D’où viennent les pratiques de « purifications de maison » vantées par l’influenceuse EnjoyPhoenix ?

Un article sur le site du journal La croix 18 janv. 2023, signé Marguerite de Lasa

EnjoyPhoenix, une des influenceuses françaises les plus  importantes, a confié faire appel à un « passeur d’âme » pour « purifier  sa maison » dans un post Instagram publié le week-end du 14 janvier.  Comment comprendre cette pratique propre aux spiritualités  alternatives ? Y a-t-il un lien avec l’exorcisme ?             

C’était une pratique relativement confidentielle, jusqu’à ce qu’une influenceuse française de renom en fasse la promotion. Le week-end du 14 janvier, Marie Lopez, propriétaire du compte Enjoyphoenix qui compte plus de 3,68 millions d’abonnés sur YouTube, a publié sur le réseau social Instagram une story – un post éphémère – dans laquelle elle raconte avoir eu recours à un « passeur d’âme » pour « purifier sa maison. »

« On a fait appel à @Martin_passeur_d_ames pour venir faire un premier check et faire une purification de la maison avant de commencer les travaux, pour voir et comprendre ce qui s’y passait et c’était vraiment hyper intéressant », confie-t-elle, avant de recommander l’homme « les yeux fermés », pour « nettoyer les foyers. »

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Le dénommé « Martin passeur d’âme » définit son activité sur son compte Instagram par quelques mots-clés : « Harmonisation et équilibrage des énergies », « purification de lieux et de personnes », « lithothérapie », « tirage de cartes », « équilibrage des chakras. »

Sur une vidéo réalisée par une autre influenceuse adepte du paranormal, « Silent Jill », Martin détaille les croyances au fondement de son activité de « purification » : « Quand on entre dans une maison, il y a des entités qui s’accrochent à nous, commence-t-il, quand quelqu’un décède, le corps spirituel reste sur terre s’il n’a pas fini ce qu’il devait faire. Nous, on est ici pour aider ces personnes restées bloquées sur terre à remonter au niveau du ciel. »

Bâtons de sauge, encens de messe et bougies aux couleurs des chakras

Dans la vidéo, Martin fait ensuite une démonstration de ses services. Sa compagne Alison commence par faire le tour des pièces armée d’un pendule. Arrivée dans un petit salon, elle s’arrête. « Ici, il y a des entités », juge-t-elle. Et, s’adressant à sa cliente : « Tu as peut-être une sensation de lourdeur. Mais en nettoyant la mémoire des murs, tu devrais pouvoir rester dans cette pièce et t’y sentir vraiment apaisée. »

Après le diagnostic, c’est au tour de Martin de suivre le même itinéraire, tenant cette fois dans sa main un bâton de sauge incandescent. « Pour nettoyer, il faut passer avec de la sauge, demander à la personne de monter vers la lumière, de laisser place à l’amour et au bonheur, et de suivre son chemin », développe Alison. Dans son « nettoyage », l’énergéticien belge utilise aussi « de l’encens de messe », une planche pour « mesurer le taux vibratoire » ainsi qu’ « une bougie aux sept couleurs des chakras. »

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Cet assemblage composite entre des éléments de traditions religieuses différentes est typique des religiosités nouvelles et New Age. Pour le philosophe et sociologue Raphaël Liogier, professeur à l’IEP d’Aix-en Provence et ancien directeur de l’Observatoire du religieux, se profile dans ces religiosités « le mythe de l’unité transcendante de toutes les traditions, comme si chacune portait la trace d’une vérité qu’elles avaient chacune un peu dévoyée », explique-t-il.

Voyage d’une religion à l’autre

Ces religiosités nouvelles constituent pour lui « un nouveau modèle interprétatif qui fonctionne à partir de la transcendance brute articulée sur des symboles supposés traverser toutes les traditions. » La purification des maisons puiserait ainsi, selon ses promoteurs, à la fois dans le taoïsme, dans le bouddhisme, mais aussi dans le christianisme primitif.

« Toutes ces différentes religiosités ont un dénominateur commun auquel tout le monde croit plus ou moins, développe le philosophe. Ainsi, selon Raphaël Liogier, « qu’on prétende faire du chamanisme néo-mexicain, du yoga, ou le chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle, les mêmes concepts sont mobilisés : énergie, bien être supérieur, hédonisme spirituel, rapport à la connaissance de soi en miroir de la connaissance du monde… » Toute cette structure servant, in fine, « à interpréter le monde pour donner un sens à l’existence », conclut-il.

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Ces spiritualités consistent ainsi, selon lui, à « voyager d’une religion à l’autre, pour aller chercher la trace d’une transcendance à l’état brute, c’est-à-dire non modifiée, non raffinée par les usines que sont les traditions religieuses qui façonnent des représentations de Dieu particulières. »

« Superstition »

Dans l’Église catholique, certains avouent leur dénuement devant ces pratiques et croyances nouvelles. « Autrefois, l’Église était familière du vocabulaire des âmes et des anges, et puis on en a moins parlé », évoque le père Jean-François Meuriot, membre de l’Observatoire des nouvelles croyances à la Conférence des évêques de France. Il explique cet abandon par « une période de rationalisation », où « on a peut-être voulu rendre compte de tout par la raison, sans laisser de place au mystère, à l’inconnu, à l’invisible. »

Ainsi, aujourd’hui, certains prêtres balaient ces pratiques comme « des superstitions », rendues caduques par la révélation de l’Évangile. D’autres, comme le père Dominique Auzenet, exorciste du diocèse du Mans, les prennent très au sérieux, et mettent en garde contre les dangers de « cette ouverture au monde occulte ».

Jean-François Meuriot lui, tient à rappeler que le Credo affirme l’existence « de l’univers visible et invisible ». Le prêtre conçoit ainsi « tout à fait » qu’il puisse y avoir « des personnes décédées qui ont du mal à monter vers Dieu », ou que des lieux puissent être habités par des « résonances » laissées par d’autres.

« Là où nous passons, nous laissons des traces », perçoit-il. Les bénédictions de maison, rituel officiel de l’Église catholique, se comprennent pour lui comme cela. « Les gens souhaitent mettre leur maison sous la protection de Dieu pour vivre dans un environnement sain et équilibré. »

Prière

Pour lui, nous faisons notamment l’expérience de cet invisible « impalpable et non mesurable » dans l’amour et la prière. « Nous pouvons continuer à aimer quotidiennement un être cher, même s’il n’est plus là ».

Ces demandes de purifications d’espaces parviennent aussi à l’Église. Le père André Cabes, exorciste du diocèse de Tarbes, est ainsi régulièrement sollicité. « Je me souviens de personnes qui me disaient ne pas pouvoir rentrer dans une pièce parce qu’un ancêtre tyrannique continuait d’occuper les lieux », témoigne-t-il.

Après une longue écoute, les personnes confient souvent au prêtre des relations difficiles, ou des drames familiaux. Dans ces cas, il remarque que « ce n’est pas la maison qui est malade, mais l’âme des personnes qui est blessée ». Il propose alors toujours une prière et « appelle la présence du Seigneur pour qu’il apporte la paix. »


À la suite de cet article, vous pouvez lire aussi celui que j’ai composé il y a un an sur le phénomène des « passeurs d’âmes », qui donne encore d’autres éclairages complémentaires.

Enquête sur les Anges

Photo des Anges musiciens de la cathédrale du Mans

Un livre d’Anne Bernet aux éditions Artège

Parler des anges… Voilà, dira-t-on, une étrange idée ou une vaine ambition… N’y a-t-il pas mieux à faire ? Et d’abord, existent-ils ? Qui ose encore avouer y croire ? L’avenir n’est-il pas au monde délivré de la terreur inspirée par le diable et de l’aimable légendaire qui peuplait les cieux d’esprits ailés ? Pourtant, l’ange, dans le christianisme, tient une place fondamentale dans l’économie du salut. Il est nécessaire aussi bien à l’harmonie cosmique qu’à la soif d’absolu de l’humanité, envers laquelle il assume sa triple vocation de guide, de consolateur et de protecteur.

Cela, l’Église n’a jamais cessé de l’enseigner, trop discrètement peut-être puisque, ces dernières décennies, l’angélologie catholique a cédé la place à une littérature ésotérique invitant à s’approcher de l’univers angélique – démarche dangereuse, car discerner les esprits de ténèbres des esprits de lumière est difficile.

Parue voilà vingt-cinq ans et devenue un classique, cette Enquête sur les anges s’appuie sur la doctrine de l’Église, les témoignages de l’Écriture sainte et ceux des mystiques. Elle constitue la première synthèse tous publics sur le sujet et répond à (presque) toutes les questions que vous vous posez sur ceux que le pape Pie XII appelait « nos compagnons d’éternité ».
Anne Bernet, spécialiste de l’histoire du catholicisme, est l’auteur de près d’une cinquantaine d’ouvrages traduits en quinze langues.

Écouter l’interview sur Radio Notre-Dame

Notre-Dame de tous les peuples

Quelle est la positon actuelle de l’Église par rapport à ces apparitions ?

Voici deux documents datant du 30 décembre 2020 :


Ajoutons que le P. Paul-Maria Sigl est actuellement mis en cause pour des questions d’emprises sur des personnes. On trouvera un dossier détaillé et complet de cette affaire sous ce lien, traduction en français de différents articles de la journaliste Ludovica Eugenio, accessibles sur le site adista.it

La « famille de Marie » est placée sous tutelle. Le père Paul Marie Sigl démis de ses fonctions

Une visite apostolique commandée par le Saint-Siège est à l’origine de la décision du Vatican de placer la communauté Famille de Marie et son bras sacerdotal, l’Œuvre de Jésus Grand Prêtre, sous la juridiction du Dicastère pour le Clergé (voir Adista n° 44/22). La visite apostolique est une initiative extraordinaire qui est prise lorsque Rome dispose d’éléments permettant de soupçonner des dysfonctionnements, des abus ou de graves dérives sectaires ; en l’espèce, le fait que le fondateur et président de la communauté, le père Paul Maria Sigl, ait été destitué et relevé de ses fonctions et que le Saint-Siège ait placé l’ensemble de la communauté sous le statut de commissariat pro tempore peut signifier que la visite apostolique a détecté des dysfonctionnements conformes aux soupçons, rendant nécessaire une intervention. Le jésuite Mgr Daniele Libanori, évêque auxiliaire de Rome pour la zone centrale, responsable de la zone territoriale – également responsable de l’enquête en Slovénie sur les abus du jésuite P. Marko Rupnik – et la slovaque Sœur Katarina Kristofová, pour la branche féminine de la communauté, ont été nommés commissaires, faisant office de gouvernement provisoire de la communauté. 

La Famille de Marie-Opéra de Jésus Grand Prêtre, présente dans 10 pays (dont la Slovaquie, l’Italie, l’Allemagne, la France, l’Autriche) compte plus de 60 prêtres, 30 séminaristes et 200 religieuses. Elle promeut les prétendues  » apparitions d’Amsterdam « , prétendues révélations privées condamnées par le Vatican, mais apparemment la mesure du Saint-Siège n’est pas liée à des questions théologiques controversées, mais plutôt à des dérives sectaires. Parmi les membres de cette communauté figurent des personnalités ecclésiastiques de premier plan, comme le père Martin Barta, assistant ecclésiastique international de l’Aide à l’Église en détresse.

La Famille de Marie, fondée en 1968 par l’évêque slovaque Pavel Hnilica, a pris sa forme actuelle dans les années 1990, lorsqu’elle a absorbé d’anciens membres de l' »Œuvre du Saint-Esprit », une communauté controversée, dissoute par l’Église en 1990, qui avait été cofondée en 1972 par le père Joseph Seidnitzer, déjà condamné trois fois à la prison par les tribunaux autrichiens pour des abus sexuels en série sur des adolescents, et par le père Sigl lui-même, son bras droit jusqu’à la fin. Sigl a été ordonné prêtre en 1992 par l’évêque Hnilica – garant épiscopal de la Famille de Marie jusqu’à sa mort en 2006 – sans avoir suivi de séminaire.


De Natalia Trouiller, sur son compte Twitter

A l’origine de la Famille de Marie, il y a « L’Œuvre du Saint-Esprit » fondée en 1972 par le père Joseph Seidnitzer et Gebhard Paul Maria Sigl. Joseph Seidnitzer a auparavant été condamné à plusieurs reprises pour avoir agressé de jeunes garçons sexuellement. Il invitait les jeunes dans son appartement, les faisait boire et les contraignait à des actes sexuels. Il a au total été condamné à 24 mois de prison pour diverses affaires.
C’est en toute connaissance du passé de Joseph Seidnitzer que Paul Maria Sigl a cofondé « L’Œuvre du Saint-Esprit » avec lui. L’évêque d’Innsbruck, Mgr Reinhold Stecher, s’est prononcé à plusieurs reprises contre la communauté et a publié en 1985 une déclaration officielle à ce propos : « Il ne nous a jamais été possible d’obtenir des informations précises sur la nature et le but, l’organisation et les sources de financement de la communauté. Elle ne peut donc recevoir notre accord ». Nouvel avertissement en 1988, où le même Mgr Reinhold Stecher fit lire en chaire, dans toutes les églises du diocèse d’Innsbruck, que l’oeuvre n’était « pas une institution de l’Église catholique ».

Les 21 étudiants restants de l’ancienne communauté se sont alors placés sous la direction de l’évêque slovaque Pavel Mária Hnilica. Parmi eux se trouvait le cofondateur Gebhard Paul Maria Sigl. Ils rejoignirent le mouvement laïc « Pro fratribus » fondé par Mgr Hnilica en 1968. Leur mouvement prend une nouvelle forme reconnue le 14 août 1992 par l’évêque de Rožňava, Mgr Eduard Kojnok sous le nouveau nom « Famille de Marie Corédemptrice ». Paul Maria Sigl est ordonné prêtre en 1992 à Fátima. Il est aujourd’hui le chef spirituel de la « Famille de Marie » et présenté comme son co-cofondateur. Jusqu’en 1990, il était le bras droit de Joseph Seidnitzer et bénéficiait de ses « révélations ». Seidnitzer décède en 1993.

Au sein de sa communauté, Paul Maria Sigl se fait appeler « Padre ». Il est dit qu’il a le don de « lire dans les cœurs », de pouvoir discerner les vocations, de dire si on est destiné au mariage ou à la vie religieuse. C’est semble-t-il ainsi que nombre des membres de la Famille ont su « très vite » qu’ils étaient appelés à rejoindre la communauté. Contrairement à ce qui est annoncé sur leur site, les sœurs (qui sont en fait des laïques consacrées, ne prononçant pas de vœux) n’ont pas 3 ans de formation au « noviciat » en Slovaquie mais 1,5 ans.

Le père Sigl présente un abord très empathique, doux et sensible. Il a toujours sur lui des mitaines qu’il prétend être celles du Padre Pio dont il se dit le fils spirituel. Il les impose régulièrement sur ses fidèles. Il suscite une grande admiration. Son discernement ne peut être mis en doute.
Le mouvement ne parle pas sur son site de l’abandon (contraint) dans son nom du vocable « Corédemprice » et du fait que sa dévotion mariale est une dévotion à l’apparition mariale bien particulière de « Notre-Dame de tous les peuples » (Amsterdam 1945-1959).Le message de ces apparitions, condamnées par l’Eglise: faire promulguer par le Pape le dogme de Marie Corédemptrice.Pendant plus de 25 ans, Gebhard Paul Maria Sigl a été en effet un ami personnel et proche de la « voyante » Ida Peerdeman. Lorsque la Congrégation pour la Doctrine de la foi a statué négativement sur ces apparitions en 2020 et demandé à ce que la « Dame de tous les peuples ne soit pas vénérée et que les fidèles cessent toute propagande », la communauté a continué à promouvoir des pèlerinages à Amsterdam. Le père Sigl poursuit ses conférences et continue de vendre ses livres sur le sujet. Sur leur site, leurs anciens bulletins, tout à la dévotion de l’apparition d’Amsterdam, sont en accès libre.

De plus, ils sont toujours en charge de la chapelle bâtie à Amsterdam sur le lieu des apparitions, et dont le site internet https://devrouwevanallevolkeren.nl/en cultive l’ambiguïté : si la mise au point du Vatican est bien sur le site, ce dernier milite toujours activement pour la reconnaissance du dogme de Marie Corédemptrice. On y lit un appel au don sans équivoque: « Bien que la Fondation ne soit pas immédiatement visible, elle porte la responsabilité financière de la chapelle et de l’ancienne maison de la voyante, et de la diffusion de la dévotion de la Dame. C’est pourquoi nous voudrions vous demander votre soutien afin que la chapelle puisse continuer à être le centre de la vénération de la Dame, et que les prêtres et les sœurs puisse continuer à y faire la leur. » Puis ceci : « Ce site est développé sous la responsabilité de la Famille de Marie. » Bref, un mouvement créé par deux personnages extrêmement troubles, dont la théologie se fonde sur des apparitions condamnées et pour lequel suffisamment de signalements sont arrivés à Rome pour qu’il y ait nomination d’un commissaire.


2024. LE NOVICIAT DE LA FAMILLE DE MARIE A ÉTÉ FERMÉ. Comme indiqué dans la communiqué ci-joint (en bas de la page) https://www.familiemariens.info/html/fr/gemeinschaft.html

Maria Valtorta, l’Évangile dévoyé

Ce travail documenté de René Gounon met en lumière le fait que ces « visions et messages ne peuvent venir de Dieu »

Un nouveau livret à diffuser aux addicts de MV, en pièce jointe à vos mails…

Extrait de l’introduction :

Ceux qui se passionnent pour des événements d’origine apparemment surnaturelle justifient souvent leur enthousiasme par cette phrase de Saint Paul s’adressant aux Thessaloniciens :

« N’éteignez pas l’Esprit. Ne dépréciez pas le don de prophétie mais examinez tout et, ce qui est bon, retenez le ».

Pourtant cette invitation à accueillir favorablement ce qui pourrait venir du Ciel est aussi un appel à la prudence : s’il faut tout examiner avant de retenir ce qui est bon, c’est évidemment qu’il peut y avoir aussi du mauvais. C’est dans cette démarche de discernement demandée par l’apôtre que s’inscrit cet ouvrage. En effet une manifestation de ce type qui prend toujours plus de place dans le monde catholique mérite un examen: le nouvel Evangile qui aurait été révélé à Maria Valtorta au milieu du XXème siècle. Maria Valtorta est une visionnaire italienne qui a vu quotidiennement le Christ, la Vierge et de multiples saints à partir de 1943 et jusqu’au début des années 50. Son œuvre principale est une monumentale relation de la vie de Jésus en Palestine (10 tomes de plus de 500 pages chacun), écrite à partir de ses visions et baptisée « L’Evangile tel qu’il m’a été révélé ».

Bien que jamais reconnue par l’Eglise, cette oeuvre est toujours plus largement diffusée, elle a été traduite dans une trentaine de langues, est répandue dans le monde entier et toute une littérature se développe aujourd’hui autour d’elle. Une intense activité de promotion contribue à cette expansion, comme en témoignent les multiples ouvrages et vidéos à la gloire de l’oeuvre et de son auteur. Cette œuvre extraordinaire dont l’Eglise conteste absolument l’origine divine a aujourd’hui pignon sur rue, on trouve ce soi-disant « Evangile » et les livres qui s’y rattachent sur les rayons des librairies catholiques et jusque dans certaines librairies généralistes. Il est donc naturel de s’interroger.

Contenu

Introduction

            Qui est la visionnaire ?

            Quelle est son œuvre ?

Chapitre 1 : Des points qui interrogent

            1. La nécessité de disposer d’un nouvel Evangile

            2. Le volume de l’oeuvre

            3. L’origine des visions

            4. Les conditions dans lesquelles les visions ont été reçues

            5. La forme des messages dictés

            6. L’ « encouragement » de Pie XII

Chapitre 2 : Quelques certitudes

            1. La condamnation de l’œuvre par l’Eglise

            2. La désobéissance chronique des défenseurs de l’œuvre

            3. Une désinformation systématique

            4. Une troublante agressivité envers les contradicteurs

            5. Une activité commerciale et médiatique en expansion

Chapitre 3 : Un autre Evangile

            1. L’essentiel noyé dans le superflu

            2. Les évangiles revisités

Chapitre 4 : Des messages qui ne peuvent venir du Ciel

            1. Message du « Père Eternel » à l’intention de Pie XII

            2. Message de « Jésus » suite au décès d’un responsable du Saint-Office

            3. Message de « Jésus » critiquant les évangélistes

            4. « Jésus » jette l’éponge

Chapitre 5 : Une œuvre divisée contre elle-même

            1. Un évangile ou pas un évangile ?

            2. Simple illustration des évangiles, ou sommet spirituel ?

            3. Révélation privée venue du Ciel ou de son ennemi ?

            4. Des visions authentiques de la vie publique, ou une reconstitution?

            5. Importance ou vacuité des détails des visions ?

            6. Une Eglise sainte, ou soumise à la domination de l’Enfer ?

            7. Le Père Berti : totalement dévoué à Maria, ou traître à la cause ?

Chapitre 6 : Des failles dans la validation de l’œuvre par la science

            1. Une mauvaise approche

            2. Des visions de la Passion contredites par le Linceul de Turin

Chapitre 7 : De graves problèmes théologiques

Chapitre 8 : De très mauvais fruits

            1. La division dans l’Eglise

            2. La défiance envers l’Eglise

            3. Le doute sur la valeur et l’authenticité des évangiles

Chapitre 9 : Pourquoi écouter l’Eglise

            1. Par esprit d’obéissance

            2. Par simple raison

Conclusion

Annexe 1 : Commentaire de l’Osservatore Romano justifiant la mise à l’Index

Annexe 2 : Message reçu du « Père Eternel » le 23 décembre 1948, à transmettre à Pie XII

Annexe 3 : Analyse du témoignage du Père Corrado Berti

Annexe 4 : Jean L’Evangéliste ne peut être Jean de Zébédée

Annexe 5 : Feuillet de promotion de l’Oeuvre de Maria Valtorta


DÉJÀ PUBLIÉ :

Le psychospirituel: un combat de tous les jours depuis 20 ans

Témoignage, par J. D., collectif-CCMM.

 Nous sommes des parents, catholiques engagés, dont les enfants, jeunes étudiants, ont été embarqués à l’aumônerie, sous couvert de retraites spirituelles, dans des sessions charismatiques dites psychospirituelles où l’on a « revisité leur histoire ».

Ils en sont revenus fermés, agressifs, et refusant de répondre à nos « pourquoi un tel comportement » ? Nous avions face à nous, des étrangers méprisants, hostiles. C’était extrêmement violent, incompréhensible, déstabilisant…

Mon mari et moi, avons compris à l’arrogance et la violence des responsables contactés, qu’une machine à détruire était programmée… Restait à comprendre pourquoi et comment…

Nos recherches nous font entrer dans un autre monde….

Tout d’abord, nous commençons dans les méandres d’un livre au titre prometteur « Guérir en famille » écrit par Bernard Dubois, théoricien de la doctrine pseudo-catho de « blessures guérison » confuses, qui mènent de la banalité au drame :

Un exemple : Bernard Dubois a écrit dès la page 5: je cite «  (…) bébé dort. (…) A son réveil, il appelle, puis pleure et personne ne vient. Il fait alors douloureusement l’expérience du silence face à son cri d’appel, de l’absence de l’amour en face de son désir. Puisque la relation d’amour à sa source – c’est-à-dire papa et maman, préfiguration du visage de Dieu- ne le comble pas, il coupe cette relation où il ne reçoit pas l’amour qu’il attend … »

«Car papa et maman sont la source de l’amour pour le petit enfant, mais derrière leur sourire et leur affection, il recherche et attend la présence divine, l’amour même de Dieu.

(…) L’enfant manque de cet essentiel dont il a tant besoin, l’amour divin ».

En page 14, je cite « parce que j’ai manqué de l’amour de mes parents dès la petite enfance, je l’ai vécu comme une trahison et je me suis fermé. J’ai crié, maman n’est pas venue tout de suite ; j’ai demandé de l’aide à papa et il n’a pas répondu à mon appel. J’ai été trahi par ceux-là même qui me donnaient la vie et maintenant dans ma blessure, je ne fais plus confiance. Je perds aussi confiance à la vie et en Dieu

Et voici la finalité de ce discours  :

En page 14 : « Le chemin de la guérison demande la vie entière. (…) Oui, je m’engage dans une démarche de pardon mais je ne peux guère affirmer (…) que j’ai pardonné, ce serait une illusion. Non, notre but est simplement de mourir guéri, afin d’aller au ciel directement. »Fin de citation

Cet exemple démontre comment à partir d’un fait banal, réinterprété dramatiquement, graduellement on emmène une personne à douter de ses parents, jusqu’à rompre les liens avec eux. Pour la faire basculer dans le chemin psycho-spirituel d’un dieu guérisseur.

En continuant nos recherches, nous découvrons comment nos enfants ont été réduits à des « sans famille » pour en faire des adeptes

En effet, dans 3 revues CARMEL, N° 75, 78 et 103, sur la guérison intérieure, Bernard Dubois développe le processus de cette dite guérison, qui n’est rien d’autre que le processus de faux souvenirs induits. Des techniques qui grillent la mémoire et implantent un autre vécu. Une synthèse de l’analyse que j’en ai faite est publiée …Jusqu’ici, personne n’est venu me contredire…

Quelques recherches et analyses de plus me permettent de trouver le fondement faussement « théologique » alambiqué de cette religiosité,

le péché n’est plus un acte commis librement et volontairement, mais un manque d’amour subi dont on n’a pas conscience et dont on doit se libérer. De la sorte le péché devient une blessure dont on incombe la responsabilité au bouc émissaire.

Donc, pour guérir, il faut couper les liens avec le ou les boucs émissaires, auxquels la personne va faire subir des actes inhumains sans aucune culpabilité, puisque d’une part, ils sont nécessaires à la « guérison », d’autre part la culpabilité est rejetée sur les proches qui, dans ce schéma, sont révélés maléfiques et donc ne font que subir la juste punition de leur faute.

Dans ce tour de passe-passe, la culpabilité et la responsabilité ont sombré. Une personne qui n’est ni coupable ni responsable de ses actes, n’est pas libre. Donc sa liberté a été remise au gourou qui l’instrumentalise contre ses proches.

Nous tenons enfin ce processus de destruction…

Nos enfants abîmés, des parents rejetés, des familles déchirées, la foi dévoyée, il nous fallait réagir

Cathos naïfs et confiants, nous nous sommes tournés vers le Service-Accueil-Médiation pour trouver de l’aide. Un accueil chaleureux, et une incompétence surprenante. Donc, nous avons fournis pendant deux ans notre travail d’analyses et nos dossiers. Et brutalement, nous avons été renvoyés vers un conflit familial. Quelque temps plus tard, le SAM utilisait nos analyses et nos dossiers pour alerter tous les évêques, et tous les responsables ecclésiaux sur le psycho-spirituel, par un rapport « strictement confidentiel ».

Notre première expérience avec le Service-Accueil-Médiation nous a révélé la face cachée de l’Eglise.

Nous avons envoyé des courriers à tous les évêques concernés par nos dossiers, au Nonce, à Rome. Nos actions devenant dérangeantes, il fallait nous discréditer pour stopper notre combat. Ce qui se fait de mieux dans ces réseaux, ce sont les calomnies … elles courent encore…

A partir de 2005, tous les dossiers sont examinés par un militaire de la gendarmerie du groupe de renseignements d’Albi, qui a rencontré toutes les victimes, toutes les familles. Les dossiers étaient suivis par la Secrétaire Générale de la Miviludes.

En 2006, nous rencontrons la communauté des Béatitudes de Bonnecombe, en charge du frère Pierre-Etienne, condamné en 2011 pour pédophilie, dont s’étaient déchargé les responsables des Béatitudes avec injonction de se taire. Pierre-Etienne avait envoyé en août 2007, une lettre où il livre son histoire de pédophile, à Mgr Rylko, responsable du Conseil Pontifical des laïcs. Ce dernier n’a même pas daigné répondre à cet appel à l’aide.

En 2008, nous adressons une lettre à Mgr Rylko qui venait de sanctionner les Béatitudes, pour lui demander d’aider les victimes à se reconstruire. En retour il nous adresse par écrit sa bénédiction et l’assurance de sa prière ! Aussitôt, une pétition de près de 400 signatures lui est adressée, sans réponse…

En 2009 après un rendez-vous à la CEF, nous obtenons qu’une commission d’experts travaille sur le psycho-spirituel sous la responsabilité de Mgr Santier, des victimes ont donné leurs témoignages, nous avons fourni des documents. En contrepartie, Mgr Santier s’était engagé à aider les victimes. Il nous a trompés ! En novembre 2011, lors de la conférence des évêques à Lourdes, un rapport remis à chaque évêque, titrait :

« GROUPE DE REFLEXION «  SPIRITUEL ET PSYCHOLOGIE ». Document rigoureusement confidentiel à ne diffuser sous aucun prétexte. Dossier du groupe au terme de sont travail. Septembre 2011« .

Donc aucun évêque ne peut dire qu’il ne savait pas…

Vous le trouverez sur le site du CCMM, et sur le site « dérives dans l’Eglise catholique ».

Notre riposte fut la sortie du « Livre Noir de l’emprise psycho-spirituelle ». Un choc pour les évêques qui ont mis en place un autre pare-feu, toujours juge et partie, « la cellule d’écoute » sous la responsabilité de Mgr Planet …. En réponse, nous publions « le silence des bergers », recueil des lettres envoyées aux responsables ecclésiaux… Silence…

Nous continuons à intensifier nos actions, à publier nos analyses, alerter les médias, articles de journaux, documentaires, témoignages, reportages, émissions de télévision…

Voir le reportage sur Youtube, de Sophie Bonnet « les Béatitudes, une secte aux portes du Vatican » diffusé par Canal + en 2011.

Nous savons désormais le prix de notre combat : nos enfants détruits, nos familles brisées. Et pire ! Quand les parents se manifestent, leurs enfants disparaissent à l’étranger voire dans un pays en guerre. Nous sommes restés des années sans savoir où étaient nos enfants. Aujourd’hui, en ce moment encore, des parents ne savent pas où sont les leurs. Sont-ils en vie ? Dans quel état ? Ce sont des actes de torture morale, que par pudeur pour la douleur des parents, je qualifierai simplement de cruauté morale et mentale. Dans l’Eglise, les gourous et leurs communautés déviantes, sont protégées pour un recrutement exponentiel faussement vocationnel, et l’argent que ça rapporte. Même au prix d’y perdre son âme.

Le psycho-spirituel, a pénétré toute l’Eglise, y compris les grands ordres religieux, tel le Carmel. L’épiscopat, sans aucun discernement a ouvert les portes à des fondateurs de communautés dont beaucoup étaient passés par des réseaux ésotériques du nouvel âge. C’est une hérésie qui remplace Le Christ Rédempteur par un Jésus guérisseur. Toutes les hérésies qui ont traversé l’Eglise ont touché la doctrine. Pour la première fois une hérésie touche à l’amour dans le cœur d’un être. Sachant que nous sommes créés à l’image de Dieu qui est amour, c’est Dieu que l’on détruit. Une destruction qui entraine la haine des parents, des enfants, du conjoint … Des plus proches.

Voir dans « Le psycho-spirituel mis à nu » l’étude de Bertran Chaudet «  Le nouvel âge a-t-il pénétré l’Eglise catholique ? »

Il est effrayant, abyssal, de constater que nos enfants sont prisonniers d’une emprise mentale faite au nom de Dieu. Une prison dont l’épiscopat à la clef de la porte et la verrouille de plus en plus à chacune de nos action. Errare humanum est, perseverare diabolicum.

Pourquoi une telle omerta sur l’emprise mentale ?

Sans emprise mentale, on ne peut assujettir une personne à des actes de violence : abus sexuels, qu’elle n’accepterait pas, ou la réduire à commettre des actes qui violent sa conscience : détruire ses proches.

Actuellement, beaucoup de gourous, d’abuseurs sexuels, et non des moindres, font la une des médias.

C’est bien tard pour trop de parents morts sans avoir revu leurs enfants, pour tous ceux qui ne savent pas où sont leurs enfants, leurs petits enfants, pour les parents malades seuls et rejetés, pour les familles irrémédiablement détruites sur plusieurs générations… Au nom de Dieu.

Dans la Croix du 1er octobre 2022, un article titre : Mgr de Moulins-Beaufort : « L’Église est une maison aussi sûre que possible » 

Chacun en jugera.

Nous ne commenterons pas.