Méditation de pleine conscience : l’envers du décor

Un résumé du libre d’Elizabeth Martens : LA MEDITATION DE PLEINE CONSCIENCE. L’envers du décor – Investig’Action, Ixelles, Belgique. 200 pages

Ayant une expérience de terrain en Chine et sur le haut plateau tibétain, une formation scientifique en biologie, en médecine traditionnelle chinoise, une expérience personnelle de la méditation, Elizabeth Martens ne conteste pas les bienfaits de cette pratique lorsqu’elle est un choix individuel librement consenti.

Elle s’interroge toutefois sur la légitimité de l’engouement pour la « pleine conscience » du fait que depuis les années 2000, on la voit s’infiltrer partout en France, dans les lieux publics relevant du principe de laïcité, écoles, hôpitaux, assemblée nationale, colonisant nos espaces publics et privés alors qu’elle est étroitement liée aux religions bouddhiste-hindouiste-anthroposophique dont les représentants se rencontrent mais aussi siègent dans les différentes associations impliquées dans sa diffusion.

A partir d’une documentation complète, Elizabeth Martens nous fait découvrir les personnalités ayant contribué à imposer la spiritualité orientale en occident en levant le voile sur leurs objectifs, leurs dérives et sur la réalité du monde bouddhiste. Elle complète le texte par de nombreuses références en bas de page et par un complément de 22 pages pour une bibliographie, des références en site Internet.

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Le Nouvel Âge a pénétré dans l’Église catholique

Photo : pont d'Asnières-sur-Vègre (72), reconstruit en 1806.

Les adeptes du Nouvel Âge ou New Age représentent une nébuleuse de courants allant de l’écologie à toutes les méthodes de développement personnel, d’une politique globale à l’épanouissement le plus égotique. Les perspectives se veulent holistiques, du microcosme au macrocosme, englobant le psychologique, le somatique et le spirituel. L’univers aurait une conscience qui lui est propre, à laquelle il faudrait se relier pour être en harmonie avec soi-même, avec les autres, avec la nature et avec le cosmos. Ce monde d’énergies communiquerait avec l’homme pour peu qu’il développe ses intuitions et ceci par ses propres expériences ou par l’initiation de ceux qui se prétendent initiés.

Coach, gourou, accompagnateur, psychothérapeute, chamanes… agissent au sein de formations aux compétences autoproclamées et imbibent le marché du bien-être, de la guérison ou de la réalisation de soi. Il s’agit d’épanouir tous les aspects de son être, d’échapper à notre finitude existentielle, à tout ce qui empêcherait une quête de bonheur tel qu’il est imaginé. Tout ce qui fait obstacle à l’épanouissement au développement de l’intuition doit être éliminé. Il faut donc pour y parvenir, nettoyer, guérir, purifier, harmoniser, exorciser, libérer dans tous les méandres de la mémoire personnelle, familiale, collective, culturelle, voire, mais ce n’est pas encore parvenu dans les milieux catholiques, dans les vies antérieures.

Une prolifération incontrôlée de formations, de sessions, et autres « séminaires » a déferlé dans la société, l’Église catholique n’étant pas en reste. Centres spirituels, communautés religieuses, centres diocésains, mais aussi collèges, lycées, et même écoles primaires, se sont trouvés investis par cette vague. Semaines, week-ends ou soirées de guérison sont apparus aux quatre coins de la France catholique. L’ennéagramme, la sophrologie, la méditation de pleine conscience, la PNL — Programmation Neuro Linguistique —, La CNV — Communication Non Violente —, entre autres, ont reçu la bénédiction de quelques évêques et ont pénétré dans les sphères catholiques de tous les diocèses de France. Nombre diocèses investissent dans de grands rassemblements de jeunes conditionnés par effets sonores et visuels à l’instar des concerts de trance music[1]. Il est intéressant aussi d’étudier les sources des nouvelles « techniques » d’évangélisation, comme les Cours Alpha, et les formations proposées aux prêtres, parmi les jeunes ou les plus dynamiques, utilisant le management et le marketing à l’anglo-saxonne, comme Pasteurs selon mon cœur.

Mais ce bien-être tant désiré personnellement peut entraîner des ruptures de relation entre enfants et parents entre conjoints et à tous les niveaux relationnels, car il faut bien désigner un ou plusieurs responsables à son mal-être. Tout ce qui produirait de mauvais souvenirs, de mauvaises vibrations, d’ondes inharmonieuses, d’ondes négatives doit être éliminé. Le moi est au centre et doit trouver son exaltation de bonheur. Ainsi son prochain peut être néantisé. Effectivement le prochain devient l’autre qui doit trouver sa propre voie, ça le regarde, ce n’est pas mon problème. C’est alors que ces dérives personnelles deviennent sociétales.

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J.-M. Verlinde parle de la Méditation de Pleine Conscience

  1. Elle suscite aujourd’hui un véritable engouement. Un état des lieux.

2. Les origines de la méthode, en Occident comme en Orient.

3. La notion d’enstase. Comparaison avec l’Incarnation du Verbe de Dieu en Jésus-Christ venu épouser notre humanité jusque dans ses souffrances

4. Le passage de la sérénité naturelle à la paix qui vient de Dieu et réponse aux questions.

Spiritualité laïque et spiritualité chrétienne

« 63. La foi catholique de nombreux peuples se trouve aujourd’hui devant le défi de la prolifération de nouveaux mouvements religieux, quelques-uns tendant au fondamentalisme et d’autres qui semblent proposer une spiritualité sans Dieu[1]. »

Points de repères et de discernement

Définir en quelques mots ce qui relève de la spiritualité laïque est tout simplement impossible. Notre approche sera donc très partielle et aura pour point d’attention quelques éléments.

Tout d’abord, revenons à la définition et à l’étymologie. Spiritualité : ce qui concerne ici la spiritualité est relative à la vie spirituelle, à la vie de l’esprit. Cela peut aller de l’activité intellectuelle à la manière de pensée. En tous les cas, la racine latine est « spiritus. » Et il est intéressant de constater que cette même racine à donner respirer, inspirer, expirer. Comme si le souffle, la respiration, en lien avec l’air, l’élément le plus immatériel était l’interface entre le monde de la matière et le monde de l’esprit. D’ailleurs, le muscle le plus important de la respiration qui est au centre de notre corps, et qui forme le plancher de notre cage thoracique et le plafond de notre abdomen s’appelle le diaphragme ou, en langage médical, le « centre phrénique ». En grec phren veut dire, état d’âme, état d’esprit. C’est dire si les anciens avaient repéré qu’au centre de notre corps en lien avec la respiration, ce muscle était l’interface entre le soma, le corps et la psyché ou l’esprit. En français nous pouvons conjuguer le verbe expirer à la forme active j’expire, et non pas à la forme passive je suis expiré. Nous pouvons conjuguer le verbe inspirer à la forme active j’inspire, mais également à la forme passive, je suis inspiré. La question qui nous occupe ici est de savoir, qu’est-ce qui nous inspire ? Qui ou quoi nous inspire ?

Déjà, nous trouvons une différence essentielle entre l’Orient et la tradition judéo-chrétienne au sujet du souffle. En Orient, il s’agit de maîtriser l’énergie vitale qui circule dans le prana, comme le font les maîtres yogi par des exercices de pranayama ou yoga respiratoire. Le ki ou le chi des Chinois est cette énergie concentrée au centre de corps qu’il faut savoir maîtriser par des exercices ascétiques. Dans cette conception, le sommet de la vie spirituelle passera nécessairement par la maîtrise de ces énergies pour maîtriser son mental. Il s’agit de pratiques qui pourraient être considérées comme laïques, en ce sens qu’elles ne nécessitent pas de croyances particulières, mais une pratique assidue. Cependant si nous nous référons aux écrits ou paroles des maîtres nous constatons que tout un système de croyances y est attaché, une conception de l’homme et du monde, de la vie de la mort et de la vie après la mort sont indissociables des pratiques. Dans la Bible, le souffle « spiritus » en latin « pneuma » en grec et « rouah » en hébreux se reçoit de Dieu, il n’est donc pas maîtrisable. Cette simple remarque sur le souffle ou l’esprit permet d’envisager déjà des différences fondamentales quant aux différentes spiritualités. Continuer la lecture de « Spiritualité laïque et spiritualité chrétienne »

La « mindfulness » peut conduire les catholiques à un « chaos spirituel »

Susan Brinkmann, qui fut une féministe du New-Age, nous met en garde dans une interview sur la dernière nouveauté en matière de méditation orientale, et nous fait part de sa préoccupation quant à l’essai de nombreux Catholiques d’ajouter les principes de la « mindfulness » dans leur oraison ou vie spirituelle. « Si quelqu’un vit actuellement dans la présence de Dieu, il n’a pas besoin de pratiques bouddhistes comme la mindfulness ». Les pratiques chrétiennes sont de beaucoup supérieures à ces méthodes simplement humaines, elles nous conduisent à la présence de Dieu, en qui nous rencontrons la vraie paix et la santé.

Elle sait bien ce que signifie chercher le bonheur dans des domaines équivoques et elle a dédié sa vie à partager la bonne nouvelle de sa foi catholique. Son dernier livre,  A Catholic Guide to Mindfulness met en garde sur les dangers de cette dernière nouveauté en méditation orientale, et offre aux Catholiques un lien plus profond et saint, enraciné dans la sagesse des saints et des docteurs de l’Église.

Brinkmann est maintenant une fervente Catholique, un auteur couronné par des prix, elle appartient au tiers-ordre carmélitain, elle est scénariste et présentatrice de programmes radio et télévision tels que Living His Life abundantly et Women of Grace. Nous reproduisons à suivre l’interview qu’a réalisée Patti Armstrong pour le National Catholic Register, traduite en castillan par Helène Faccia Serrano pour InfoVaticana (site espagnol, qui, contrairement à son nom, n’a rien à voir avec le Saint Siège.). Continuer la lecture de « La « mindfulness » peut conduire les catholiques à un « chaos spirituel » »