciences).
1. Eléments de critique des pseudo-médecines. Exemple des Élixirs Floraux de Bach.Sur le site du Gemppi (2007)
2. Critique des concepts pseudo-scientifiques, pseudo-médicaux et des postures philosophiques induites par la théorie du Dr Bach. Annales Pharmaceutiques Françaises (2005)
Résumé. Les Élixirs Floraux de Bach (EFB) sont les instruments d’une pseudo-thérapie dite alternative de plus en plus répandue en France. Devant l’impact social des approches dites complémentaires de la santé et le flou existant entre la démarche parapharmaceutique et les démarches de bien-être, l’investigation critique nous semble nécessaire pour promouvoir une information objective sur le su-jet. La méthodologie zététique nous paraissant la plus efficace pour traiter la question, nous avons procédé à une étude critique conjointe des EFB et de la thérapie alternative du Dr Bach qui les justifie. Nous montrons que l’efficacité des EFB est non avérée, que les principes de base de la théorie reposent sur des hypothèses peu fondées, fortement intuitives et de type magique, et promeuvent des approches philosophiques qui fragilisent les patients—consommateurs, notamment vis-à-vis de courants sectaires. Nous insistons sur la nécessité d'un apprentissage d'outils de critique efficaces.
Une réflexion du P. Joseph-Marie Verlinde sur le site final-age.net
Ayurveda, est un terme sanskrit formé des mots « ayus » (vie) et « veda » (science, connaissance), il signifie « science de la vie » ou « science de la longévité ». On trouve les premières traces de cette médecine au 12ème siècle avant notre ère. Les textes servant encore aujourd’hui de référence auraient été transcrits au 8ème siècle av. J.C.
La médecine ayurvédique est étroitement liée à l’hindouisme, plus particulièrement aux Vedas, qui constituent les écrits sacrés de cette religion : les maladies auraient une origine spirituelle : elles seraient dues à une perte de confiance dans l’atman – c’est-à-dire dans le divin immanent, selon la conception panthéiste de l’hindouisme.
L’ayurveda repose sur quelques grands principes : – la théorie des cinq éléments – la théorie des trois humeurs
Théorie des cinq principes de vie
Cettemédecinetraditionnelleestbaséesurlathéoriedescinqprincipes de vie ou éléments:la terre (A);l’eau (Va);le feu (Ra);l’air (Ha); etl’espace ou l’éther(Kha).
La structure du corps—les os, les tissus, les muscles,la peau—estrégiepar l’élément terre; lesliquides corporels sont en relation avec l’eau; la vitalité et le mouvement dépendent de l’élément feu,qui gouverne également la régulation thermique; quant à l’air, il gère la respiration et anime le corps.Enfin, les cavités—internes ou externes—sont des manifestations de l’espace.
Théorie des trois humeurs
Il faut compléter cette théorie des éléments par celle des trois doshas ou humeurs:lesprincipesespaceetairprédominentdansvata,quidirigel’impulsionnerveuse,lacirculation, la respiration et l’élimination;la croissance et la protection vis-à-vis de l’extérieur estdirigée par pitta, en qui prédominent lefeu et l’eau;le métabolisme est gouverné par kapha, où prédominent la terreet l’eau.
La santé résulte de l’équilibre entre ces trois doshas. Chacun des trois doshas caractériseun typed’homme:letypevataseraitimprévisible,impulsif,enthousiaste,disposéàl’inquiétudeetàl’insomnie;le pitta serait intelligent, vif, passionnel et aimant le soleil; tandis quele kapha serait solide, lent et disposé aux allergies.
L’ayurveda propose une approche autant préventive que curative, qui cherche à rajeunir les cellules etles tissus dégradés afin d’aider la longévité. Selon la Tradition, plus de 7000 espèces de plantesentreraient dans les recettes ayurvédiques. Toutes maladies seraient dues à un déficit alimentaire.
Diagnostic et thérapie
Le diagnostic du médecin repose sur l’interrogation, la palpation, la prise dupouls, l’examen du corps, particulièrement la langue et les urines. La médecine ayurvédique proposeun certain nombre de thérapies, comparables à l’aromathérapie, la chromothérapie ou l’homéopathie. Plusieurstechniquessontutiliséespouréliminerlestoxinesdel’organisme(Panchakarma):l’applicationd’huilechaude,deslavementsoudesrégimesappropriés.Cesinterventionssontsupposées rééquilibrer les trois doshas et avoir une action préventive.
Mais l’ayurveda fait également appel à des techniques quirelèvent davantage des pratiques spirituellesde l’hindouisme, telles que le Prânâyâma—méthode de contrôle du souffle (prâna) empruntée auYoga, visant à développer l’énergie vitale par la maîtrise de la respiration—ou encore la méditation, lavisualisation et certains rituels visant à canaliser les énergies occultes.
Si tout n’est évidemment pas à rejeter de cet antique art médical, la prudence et le discernement sontcependant de mise; car l’ayurveda mélange allègrement des techniques proprement physiques à des pratiquesrelevantdesesracineshindouistes.S’iln’estpasfauxdeprétendrequ’undysfonctionnement au niveau du corps peut procéder pour une part d’une cause psychique voirespirituelle, toutes les thérapies ne se valent pas dans ces deuxderniers domaines: mieux vaut choisirune approche qui soit cohérente avec ses convictions et sa vision anthropologique. Vu sous cet angle,iln’estpassûrquetouslesaspectsdel’ayurvedapuissentêtreintégrésdansuncheminement chrétien.
Carolyn Chen : « L’entreprise technologique offre la solution la plus efficace pour donner un sens à la vie ». Par Amelia Tait. The Guardian. Traduit de l’anglais (D. A. + Linguee)
Un nouveau livre expose l’utilisation par la Silicon Valley de concepts et de pratiques spirituels pour optimiser la productivité de ses employés.
Carolyn Chen est une sociologue et un professeur de l’UC Berkeley qui fait des recherches sur la religion, la race et l’ethnicité. Son nouveau livre, Work Pray Code : When Work Becomes Religion in Silicon Valley, présente des entretiens approfondis avec des employés et des employeurs afin d’explorer comment la spiritualité engendre la productivité dans le centre technologique mondial.
En tant que professeur de religion, qu’est-ce
qui a suscité votre intérêt pour la Silicon Valley ?
J’ai étudié les
immigrants taïwanais évangéliques, les chrétiens évangéliques,
les bouddhistes dans leurs communautés, mais je pense que toute
personne vivant dans un pays occidental industrialisé, dans une zone
métropolitaine, sait que la religion est en déclin en termes
d’affiliation et de participation religieuses. J’avais
l’impression qu’il manquait quelque chose si je ne tenais compte
que les personnes qui s’identifient comme religieuses. Comment
voyons-nous la religion fonctionner dans le monde ? Quelle est
la manifestation contemporaine de la religion ? J’étais
vraiment intéressé par la présence de la religion dans les espaces
séculiers.
Ce qui vous a amené à visiter des studios de
yoga et ce que vous avez appris en parlant à des personnes laïques
utilisant cette pratique spirituelle ?
J’ai remarqué que
le travail était très présent dans les récits et les biographies
des gens. Quand je demandais aux gens : « Alors pourquoi
pratiquez-vous le yoga, quand le pratiquez-vous ? », la
question était souvent centrée sur le travail. Les gens disaient :
« Eh bien, je pratique le yoga parce que, après une longue
journée, je sens que j’ai besoin d’évacuer le stress. »
Mais il y avait aussi une autre phrase : « Le yoga
m’aide vraiment à me rétablir pour que je puisse devenir un
meilleur X » — et ici vous pouviez remplir le vide —
une meilleure infirmière, un meilleur ingénieur, un meilleur
comptable ou avocat. Il m’est apparu clairement que le travail
était vraiment la religion dans leur vie — que le travail était
ce pour quoi ils étaient prêts à se soumettre, à s’abandonner
et à se sacrifier. Et si le yoga n’était qu’un accessoire
thérapeutique, c’était pour soutenir cette autre chose qu’ils
vénéraient, pourrait-on dire.
Il m’est donc apparu clairement au cours de ces entretiens que je ne cherchais pas au bon endroit. Parce que je regardais quelque chose qui avait des origines religieuses, à savoir le yoga, mais qu’est-ce qu’ils vénéraient réellement, qu’est-ce qui était sacré dans leur vie ? Ce n’était pas le yoga. Le yoga les aidait à vénérer leur travail.
Et votre livre raconte comment les PDG de la
Silicon Valley utilisent cette situation à leur avantage — d’abord
en proposant des cours de yoga au siège de la société, puis en
encourageant les pratiques bouddhistes telles que la pleine
conscience et la méditation. Pourquoi ces dernières ont-elles pris
le dessus ?
Le yoga a été
remplacé par la méditation et la pleine conscience, parce qu’il
existe des milliers d’études sur [les bienfaits de] la méditation
et la pleine conscience — il y a toute une industrie artisanale.
Mais, comme je l’explique dans mon livre, un grand nombre de ces
études ont été réalisées dans des laboratoires contrôlés, et
ne sont donc pas nécessairement applicables sur le lieu de travail.
Et on ne sait même pas ce qu’est la pleine conscience lorsqu’elle
est utilisée dans ces espaces séculiers. J’ai eu l’impression
que ces entreprises étaient toujours à la recherche de la prochaine
grande nouveauté, d’une solution facile. Il fallait que ce soit
pratique et rapide pour optimiser la productivité de leurs employés.
Ce qui est essentiellement le cœur de votre
livre — les géants de la technologie utilisent des pratiques
spirituelles pour optimiser la productivité et des concepts
spirituels (« missions », « histoires d’origine »,
« leaders ») pour que les gens consacrent leur vie au
travail. Mais pourquoi maintenant ? Pourquoi optimiser les
employés de cette manière, entre toutes ?
Cela fait partie d’une tendance plus longue et de changements plus importants dans l’économie — la montée de l’économie de la connaissance et le passage d’une économie industrielle à une économie post-industrielle. Dans une économie industrielle, la façon dont vous pouvez améliorer vos résultats est généralement l’exploitation des ressources naturelles. Dans une économie de la connaissance, l’atout le plus important est le savoir et les compétences de votre main-d’œuvre. Comment les développer ? Vous pouvez augmenter la valeur d’une personne en l’éduquant, mais vous pouvez également améliorer sa production, augmenter sa valeur, en développant son esprit. Comment capter leur côté spirituel, leur côté émotionnel, afin qu’ils puissent s’investir pleinement dans la main-d’œuvre ? De nombreux termes que nous utilisons aujourd’hui pour décrire le travail, tels que « passion » ou « engager tout son être » au travail, renvoient à ce concept de gestion de la main-d’œuvre dans une économie de la connaissance ; il ne s’agit pas nécessairement des compétences du travailleur humain, mais aussi de son aspect spirituel.
En pratique, cela signifie que les entreprises
fournissent aux employés des repas sains gratuits, des coachs de
vie, des centres de bien-être… En lisant, je me suis dit :
« Ça a l’air génial. » Comment convainquez-vous les gens
de relever ce défi ? Quels sont les inconvénients de ce que
vous appelez le maternalisme d’entreprise ?
Tout d’abord,
permettez-moi de dire que j’ai ressenti la même chose. Parce que
ce que l’entreprise technologique offre est la solution la plus
efficace — et efficace est le mot le plus important ici — pour
fournir une vie significative et épanouissante. Lorsque je passais
du temps là-bas, je pensais : « Je serais une bien
meilleure étudiante, enseignante, mère même, si j’étais ici,
parce que l’entreprise s’occuperait de toutes ces choses. »
J’ai donc lutté avec la même question que celle que vous posez.
Les géants de la technologie utilisent des pratiques et des concepts spirituels pour que les gens consacrent leur vie au travail
Mais il y a des inconvénients que j’ai constatés en tant que sociologue. Dans mon livre, j’explique comment le lieu de travail agit comme un aimant géant qui attire le temps, l’énergie et le dévouement d’une communauté. Mais qu’advient-il des autres institutions ? Qu’en est-il de la famille, des communautés religieuses, des écoles, voire des petites entreprises, des organisations artistiques et des associations de quartier ? Dans le modèle américain, nous considérons ces institutions civiques comme fondamentalement importantes pour préserver notre démocratie. Toutes ces autres institutions commencent à devenir de plus en plus petites, parce que vous avez cette institution alpha qui attire tout.
C’est vrai — et vous avez remarqué que les
concierges et les traiteurs n’ont pas les mêmes avantages que les
ingénieurs, et que la dynamique éthique de la spiritualité est
complètement perdue. Certains des avantages offerts font froncer les
sourcils : J’ai été choqué de lire l’histoire de Vijay,
un ingénieur à qui son employeur a donné un coach pour les
rencontres. Quel a été le moment le plus choquant pour vous dans
votre reportage ?
Cette personne des RH a dit : « On ne peut pas faire travailler nos employés 24 heures sur 24 si on ne leur donne pas de flexibilité. » Et quand elle a dit ça, une ampoule s’est allumée dans ma tête. Nous devons vraiment réfléchir à cette question alors que nous évoluons vers un modèle plus hybride. Les travailleurs poussent à la flexibilité, mais quelle peut en être la conséquence ? Cela peut être de travailler 24 heures sur 24, 7 jours sur 7.
Les travailleurs poussent à la flexibilité, mais quelle peut en être la conséquence ? Il se peut que vous travailliez 24 heures sur 24, 7 jours sur 7.
Avant d’ouvrir le livre, j’ai pensé qu’il
s’agirait essentiellement du culte de personnes telles que Steve
Jobs. C’est plus compliqué que cela. Qui est le Dieu de votre
équation ? Quelle est la figure de l’adoration ?
Steve Jobs est comme
un saint — il y a cette hagiographie, il y a un culte de Steve Jobs
et les gens ont commencé à pratiquer la méditation à cause de
lui. Mais il s’agit essentiellement de vénérer un système. C’est
cette croyance que le travail va vous sauver, que c’est la chose
qui va vous donner un sens, un but et, en un sens, l’immortalité.
Work Pray Code : When Work Becomes Religion in Silicon Valley par Carolyn Chen est publié par Princeton University Press (£22).
Si vous cherchez sur internet « éveil de la kundalini », ou encore
« kundalini yoga », on vous suggérera des centaines de pages de sites à consulter, avec des affirmations alléchantes à la
clé comme celle-ci : « L’éveil de la kundalini conduit à un éveil spirituel menant à une très haute conscience de soi »… Qu’en est-il
exactement ? S’agit-il de pratiques et d’expériences proches de la mystique chrétienne ?
Quelques médecins
notamment psychiatres, outre Atlantique, ont observé une
augmentation significative de personnes présentant des symptômes
inclassifiables dans la nosologie habituelle permettant le diagnostic
de pathologies. Les années hippies, l’attrait pour l’Orient, les
techniques yogis ont fait apparaître des comportements et des
pathologies inhabituels en Occident.
Avant de décrire
ce qu’est la Kundalini, et ce que sont les chakras, voici quelques
observations faites par des psychiatres décrivant pour partie le
syndrome de la Kundalini.
Les
manifestations liées à cet éveil de la Kundalini encombrent la vie
de nombreuses personnes ; elles peuvent relever de la compétence
du prêtre exorciste accompagné d’une équipe de discernement,
pour une libération spirituelle et physique des personnes impactées.
C’est en ce sens que nous tenterons des réponses possibles.
1. Le syndrome de la Kundalini
Ce syndrome
caractérise les conséquences de pratiques initialement yogiques
ayant pour but une « purification des chakras » avec
éveil de la Kundalini. Des personnes ayant vécu une
expérience de mort imminente peuvent décrire des symptômes
similaires. L’apparition de ces symptômes peut être lente et
progressive ou subite et envahissante, occasionnant de graves
perturbations du sujet.
Charles Bruce
Greyson, né en 1945, ancien professeur de psychiatrie et de sciences
neuro-comportementales de l’Université de Virginie, a travaillé
particulièrement sur les descriptions de dites « morts
imminentes » ou NDE. Il a conçu son « échelle de
Greyson » pour répertorier et hiérarchiser les témoignages
relatant les perceptions des patients ayant vécu de telles
expériences. Il a également conçu une échelle de 19 éléments,
Physio-Kundalini Escalader1,
pour classifier les dires de sujets ayant vécu un éveil, dit
aussi montée de la Kundalini.
La
symptomatologie qui en résulte peut être confondue avec des
troubles psychotiques, bien qu’ils ne soient pas d’origine
psychiatrique2.
Cependant il est observé une intensité symptomatique exacerbée
chez des sujets plus fragiles psychologiquement3.
Quelques
symptômes le plus fréquemment observés :
Phénomènes
sensoriels :
Chatouillements,
sensations de chaud et de froid.
Respiration
inhabituelle, hyperventilation, rétention respiratoire, perturbation
du rythme.
Tremblements.
Phénomènes
psychologiques :
Souvenirs de
traumatismes, envahissants et obnubilants.
Émotions
extrêmes.
Difficultés à
contrôler les comportements.
Certains peuvent
évoquer un trouble de la personnalité schizotypique qui se traduit
par une peur infondée dans les relations interpersonnelles, une
cognition et des perceptions déformées, lumières ou visions
intérieures et sons intérieurs.
Sentiments de
dissociation de la personnalité.
Phénomènes
interprétatifs, des distorsions de la pensée.
Phénomènes
non physiologiques :
Sensations
d’expériences extracorporelles, comme le fait de se voir soi-même
à distance, de voyager dans le temps et dans l’espace sans
limitation.
Sensations
positives euphorisantes ou au contraire pensées morbides sans raison
apparente.
Divers
phénomènes :
Adopter des
positions étranges, se retrouver bloqué dans une certaine position.
Avoir des
mouvements ou sensations involontaires.
Sexualité :
Exacerbée avec
des sensations orgasmiques intempestives.
Parfois
totalement éteinte.
Ce que les psychiatres n’évoquent pas, et que constatent certains exorcistes, dans cet éveil de la Kundalini, c’est l’ouverture à la médiumnité et au magnétisme.
2. Qu’est que la Kundalini ?
Description
Cette Kundalini serait endormie dans le chakra mūlādhāra, lovée comme un serpent, symbolisé par un cobra royal, à la base de la colonne vertébrale, en avant du sacrum. Là est la racine, mūla, de toutes les nāḍīs, ces canaux du corps subtil. La Kundalini est enroulée trois fois et demie autour du lingam symbolique de Shiva. Lorsque la Kundalini est éveillée, elle pénètre à l’intérieur de sushumnā le canal énergétique central, ou voie psychique centrale. Sushumnā est complété de deux autres canaux par iḍā, et, piṅgalā. Au cours de sa montée, la Kundalini éveille les chakras représentés par différents lotus. Lorsque la Kundalini arrive au septième chakra situé proche de la fontanelle, c’est la réalisation de Soi. Les six chakras seraient les centres subtils et divins des enveloppes physiques et psychiques. Le septième ou suprême centre de conscience est Paramashiva.
Cette réalisation
de Soi serait l’affranchissement de toute condition limitative
permettant de sortir de l’individuel pour atteindre l’universel.
La voie royale de l’épanouissement de la conscience, pour parvenir
à l’extinction du cycle des renaissances successives samsara.
Les hindous, qui
ne voudraient pas même toucher un cadavre, et à plus forte raison
le disséquer, ont élaboré toute une cartographie anatomique par
expériences initiatiques, donc incontrôlables selon des critères
d’observations anatomiques de la médecine occidentale.
C’est donc une erreur d’identifier ou d’établir des liens entre les chakras, et le trajet de la Kundalini, avec les plexus physiologiques, les glandes endocrines, ou les structures ganglionnaires, nerveuses, vasculaires ou lymphatiques, comme les théosophes précurseurs du New-Age tenteront de le faire.
Différents types
d’ascèse provoqueraient cet éveil de la Kundalini, dont la
pratique d’asana, ou posture corporelle. Il en existerait
8 400 000, dont 1 600 sont déclarés excellents, et
parmi ces derniers trente-deux seraient bénéfiques pour les hommes.
Voici une asana
qui combinée à d’autres pratiques, comme la récitation de
mantras, ou de pranayama (yoga respiratoire) permettrait d’activer
la Kundalini : cette asana est associée à
un Mudrâ (posture des doigts des mains et des pieds), « dans
lesquels les pieds sont pressés sur la région du centre génital et
ferment l’ouverture anale, les mains fermant les autres
ouvertures : les narines, les yeux, les oreilles, la bouche
(Yonimudrâ). Le talon droit est pressé contre l’anus et le gauche
contre la région du centre génital, et afin de fermer l’ouverture
du pénis, il est contracté et ramené sous la voûte du pubis, si
bien qu’on ne le voit plus. La langue est retournée en arrière en
Khechari Mudrâ pour fermer aussi la gorge, lorsque ces deux Mudrâ
sont combinées. »4
Nous voyons
d’ores et déjà que ce type de pratiques n’a rien à voir avec
l’ascétisme et la mystique chrétienne.
Origine
de la kundalini
Ce terme provient
du sanskrit, une des langues de l’Inde. Selon une tradition
yogique, reprise par le mythique Patanjali qui serait l’auteur du
recueil référent sur le Yoga Sūtra, (dont l’origine est
imprécise, entre l’an 300 av. J.-C. et l’an 500 apr.
J.-C.), la Kundalini serait une énergie cosmique, ou vitale ou
encore divine, spirituelle, lovée à la base de la colonne
vertébrale. De fait, il s’agirait plutôt d’une énergie
sexuelle.
La notion même
de Kundalini ne peut être dissociée de la pratique du Yoga Sûtra.
« Yoga
dérive de la racine yug (en sanskrit) « lier ensemble »,
« tenir ensemble », « atteler », « mettre
sous le joug ». Le vocable Yoga sert en général à distinguer
toute technique d’ascèse et toute méthode de méditation. »5
« Ce qui caractérise le Yoga, ce n’est pas seulement son
côté pratique, c’est aussi sa structure initiatique… Il y faut
la direction d’un maître (gourou). »
C’est dans la Yogatattava6que sont entre autres relatés les prestiges magiques liés à
ces pratiques yogiques. « Une longue liste de siddhis,
pouvoirs occultes, trahit le milieu magique où cette Upanishad a été
élaborée ; car on parle de « clairvoyance, de claire
audience, de la possibilité de se transporter en un instant à de
grandes distances, de la faculté de bien parler, de prendre
n’importe quelle forme, de devenir invisible, et de la possibilité
de transmuer le fer ou d’autres métaux en or, en l’enduisant
d’excréments. »7
La Yogatattava
Up irait encore plus loin. Chacun des cinq éléments cosmiques,
la terre, l’eau, le feu, le vent et l’éther, peut être maîtrisé
par des exercices s’arrogeant la bienveillance du dieu gouvernant
chacun de ses éléments. Il n’y a plus alors de distance, plus de
distinction entre le yogi et l’Esprit universel. « Le yogi
peut alors faire tout ce qui lui plaît ; s’il veut, il peut
être absorbé dans le parabrahman (l’être suprême ou la
réalité ultime) ; si au contraire, il veut garder son
corps, il peut rester sur terre et posséder tous les siddhis.
Il peut devenir dieu, vivre entouré d’honneur, dans les cieux,
prendre toutes les formes désirées. Le ygin devenu dieu peut vivre
autant qu’il lui plaît. »8
La
Dhyänabindu, est un autre texte sacré, à caractère magique,
dont les pratiques dédouanent de toute loi morale et sociale. Il y
est question d’une physiologie subtile, où sont décrits
précisément, Kundalini, chakras et différentes veines et canaux
énergétiques.
À partir des Vème-VIIème siècles le tantrisme développe des pratiques capables de manipuler et de maîtriser ces énergies te type érotique et magique. Elles ont la réputation de donner accès à des pouvoirs occultes et surnaturels (ou siddhis). Le Kundalini yoga est associé aux siddhas, adeptes les plus expérimentés, et enseigné de façon confidentielle.
3. Kundalini et Occident
Ces connaissances ont été introduites en Occident en 1919, par
l’intermédiaire d’un livre : La puissance du Serpent9
de sir John Woodroffe (1865-1936), juriste, indianiste anglais,
traducteur de textes en sanskrit sous le nom de plume d’Arthur
Avalon10.
Ce livre décrit une forme particulière de Yoga tantrique nommée
Kundalini Yoga. « Ces noms évoquent d’une part la
Kundalinî Shakti, Puissance Suprême présente dans le corps humain
et dont l’éveil permet la réalisation du Yoga, d’autre part la
purification des Éléments du corps (Bhûta-shuddhi) qui se produit
lors de cette réalisation. Ce Yoga s’effectue suivant une
technique appelée Shat-chakra-bheda, c’est-à-dire percement des
six Centres ou Régions (Chakra) ou Lotus (Padma) du corps, sous
l’action de la Kundalinî Shakti, que, pour lui donner une
désignation occidentale, j’ai nommé ici la Puissance du
Serpent. »11
Sir John
Woodroffe, grand initié aux pratiques de l’éveil de la Kundalini
et traducteur en anglais de textes tantriques jusque-là inédits, a
eu une connaissance particulièrement rare pour un Occidental de ces
particularités de l’hindouisme et du yoga.
À la fin de son
introduction Arthur Avalon livre la finalité, de cette recherche
ascétique et mystique :
« L’homme
est ainsi, en son essence, le Tout-Puissant statique, ou Shiva qui
est Conscience pure ; et, en tant que Mental et Corps, il est la
manifestation de la Puissance de Shiva, Shakti, ou la Mère. Il est
donc Shiva-Shakti. Il est, dans son état ordinaire, une expression
de la Puissance. L’objet de la Sâdhanâ, ou Adoration, et du Yoga,
est d’élever cette Puissance à son expression parfaite, qui est
parfaite dans le sens d’expérience illimitée. Un moyen d’y
parvenir est le Yoga tantrique, par lequel l’homme échange son
expérience limitée du monde contre celle qui est le Tout sans
limites (Pûrna), ou la Béatitude Parfaite. »
Dans la
Puissance du serpent, Woodroffe prévient qu’il est absolument
nécessaire de suivre les enseignements d’un gourou ou siddha ayant
lui-même expérimenté ce chemin d’éveil, pour éviter à
l’adepte bien des déconvenues, pouvant l’entraîner jusque dans
la folie.
Cette puissance
acquise par ascétisme pour rejoindre ce que serait la Béatitude
parfaite n’a rien à voir avec les Béatitudes promises par le
Christ dans son premier enseignement sur la montagne dans l’Évangile
de Saint Mathieu. Béatitude promise aux humbles, aux doux, à ceux
qui pleurent, à ceux qui ont soif de justice… Béatitudes et repos
réservés aux âmes de ceux qui peinent et sont chargés des poids
de l’existence et viennent à Jésus, doux et humble de cœur.
Kundalini,
Théosophie et New-Age
Le courant
théosophique va être un des principaux vecteurs de la pénétration
de ces pratiques adaptées à des Occidentaux pressés d’avoir des
résultats rapides, et repris dans les pratiques nébuleuses du
New-Age.
Helena Blavatsky
est une référence incontournable du New-Age que l’on retrouve
sous le nom de Vlabatsky dans les aventures d’Harry Potter !
Helena Blavatsky
(1831-1891), férue de sorcelleries, de chamanismes de bouddhisme
tibétain, de yoga, et de spiritisme, fonde en 1875, à New York la
Theosophical Society, la Société théosophique, avec Henry
Steel Olcott, ancien militaire, juriste et franc-maçon. Elle fut
censée posséder des pouvoirs paranormaux tels que ceux qui sont
initiés à l’éveil de la Kundalini. En 1887, elle fonde la
Blavatsky Lodge, puis la revue Lucifer.
Charles Webster Leadbeater (1854-1934), d’abord ordonné prêtre
anglican en 1880, fut fasciné par les écrits d’Helena Petrovna
Blavatsky, et entra dans la Société Théosophique en 1883. Séduit
par l’Inde et les pratiques de purification des chakras par montée
de la Kundalini des gourous yogiques, en
1927, il décrit cela dans son livre Chakras.
Son pouvoir de séduction, son affirmation d’être clairvoyant
l’amène à faire de nombreuses conférences dans le cadre de la
société théosophique. Accusé de perversion sexuelle et de
pédérastie en 1906, il se met en veilleuse. Annie Besant12
succédant à Helena Blavatsky le réintègre dans cette société en
1907.
En 1915,
Leadbeater rencontre en Australie James Ingall Wedgwood (1892-1950),
théosophe, martiniste et fondateur de l’Église catholique
libérale, dont il se proclame tout simplement évêque. Wedgwood
l’initie en franc-maçonnerie, au martinisme, et le consacrera
évêque en 1916.
Alice Bailey
(1880-1949), membre de la société théosophique écrivit une
vingtaine d’ouvrages traitant d’occultisme et d’ésotérisme.
Elle utilisa fréquemment l’expression du New-Age, dans ses livres.
Les figures emblématiques du mouvement New-Age sont référentes,
explicitement ou non, au mouvement théosophique. Elle associa les
chakras à des glandes endocrines et au système nerveux lymphatique,
ce qui sera repris par la suite comme parole d’Évangile New-Age.
Paul Lecourt
(1871-1954), astrologue et spirite présentait l’humanité soumise
à des signes astrologiques, d’environ 2160 ans ; ainsi, nous
sortirions de l’ère du poisson, marqué par le christianisme, et
ses dogmes engendrant les guerres, pour entrer dans l’ère du
Verseau où l’homme libéré de ses carcans allait développer
toutes ses potentialités.
Carl Gustave Jung
(1875-1961), autre figure emblématique du New-Age ne sera pas en
reste publiant, l’Ère du Verseau.
Ces pratiques ont
été magnifiées en Occident, par les mouvements issus du New-Age,
faisant feu de tout bois pourvu qu’elles se dédouanent de la
doctrine catholique, ou mieux qu’elle la combatte frontalement ou
insidieusement. Des stars de la musique ou du cinéma, des
influenceurs comme Aldous Huxley se feront les maîtres à penser des
libérations opérées par ces contre-cultures opposées au
christianisme. Ainsi, les Beatles après leur séjour en 1968 dans
l’ashram de Maharishi Mahesh Yogi, le gourou de la Méditation
transcendantale, ou le gourou Swami Satchidananda qui fit l’ouverture
du festival de Pop music de Woodstock en 1969 font l’apologie de
ces techniques, soi-disant libératrices de toutes nos potentialités
cachées. Allan Watts, Timothy Leary, Bob Dylan, Joan Baez et bien
d’autres seront les chantres de ces spiritualités
« libératrices ».
Aujourd’hui
Parler
de l’éveil de la Kundalini peut faire sourire, c’est comme une
curiosité historique, car cela évoque l’univers Hippies des
années 1970. De même parler du New-Age semble suranné,
déjà dépassé, associé à une manière de vivre qui appartient au
folklore. Plus personne ne pourrait reconnaitre vivre comme au temps
des festivals de Woodstock. Et pourtant…. Toutes les idées du
New-Age nous imprègnent à notre insu. Notre culture occidentale les
a totalement absorbées. L’obsession actuelle de vouloir développer
toutes nos potentialités enfouies, de libérer notre mémoire, de
développer toutes nos formes d’intuition, de vivre en contact
direct avec la nature, en est un héritage direct.
Le
new age (démodé) et le transhumanisme (à la mode), sont une même
famille de pensée. Aldous Huxley, chantre du New Age est le frère
de Julian Huxley, chantre du transhumanisme, à la mode en ce moment.
Le Flower Power prônait l’ouverture des sens. La culture Woke des
années 2020 prône l’Eveil, (Woke est le prétérite
du verbe to Wake, se mettre debout, s’éveiller). Et pour être
éveillé, il faut avoir été initié, notamment par l’ouverture
des sens, via l’ouverture des chakras dans la kundalini.
Les mêmes ressorts, habillés sous des oripeaux à la mode du jour pour être séduisants, reviennent inlassablement percuter notre relation au monde, aux autres et à Dieu. Une anthropologie horizontale, issue du péché originel, « vous serez comme des dieux » menace l’anthropologie verticale dont la prière du soir se fait l’écho : « Notre secours est dans le nom du Seigneur, qui a fait le ciel et la terre ».
Les officines inspiratrices, notamment californiennes, demeurent souvent les mêmes, derrière une cosmétique de surface.
Bien entendu,
toutes les formes occidentalisées de yoga n’éveillent pas
nécessairement cette Kundalini. Aujourd’hui 10 millions de
Français font ou ont fait du yoga depuis au moins trois ans ;
plus de 7 millions le pratiquent régulièrement et 2 millions
et demi l’ont commencé durant la récente épidémie de covid 19
13.
Parmi ces nouveaux adeptes certains seront tentés d’aller plus
loin dans la recherche de l’éveil de la Kundalini14.
Certains « initiés » prétendent ouvrir les chakras et éveiller la Kundalini, par initiation spontanée du disciple faisant allégeance. Ainsi des « maîtres » Reiki15 prétendent ouvrir les chakras de leurs patients à l’énergie universelle. C’est ainsi qu’apparaît le plus souvent le syndrome de la Kundalini.
Ces pratiques
sont de nature magique et, ou sexuelle, elles conditionnent notre
corps et nos ressentis psychologiques et n’ont rien à voir avec
une spiritualité chrétienne, si ascétique et mystique soit-elle.
Assimiler ces états psychophysiologiques à des sommets
d’expériences spirituelles16,
entre en contradiction essentielle avec l’accueil de la grâce
gratuite de Dieu et l’exercice des vertus de la tradition
catholique.
La Perle de grand
prix de l’Évangile se recherche dans l’humble quotidien, avec
constance et assiduité, dans les joies comme dans les peines, dans
les chutes, et le pardon reçu et donné. L’objet du combat
spirituel est d’exercer notre volonté à nous conformer à la
volonté de Dieu, cependant cette Perle se reçoit au-delà de tout
mérite, seule la grâce de Dieu peut nous l’offrir.
Jésus-Christ
seul nous ouvre à une ère nouvelle. « Les temps sont
accomplis : le règne de Dieu est tout proche. Convertissez-vous
et croyez à l’Évangile » (Mc 1, 15).
Alors écouterons-nous pour la mettre en pratique, l’exhortation de saint Paul dans sa lettre aux Ephésiens : « Revêtez-vous de l’homme nouveau, créé, selon Dieu, dans la justice et la sainteté conformes à la vérité » (Ep 4, 24).
4. Les chakras, des blessures paranormales et spirituelles ?
Écoutons, pour terminer PLUSIEURS TÉMOIGNAGES transmis par le P. Dominique Auzenet, exorciste du diocèse du Mans. Ils posent une question importante, qui se situe sur un autre plan.
1. Je me suis demandé si les ouvertures de chakras ne sont pas des sortes de blessures spirituelles. Une personne que je connais décrit qu’elle se sent tout ouverte à tout et n’importe quoi. Les perceptions affluent et sont donc incontrôlables comme des entrées démoniaques potentielles. Son vocabulaire que je comprends pour l’avoir malheureusement vécu, me fait vraiment penser à des blessures d’ordre paranormal, sur un plan spirituel. Le Seigneur ne nous a pas créés « tout ouverts », blessés ainsi. S’il nous a « fermés » à tout cela, je me dis que ce n’est que par amour et miséricorde, pour ne pas nous exposer aux dangers du Mauvais et à ses manœuvres.
Mais je constate tout de même une différence entre les personnes tombées dans l’occulte sans le vouloir et sans le savoir, par ignorance et méconnaissance, et celles qui invoquent ouvertement les esprits pour obtenir des pouvoirs divers et variés. Les premières y renoncent quand elles comprennent « la farce », les secondes continuent dans la même voie… Les premières, même si elles peuvent tomber dans le piège de l’orgueil, grisées par les kiffs sensoriels et le développement des pouvoirs, n’y sont pas entrées avec l’idée « de se prendre pour Dieu », de le défier… Autrement dit l’orgueil dans lequel elles tombent n’est pas premier mais secondaire. Ce qui me semble premier chez elles, ce sont des blessures de longue date, des périodes de vulnérabilité… C’est ce qui fait qu’elles cherchent des solutions à leurs maux par tous les moyens et se tournent vers ces pratiques. Il me semble que ces personnes ont avant tout besoin de la miséricorde du Seigneur. Je constate que la confession est le premier pas, puis le renoncement aux pouvoirs, les prières de délivrance et parfois les exorcismes, et aussi le sacrement de l’onction des malades.
Car le Mauvais lorsqu’il vient s’infiltrer dans ces blessures anciennes et non cicatrisées, s’y loge et fait croire que les pouvoirs, les soins énergétiques sont LA solution. C’est là qu’aux blessures d’ordre psychologique et affective, se greffent les blessures spirituelles à travers l’engrenage des consultations de praticiens de toute sorte (médium, reiki, magnétiseurs…). Plus j’écoute des personnes, plus cet engrenage m’apparaît évident et redoutable.
Pour en revenir à cette personne qui s’inquiétait de savoir si ses chakras se refermeront un jour, je répondais que rien n’était impossible à Dieu et qu’il ne nous a pas créés ainsi et que je suis certaine que dans sa grande miséricorde il peut guérir ses enfants blessés par l’occulte et les libérer. Mais je vois que le Seigneur ne fait rien sans nous. Il attend qu’on renonce ouvertement, qu’on se confesse, qu’on le prie…
Une autre personne décrit ce qu’elle pense être une montée de kundalini de la façon suivante :
2.J’ai eu une montée d’énergie forte dans mes chakras et ceux-ci se sont ouverts à nouveau de manière plus ample, et le mal en a profité pour ré-attaquer de manière extrêmement forte sur tout mon être. Des décharges électriques intenses dans mon corps et ma tête, des piqures et des brûlures sur ma tête, ma nuque, mon dos, mon sacrum : clairement des esprits ce sont accrochés à moi et de façon permanente. Je sens mon énergie vitale aspirée quand les attaques arrivent, mes oreilles sifflent, je me sens aspirée du coté gauche de mon corps, mon être se remplie de noirceur et de désespoir, j’ai des blasphèmes contre Dieu et Marie pendant la prière. J’ai des attaques en pensées ainsi que des pensées de suicide malgré tout l’amour que j’ai pour ma famille. Ces attaques me perturbent jour et nuit et m’empêche de dormir et de m’alimenter correctement, je ne peux plus conduire. Cela m’a même envoyé aux urgences suite à une grosse montée d’énergie dans la tête, je me suis sentie sortir par ma tête, une partie de mon visage s’est paralysée, je ne pouvais plus parler, je ne sentais que le coté droit de mon corps. La prise de sang et le scanner n’ont rien donné.
Une autre personne, qui a fait une initiation dans le bouddhisme tibétain, écrit ceci :
3. Il me semble que la montée de la Kundalini correspond à une ouverture totale des chakras de tout le corps. Le Père Verlinde l’évoque dans une de ses conférences. Un de ses amis en ayant souffert lors de leur séjour en Inde et étant depuis en hôpital psychiatrique… C’est très connu dans le milieu des initiations en yoga interne (le mouvement en intérieur car il s’agit de mouvements d’énergie et il y a peu de mouvements du corps extérieur). L’énergie monte de la base du corps (sacrum), à travers tous les chakras alors ouverts jusqu’au sommet du crâne. Dans le bouddhisme tibétain, des initiations censées préparer à la mort (pratique du Powa ou éjection de la conscience par le chakra du sommet de la tête) étaient basées sur cette pratique. Je n’ai jamais été initiée à cela (par refus absolu de ma part), mais je me souviens que le Lama avait dit que cela raccourcissait l’espérance de vie tant l’ouverture au niveau énergétique était totale et qu’il n’était pas souhaitable de faire ce genre d’exercices très souvent. Le signe visible de la réussite de cette pratique par l’initié est un petit trou au sommet du crâne laissant perler un peu de sang et dans lequel on insère traditionnellement un brin de paille comme preuve visible par tous de la réussite de l’initiation.
Je pense aussi que lorsqu’on ressent des douleurs et sensations pénibles dans le corps causées par les attaques, ainsi que les émotions de désespoir, voir de suicide, il faut tourner son coeur vers le Seigneur. Ne pas se laisser « emporter » dans les manipulations sensorielles et émotions que le démon opère sur la personne. Il la tient par ce biais, il la « torture », l’impressionne, l’inquiète, l’aliène… Il adore jouer avec les sens. C’est son terrain de jeu favori… Tantôt il les utilisent pour flatter les humains (++ sensoriels addictifs), tantôt il les utilise pour les tourmenter…
Personnellement dans ces cas là, des temps d’adoration devant le Saint Sacrement m’aidaient à tout remettre à Dieu en confiance. Comme si l’autre à force ne faisait plus que faire du bruit dans mes sensations, mes émotions, mais mon coeur lui restait avec Dieu.
Car l’ANCRAGE, c’est le Seigneur dans ce cas. Et le point d’ancrage, c’est notre coeur tourné vers le celui du Seigneur. Quoi de plus central et intime que cette confiance ? Le démon déteste quand on fait cela… Il ne peut rien contre l’amour et la CONFIANCE EN DIEU. Poser ce genre d’acte de foi le met en rage… Je pense qu’il ne faut pas courir trop « après la solution miracle » qui viendrait d’une prière, ou autre « nouvelle solution ». Ne pas s’éparpiller. Faire simple mais confiant: Garder sa confiance rivée sur le Seigneur dans des actes de foi et d’abandon, surtout au coeur des attaques. Ne pas douter que le Seigneur agit et délivre (le démon cherche à faire douter de la délivrance). Se confesser très souvent. Prier tous les jours et se confier à l’intercession de Marie. Continuer à recevoir les sacrements et à aller à la messe.
Notes
1Bruce
Greyson (1993). « Les
expériences de mort imminente et le syndrome physio-kundalini« .
Journal de la religion et de la santé. En anglais, Le
syndrome de physio-kundalini et la maladie mentale,
Journal de psychologie transpersonnelle, 1993.
9Arthur
Avalon, ou sir John Woodroffe, La
puissance du Serpent, Ed.
Paul Derain 1959. Format PDF.
10Ce
nom de plume d’Arthur Avalon ne doit rien au hasard. L’île
d’Avalon selon les légendes du roi Arthur est le lieu où a été
formée son épée et où repose Arthur après sa dernière bataille
à Camlann. C’est aussi l’île de la fée Morgane, un lieu
mythique de la quête du Graal. Nous sommes là dans un des
épicentres de l’ésotérisme occidental. C’est enfin
l’île où vivait supposément la fée Morgane.
16 Tout un débat a déjà eu lieu dans les années 2000 dans les milieux évangéliques autour des similitudes entre les manifestations prétendument charismatiques dues à l’ « onction de Toronto » ou « bénédiction du Père », et les manifestations de l’éveil de la Kundalini. Voir par exemple : http://www.info-sectes.org/occulte/toronto_kundalini.htm
Je suis une internaute comme tant d'autres, qui, faisant des recherches, suis tombée sur le site sosdiscernement. J'y ai trouvé une manne nourrissante, éclairante, et substantielle. J'ose confier à vos prières des personnes de ma famille qui depuis quelque temps, utilisent des pendules... soit-disant " pour connaître l'âge des arbres" mais aussi finalement pour retrouver des choses... et croient dans des méthodes de bien-être qui, personnellement, à les entendre, guérissent de tout sans vraiment d'effort ni travail. La lecture de plusieurs articles, les vôtres et ceux de Bertran Chaudet m'ont vraiment tellement rejointe que je tenais à vous remercier !
La lecture de ce mail m’amène à écrire ce petit article… Car faut distinguer entre les recherches scientifiques sur le monde des arbres, et les démarches thérapeutiques liées aux arbres, très tendance actuellement. Après tout, quoi de mieux qu’une balade en forêt, en bord de mer ou à la campagne pour se détendre après une semaine chargée ? Mais pour ses tenants, la sylvothérapie est bien plus qu’une simple promenade. Des stages de sylvothérapie organisés par des « thérapeutes énergétiques », des coachs ou des guides fleurissent un peu partout dans l’Hexagone, à des prix parfois exagérés. De plus, en partant câliner les arbres, on se retrouvera un jour ou l’autre propulsé vers d’autres pratiques comme la méditation de pleine conscience, et on finira par entrer dans des perspectives hindouïsantes de fusion avec la nature… Bref, exit la saine distinction entre le Créateur et la création…
La chronobiologie des arbres
Ernst Zürcher s’est aventuré dans des contrées aux confins du visible et de l’invisible*, peu explorées par la science. Ingénieur forestier et enseignant à la Haute École spécialisée bernoise, le sexagénaire interroge les mythes et les savoirs traditionnels pour les confronter aux lois de la physique. « Il faut se demander s’il s’agit de superstition ou de sagesse ». Ses découvertes dans le domaine de la chronobiologie des arbres étonneront d’abord la communauté scientifique avant de lui apporter une reconnaissance internationale. « Dans la vie, j’essaie de suivre la leçon de l’arbre : être “dans le monde” sans être “du monde”. L’arbre transforme l’invisible en visible, l’énergie lumineuse et l’air en matière organique – qui est vie et source de vie. Il est comme un cadeau du ciel venu déployer la majesté de sa forme et nous inspirer par sa maîtrise du temps. L’arbre est un exemple de liberté, de joie et de force. Il n’attend qu’une chose : que nous levions nos yeux vers lui. » (La Croix, 3 janvier 2018).
Ernst Zürcher, Les Arbres, entre visible et invisible, Éd. Actes Sud, 2016.
« Quand les responsables de votre quotidien préféré m’ont proposé de tester un « bain de forêt », je n’avais pourtant pas hésité une seconde. (…) Rendez-vous est donné à notre petit groupe à l’orée de la forêt pour une déambulation de trois heures. « Je suis guide en sylvothérapie », se présente Serge. « Le thérapeute, c’est la forêt », prévient-il, dressant la liste de ses bienfaits supposés. Je tais mes doutes concernant « les découvertes scientifiques récentes » à ce sujet. Bien décidé, néanmoins, à me prêter au jeu. Après tout, comme le rappelle Serge à juste titre, « cela fait des millénaires que l’on se ressource en forêt ».
Chaque guide a sa méthode. Serge lance des « invitations » que nous sommes libres de suivre ou non. Et cela commence fort : « Nous allons faire une marche animale », annonce le meneur. Par conscience professionnelle, me voilà dans la peau d’un cerf. Curieusement, mes sens s’éveillent. J’écoute les bruits que m’apporte le vent. Je me sur- prends à jeter mon regard au loin pour percer les taillis. C’est étonnant. Puis nous nous regroupons pour une séquence de relaxation. « Scannez votre corps des pieds à la tête, relâchez-vous. » Là, je me sens bien… Serge nous invite à écouter bruire la forêt, à sentir ses parfums. L’humus le dispute à la citronnelle, dont on s’est généreusement aspergé. Nous voici invités à palper le sol et même à «goûter» l’air en tirant la langue. Un échec, en ce qui me concerne.
« Tournez sur vous-mêmes, comme un radar, pour trouver l’endroit où votre corps se sent le mieux. » Je trouve. Quand j’ouvre les yeux, je suis face au chemin forestier semé de pousses de chênes et de jeunes ronciers aux tendres épines. C’est là que nous nous engageons, après un partage de sensations. Puis nous échangeons sur ce que nous avons remarqué dans un « cercle de parole ».
Cette fois, nous observons « tout ce qui est en mouvement ». Nous marquons des arrêts dans notre marche, tels des suricates scrutant la savane. Nous admirons l’eau qui tremblote au bord des feuilles, la lumière qui se joue de nous. Et toutes ces araignées – au moins quatre espèces détectées, c’est fou ! Le chant du coucou lancé par notre guide signale la fin de la séance. Voilà, nous y sommes… « Maintenant que vous êtes connectés à la forêt, vous pouvez choisir un arbre et lui offrir votre amitié. » Salut Douglas ! Je l’ai repéré de loin. J’ai eu pitié de lui en raison d’une marque de peinture annonçant (peut-être) son prochain abattage. Je m’approche. Campe mes deux pieds sur le sol souple. Redresse le buste. Pose délicatement mes mains sur ses hanches, comme une première danse timide. Puis je penche mon front contre lui. Et j’attends. Ouvrant les yeux de temps en temps, pour observer le décor de sa vie. Me voilà en empathie avec un arbre !
Pour le reste, pas de révélation arboricole. Certes, je suis d’une nature sceptique. Mais même mes camarades du jour, de meilleure composition, ne prétendent pas à l’expérience symbiotique. Je rentre à Lyon, « plus zen » que d’ordinaire, me taquine un proche. Voilà donc le « bénéfice » vanté par notre guide, me dis-je en regardant ma compagne se préparer à partir pour sa séance de méditation « en pleine conscience ». « Se relaxer en silence, en laissant son esprit voleter entre un bruit, une odeur, une sensation. C’est ce que tu as fait aujourd’hui », me fait-elle remarquer. Exact. Une dernière inspection s’impose. Aucune tique à signaler. Une journée sympathique, décidément.*
Bénévent Tosseri, La Croix du 8 août 2018, dans une série « On va (presque) tout essayer ». On ne peut que s’étonner de la faiblesse des argumentations et du manque de recul critique de ce quotidien chrétien en ces matières…
Le Shinrin-yoku
Une pratique de santé anti-stress venue du Japon. A l’image des bains de mer, prendre un « bain de forêt » consiste à se rendre dans un environnement peuplé de grands arbres (bois ou parcs arborés) et de s’y plonger en sollicitant ses cinq sens. Cette pratique est née au Japon, un pays où l’amour et le respect de la nature sont très ancrés dans la culture. Tout a commencé dans les années 1980, lorsque le stress est devenu un problème de société majeur : l’agence nationale des forêts nippone a alors lancé une grande campagne invitant la population à aller se ressourcer au contact des arbres. L’expression « Shinrin yoku » est née, shinrin signifiant forêt et yoku ce qui enveloppe, d’où la traduction « bain de forêt ».
Aujourd’hui au Japon, une soixantaine de centres de « sylvothérapie » (la thérapie par les arbres) certifiés existent et environ 5 millions de personnes les fréquentent chaque année. Des consultations en « médecine de la forêt » sont même proposées : on y évalue par exemple l’évolution du niveau de stress en mesurant la tension artérielle des patients avant et après l’immersion en forêt.
Les bénéfices allégués de la sylvothérapie. A partir des années 2000, un médecin, le Dr Qing Li, a orchestré de nombreuses recherches portant sur les effets du Shinrin yoku sur la santé. Pour les diffuser auprès du grand public, il en a fait la synthèse dans un livre, Shirin yoku- L’art et la science du bain de forêt, qu’il est venu présenter en France au printemps 2018. Que montreraient ces différents travaux prétendûment scientifiques ?
Tout d’abord, les bains de forêt font chuter le taux de cortisol (hormone du stress) et la tension artérielle. En particulier, la zone du cerveau correspondant aux ruminations est désactivée. Ainsi, la sylvothérapie agit donc non seulement sur le stress mais aussi sur l’anxiété. De plus, les bains de forêt agissent au niveau cellulaire sur le fonctionnement du système immunitaire : l’immersion en forêt constitue donc une pratique idéale pour se préparer aux épidémies hivernales. Troisième grand bénéfice : des études ont montré que le simple fait de marcher en forêt améliorait l’intuition, la concentration et l’imagination.*
« Comment pratiquer le Shinrin Yoku ? Toute comme la méditation de pleine conscience ou mindfulness, l’un des objectifs est d’être pleinement dans l’instant présent, dans l’Ici et maintenant. Oubliez le temps et les soucis. Videz-vous l’esprit. Promenez-vous sans but en vous concentrant sur votre marche, votre respiration, le chant des oiseaux, le bruit des feuilles, les rayons du soleil, les jeux d’ombre et de lumière, les odeurs … Faites fonctionner vos 5 sens : vue, ouïe, odorat, toucher … Pourquoi pas faire une pause et déguster un goûter en pleine conscience également. Faites l’expérience de ce que les Japonais appellent le yugen, la magie de ne faire qu’un avec le monde qui vous entoure. Vous ressentirez les effets bénéfiques de votre séance de shinrin yoku dès 15 minutes de balade et ceux-ci pourront durer plusieurs semaines. Renouvelez idéalement l’expérience une fois par semaine. »*